LE
COUPE FERRATI
Basé sur le coupé 3200 GT et inaugurant un
nouveau V8 atmosphérique développé par les sorciers de Ferrari,
le Coupé GT (ou 4200 GT) semble avoir tous les arguments pour séduire
une clientèle exigeante, avide de luxe et de sportivité. Des chevaux,
de la gueule et une tornade d'émotions, voilà le programme pour
nous faire oublier rapidement les limitations de vitesse...
Texte :
Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.
PRESENTATION
Le Coupé GT n'est pas une simple 3200 GT restylée.
Les modifications sont profondes. Cela se remarque instantanément
sans pour autant choquer l'oeil. La beauté des formes est
préservée et le Coupé GT conserve une ligne
unique et inimitable. La seule déception d'ordre esthétique
concerne l'abandon des feux arrières en boomerang. Redessiné
pour des formes plus classiques, voire un brin démodées,
le train arrière perd en originalité et en personnalité
pour répondre aux normes d'homologation du marché
américain sur lequel Maserati amorce son grand retour par
le biais du réseau Ferrari. Dommage pour le design, tant
mieux pour les ventes. Petit détail loin d'être anodin,
la face avant reçoit un logo supplémentaire, sur le
capot, comme pour mieux affirmer que la marque au trident est plus
que jamais vivante !
A BORD DE LA AMSERATI 4200 GT
A l'intérieur, peu de changements par
rapport au coupé 3200. Le design unique et chaleureux du
tableau de bord n'a pas pris une ride et se bonifie avec l'âge
en termes de finition et d'assemblages. Les habillages de portes
sont redessinés ainsi que les compteurs. La petite montre
à aiguilles au centre semble anachronique face au grand écran
multifonctions si apprécié des "gadgetophiles".
MOTEUR
La principale évolution de la voiture est donc sous le capot.
Le nouveau V8 tout alliage développé par Ferrari se
passe dorénavant de turbo mais annonce pourtant des caractéristiques
très flatteuses. Sa cylindrée de 4244 cm3 permet d'atteindre
390 ch à 7000 tr/mn et un couple de 46 Mkg à 4500
tr/mn. Les techniques employées sont proches de ce que l'on
trouve en compétition : carter sec, échangeurs d'huile,
calage d'admission variable... Rien qu'au ralenti, sa sonorité
rauque prend aux trippes. Jusqu'à 4500 tr/mn, on pourrait
penser qu'il s'agit là d'une mécanique américaine,
un bon gros V8 à carbu, souple et coupleux dès les
bas régimes. Ensuite, c'est la furie jusqu'à 7600
tr/mn ! Mama Mia !!! Un râle magique et envoûtant, sans
parler de la poussée hors du commun qu'il inflige à
cette caisse, pourtant lourde de presque 1700 Kg, et au corps des
occupants ! Pas de doute, le travail réalisé est admirable
et plus encore... émouvant. La boîte 6 rapports
manuelle est dorénavant montée à l'arrière.
Le système "Cambiocorsa" proposé en option
(commande séquentielle au volant) séduira certainement
les amateurs de sensations fortes par sa rapidité de changement,
impossible à égaler avec la commande manuelle à
câbles plutôt lente et dure. Si l'on en juge le chronomètre,
le 4200 GT est capable de tenir le rythme d'une 360 Modena F1, pourtant
plus puissante et plus légère. Inutile donc de préciser
que ça déménage sévèrement !
1000 m D.A. ? 24"3... 0 à 100 Km/h ? 5"2... Vitesse
maxi ? 285 Km/h. D'autres questions ? Pour vous donner une idée,
sur un démarrage nerveux, l'arrière de la voiture
cherche la trajectoire jusqu'en 3ème. Ainsi malmenés,
l'embrayage bi-disque et les pneumatiques vous font savoir leur
souffrance par une forte odeur de brûlé. Vu le travail
infligé au calculateur électronique de l'ASR déconnectable
on hésite à se passer de son aide... surtout sur le
mouillé !
SUR LA ROUTE
Les modifications apportées au châssis ont profité
à l'agilité mais il est difficile d'oublier la surcharge
pondérale de l'auto. La suspension pilotée a encore
du mal à gommer tous les mouvements de caisse et la prise de roulis
est perceptible. Hésitant entre sport et confort, le compromis
n'est toujours pas parfait. La voiture est néanmoins précise
et efficace grâce à une bonne répartition des
masses et surtout ne se révèle jamais piégeuse.
La direction est précise mais souffre de la lourdeur de l'auto
en se montrant moins directe et communicative qu'on pourrait le
souhaiter. Derrière les 4 jolies jantes en alliage léger
les freins à disques ventilés ont du pain sur la planche
pour stopper la masse conséquente du coupé Maserati.
Si l'attaque est franche, l'endurance se montre insuffisante.
Le Maserati Coupé soigne son pilote et ses passagers.
La position de conduite est excellente et le confort de suspension
préserve bien les vertèbres. Au niveau des équipements
de série on appréciera entre autres la climatisation
automatique et l'intérieur cuir de très belle facture.
Enfin, il est important de rappeller que ce coupé offre quatre
vraies places et un coffre acceptable pour envisager voyager avec
quelques valises.
::
CONCLUSION
Un coupé aussi prodigieux que celui-là fait
honneur à la prestigieuse marque italienne dont le destin est aujourd'hui
entre les mains de Ferrari. Pour être honnête, la Maserati Coupé
GT 4200 surclasse littéralement la Ferrari 360 Modena sur le plan
émotionnel. Le chant de son V8 "made in Italy, by Ferrari" prend
aux trippes dès le ralenti et sa poussée vertigineuse amplifie considérablement
les battements du coeur... Bref, nous sommes vraiment tombés amoureux
de cette belle italienne au caractère bien trempé ! |