UNE ETOILE AU FIRMAMENT…
Chez Mercedes, dans la lignée des Classe S et coupés qui en dérivent, il y a eut comme un trou de génération, tant la génération des années 90 fut excessive et massive à tout point de vue. A la fin des années 90, Mercedes change la donne avec ses nouvelles Classe S série W220. Le style est à l'honneur avec une fluidité qui fait oublier le poids réel de l'auto. Les coupés CL 500 et 600 sont l'aboutissement même du concept : luxe, classe et raffinement.

Texte : Gabriel LESSARD - Photos : D.R.

Dans la gamme Mercedes, presque chaque berline possède son dérivé 2 portes avec une carrosserie au style plus ou moins proche. Même la Classe S, berline haut de gamme du constructeur de Stuttgart, a possédé un coupé. Dans les années 80, ce fut les coupés SEC avec leur 6 cylindres en ligne et déjà leur V8 (on se souvient tous des 560 SEC, alors fleuron de Mercedes), puis au début des années 90, Mercedes alors en pleine lutte contre ses rivaux Audi et surtout BMW, tenta l'impossible : toujours plus gros, toujours plus de technologie embarquée, toujours de plus gros moteurs, toujours… Vous l'aurez compris, le résultat fut un coupé époustouflant, mais avec largement plus de 2 tonnes sur la bascule et un style épais qui ne sied guère à un coupé. Même les Classe S dont il dérivait, étaient également l'objet de critiques identiques. En 1998, Mercedes toujours dans son renouvellement de gamme, présente sa nouvelle Classe S série W220 : c'est de nouveau un hymne au style et à l'harmonie…

LEGERETE, LEGERETE !
La nouvelle Classe S série W220, se distingue très nettement de sa devancière en matière de style. Mais si elle a le trait plus léger, ce n'est pas uniquement une figure de style, car elle a également perdu des kilos. Ce qui est vrai sur la berline se retrouve sur le coupé CL. Avec près de 300 kg en moins que les anciens CL, le résultat est spectaculaire, même si le poids n'est pas très loin des 2 tonnes. Il faut toutefois rester cohérent dans son jugement. Une auto, avec un niveau d'équipement aussi important que celui des coupés CL, des dimensions extérieures aussi conséquentes ne peut pas avoir un poids plume, surtout lorsque la moindre berline actuelle anonyme pèse déjà 1,3 tonnes. Le style extérieur des coupés CL fait l'unanimité auprès de l'ensemble de la presse spécialisée et du public et la face avant se distingue très clairement des berlines avec ses 4 phares ronds séparés. Comme tous les coupés Mercedes, l'étoile est encastrée dans la calandre. Toujours au chapitre design, les esthètes apprécieront particulièrement le traitement du pavillon dont le dessin est particulièrement léger et élégant enchâssant une vitre arrière panoramique.

SALONS ANGLAIS…
Lorsque l'on ouvre les portes sans montants du coupé CL, l'habitacle vous accueille avec volupté. Depuis déjà plusieurs années, Mercedes a abandonné le noir et sombre pour amener des teintes plus gaies. Les amateurs du noir et sombre peuvent cependant toujours trouver leur bonheur. Au premier coup d'œil on remarque un équipement pléthorique et une finition au-dessus de la moyenne. GPS, audio CD, clim électronique séparée… tout y est et ne cherchez pas d'options, il n'y en a pas. Vous pouvez toujours, si le cœur, euh… le porte-monnaie vous en dit demander ensuite des finitions spéciales baptisées "Designo" que Mercedes est à même de vous proposer. Dernier exemple, les parements de bois véritables vous semblent trop vus ? Optez pour des parements intérieurs en pierre !! Les sièges intégraux sont évidemment recouverts de cuir véritable et sont chauffants, ventilés et… massants. Les Airbags sont omniprésents dans l'habitacle.

MOTEURS !!
Sous leurs longs capots, les coupés CL n'abritent que du beau linge : un V8 et un V12. Huit cylindres pour l'un contre 12 à l'autre, les différences se retrouvent également dans leurs caractéristiques. Plus gros en cylindrée (5,8 litres) le V12 est également le plus puissant avec 367 ch à 5 500 tr/mn et le plus coupleux avec 54 mkg de couple à 4 000 tr/mn. Pourtant, avec ses 5 litres de cylindrée, le V8 n'est pas en reste et ne peut être considéré en aucun cas comme une motorisation d'entrée de gamme. En effet, plus de 300 ch et plus de 46 mkg de couples restent des valeurs en soi exceptionnelles que peu d'autos sur nos routes peuvent se vanter de développer. Le coupé CL présente une particularité avec son V12 atmo dans la gamme Mercedes, puisque c'est le dernier du genre. La Classe S faceliftée a repris le V12 biturbo de la Maybach laissant le V12 atmo au seul coupé CL. C'est donc également ce même moteur qui hérite de la technologie ZAS, qui coupe la moitié des cylindres lorsqu'ils ne sont pas nécessaires. Ce système n'ayant pas fait recette auprès des clients, il n'est plus adapté sur les nouveaux moteurs.

SUR ROUTE…
Essayer de tels engins sur route est un exercice bien délicat, tant on explose en permanence et en toute décontraction les limites de vitesses légales (sic !). Pourtant, aussi bien le CL500 que le 600, et ce malgré leurs poids conséquents donnent envie d'attaquer tant leur équilibre et leur comportement routier sont haut dessus de tout soupçon. Bien aidé en cela par l'électronique qui veille aux moindres dérives du comportement, l'ESP et l'ABS traditionnels sont secondés à merveille par l'ABC, qui est la suspension active de Mercedes. Egalement en série sur le roadster SL, l'ABC permet à l'auto de virer à plat et repousse encore plus loin les limites de l'adhérence. Rouler au volant de ces deux majestueux coupés est un pur bonheur, et les kilomètres semblent défiler sans la moindre fatigue manifeste tant de la monture que du conducteur. Et avec le GPS de série, pas de risque de se perdre. Seul reproche, les moteurs ne s'entendent presque pas de l'habitacle tant l'insonorisation est poussée. Pour notre part nous avons préféré le son du V8, le V12 ayant une sonorité trop étouffée. Leurs boîtes auto sont dans la lignée maison : tout bonnement parfaites, ce qui nous amène à revoir notre jugement sur ce type de transmission, même dans des autos puissantes.

CONCLUSION
Il y a deux manières de juger les coupés CL500 et 600. Soit, vous faites partie du clan des pessimistes ou pire des aigris, et vous prétextez que ces autos ne servent à rien car vous ne pourrez jamais les acheter neuves, ni même en occasion récente. Soit vous êtes comme nous, d'un naturel optimiste et conscients que la patience alimente le désir et la passion, et une seule phrase vous vient alors à l'esprit : "Vivement dans 15 ans, lorsque les prix en occasion seront abordables !" On se donne donc rendez-vous en 2017, lorsque nous aurons acheté un CL 500 ou 600 d'occasion. J'allais oublier une catégorie de conducteurs, qui heureusement sont là pour acheter ces splendides machines neuves. J'ai d'ailleurs une annonce personnelle pour eux : Achetez-en beaucoup, pour alimenter le marché de l'occasion en 2017. A propos, si ces deux coupés sont encore un peu justes pour vous, le CL 55 AMG Kompressor devrait faire votre affaire. Affaire à suivre…

Avec sa ligne élancée et très élégante, le coupé CL fait oublier ses proportions et son poids conséquent. Le style est néanmoins de retour pour notre plus grand plaisir.

L'intérieur présente un niveau d'équipement et de finition exceptionnel. On en attendait pas moins d'autos dont le prix dépasse allègrement les 100 000 €.

Le V12 est bien secondé par le V8 en "entrée de gamme". Généreux en puissance et en couple, le V8 reste toutefois plus mélodieux. C'est le dernier V12 atmo chez Mercedes.

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