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LA PASSION ALPINE AU QUEBEC !

Inutile de le dire, pour pouvoir travailler sur ces chefs d’œuvres, il faut une sacrée connaissance du domaine et de l’histoire des Renault sportives. Ancien pilote de rallye et mécanicien, Michel Guégan a décidé en 1976 de quitter la France pour commencer une nouvelle vie au Canada, plus précisément au Québec. Arrivé avec deux valises et quelques Francs en poche, il trouva vite du travail chez Renault, qui connaissait une nouvelle vie en Amérique du Nord avec la Renault 5 (ou LeCar plus précisément) la même année, et continua ensuite sa carrière chez Subaru. Parallèlement il assouvit sa passion pour le rallye en préparant ses propres voitures de compétition et deviendra entre champion du Québec en 1986 sur R5 Turbo. En 2000, il décide d’arrêter de travailler sur les voitures modernes, pour se concentrer sur sa vraie passion : Les Renault sportives et leurs dérivés. Ainsi est né Alpine-America...

Texte & Photos : Kévin VALDELIEVRE

J’entre dans la « clinique ». A gauche, une A310 V6 rouge en train de recevoir une amélioration dans sa carburation. A coté, une autre A310 V6, cachée sous un drap. A l’entrée de la clinique, une Renault 5 GTL. Ensuite, on va dans le garage. Je compte : deux R8 Gordini, deux R17 dont une rare version Gordini, deux R5 dont une en conversion Alpine, une A110 et une A310 en cours de remise en forme, une très rare barquette Renault-Gordini de 1966, et enfin, une superbe A310 pack GT de seulement 12 000 kilomètres. Inutile de le dire, c’est une collection spectaculaire, et en France, on en serait déjà assez surpris. Mais nous ne sommes pas en France... Une Manic GT est là pour nous le rappeler, bienvenue au Québec !

LE REVE AMERICAIN
A l’heure où nos constructeurs nationaux font tout leur possible pour développer leurs ventes hors de l’hexagone, on serait pardonné de penser que travailler sur des Renault classiques en Amérique du Nord est un travail très ennuyeux. Mais cela est bien loin de la réalité. Historiquement, Renault a connu un succès relatif en Amérique du Nord, commençant dans les années 1950 avec la Dauphine. Rappelons qu'Alpine aussi devait faire ses débuts aux USA avec la The Marquis, dérivée du projet "Renault Spéciale Rédélé", lui-même dérivé de la 4CV. Un préambule avorté de la future Alpine A106. Un plan prévoya plus tard d'exporter officiellement l’Alpine A110 en Amérique du Nord mais sans véritable suite et, à la place, les canadiens donnèrent naissance à la Manic GT. Mais ça, c’est une autre histoire que nous vous conterons plus tard... En 1976 (4 ans après sa sortie française), Renault a lancé la "LeCar", une Renault 5 adaptée aux contraintes locales et qui a beaucoup marqué l’esprit des américains. Cependant, malgré un contexte favorable aux petites voitures (deux crises pétrolières), les américains préféraient toujours les autos plus grandes et généreusement motorisées. Ainsi, sont nées les Renault 9 et 11 (appelée Alliance localement), pensées entre autre pour le marché américain. Contrairement à l'image qu'on en garde, la R9/Alliance a été un succès en Amérique, atteignant jusqu'à 2700 ventes par jour et se payant par la même occasion le luxe d’être nommée voiture de l’année américaine de 1983 ! La raison de sa disparition du marché américain tiens plus d’un problème de politique interne chez Renault qu’à un manque de ventes, mais cela pourrait faire l'objet d'un autre dossier à part entière. La suite, nous la connaissons tous. Avec son départ du continent américain, Renault a de la même manière délaissé tout un groupe de conducteurs passionnés, ayant pour seul recours un entretien réalisable chez Chrysler. Ce qui est bien dommage, car les américains ont manifesté un intérêt certain pour les Alpine, notamment avec la présentation d’une Alpine A310 V6 grise qui a fait le tour des revues et salons américains en 1977. La demande était donc là, à l’image de l’Alpine A310 V6 pack GT de Michel, qui a été trouvée près de Chicago.

MA PETITE ENTREPRISE...
A en croire le nombre de voitures en cours de restauration, Michel Guégan a du travail pour encore longtemps. Mais il ne fait pas que ça. Outre sa participation dans le club Voitures Européennes d’Autrefois du Québec, il est notamment l’intermédiaire pour la plupart des clubs Renault ou Matra Jet des Etats-Unis, qui ont un mal fou à trouver des pièces de rechange en France. Un problème culturel on va dire. Ainsi, chaque année, et grâce à de bons amis, Michel fait le tour de France pour trouver des pièces de rechange, des épaves à restaurer, voir des modèles complets à importer, pour pouvoir entretenir une passion pour nos belles autos françaises sur le nouveau continent. Une passion qu’elles vivent de moins en moins dans leur pays natal. Prenons en exemple l’A310. En France, elle reste, dans les yeux des collectionneurs, comme la « mauvaise » Alpine. L’A110 ayant gagné tous les rallyes, elle restera toujours la chouchoute, y compris des spéculateurs désormais, alors que sa remplaçante souffrira toujours de son manque de palmarès sportif. De plus, les problèmes d’agréments du V6 PRV, avec les doubles carburateurs, le sérieux manque d’évolution de l’A310 en général et les crises pétrolières, n’ont en rien aidé sa réputation. En Amérique, c’est différent. L’A310 n’a jamais été commercialisée au Québec, mais étant donné que les américains sont friands de son moteur V6 (également connu des propriétaires de DeLorean !) qui offre une certaine fraîcheur face aux gros V8 de la même époque, et que les français la boudent, Michel en profite pour importer des voitures qui risqueraient pour certaines de finir à la casse.

FULL STOCK ?
Parlons d’ailleurs de cette A310 V6. Parce qu’outre la restauration, Michel Guégan aime aussi faire de la préparation ou "amélioration". Un problème récurrent du V6 PRV dans l’A310 est ses doubles carburateurs, qui se bagarrent constamment pour avoir accès à l’air frais. Ayant identifié le problème, Michel est parti sur un carburateur 4 corps américain, de marque Holley, et surtout, il a amélioré la tubulure d’admission, principal défaut de ce V6. Ainsi munies, ses A310 V6 sont un véritable délice à mener et sont devenues encore plus fiables. Michel suit donc la vision américaine de la restauration, qui ne se fie pas au 100% origine, mais plutôt au 100% utilisable. Après tout, dire que ces vieilles françaises étaient parfaites à leur sortie d’usine serait une méchante blague. Ses transformations sont aussi une manière de faire profiter les américains des bijoux qu’ils n’ont jamais eu. Par exemple, à cause des normes anti-pollution, ils n’ont jamais eu la joie de gouter à la Renault 5 Alpine. Du coup, en partant d’une LeCar toute innocente, et en utilisant des pièces d’épaves de Renault 5 Alpine trouvées en France, Michel arrive à faire naitre une nouvelle LeCar Alpine, fiable qui plus est !

PIECES DE RECHANGE : UN MAL BIEN FRANCAIS
Malgré un stock considérable de pièces de rechanges, importées de France par container, Alpine-America rencontre malheureusement le même problème que les garages français, à savoir une diminution de la disponibilité des pièces d'origine. Pour faire face au refus de nos constructeurs nationaux d'entretenir leur patrimoine roulant, Michel travaille de plus en plus avec des machinistes locaux pour la reproduction de pièces mécaniques à l’identique (et même meilleures), ainsi qu’avec des spécialistes américains. De la même manière, il est en discussion avec Willwood en Californie, pour la préparation d’un kit de freins à disques pour les Alpines A310 V6. Pour ce qui est des jantes, Alpine-America est aussi l’importateur exclusif des jantes BRAID en Amérique du Nord, des jantes classiques à la réalisation absolument spectaculaire.

RENAULT, MAIS PAS SEULEMENT
Mais il n'y a pas que la marque Renault qui passionne notre expatrié. Outre les Opel Kadett et les Subaru, il affiche un grand intérêt pour les René Bonnet et Matra Jet. Il se prépare d’ailleurs à commencer la restauration de la première Matra Jet importée aux Etats-Unis, qui a couru (et gagné) à Sebring. La Lotus Europa, à moteur Renault et Ford, est aussi une de ses spécialités, qui, malgré seulement un peu moins de 10 000 exemplaires produits, a connu un beau succès en Amérique. Michel réalise pour ce modèle une amélioration de la boite de vitesse, grâce à des composants de Renault 5 Alpine !

On serait tenté de croire qu’acheter et rouler en voiture française en Amérique du Nord est de la pure folie. Cependant, à l’image de "Citroën SM World" en Californie, Alpine-America au Québec prouve que ce n’est pas du tout vrai. Il existe toujours des passionnés qui peuvent prendre en main la restauration et l’entretien de nos anciennes françaises, au moins aussi bien que dans leur pays d'origine. A condition de faire attention à la rouille, on peut même se retrouver avec un modèle utilisable au quotidien. De plus, étant donné la rareté des modèles roulants, le capital sympathie est infiniment plus grand qu’une américaine de la même époque. Certes, pour l’hiver rude du Canada c’est une autre histoire, mais quand les belles autos sortent l’été, pourquoi pas, à la place d’une énième Ford Mustang de 1967, sortir sa Renault 8 Gordini ?

Tous nos remerciements à Michel Guégan pour sa sympathie, son temps et sa présentation de l’histoire des anciennes automobiles françaises. Si vous voulez en savoir plus sur son travail (ou si vous voulez enquêter sur l’achat d’une Alpine A310 V6 au Québec), son site internet : www.alpine-america.qc.ca


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