80 km/h sur les routes, c'est pour 2018 !
01/12/2017
D'après le journal Le Point, le gouvernement va confirmer en 2018 le passage des routes sans séparation physique à 80 km/h, limitation jusqu'ici réservée aux jours de pluie. Une punition supplémentaire de l'arsenal du tout répressif dont la première conséquence sera fatalement... d'augmenter les rentrées fiscales des contraventions.
La Sécurité routière et ses mesures chocs à répétition sont un thème récurrent des gouvernements pour asseoir leur autorité sur le pays. Celui d'Édouard Philippe prépare donc une série de mesures (22 qualifiées de « fortes » et 33 complémentaires) qui viennent d'être arbitrées par Matignon.
En tête de liste des mesures indispensables à la réduction du nombre de morts sur les routes (basée sur une formule mathématique considérant que vitesse = morts), la limitation à 80 km/h sur route serait la mesure principale adoptée dès 2018. Cette limitation sera réservée aux seules routes bilatérales ( séparation centrale), ce qui signifie ni plus ni moins que l'essentiel du réseau routier français... L'association 40 Millions d'automobilistes conteste vigoureusement cette mesure, rappelant qu'en Angleterre il y a moitié moins d'accidents avec une vitesse limitée à 97 km/h sur route, mais sa voix risque d'avoir du mal à porter face aux nombreuses associations anti-bagnole et anti-violence routière qui ont depuis longtemps la main mise sur le CNSR.
Les membres et experts du CNSR qui ont planché sur ces mesures avaient initialement pensé la réserver aux seules zones dangereuses. La limitation à 70 km/h existant déjà pour ces passages, il fallait donc aller plus loin.
Une mesure « de compensation » consistait à l'inverse à relever à 100 km/h des tronçons jugés plus sûrs. Celle-ci a en revanche été purement et simplement abandonnée...
L'autre avantage de l'abaissement généralisé de 90 à 80 sur les routes départementales et nationales c'est qu'elle ne nécessitera le remplacement que de peu de panneaux. Ce sont en revanche les éditeurs de cartes GPS qui devront mettre à jour leurs données, ainsi que tous les systèmes d'aides à la conduite embarqués dans les véhicules modernes...
Pour se rassurer et se justifier, le gouvernement indique que « C'est une mesure qui devrait passer avec les explications nécessaires, dit un proche du dossier, car, dans les faits, de nombreux endroits du réseau ne permettent pas de rouler à cette allure. » Possible, mais pourquoi est-il impossible de savoir si les expérimentations lancées en 2015 sur trois tronçons routiers ont pu donner des résultats en mesure de conforter la généralisation de cette décision ? Cela pose bien un problème de légitimité de la mesure.
Et pourquoi ne fait-on rien pour soulager le trafic dans les zones où au contraire, rouler à 100 ou 110 km/h ne posait aucun problème de sécurité ? Zones ou, étrangement, on observe pourtant souvent l'implantation de radars automatiques ou embarqués...
La réponse toute trouvée est évidemment celle de la pollution liée à la vitesse !
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