LE REVE AMERICAIN
Après la première présentation de la Chevrolet
Corvette C6 coupé, General Motors poursuit la déclinaison
de la GT made in USA avec la Chevrolet Corvette C6 cabriolet. Si
le coupé s'était déjà remarqué
par une homogénéité (inaugurée sur la
Corvette C5) encore en progrès, et un look plus agressif,
il aura fallu attendre quelques temps pour admirer la ligne de la
Chevrolet Corvette C6 sublimée : la version ouverte. Avec
la Corvette C6 Roadster, Steve Sanders aura trouvé une monture
à sa hauteur pour flâner sur les boulevards de Beverly
Hills...
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Chez Chevrolet, c'est en version découverte que la Corvette
a fait ses premiers pas et construit sa légende depuis les
années 50. Depuis, chaque génération nous gratifie
d'une version décapotable. Alors, avec la nouvelle Corvette
C6 (Cf. dossier Corvette
C6 Coupé) à la ligne réaffirmée
et au comportement toujours en progrès, nous ne pouvions
nous passer de la Corvette C6 en version découverte...
DESIGN
Si le
coupé possède un T-Top, un toit targa à la
sauce américaine, le roadster dévoile totalement ses
atours pour mieux nous séduire. Si le coupé semble
un peu ramassé de l'arrière avec sa bulle et son épais
montant central, le roadster semble plus équilibré
de ligne et plus harmonieux. Séduisant même avec ses
petits bossages sur la malle de coffre pour marquer le prolongement
des appuie-tête. Les observateurs les plus fins remarqueront
que le dessus de la malle arrière, outre les bossages évoqués
précédemment, possède également un léger
bombage central qui se resserre à son extrémité
rappelant ainsi la mythique Stingray des années 60 dessinée
par Bill Mitchel. Et c'est dans ce léger bombage qu'est encastré
délicatement le troisième feu stop. Du grand art !
Un petit filet anti-remous peut vous éviter d'être
ébouriffé. Un bon point pour votre brushing. L'habitacle
ne diffère pas de la Chevrolet Corvette C6 Coupé.
La finition est en progrès mais pas encore au niveau de la
concurrence allemande ou japonaise notamment mais l'équipement
de série est généreux. L'ergonomie de certaines
commandes pourrait être encore améliorée, mais
ne boudons pas notre plaisir de contempler cette planche de bord
dont les cadrans électroluminescent annoncent la couleur.
SUR LA ROUTE : UN CHASSIS EN PROGRES
Comme sur la version coupé, c'est un châssis-poutre
constitué de rails d'acier hydroformé qui constitue
le châssis de la Corvette C6 cabriolet. La structure du poste
de pilotage est en aluminium, un tunnel central à structure
fermé cache l'arbre de transmission. Le poids a été
optimisé et la Chevrolet Corvette C6 cabriolet confirme les
améliorations notées sur le coupé avec seulement
1 451 kg. La suspension est à roues indépendantes
à bras courts et longs sur ressorts à lames et montés
transversalement. Trois systèmes de gestion dynamique du
châssis fonctionnent de concert pour garantir une tenue de
route optimale : le freinage antiblocage, l'antipatinage et le correcteur
d'assiette. Les nouvelles gommes des pneus généreusement
dimensionnés (245/40 ZR 18 AV et 285/35 ZR 19 AR Goodyear
Eagle F1 GS Extend Mobility) contribuent également à
l'efficacité de la tenue de route. Ainsi dotée, la
Chevrolet C6 serait-elle plus civilisée que ses devancières
et surtout efficace ? Oui et non. Oui, car sa facilité de
conduite est étonnante. Manier une telle GT de 400 ch aussi
simplement nous laisse pantois. Avec la boîte automatique
désuète à quatre rapports seulement, toute
idée d'attaque s'évapore même immédiatement,
et il nous reste plus qu'à jouer avec le couple gargantuesque
du V8. Mais la belle facilité et l'équilibre de la
C6 deviennent moins évidents avec un rythme sportif. Les
garde-foux électroniques semblent en effet se déclencher
bien tard, mais les suspensions offrent un amortissement encore
perfectible. Dommage, car le reste est top et le freinage puissant.
Il nous tarde de pouvoir prendre contact avec l'option Z51 pour
constater les améliorations...
:: CONCLUSION
Certaines GT sont ainsi faites ; le simple fait de les découvrir
les rendent plus désirables encore. La Chevrolet Corvette
fait partie de celles-ci. Avec son comportement routier en net progrès
mais toujours viril, son V8 costaud qui autorise de très
belles performances et une ligne d'une élégance rare,
la Chevrolet Corvette C6 cabriolet tape dans le mille. Et comme
toujours chez Chevrolet, sa Corvette reste plus abordable que les
ténors européen de sa catégorie. C'est le rêve
américain à portée de main ou presque...
CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"Moteur ! Du brutal comme aurait dit Audiard ! Le V8 de 6 litres
n'a rien d'une demi-portion. Dès le ralenti on sent qu'on
a affaire à une forte tête ! Et c'est confirmé
; dès la barre des 3000 tr/mn franchie, la sonorité
devient franchement méchante et les accélérations
témoignent de la bonne santé de la bête. Ce
bloc, associé à une boîte de vitesses manuelle
à six rapports (la boîte automatique à 4 rapports
disponible en option n'est pas recommandée), permet à
la Corvette C6 d'afficher des performances de tout premier ordre."
L'AUTO-JOURNAL - HS spécial essais haut de gamme 2004
- Chevrolet Corvette C6.
"Bref, il y a plus rigoureux en matière
d'amortissement dans cette catégorie de sportives, mais cela
n'a rien de problématique d'autant que le confort reste d'un
bon niveau. Il faut néanmoins être attentif au volant
de la C6. Et garder à l'esprit que, malgré une tenue
de route efficace, et un freinage à la fois puissant et endurant,
elle n'est pas si facile à conduire, et peut vous surprendre
par de soudaines pertes de motricité du train arrière.
D'autant qu'en réglant l'antidérapage ESP de manière
non intrusive pour, dixit le dossier de presse, " permettre
au conducteur de piloter son véhicule au plus près
des limites, sans interférer avec son plaisir de conduite.
", les ingénieurs châssis ont voulu laisser une
certaine liberté de dérive à la C6."
L'AUTOMOBILE MAGAZINE - janvier 2005 - Chevrolet Corvette C6. |