ATTENTION AU CHAT
Sous son apparence de gentil coupé féminin, la Ford Puma 1.7 cache un moteur pétillant et un châssis étonnant qui lui assurent des prétentions sportives à même de semer le trouble chez la gente masculine. Attention donc à ce drôle de félin, car il sait montrer les crocs...
Texte :
Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.
L'évocation d'une pub, osée et réussie, mettant en scène l'acteur principal de Bullitt, Steve McQueen, au volant du nouveau petit coupé Ford en lieu et palce de la grande soeur Mustang Fastback rappellera peut-être quelques souvenirs à certains passionnés. Mais après cette prouesse cinématographique, il faut bien reconnaître que la Ford Puma a connu une carrière plutôt discrète en France, notamment dans sa version sportive dotée du 1.7 16V.
PRESENTATION
Conçu sur la base de la Fiesta Mk4 et fabriqué dans l'usine Ford de Cologne en Allemagne, le petit coupé Puma s'extraverti avec une robe "Edge design" très typée années 90. Aujourd'hui largement passée de mode, cette rivale des Opel Tigra et Peugeot 206 CC a pourtant encore ses adeptes et ne laisse toujours pas indifférent. On aime ou on déteste, mais ce coupé de poche long de seulement 3,99 m possède une personnalité bien marquée et ne montre pas à première vue qu'il s'agit d'un simple dérivé de la Fiesta. La version 1.7L 16V se distingue par ses jantes alliage de 15" avec des branches en forme de pales d'hélice. L'intérieur en revanche identique à celui de
la citadine, avec ses qualités... et ses défauts. Le principal est une finition légère, des plastiques médiocres et des éléments imitation aluminium qui donnent à l'ensemble un aspect "cheap" regrettable. On se console quand même avec des compteurs à fond blanc pour apprécier les montées en régime du 1.7L et un petit pommeau de vitesse rond en alu. Pour le confort, l'insonorisation assez soignée permet de profiter du petit moteur sans qu'il ne casse les oreilles et l'équipement de série ne pêche que par l'absence de climatisation. Les places arrière, forcément un peu étriquées, permettent toutefois d’accueillir deux enfants.
MOTEUR
Commercialisé de 1997 à 2001, le coupé Ford Puma a connu plusieurs motorisations. Dérivés de la famille de moteurs Sigma de Ford, ces blocs appelés Zetec ont été conçus en partenariat avec Yamaha. Le 1.7L 16V Zetec-S, conçu exclusivement pour la Puma, est le plus intéressant sportivement parlant. Outre des cylindres traités au Nikasil, signalons qu'il affiche la particularité d'être le seul à utiliser un collecteur d'admission en aluminium et non en plastique comme sur les Puma 1.4 et 1.6L. Hormis cette anecdote sans grand intérêt sinon de pouvoir le reconnaître facilement en ouvrant le capot, nous retiendrons surtout qu'il est le seul à recevoir l'adjonction du système VCT (admission variable). Cet apport technologique lui assure de la souplesse en bas et une belle volonté à prendre des tours, démontrant ainsi son véritable caractère
sportif. Il en résulte une puissance de 125 ch disponible à 6300 tr/mn et un régime maxi à 7000 tr/mn. La boîte est également très bien étagée, assez courte pour rester "entre 5 et 7" sur chaque rapport et plutôt rapide dans son maniement. Autre bonne surprise, la consommation sait se montrer raisonnable en usage normal, avec une moyenne de 7-8 L/100 km.
SUR LA ROUTE
Techniquement, c'est la Fiesta Mk4 sortie en 1995 qui a servi de base au développement du coupé Puma. Etant elle-même une version remaniée de la Fiesta Mk3 de 1989, on pouvait donc craindre le pire côté trains roulants. Erreur ! Car, c'est une nouveauté chez Ford à l'époque avec l'arrivée de la Focus en 1998, le comportement routier a pris une place prépondérante dans le cahier des charges. Et il a été
particulièrement soigné sur ce modèle. Agile et rigoureuse dans son amortissement, la Ford Puma
1.7 accroche bien le pavé et procure un plaisir de conduite certain grâce à sa direction directe et précise. Rassurante et prévenante avec son sous-virage progressif, elle n'a rien d'un animal sauvage pour autant et se montre plus efficace qu'intimidante. Mais si vous la brusquez lors d’un lever de pied en courbe, elle saura aussi vous montrer son côté ludique !
FORD RACING Puma : la Puma RS !
Le coupé Ford Racing Puma est une série limitée à 500 exemplaires réservée au marché anglais entre 1999 et 2001. Sous le capot, le 1.7 a été poussé à 155 ch à 7000 tr/mn par le spécialiste Tickford tandis que le châssis est retravaillé pour offrir une tenue de route encore plus impressionnante. Vendue au prix délirant de £23,000, moins de la moitié de la production trouvera preneur directement auprès des particuliers... ce qui en fait aujourd'hui un vrai collector !
ACHETER UNE FORD PUMA 1.7 16V
Globalement fiable, le coupé Ford Puma n'est pas exempté de quelques faiblesses avec l'âge. On notera ainsi pour les plus fréquentes, des infiltrations d'eau dans l'habitacle et une sellerie qui résiste assez mal à l'usure. Sur la carrosserie, le vieillissement est plutôt correct, hormis pour le ternissement des phares en plastique et parfois l'apparition de rouille au niveau des arches d'ailes arrieres et bas de caisses. Mécaniquement, le seul véritable point faible est l'embrayage, à remplacer généralement avant 120 000 kms (avec sa butée d'embrayage hydraulique qui coûte 150 euros). Le moteur est très endurant, comme la boîte, et l'ensemble affiche parfois plus de 300.000 km sans intervention importante. Le 1.7, comme tous les 16 soupapes, exige de la très bonne huile pour rester en pleine forme (5W50 synthèse). Dans l'ensemble, il n'y a donc rien à redouter pour envisager l'achat de ce sympathique petit coupé, surtout que ses tarifs en occasion se situent maintenant à un niveau plancher dans la catégorie des sportives à moins de 3000 €.
CONCLUSION
Derrière son rapport prix/prestations
tout à fait convaincant, la Ford Puma 1.7 16V mérite
toute l'attention des acheteurs à la recherche d'une petite GTI à la ligne moins conventionnelle. Par ailleurs, il se montre aussi performant, globalement fiable et économique à l'usage tout en s'offrant à prix d'ami ! |