VENT CHAUD VENU DU NORD !
Un richissime suédois se met
en tête de produire sa supercar, capable de terrasser toutes
les valeurs établies. Rengaine désormais connue, que
chaque passionné (très très fortuné)
d'automobiles souhaite un jour réaliser. Mais dans le cas
de Koenigsegg, nos amis suédois se sont donnés les
moyens de réaliser une auto exceptionnelle à plus
d'un titre : elle est en effet dans le Guiness Book comme la voiture
de " route " la plus rapide à ce jour. Sa vitesse
maximale ?
390 km/h !!...
Texte : Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Lorsqu'en 1994 le projet Koenigsegg est lancé,
peu croient en sa réussite. Lancer en effet une supercar
qui doit devenir la référence du marché et
la plus performante est toujours une gageure, que peu réussissent.
Regardez donc Bugatti et sa Veyron qui est toujours en phase de
développement, même si on nous promet que les premiers
essais clients approchent désormais à grands pas.
Derrière Bugatti, il y a un grand constructeur (le groupe
VAG), mais Koenigsegg est seul. Mais s'était sans compter
avec l'opiniâtreté et la passion qui anime son riche
créateur. Entre 1994 et 2000, la petite équipe va
s'entourer de spécialistes dans leurs domaines respectifs
pour mettre au point et élaborer une supercar qui s'inspire
de la technologie de ce qui se fait de mieux en matière de
compétition automobile : la Formule 1 ! Comme pour toute
production automobile, la presse auto commence à tester la
Koenigsegg qui est pour l'occasion décorée dans divers
pays. Top Gear, réputé par le sérieux de la
qualité de ses essais (qui est à la hauteur de son
ton décalé !), a déclaré que la Koenigsegg
était la voiture la plus rapide qu'ils aient pu essayer.
Peu après, la Koenigsegg a même inscrit son nom dans
le Guiness Book comme la voiture de " route " la plus
rapide du monde à ce jour avec 390 km/h !! La production de la CC8S ne se chiffre qu'à six exemplaires car elle était fabriquée dans la première usine de Koenigsegg, qui prit feu en 2003. C'est pour cette raison que la production fut si faible et qu'ensuite, Koenigsegg déménagea dans l'ancienne base aérienne d'Ängelholm... Depuis 2004, un
nouveau modèle encore plus performant (395 km/h) a vu le
jour, baptisé Koenigsegg CCR. Mais en attendant d'en savoir
plus sur cette nouveauté, nous vous proposons de vous détailler
la Koenigsegg CC8S, une des Supercars les plus performantes jamais
produites.
DESIGN
Lorsque, comme Koenigsegg, on a pris comme objectif d'aller tutoyer
les sommets en vitesse maximale et de l'homologuer sur route, la
question du design se pose plus en terme d'efficacité aérodynamique
que en beauté pure, forcément subjective. C'est bien
évidemment ce postulat qui a dicté la petite équipe
de Koenigsegg dans l'élaboration du design de la CC 8S. Avec
un Cx de 0,29, malgré la taille plus que conséquente
des pneumatiques et de la faible hauteur de la CC 8S, les techniciens
de Koenigsegg ont réussi un véritable tour de force.
Pour y parvenir, l'auto possède des dessous totalement carénés
et deux souffleries différentes ont été sollicitées.
Les aérodynamiciens ont essayé de gommer toute arête
afin de favoriser les hautes vitesses. La Koenigsegg surprend au
premier abord par sa compacité. De trois-quart avant elle
fait penser à la McLaren F1, mais de profil la ressemblance
n'est plus de mise. L'habitacle est très avancé vers
l'avant de la voiture et il en résulte une ligne plutôt
déséquilibrée et peu élégante.
Mais l'efficacité est bien réelle avec ses 390 km/h
en pointe. Ses grosses roues en 18 pouces devant et
20 derrière
(!!) participe à cette impression de compacité. Comme
sur la Ferrari Enzo, la F50 ou la Maserati MC12, la Koenigsegg CC
8S est découvrable avec un hard-top amovible de série.
A BORD DE LA CC8S
L'habitacle est très étriqué mais bien fini
et exclusif puisque le client le personnalise à la demande.
L'équipement de série est correct mais sans plus étant
donné le prix de la Koenigsegg aux environs de 370 000 euros.
Il reste en effet quelques options intolérables à
ce niveau de prix comme le GPS, l'aide au stationnement, le téléphone
L'exclusivité à un prix que Koenigsegg n'hésite
pas à facturer au prix fort. Heureusement, l'auto n'a pas
été conçue pour permettre à son conducteur
de téléphoner.
MOTEUR
Toute la mécanique de la Koenigsegg CC 8S a été conçue pour répondre au cahier des charges suivant : fiabilité, performances, et légèreté. A l'époque de la CC8S, Koenigsegg utilisait encore comme base de préparation un V8 Ford vu en Nascar. Du 4.712 cm3, un motoriste suédois a modifié tous les éléments internes et en a extirpé 655 chevaux (à 6.800 tr/min) par le biais d'un compresseur soufflant à 1,2 bar. Le couple n'est pas en reste avec 750 Nm disponibles. La suédoise n'a donc pas à rougir face aux Ferrari Enzo et Porsche Carrera GT ! Le V8 ne pèse que 210 kilos car les matériaux légers et résistants le composent (aluminium, titanium et carbone). Le bloc et la culasse sont fabriqués en Italie chez Teksid, le fournisseur de la Scuderia Ferrari en Formule 1 ! Toute la partie mobile est renforcée avec des pistons forgés, un vilebrequin et arbres à cames idoines. Une distribution à quatre arbre à cames en tête (deux par rangée de cylindre) actionne 32 soupapes qui permet à ce V8 de monter haut dans les tours et explique les rendements obtenus à un régime moteur élevé. Le système d'échappement a été conçu pour éviter au maximum les pertes de puissance. Pour l'anecdote, même la pompe à huile a été placée le plus bas possible pour optimiser le centre de gravité. Le V8 fait maison par Koenigsegg apparut un peu plus tard sur la CCX. C'est une boîte de vitesses à 6 rapports qui a été conçue spécifiquement par Cima pour Koenigsegg qui a été accouplée au V8. La sixième vitesse a été calculée pour permettre les 400 km/h à 7 300 tr/mn.
CHASSIS
Voulue de conception comme une Formule 1 par ses concepteurs, la
Koenigsegg CC 8S possède donc une structure semi monocoque
en carbone sur laquelle le moteur est boulonné. La fabrication
de ces éléments est strictement identique à
celle des châssis de Formule 1. Toute l'architecture de la
suspension poursuit la même philosophie avec des doubles triangles
qui combinent rigidité et légèreté.
C'est ce qu'appelle Koenigsegg le système A-Arms. Les combinés
ressorts-amortisseurs sont complétés du KACS qui permet
de modifier les paramètres de la suspension. Une véritable
débauche de technologie high-tech pour permettre à
la Koenigsegg CC 8S de rester sur la route dans les sphères
les plus élevées. Mais si la Koenigsegg roule vite,
elle autorise également de passe de 100 km/h à 0 en
32 mètres seulement. Il faut reconnaître que les freins
à disques ventilés sont largement dimensionnés
et pincés par des étriers à 6 pistons et 4
pistons en alu. Le résultat du travail de Koenigsegg est
une supercar au poids ne dépassant pas les 1 175 kilos, soit
moins de 2 kilos/cheval. Excusez du peu !
Koenigsegg
CCR
Koenigsegg
a pensé aux intégristes jamais contents
avec la CCR. C'est en fait une CC 8S mais qui a été
encore allégée à tout niveau et
dont la puissance fait un bond à ... 806 ch !!!!
Le cap des 400 km/h sur route est presque approché
avec une vitesse maximale annoncée de 395 km/h
CHRONOLOGIE KOENIGSEGG CC8
1994 : Lancement du concept du projet Koenigsegg. L'idée
de départ est de concevoir et commercialiser une supercar
à la technologie directement dérivée de la
Formule 1.
1995 : Démarrage du développement de la Koenigsegg
et installation de l'entreprise à Oloström dans le sud
de la Suède. Le premier prototype est fabriqué dans
un délai record.
1996 : Année d'essais intensifs pour le prototype
Koenigsegg sur les routes et dans la soufflerie de Volvo.
1997 : Le prototype Koenigsegg CC est présenté
au Festival du film de Cannes.
1998 : Le prototype Koenigsegg passe plus de 57 tests afin
de passer certaines normes d'homologation. La construction de l'usine
de production peut démarrer.
1999 : La carrosserie finale est conçue par une équipe
ultra formée et rodée utilisant la CAO.
2000 : Le premier prototype de production est construit et
soumis à des tests intensifs durant le printemps et l'été.Première
présentation à l'automne au Mondial de Paris.
2001 : L'exemplaire couleur argent est essayé par
diverses revues internationales. La Koenigsegg est largement primée.
2002 : En mars, la première Koenigsegg, baptisée
CC 8S, destinée à un client lui est livrée
au salon de Genève.En septembre, Koenigsegg est lancé
sur le marché asiatique avec 2 autos en présentation
au salon de Seoul.
2003 : Les Koenigsegg CC 8S 2003 connaissent différentes
modification esthétiques et techniques (suspensions).Un incendie
contraint Koenigsegg à s'installer dans un autre endroit.
Top Gear de la BBC a déclaré avoir essayé avec
la Koenigsegg la voiture la plus rapide qu'ils aient eu l'occasion
d'essayer. La Koenigsegg entre au Guiness Book pour la voiture de
" route " la plus rapide du monde.
2004 : Nouveau modèle dans la gamme Koenigsegg : la
CCR avec un V8 boosté à 806 ch et présenté
au salon de Genève en mars. Koenigsegg a tenté de
réussir un nouveau record du monde de vitesse avec 395 km/h.
:: CONCLUSION
La Koenigsegg CC 8S est bien plus qu'un coup d'éclat. C'est
avant tout la technologie de la Formule 1 qui a été
déployée sur cette supercar. Le résultat est
là avec un poids contenu vu l'inflation de ces dernières
années, et des performances ébouriffantes et vérifiées.
Un véritable succès
d'estime, car la production
annuelle ne dépasse pas quelques unités en raison
d'un prix élevé et d'une image encore à construire.
Un engagement en compétition (Le Mans ?) pourrait être
profitable à ce petit constructeur suédois qui cultive
avec excès une discrétion et une exclusivité
de bon aloi. La Koenigsegg est un choix pragmatique pour qui recherche
une supercar rare, performante et cohérente avec 80% des
éléments conçus spécifiquement pour
Koenigsegg !
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