L'AUTOMOBILE SPORTIVE > GUIDE D'ACHAT > ALFA-ROMEO > GIULIA 2.0 TB 200 ch Q2


ALFA-ROMEO GIULIA 2.0 TB 200 ch Q2 (2016 - )

alfa romeo giulia 2.0 tb 200 q2
© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (16/06/2017)

L'esprit avant le coeur

Aux origines, les Alfa Romeo étaient des voitures avec une ligne et un moteur au-dessus du lot. Des voitures de caractère pouvait-on dire. Mais la nouvelle Giulia peut-elle vraiment prétendre à cet ADN avec son plus petit moteur essence ?

Texte & photos : Sébastien DUPUIS

Alfa Romeo signe enfin son grand retour avec la berline Giulia et son dérivé SUV, le Stelvio. Deux modèles aux ambitions mondiales et proposés avec des moteurs puissants, dont le seul V6 encore au catalogue offre pas moins de 510 ch... Un peu trop élitiste pour la majorité des passionnés, la Giulia se démocratise toutefois avec des motorisations plus modestes. Même si le diesel devrait séduire la majorité des acheteurs européens, la gamme s'est enrichie d'une version essence d'entrée de gamme à l'été 2016 par le biais du 2.0 Turbo de 200 ch. Après l'essai de sa grande soeur, la Giulia Veloce 2.0 TB de 280 ch, nous étions donc curieux de voir si la belle italienne offre autant de plaisir avec son plus petit moteur essence...

PRESENTATION

alfa romeo giulia 2016

Comme dit un célèbre proverbe italien "à force de vivre d'espérance, on meurt dans le désespoir". Parlant du renouveau d'Alfa Romeo, c'est ainsi qu'aurait pu s'écrire l'histoire. Mais heureusement, dans un sursaut de lucidité, le grand patron du groupe FCA a décidé de réanimer le malade en changeant de toubib. Après une trop longue perfusion Fiat, le rétablissement est passé par les bons soins du docteur Ferrari et le résultat méritait l'attente. La Giulia s'est tout simplement imposée comme la meilleure berline du moment et comme la meilleure Alfa Romeo depuis... on ne sait plus très bien en fait.

Auréolée de multiples titres honorifiques, elle a conquis immédiatement le coeur des alfistes mais aussi de la presse internationale avant celui des clients. En ligne de mire, les premium allemandes (BMW Série 3, Mercedes Classe C et Audi A4), notamment par le biais des gestionnaires de flottes d'entreprises. Pourtant, outre la démoniaque Quadrifoglio, on ne peut pas dire que l'offre de moteurs fasse franchement rêver. La seule alternative proposée au V6 repose sur un 4 cylindres décliné en deux niveaux de puissance. S'agissant ici de la motorisation essence de base, c'est celle qui offre le plus large panel dans l'hexagone avec ses quatre finitions : Giulia, Super, Lusso et Sport depuis le printemps 2017.

alfa romeo giulia q2alfa romeo giulia q2

C'est une Giulia Lusso qui s'est présentée à nous, reconnaissable à ses jantes spécifiques de 17" à rayons. Privée du kit carrosserie de la Veloce et de sa double sortie d'échappement, la Giulia demeure une très belle voiture dans sa présentation la plus sobre. La belle robe bleu "Montecarlo" renforce encore cette élégance naturelle. Plutôt svelte et d'un profil dynamique, elle affiche des volumes bien équilibrés qui renvoient d'ailleurs à son excellente répartition des masses. Enfin, le logo Q2 sur le hayon trahit la présence du différentiel autobloquant inclus dans le Pack Performance Performance Super AT à 2.450 €, option sur laquelle nous reviendrons un peu plus loin.

HABITACLE

alfa romeo giulia lusso interieuralfa romeo giulia lusso interieur

Spécifique au marché français, la Giulia Lusso est la plus luxueusement équipée. De quoi faire largement oublier quelques petits détails de finition pas au niveau des références (commodos en plastique "cheap" par exemple), d'autant plus que l'ergonomie est très bonne. Par ailleurs, le style très personnel de la planche de bord est une vraie réussite et les inserts en bois véritable ajoutent incontestablement une note plus haut de gamme à l'ensemble, de même que les superbes sièges en cuir pleine fleur couleur tabac.

En complément de la dotation de série, déjà riche, de la Giulia Super, on profite aussi sur la Lusso du système de navigation 3D Nav 8,8'' avec instrumentation centrale TFT couleur de 7'', des projecteurs avant bi-Xénon directionnels, du radar de parking avec caméra de recul et des sièges à réglage électrique avant (8 positions) et chauffants. De 37.000 € au tarif de base en finition Giulia, la note grimpe ici à 45.000 €. Cela peut sembler cher pour une "simple" berline 4 cylindres mais les concurrentes citées précédemment vous feront encore moins de cadeau...

CARACTERISTIQUES


ALFA-ROMEO GIULIA 2.0 TB 200 ch Q2
moteur alfa 2.0 tbi 200 ch
MOTEUR
Type : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes
Position : longitudinal AV
Alimentation : Injection directe + turbocompresseur + MultiAir2
Cylindrée (cm3) : 1995
Alésage x course (mm) : 84 x 90
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 200 à 5000
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 330 à 1750
TRANSMISSION
AR + DGL mécanique (Pack Performance)
Boîte de vitesses (rapports) : automatique (8)
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm) : Disques ventilés (305) avec étriers 4 pistons - Disques ventilés (292), étriers 1 piston
Pneus Av-Ar : 225/50 R17 94W
POIDS
Données constructeur à sec (kg) : 1354
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 6.8
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 235
1000 m DA : ND
0 à 100 km/h : 6"6
CONSOMMATION
Cycle mixte constructeur (L/100 km) : 5.6
Moyenne de l'essai (L/100 km) : 9
CO2 (g/km) : 138
PRIX NEUF (03/2017) : 37.000 €
PUISSANCE FISCALE : 11 CV

MOTEUR

Introduit sur la Giulia, le tout nouveau moteur 2.0L "turbo benzina" d'Alfa Romeo est un quatre cylindres en ligne entièrement en aluminium. Léger et efficient (au moins en laboratoire), il dispose comme le 1.8 TBi de la 4C de la technologie MultiAir, de l'injection directe et d'un turbo type twin scroll.

S'agissant ici d'une version - très - dégonflée du 2.0L de la Giulia Veloce, on aura du mal à parler encore d'une véritable sportivité. Moins puissante que bon nombre de petites GTI d'aujourd'hui, notre Giulia affiche modestement 200 ch à 5000 tr/mn pour un couple maximum de 330 Nm délivré dès 1750 tr/mn. A la lecture de la fiche technique, on pourrait même se demander s'il ne s'agit pas d'un Diesel...

La mise en route du moteur lève ce doute. Heureusement, l'organe italien conserve en effet un certain agrément sonore, avec un grognement rauque en accélération qui rappelle un peu les anciens Twin Spark. Mais le plaisir s'arrête là. Pas très à l'aise sous 2000 tr/mn et paresseux au-dessus de 5000, le 2.0L 200 ch ne fait qu'amplifier les reproches formulés à l'encontre de la version 280 ch. Inutile donc de trop lui en demander sur le plan émotionnel, ce qui à certains égards est un vrai crève coeur pour tout passionné de la marque. En étant totalement franc, le 2.0L TB 200 ch est peut-être même le meilleur argument pour justifier l'achat... du 2.2 JTD.

Pour sauver les meubles, Alfa Romeo a toutefois eu l'idée d'associer ce moteur uniquement à la transmission automatique ZF à 8 rapports. On peut regretter qu'elle soit la seule proposée, mais profitant d'un étagement très serré sur les premiers rapports et d'une gestion rapide et intelligente, elle permet de donner une belle nervosité au 2.0L et de masquer en bonne partie son caractère pantouflard. En outre, l'utilisation des superbes palettes en aluminium (incluses avec le Pack ou en option seules à 200 €) via le mode manuel est un vrai régal en soi.

Pas démonstratif pour un sou, le TB 200 affiche pourtant des chronos flatteurs quand on le violente, dont 0 à 100 km/h en 6,6 s malgré le passage nécessaire du 3ème rapport sur l'exercice. En revanche, oubliez la souplesse sur les derniers rapports dont la longueur étouffe le 2.0L comme s'il devait tracter son usine d'assemblage. Heureusement, la gestion de boîte dispose d'un kick down efficace pour ne pas vous faire de frayeur au moment de tomber 2 ou 3 rapports pour dépasser un poids lourd.

Revers de la médaille, avec une mécanique qui impose de tenir la cravache régulièrement, il faudra faire preuve d'une retenue ecclésiastique sur la pédale de droite pour contenir la moyenne sous les 9 L/100 km. A ce niveau, on est loin des records de sobriété annoncés à 5,9 L/100 en mixte ! Seul réconfort à ce chapitre, le niveau de CO2 théorique de 138 g/km permet d'afficher un malus symbolique de 250 €. Un miracle qui risque de ne pas durer quand les cycles "conduite réelle" seront mis en place...

SUR LA ROUTE

essai alfa romeo giulia 2.0 tb 200 q2

Bien calé dans le siège en cuir, profitant d'une position basse et d'un volant idéalement placé, ce sont bien des gènes sportifs qui mettent le conducteur en bonne condition. Et dès les premiers kilomètres, la Giulia dévoile son incroyable talent avec une mise au point châssis tout bonnement extraordinaire. Le feeling de direction impeccable permis par une assistance correctement dosée et une démultiplication bien plus directe que chez la concurrence placent la Giulia dans un registre inattendu. Cette homogénéité et cette précision de haut niveau s'apprécient d'autant plus qu'ici le moteur est loin de mettre à mal la motricité, surtout lorsque la boîte est secondée comme notre modèle par le différentiel autobloquant Q2 inclus dans le Pack Performance. On se retrouve donc avec un train avant précis et mordant et un arrière qui ne fait jamais défaut, tout en ayant une belle agilité grâce au poids contenu. Pour dire les choses autrement, on prend presque (?) plus de plaisir à rouler vite au volant de la Giulia que de la 4C...

Sans oublier que l'Alfa est redevenue une propulsion, parfaitement saine et équilibrée, on peut se la jouer godasse de plomb sans arrière pensée. Le manque de panache du moteur se trouve alors en grande partie éclipsé par le brio de liaisons au sol dignes d'une authentique sportive. Derrière cette prouesse, l'amortissement piloté inclus lui aussi dans le Pack Performance se montre impérial et absorbe les mouvements de caisse sans jamais se désunir ni pénaliser le confort. Soulignons de même manière l'efficacité du freinage qui ne vous fera pas faux bond. Un sans faute, même si la pédale pourrait se montrer un peu plus progressive.

essai alfa romeo giulia q2 tbi 200

Si par le passé on pouvait trop souvent reprocher aux Alfa Romeo des châssis dépassés par leurs fougueuses mécaniques, c'est donc aujourd'hui le constat inverse qui s'impose à nous avec cette Giulia TB 200. Offrant un cocktail d'efficacité sans précédent, elle bouleverse les codes pour séduire une nouvelle clientèle, quitte à renier une partie de son ADN. Reste à savoir si les adeptes du Cuore Sportivo sauront apprécier ce qui, à l'image des roues motrices, s'avère être un véritable retournement philosophique.

CONCLUSION

:-)
Design
Châssis d'exception (équilibre, direction, amortissement)
Boîte auto très agréable...
:-(
... mais imposée
Moteur typé Diesel...
... sans les consommations

En bonne italienne, l'Alfa Romeo Giulia TB 200 souffle le chaud et le froid. Sportive dans l'âme, elle ne manque que d'un moteur au véritable caractère latin pour réaliser un sans faute. Dommage, mais ne négligez pas pour autant cette version d'accès déjà très plaisante : l'essayer c'est l'adopter !

PHOTOS


alfa_giulia_tb200_lusso_01.jpgalfa_giulia_tb200_lusso_02.jpgalfa_giulia_tb200_lusso_03.jpgalfa_giulia_tb200_lusso_04.jpgalfa_giulia_tb200_lusso_05.jpgalfa_giulia_tb200_lusso_06.jpgalfa_giulia_tb200_lusso_07.jpgalfa_giulia_tb200_lusso_08.jpgalfa_giulia_tb200_lusso_09.jpg
Voir toutes les photos de ALFA-ROMEO GIULIA TB200 LUSSO

Vous avez aimé cet article ? Merci de le partager



Avis des propriétaires

Bonjour, je possède une Giulia Sprint 2.0 TB 200 modèle 2022 depuis quelques mois. J'ai parcouru plus de 10000kms et je suis plutôt d'accord avec cet essai. Le point fort de cette voiture est clairement son comportement dynamique (châssis, direction, confort). Ce qui tranche vraiment avec les autres voitures, c'est bien la réactivité de la direction. On s'en rend compte surtout quand on repasse sur d'autres voitures après avoir conduit la Giulia, on a alors l'impression de conduire un camion et de faire des grandes amplitudes avec le volant pour tourner. Ceci dit, sur les premiers modèles de Giulia (avant restylage intérieur), la direction était beaucoup trop légère, c'est un défaut qu'ils ont corrigé ensuite sur la "phase 2". Il y a juste un petit quelquechose d'étrange au point milieu que je ne serai expliquer mais qui a été gommé quand j'ai rabaissé la voiture de quelques centimètres. Je l'ai légèrement rabaissé pour le côté esthétique mais cela a eu un effet inattendu et positif sur le feeling de la direction. Là où je rejoins encore une fois l'article, c'est sur le moteur mais le tableau n'est pas si noir que ça. Quand on le sollicite à pleine charge, il déçoit par sa linéarité et son manque de sonorité, ce n'est pas un moteur sportif. Cependant, quand on roule de manière tranquille ou avec un peu de dynamisme (moitié de pédale), je le trouve très agréable. Il est souple, il pousse très bien et le comportement de la boîte de vitesse est parfait. Quand je conduis la Giulia dans ces conditions, j'ai ce petit sourire qui arrive tout seul et je prends alors vraiment du plaisir à son volant. En résumé, c'est une excellente berline dynamique parfaitement utilisable pour une petite famille.

Voir tous les avis sur la ALFA-ROMEO GIULIA 2.0 TB 200 ch Q2

Vous possédez une GIULIA 2.0 TB 200 ch Q2 ? Publiez votre avis !


VOUS POURRIEZ AIMER


Guide des sportives
A la Une KIA EV6 GT
KIA EV6 GT

GUIDE D'ACHAT
Forum
Les derniers sujets sur ALFA-ROMEO :