AUDI S1 (2014 - )
BOULE DE NERFS
Hormis la très exclusive Quattro, l’Audi A1 n’avait pas encore eu droit à sa version sportive S. Cette injustice est à présent réparée grâce à l’emprunt du tout récent bloc de la Volkswagen Golf 7 GTI. Comme toujours sur les Audi S, on retrouve la transmission Quattro pour transmettre la puissance au sol. Une offre unique dans la catégorie, au même titre que les 231 chevaux embarqués sous le capot. Un sans-faute ?
Texte :
Maxime JOLY
Photos : Étienne ROVILLÉ
Jusque maintenant, la gamme de l’Audi A1 était coiffée par le 1.4 TSI de 185 ch, étroitement dérivé du moteur de la VW Polo GTI. Polo qui, justement, s’est rebiffée l'an dernier dans sa bouillonnante déclinaison R WRC de 220 chevaux. Hiérarchie oblige, l’A1 se devait de récupérer une motorisation plus puissante tout en restant à la fois plus sobre que la rarissime A1 Quattro de 2012 et suffisamment sportive pour mériter le blason S. Un exercice complexe mais parfaitement maîtrisé comme vous allez pouvoir le constater…
AUDI A1 QUATTRO
Présentée en décembre 2011 et commercialisée courant 2012, l’Audi A1 quattro a été limitée à 333 unités seulement. L'objectif était d'annoncer l'arrivée des 4 roues motrices sur la plateforme de l'A1, chose qu'on nous avait jusqu'ici présentée comme impossible... Peinte en Blanc glacier métallisé uniquement, l'A1 quattro affiche clairement la couleur : c'est une sportive ! Jantes 18" à ailettes, gros boucliers, ailes élargies, calandre noire et aileron proéminent posé sur le hayon. On y voit évidemment un hommage direct à la célèbre Audi Sport Quattro.
L'intérieur reçoit aussi son lot de détails spécifiques, des sièges sport à l'instrumentation spécifique en passant par le volant à surpiqure rouge qui s'ajoutent à un équipement de série digne d'un très haut de gamme. Mais l'A1 quattro
a aussi pour mission de marquer les esprits par des performances hors norme. Et c'est chose faite, puisqu'elle se hisse directement au sommet des citadines sportives ! Avec son gros 2.0 TFSI de 256 ch et 350 Nm, parfaitement exploité par la transmission intégrale, l'A1 se permet d'abattre le 0 à 100 km/h en 5"7 et de venir chasser sur les terres des compactes sportives. En revanche, la boite S-tronic a dû rester à l'usine et c'est la boite manuelle 6 rapports qui prend place à bord. Evidemment, le tarif de 51.190 € était à la hauteur de l'exclusivité de cette série limitée...
PRESENTATION
La première marque de fabrique de la S1 est qu’elle anticipe le restylage de toute la gamme A1. Au programme, de nouvelles optiques et des feux arrière légèrement redessinés. En dehors de cela et du pack S-Line, la S1 reçoit quatre sorties d’échappement dans la tradition des S récentes, de nouvelles jantes 18" (en série sur le marché français) à 5 double branches en aluminium coulé et les coques de rétroviseurs argentés.
Un pack extérieur Quattro est disponible dans le catalogue d’options, avec entre autres choses les paupières rouges, en plus d’un autre pack, aérodynamique cette fois. Bien dans l’ère du temps, cette personnalisation devrait trouver des adeptes. Que vous souhaitiez passer relativement inaperçu ou vous démarquer de la première TDI venue (sans pour autant aller aussi loin que l’A1 Quattro), il y a forcément une Audi S1 qui vous correspond, que ce soit en trois ou en cinq portes (Sportback). Dans sa livrée rouge, la S1 fait sensation dans la rue !
HABITACLE
Pas de doute, l’intérieur présente bien, comme sur toutes les Audi. L’assemblage est de très bonne facture. En revanche, les panneaux de porte avant en plastique dur sont difficiles à accepter sur un véhicule jouissant d’une telle réputation. Même si dans la catégorie rares sont les modèles à utiliser des matériaux moussés à cet endroit, à 33.900 (ou 34.600 € pour la Sportback) la "citadine", nous sommes en droit d’être exigeants.
Pourtant, il faut avoir l’honnêteté de dire que les tarifs dévoilés par Audi ont été surprenants dans le bon sens. Si l’on compare à l’A1 185 – moins bien équipée – l’écart n’est pas si important en comparaison des améliorations proposées. L’accoudoir central et les sièges électriques sont de série. Pour qu’ils soient chauffants, il faudra par contre passer à la caisse. Idem pour le volant à méplat. Là où ça commence à faire mal au porte-monnaie, c’est quand vous ajoutez les beaux sièges sport à 695 € (pas si chers que ça en soit) au pack esthétique intérieur Quattro à 1.950 €…
CARACTERISTIQUES
AUDI S1 / SPORTBACK
MOTEUR
Type : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes
Position : transversal AV
Alimentation : Bi-injection + turbo IHI avec refroidissement liquide
Cylindrée (cm3) : 1984
Alésage x course (en mm) : 82,5 x 92,8
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn) : 231 à 6000
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 370 de 1600 à 3000
TRANSMISSION
4x4 (Haldex 5) + ESP
Boîte de vitesses (rapports): manuelle (6)
ROUES
Freins Av-Ar (Ø mm): disques ventilés (310-260) + ABS
Pneus Av-Ar: 225/35 R 18
POIDS
Données constructeur (kg) : 1315 / 1340
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 5,7 / 5.8
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 250
1000 m DA :
0 à 100 km/h : 5"8 / 5"9
CONSOMMATION
Moyenne constructeur (L/100 Km) : 7.2 / 7.3
Moyenne de l'essai (L/100 Km) : 10
CO2 (g/km) : 166 / 168
PRIX NEUF (10/2014) : 33.900 / 34.600 €
PUISSANCE FISCALE : 14 CV
MOTEUR
Pour ne pas froisser les acheteurs de la série limitée Quattro (et aussi sans doute pour se laisser de la marge sur une éventuelle RS1), Audi a choisi d’offrir moins de puissance à la S1. En réalité, les choses sont plus complexes. L’A1 Quattro avait le vieux bloc EA113 (à courroie) de la S3 8P, dégonflé à 256 chevaux pour un couple de 350 Nm. La S1 hérite, elle, du tout nouveau EA888 (à chaîne) lancé sur la Golf 7 GTI. Plus léger (un atout pour la répartition des masses et pour moins charger le train avant), il a pour avantage d’être plus coupleux, que ce soit à bas régime où dans sa valeur maximale (370 Nm).
La cartographie est en effet légèrement différente par rapport à la Golf 7 GTI Performance car les 231 chevaux sont obtenus à 6.000 tr/min et non plus entre 4.700 et 6.200 tr/min. Il en résulte un caractère moins linéaire.
Les chiffres de performances ne s’y trompent d’ailleurs pas puisque entre la Quattro et la S1 3 portes, il n’y a qu’un dixième de secondes qui les sépare sur l’exercice du 0 à 100 km/h. Avec 5,8 secondes, l’allemande prend la tête de la catégorie des GTI.
Toujours pas de boîte S-Tronic au programme, seule la boîte mécanique est une nouvelle proposée. Cela nous convient très bien mais ce choix va à l’encontre du marketing habituel d’Audi. Nous apprécions que les cinq premiers des six rapports aient été raccourcis. Le compte en banque appréciera moins puisque cela amène à une hausse des rejets de CO2 (166 et 168g selon les versions). Dans tous les cas, c’est toujours beaucoup mieux que l’A1 Quattro. Et toc ! En ce qui concerne la consommation, nous en sommes restés à une moyenne de 10 litres aux 100 km.
SUR LA ROUTE
Commençons par les choses qui fâchent. 155 kg séparent la S1 de l’A1 Quattro… mais en faveur de la S1 ! Pour avoir le poids de la Sportback, il faut rajouter 25 kg. Cette différence s’explique par plusieurs points sur lesquels nous reviendrons les uns après les autres. Regardons tout d'abord les points communs qui existent entre les modèles. Le train arrière est identique. Dans un souci de répartir les masses du mieux que possible (de 60/40), la batterie a été montée dans le coffre. Le train arrière à quatre bras est repris de la Quattro. Il permet de loger le différentiel Quattro (Haldex), chose en théorie impossible sur une plateforme de la Polo 5. Mais, là encore, la S1 se montre plus moderne que sa devancière en récupérant un Haldex 5 en lieu et place de la V4. Cela change plusieurs choses : il est plus léger car emprunte moins d’huile, plus réactif (pour rappel, il ne s’agit pas d’une transmission intégrale permanente) tout en étant moins coûteux en entretien (tous les trois ans, sans notion de kilométrage).
A l’avant, presque tout est partagé avec les autres A1. A l’exception de la nouvelle direction électromécanique, déjà essayée sur la Golf 7 GTI. Rien à dire, elle est parfaitement calibrée et délivre un excellent feeling au volant. Les suspensions pilotées préservent les dos les plus fragiles sans que cela ne nuise au comportement qui est la bonne surprise de cette S1. Voici une bombinette qui n’est pas bonne qu’à accélérer en ligne droite et qui, même en privilégiant la sécurité avec ses quatre roues motrices, distille du plaisir dans le sinueux. Merci à l’empattement court. On en viendrait à se dire que les deux Audi les plus intéressantes à conduire se situent aux deux extrémités du catalogue : la S1 en bas et la R8 V10 en haut ! La S1 est même plus amusante que sa grande soeur la S3 (8V) au caractère trop neutre. Nous n’avons trouvé aucun reproche aux freins contrairement aux jolis sièges sport qui manquent cruellement de maintien…
CONCLUSION
| :-) Moteur de la Golf 7 GTI Performances Plus abordable que l’A1 Quattro Et plus légère aussi ! Comportement routier ludique Pas de boîte S-Tronic Direction Confort |
| :-( Poids élevé Plastiques durs présents Sonorité quelconque Maintien des sièges sport |
En dehors de toute considération esthétique, l’Audi S1 en donne autant que l’A1 Quattro et pour beaucoup moins cher. Mieux, elle a profité de ses deux ans de décalage pour se moderniser. Nouveau moteur, nouvelle direction et Haldex de dernière génération sont les principales améliorations apportées. En définitive, la S1 est l’outil idéal pour prendre du plaisir, encore plus sans la boîte à double embrayage même pas proposée en option…
PHOTOS
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bonjour,je suis proprietaire d'une s1 sportback de 2015 depuis quelques mois,je peux confirmer les avis ci dessus en disant qu'effectivement elle me file la banane en conduisant tout les jours!(j'habite en corse et il y a toutes les routes qu'il faut a ce type d'auto).j'ai moi aussi ce petit claquement qui survient systematiquement quand on recule en braquant(a droite ou a gauche).si quelqu'un a des infos ou un debut d'explication,je suis preneur. A bientot.
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