LA SURPRISE
Le Chrysler PT Cruiser, c'est la
vision automobile de l'Amérique à l'état pur.
Une gueule qui semble issue d'un Cartoon US et des arguments exotiques.
Lorsque Chrysler décide de le décoiffer et d'en faire
un cabriolet 2 portes, l'idée paraît saugrenue, mais
avec son moteur de 223 ch sous le capot l'idée devient intéressante...
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Chez Chrysler, de nombreuses voitures commencent
leur carrière sur les moquettes des salons automobile. Ce
fut déjà le cas pour les Chrysler Viper, Prowler et
d'autres encore qui furent initialement présentées
à l'état de concept car. Le PT Cruiser n'échappe
pas à cette règle. Son physique issu d'un dessin animé,
en plein style neo-rétro fait alors fureur auprès
du public. A tel point, que les dirigeants de Chrysler décident
de commercialiser le PT Cruiser. Ainsi, en dépit d'une palette
de motorisation limitée à un seul moteur essence,
le PT Cruiser enregistre de beaux succès commerciaux dès
sa première année de commercialisation il y a quatre
ans. Quelques salons plus tard, Chrysler dévoile un concept
car de PT Cruiser cabriolet. Aussi saugrenu qu'il puisse paraître
de transformer un monospace en cabriolet, l'idée à
le mérite d'être intéressante. D'autant plus
intéressante, qu'entre temps, si. La palette de moteur sur
le PT Cruiser berline s'est enrichit d'un diesel, un moteur 2,4
litres turbo de 223 ch est venu compléter l'offre vers le
haut. De là à associer le plus gros moteur et le charme
du cabriolet, il n'y avait plus qu'un pas que les dirigeants de
Chrysler ont franchi...
DESIGN
La grande force du PT Cruiser berline est avant tout son design
original et réussi. Il ne laisse personne indifférent.
Sur la version cabriolet, le charme est intact et opère à
chaque instant. Il n'y qu'à voir le regard des passants sur
le passage du Chrylser PT Cruiser 2,4 Turbo cabriolet. La face avant
est identique à celle de la berline, et c'est le profil et
l'arrière de l'auto qui diffèrent. Contrairement aux
apparences, le PT Cruiser cabriolet repose sur la même plate-forme
et le même empattement que la berline dont il dérive.
Les portes sont donc nettement plus larges sur le cabriolet que
sur la berline. Un arceau de sécurité est monté
de série pour rigidifier la caisse. Les belles jantes de
17 pouces complètent le style sportif et exotique de l'engin.
Il aurait peut être été judicieux de les chromer
pour accentuer le look Californien. Mais bon, il faut bien laisser
du grain à moudre pour les fans de tuning.
A BORD DU PT CRUISER
Pour un cabriolet,
le PT Cruiser 2,4 Turbo propose quatre vraies places, même
si l'accès aux places arrière n'est pas très
aisé, surtout une fois capoté. La capote justement
se déverrouille manuellement, mais se replie ensuite électriquement
dans son logement. En raison de sa forme de base (monospace en deux
volumes), le coffre est peu pratique dans son accès et surtout
d'une contenance un peu juste pour quatre personnes. L'équipement
est complet et la finition encore un ton en-dessous des standards
européens. La présentation de l'ensemble est sympathique
et originale à l'image de sa carrosserie.
MOTEUR
Dans sa version atmosphérique, le 2,4 litres développe
143 ch pas très vindicatifs. Mais sur le PT Cruiser 2,4 Turbo
cabriolet, le même bloc suralimenté développe
223 ch ! Mais plus encore que sa puissance spécifique, c'est
par une disponibilité dès les plus bas régimes
qu'il se distingue. N'allez pas imaginer que le bloc atmosphérique
a été repris tel quel sur la version suralimenté.
Deux arbres d'équilibrage à rotation inversée
et d'autres modifications ont été prodigués
au moteur américain. Ainsi, le bloc et la culasse ont été
redessinés, les pistons sont refroidis par jet d'huile, les
bielles sont matricées en acier et la gestion électronique
a été recalibrée. Enfin, un turbocompresseur
Mitsubishi très compact vient souffler à près
d'un bar dans le moteur 2,4 litres. Sa disponibilité à
bas régime est illustrée par les chiffres avec 332
Nm de couple dès 2 400 tr/mn. Ce moteur suralimenté
évite donc d'avoir souvent recours au levier de vitesses
surmonté d'une boule en alu brossé. Il est d'ailleurs
dommage de ne pas avoir 6 rapports sur le PT Cruiser Turbo, alors
que les automobiles sportives actuelle s'équipe d'un sixième
rapport fréquemment. Autre regret, une sonorité moteur
quelconque, qui gagnerait à être travaillée
comme cela été fait sur le Crossfire. Les accélérations
sont plutôt linéaires mais s'essoufflent rapidement
dans leur intensité. Il est clair que le PT Cruiser 2,4 Turbo
cabriolet n'a pas été conçu comme une voiture
de sport, mais plus comme une auto ludique. Sa vitesse de pointe
de 200 km/h est le résultat d'une aérodynamique sacrifiée
sur l'autel du design. Avec les réglementations actuelles
et leur stricte application, on donnera raison aux dirigeants de
Chrysler, car il serait totalement incongru de perdre son permis
en PT Cruiser cabriolet !
CHASSIS
C'est clairement le domaine où le PT Cruiser 2,4 Turbo cabriolet
se montre moins à son aise en conduite virile. Sa suspension
trop souple, ne met pas en confiance lors de gros appuis en courbe.
Les sièges n'offrent pas en outre un maintien latéral
suffisant. Autre problème, le passage de la puissance et
du couple au sol uniquement sur les roues avant. Certes, le système
TRACS (antipatinage de Chrysler) agit pour réguler la puissance,
mais se sont alors les performances qui en pâtissent. Déjà
d'origine, le Chrysler PT Cruiser ne disposait pas d'un train avant
particulièrement rigoureux, mais avec un surcroît de
80 ch sur la version atmosphérique, il était prévisible
que le résultat serait décevant. Enfin, le freinage
semble un peu trop classique dans sa conception et qui souffre dès
que le rythme s'accélère. Ainsi, en rythme très
soutenu, les freins perdent de leur efficacité. Vous l'aurez
compris, le PT Cruiser 2,4 Turbo cabriolet ne prétend pas
lutter contre d'autres GTI ou sportives affûtées. Ses
223 ch bienvenus, sont surtout là pour l'agrément
de conduite en usage standard et permette au PT Cruiser de se montrer
sous un nouveau visage. Celui d'une auto qui peut rouler vite lorsqu'il
le faut, et qui apprécie surtout de cruiser sur le couple
le coude à la portière. N'est-ce pas là la
fonction première d'un cabriolet, surtout lorsque son design
mérite d'être montré ?
:: CONCLUSION
Amateurs des burns ou de conduite type WRC, oubliez tout de suite
le PT Cruiser 2,4 Turbo cabriolet. En revanche, vous recherchez
un cabriolet original, pour quatre personnes et attachant, ne cherchez
plus ! Le PT Cruiser est alors fait pour vous. On appréciera
particulièrement la souplesse du moteur qui rend sa conduite
très agréable, et bien entendu son look qui fleure
bon l'Amérique...
CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"Certes, le PT Cruiser cabrio se montre encore plus "
original " que sa version à toit rigide. En revanche,
pour ce qui est de l'élégance et l'homogénéité
des lignes, il faudra repasser ! En fait, c'est surtout sur le plan
du confort que le PT Cruiser cabrio se distingue, en offrant quatre
vraies places et un très honnête amortissement. Dommage
que les ingénieurs et les designers semblent avoir complètement
négligé les aspects pratiques, concernant le coffre,
notamment. Quant au moteur turbo et ses 223 ch, autant dire qu'ils
ne pourront jamais s'exprimer, faute d'un châssis à
la hauteur (motricité franchement défaillante). Cela
dit, le 2,4 Turbo est l'allié idéal pour une conduite
détendue
le seul moyen, en fait, de ne pas vider le
réservoir d'essence en un clin d'oeil."
LE MONITEUR AUTOMOBILE - 1er Juillet 2004 - Chrysler PT Cruiser
2.4T Cabriolet.
"Obligatoirement dépaysant pour un sportif invétéré,
le PT Cruiser convient davantage à une conduite décontractée.
Jusqu'à une certaine limite ; il laisse même apparaître
un équilibre général de bon aloi. Lorsque la
vitesse s'accélère, sa conception de mini-van ralentit
la vivacité de ses réactions : l'avant s'alourdit,
élargissant ainsi les trajectoires, et des mouvements de
roulis (balancement transversaux) dégradent la précision
initiale."
ECHAPPEMENT - Juillet 2004 - Chrysler PT Cruiser 2.4T Cabriolet.
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