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CATERHAM SEVEN 165 (2014 - )

caterham seven 165
© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (14/12/2014)

KEI CAT

A l'époque du "toujours plus" - plus de puissance, plus de poids, plus de prix - Caterham propose sa Seven 165. Elle pourrait rentrer plutôt dans la catégorie du "toujours moins", moins de cylindres, moins de puissance, moins de poids, le tout pour un prix raisonnable. Mais que peut-on faire avec toujours moins ? Mérite-t-elle de l'intérêt ?

Texte & Photos: Étienne ROVILLÉ

Ayant déjà essayé plusieurs dérivés de la Lotus Seven, tels que la Westfield FW300 ou encore la Donkervoort D8 GTO, nous opérons un retour aux sources extrême. D'aucuns ne nieront que les Caterham sont celles qui sont restées les plus proches de la mythique Lotus 7 de Colin Chapman et de son intemporel sermon "light is right", et pour cause puisque Caterham Cars est né suite au rachat de la Lotus Seven par Graham Nearn. L'esprit de la Seven est de mettre le plaisir au dessus de toutes autres considérations, pas de flamboyance inutile, pas de forme hyper recherchée, pas de technologie dans tous les sens. Non, les Caterham enlèvent tout ce qui n'est pas nécessaire entre la route et le conducteur. La dernière Seven 160 est sans contestation la plus proche de l'originelle de toutes, avec son train arrière rigide, son poids extrêmement contenu et un moteur léger non surpuissant. Un ensemble d'une simplicité absolue et uniquement dédié au plaisir simple de la conduite... 

PRESENTATION

caterham seven 165

Pour commencer, éclaircissons un point : les Seven 160 et 165 sont exactement la même voiture. Le 5 signifie Euro5 et est la dénomination choisie pour les versions d'exportation hors du Royaume-Uni. L’idée de la 160 est née durant un voyage de David Ridley, responsable commercial en chef, au Japon, qui est le troisième marché de la marque après le Royaume-Uni et la France. L'idée était de faire une voiture qui rentrait dans les critères des "Kei cars", ces petites voitures qui bénéficient au Japon d'aides gouvernementales sur les taxes, le stationnement et l'assurance. Pour ce faire, il fallait des dimensions inférieures à 3,40m en longueur et 1m48 en largeur et un moteur de 660 cm3 ne délivrant pas plus de 64 ch.

Les Seven faisant 3,38m de long, il n'y avait aucun problème de ce côté là, par contre même le châssis S3 (étroit) était trop large, avec ses gros pneus et son train arrière à suspensions indépendantes. La voie arrière a donc été raccourcie en revenant à un antique essieu rigide et à ses extrémités prennent place de minuscules pneus montés sur des jantes en tôle de 14". Mais avant tout cela, il fallait un groupe moto-propulseur répondant aux critères stricts de downsizing. C'est auprès de Suzuki, grand pourvoyeur de Kei cars sur son marché national, que la marque anglaise a trouvé un accord commercial. Le constructeur japonais fournit donc un moteur complet avec boîte de vitesses à cinq rapports. Si l'idée était de fabriquer une Kei Car, l'envie était aussi de proposer un "retour aux sources" pour la Seven dont la récente montée en puissance avait pu l'écarter. Le modèle d'entrée de gamme proposait déjà 120 ch avec son 1.6 Ford Sigma et son prix était au-dessus de la barre des 30.000 €. La Seven 165 fait donc d'une pierre deux coups en étant de surcroît homologuée dans toute l'Europe.

Suzuki a tellement aimé la voiture qu'elle a été présentée sur leur Stand du Salon de Francfort 2013 et elle est seulement la deuxième voiture non nippone à être homologuée en tant que Kei Car. Les japonais ont d'ailleurs fait le forcing pour avoir la même version qu'en Europe et ont obtenu les 80 ch espérés. En France, avec des rejets de seulement 114gr de CO2 par kilomètre vous serez dispensé de tout malus écologique.

HABITACLE

intérieur caterham seven 165

Je ne vous cacherai pas qu'en partant chez Caterham récupérer la Seven 160, j'avais une légère appréhension sur le sujet, ce n'est pas que j'ai l'habitude d'un confort particulier, c'est juste qu'avec mon mètre quatre-vingt dix-sept et mes 47 aux pieds, je n'étais pas convaincu d'une, de rentrer et de deux, de pouvoir conduire la petite Seven le cas échéant. Pour ceux qui se posent la question, et même pour les autres, oui ça rentre !! Enfin, sous certaines conditions, notamment de ne pas avoir la capote en place ou alors d'être contorsionniste. Capote enlevée, la manœuvre est on ne peut plus simple, on met ses pieds devant le siège, debout et on se laisse glisser, et c'est tout. Encore faut-il avoir opté pour l'option comprenant la capote à 1600€. Pour les personnes de taille plus "dans la moyenne" il n'y aura donc vraiment aucun problème et les sièges ajustables en cuir (en option à 650€), très enveloppants maintiennent très bien. Le peu d'espace disponible, au final, vous cale très bien à votre place sans pour autant vous donner l'impression d'être trop à l'étroit.

Devant vous, le classique tableau de bord simplifié à l'extrême avec des boutons qui s'étalent sur toute la largeur. Celle-ci étant faible, on a accès à tout sans difficulté. Impossible de se tromper ou de perdre du temps à chercher comment faire ceci ou cela, ici c'est un bouton = une fonction ! Contrairement à Porsche qui applique la même ligne de conduite, dans la Seven on ne risque pourtant pas l'indigestion de boutons... car il y a peu de fonctions tout simplement. Si vous cherchez une voiture pleine d'accessoires, passez votre chemin ! Ici, vous n'avez que les fonctions primitives obligatoires telles que les phares, les clignotants, les essuie-glaces (grand luxe, avec lave glace !). Le volant, à petit diamètre mais épais se prend très bien en main, un régal à l'usage. Quant aux clignotants suscités, c'est un bouton poussoir juste à côté du volant, poussez le vers la gauche ou la droite pour indiquer où vous comptez aller. Un peu déroutant au début, mais pas moins pratique que des commodos classiques si ce n'est qu'il faut forcément lâcher une main du volant pour les actionner.

Si jamais vous avez froid, vous trouverez cachée sous le tableau de bord une tirette. Il suffit de la tirer vers vous pour avoir de l'air chaud et si vous avez chaud finalement, il suffit de la repousser pour avoir de l'air frais et si finalement vous avez froid... non, vous ne pourrez pas régler la température, c'est frais, ou c'est chaud. Enfin en hiver et décapoté, c'est chaud en bas et froid en haut ! Autre petite surprise, si vous cherchez une prise 12V pour mettre à recharger par exemple votre smartphone ou brancher un GPS et que vous ne la trouvez pas, c'est normal. Il fallait prendre l'option à 150€. "Light is right", d'accord, mais c'est un peu mesquin là. Autre mauvaise nouvelle, le prix français vient de passer de 24 à 27.000 euros…

CARACTERISTIQUES


CATERHAM SEVEN 165
pneus caterham seven 165
MOTEUR
Type : 3 cylindres en ligne 12 soupapes
Position : longitudinal AV
Alimentation : Injection indirecte + turbo + échangeur air/air
Cylindrée (cm3) : 658
Alésage x course (mm) : 68 x 60,4
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn) : 80 à 7000
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 107 à 3400
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle (5)
ROUES
Freins Av-Ar (Ø mm) : disques ventilés - tambours
Pneus Av-Ar : 155/65 R 14 Avon ZT5
POIDS
Donnée constructeur (kg) : 490
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 6,1
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 161
400 m DA :
1000 m DA :
0 - 100 km/h : 6"9
0 - 200 km/h :
80 - 120 km/h (5ème) :
CONSOMMATION
Moyenne cycle mixte (L/100 km) : 4.1
Moyenne de l'essai (L/100 km) : 5
CO2 (g/km) : 114
PRIX NEUF (12/2014) : 26.995 €
PUISSANCE FISCALE : 5 CV


MOTEUR

C'est le très répandu et éprouvé bloc Suzuki K6A qui prend place sous le capot. Apparu en 1994 dans l'Alto, il a déjà fait ses classes, entre autres, dans la Suzuki Cappucino. Ce précurseur du downsizing est un 3 cylindres turbo de 658 cm3 et développe initialement 64 ch au Japon, mais les ingénieurs de Caterham l'ont fait évoluer pour la version européenne et il offre désormais 80 ch à 7000 tr/min et 107 Nm à 3400 tr/min. 

Avec le poids très contenu de la Seven 165, ce petit moteur fait des merveilles et la voiture décolle aussi vivement qu'une mouche évitant de se faire écraser. Les performances sont certes modestes au vu de la production actuelle, à peine plus de 160 km/h en vitesse maximale notamment. Les 6,9 secondes demandées sur l'exercice du 0 à 100 km/h ne sont pas non plus exceptionnelles, surtout pour une Caterham, mais là n'est pas sa vocation. En conduite sur petites routes, les 80 ch réagissent à la moindre sollicitation de la pédale de droite de façon étonnante et malgré son faible couple le 3 cylindres turbo relance les 490 kg du roadster entre chaque virage de façon bien suffisante. Si la cylindrée de dé à coudre permet de prendre 8000 tr/min, dans les faits il est bien inutile de dépasser la régime de puissance maximale, après quoi la courbe s'écroule rapidement et on ne gagne rien au changement de rapport.

SUR LA ROUTE

Comme nous avons pensé que rien ne serait plus authentique que d'essayer cette petite anglaise avec le volant du mauvais côté et en roulant du mauvais côté de la route, nous avons donc emprunté notre voiture directement au siège de Caterham pour avoir l'original, la 160 "spéciale UK", à l'essai sur ses terres d'origine.

Passons très vite sur les quelques trajets de voie rapide absolument dénués d'intérêt, non pas que la voiture n'y soit pas à l'aise mais c'est juste encore plus ennuyant qu'avec n'importe quelle autre voiture en plus d'être très bruyant. Utile néanmoins pour se rendre compte que la moindre Porsche Boxster prend des allures de Panamera vu d'en bas et l'idée traverse l'esprit de savoir si c'est possible de passer d'une voie à l'autre en passant sous un camion. En théorie ça semble réalisable, mais un reste de bon sens m'en a à chaque fois dissuadé... 

Non, cette Caterham est définitivement faite pour les petites routes sinueuses où son petit moteur ne donne pas l'impression de manquer d'allonge et de puissance entre deux virages. C'est dans les Surrey Hills que nous avons trouvé ce terrain de jeu idéal et la consommation réduite (moins de 5L/100 km sur l'essai) a permis d'en profiter des heures durant. 

essai caterham seven 165

Caterham a choisi de mettre sur la Seven 165 des amortisseurs plus souples que sur ses autres modèles, pour contrecarrer le manque de puissance et ainsi rendre la voiture plus mobile et ludique. Malgré cela, la tenue de route est bonne et la Seven ne surprend pas par des décrochages intempestifs ou indésirables, même lorsqu'on attaque un peu. Le train avant précis s'inscrit en courbe et l'arrière se place sans rechigner, sans à-coup. Par contre, si vous êtes joueur et que vous voulez que l'arrière soit vraiment mobile, rien de plus simple, en entrant en courbe assez fort sur les freins donnez un coup de volant et la voiture se place en dérive et le peu de puissance permet un dosage facile sans risque. Une vraie école de pilotage ! Pour autant, il ne faut pas en abuser, surtout sur des routes où se mettre en travers, même de façon "aisée", signifie prendre toute la largeur... Un risque qu'il faut savoir mesurer.

Dans les choses à savoir mesurer, le freinage. Ce n'est pas le point fort des Cat' qui, sans aucune assistance ni ABS bien sûr, bloquent facilement les roues sans une sérieuse habitude. Sur la 165, avec des pneus Avon ZT5 en 155/65 R14, c'est encore plus délicat. La force de freinage dépasse vite le potentiel d'adhérence et provoque quelques frayeurs, surtout sur route humide. Au final, la Seven 165 demande juste à laisser tomber les facilités de la conduite moderne pour revenir aux fondamentaux et c'est bien là que se trouvent le plaisir et le sport, loin de la facilité.

Du plaisir, vous en prendrez plus qu'à votre tour avec cette Seven 165, même au rythme de la balade. Etre assis si près du sol, sans porte si vous le désirez, le postérieur posé sur l'essieu arrière et voir le long capot avec ses yeux de grenouille chromés qui ne demande qu'à plonger dans chaque virage, c'est unique. La boîte de vitesse, un peu dure et au débattement court, demande de bien décomposer les mouvements sans pour autant être un frein au plaisir, au contraire elle contribue à l'ambiance sportive. Avec la Seven 165, en augmentant le rythme vous augmentez le plaisir. Aux antipodes des voitures modernes aseptisées, tous vos sens sont mis à l'épreuve de façon exponentielle. Vous ne pouvez retenir ce petit sourire de satisfaction, vous avez l'impression de voler au ras du sol et quand vous regardez le compteur vous vous rendez compte que vous n'êtes même pas aux limitations de vitesse applicables ! A 90km/h avec l'air qui vous fouette le visage, la route qui défile à portée de main et la sonorité du moteur déjà haut dans les tours, vous avez l'impression de rouler deux fois plus vite en gardant une marge de sécurité importante. C'est là tout le charme de cette Caterham, donner un maximum de sensations avec un minimum de choses. La recette est simple et ça fait 50 ans qu'elle dure...

CONCLUSION

:-)
Look vintage
Poids
Rapport prix/plaisir
Comportement ludique
Coût d'utilisation très bas
Capital sympathie énorme
:-(
Prix en hausse
Certaines options
Freinage surprenant
Ne pas être vu des autres usagers...

Avec la Seven 160, Caterham nous offre un rapport prix/plaisir sans concurrence, ludique mais pas dangereuse elle n'est pas un pousse-au-crime continu et permet de (re)découvrir le plaisir simple de la conduite, pleine de sensations malgré son groupe moteur modeste. Elle peut être un très bon ticket d'entrée dans le monde de la voiture de sport, pour apprendre les bases du pilotage en propulsion, ou une très bonne seconde voiture plaisir pour les weekends de balade... ou de circuit !

PHOTOS


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Avis des propriétaires

Ayant eu la chance d'avoir une 1.600 VVC Millenium il y a quelques années, je peux comparer... En dehors de la vitesse de pointe sensiblement inférieure, la S 165 est un plaisir permanent grâce à son incroyable légèreté et à sa bonne volonté donnant l'impression qu'elle souhaite bondir de virage en virage avec rage. Sa caisse surbaissée et l'air extérieur amplifient les sensations nous donnant l'impression de grande vitesse, ce qui n'est pas le cas! Le confort intérieur est parfait grâce à des sièges baquets très enveloppants et un volant MOMO très efficaces. Bref, que du bonheur...

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