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ESSAI (22-03-2004)
MASERATI
QUATTROPORTE
V

103 400 Euros (01/03/2004)
34 CV FISCAUX
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
Maserati Quattroporte MkIV
MOTEUR

Type: 8 cylindres en V, 32 soupapes 2 x 2 arbre à cames en tête
Position: longitudinal AV
Alimentation: Injection électronique
Cylindrée en cm3: 4 244
Puissance ch DIN à tr/mn: 400 à 7 000
Puissance au litre en ch: 94,25
Couple maxi en mkg à tr/mn: 45,9 à 4 500
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports): 6 robotisée
POIDS
Données constructeur en kg: 1 930
Rapport poids/puissance en kg/ch DIN : 4,8
PERFORMANCES
Vitesse maxi en km/h: 275
400 m DA en secondes: ND
1 000 m DA en secondes: ND
0 à 100 km/h : 5,2


Si le design général de la Maserati Quattroporte est innovant et original, le traitement des blocs optiques avant et arrière tranche par sa fadeur...


Un intérieur Maserati est unique comparé au reste de la production mondial. Une ambiance baroque se dégage délicieusement de cette planche de bord toujours ornée de la célèbre montre.


Le coeur de la Maserati Quattroporte. Et quel coeur ! C'est en effet le V8 de 4,2 litres dérivé de celui des Ferrari 360 Modena mais qui délivre ici 400 ch et a été légèrement retravaillé.


A allure autorisée sur routes françaises, la Maserati se révèle étonnament agile et efficace pour une auto de ce gabarit et de ce poids. La suspension adaptative est toutefois très seche à faible allure sur route déformée.


Dès que la route se torture, la Maserati révèle son vrai visage. Ici, pas question de laisser la limousine mener la danse. La direction donne beaucoup de feeling, la suspension travaille idéalement en contenant le roulis et la boîte Cambiocorsa en mode manuel se commande du bout des doigts. Un pur régal, pour amateurs avertis...

BIEN :-)
Design innovant
V8 fabuleux
Châssis
Equipement traditionnel
Tarif

PAS BIEN :-(
Poids élevé
Finition encore perfectible
Mode automatique
Ergonomie


© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (22/03/2004)

UNE CERTAINE IDEE DU LUXE SPORTIF
Quelle marque a connu un passé plus inconstant et torturé que Maserati ? Depuis son intégration dans le giron de Ferrari, les Maserati semblent avoir retrouvé la sérénité sans perdre leur âme. Avec sa nouvelle Quattroporte, Maserati revisite avec ses gènes une certaine idée du luxe sportif.

Texte: Gabriel LESSARD - Photos: D.R.

C'est en 1963 que Maserati, alors encore indépendante, avait commercialisé au compte-goutte sa première Quattroporte dessinée par Pietro Frua. Mue par un V8 dérivé d'une mécanique de course, elle avait marqué les esprits. Par la suite, deux autres générations différentes de Quattroporte avaient vu le jour. La deuxième génération commercialisée dans les années 70 étaient très carrée et ne correspondait pas réellement aux standards sportifs de la marque. Puis c'est au cours des années 90, que la troisième génération avait été commercialisée. Quelque peu caractérielle, elle s'était forgée une réputation à part sur le segment des berlines haut de gamme sportives. Pendant toute cette généalogie, Maserati a été revendu à des investisseurs, puis à Citroën, puis à Alejandro de Tomaso et pour finir, c'est le groupe Fiat qui a racheté Maserati et qui l'a intégré dans le giron de Ferrari. Cela explique ainsi le montage du V8 de Ferrari remanié dans les coupés GT qui sont devenus des références incontournables dans le segment des GT à très hautes performances.

CONCEPTION
Pour renouer avec le succès sur sa limousine sportive, Maserati a fait appel au partenaire privilégié de Ferrari : Pininfarina. Force est de reconnaître que le couturier de l'automobile italien a réussi un design plaisant et élégant. Malgré ses plus de 5 mètres de long, la Maserati Quattroporte réussi à faire oublier son gabarit. Le dessin de certains détails est notamment très réussi comme les prises d'air disséminées sur la carrosserie avec bon goût, et la découpe des vitres latérales est très originale et réussie. En revanche les blocs optiques avant et arrière manquent d'originalité et les rétroviseurs affichent trop clairement leur coque en plastique. Pour l'architecture mécanique, Maserati a utilisé les recettes dignes des meilleures GT et qui ont fait les beaux jours de certaines GT à moteur avant chez Porsche. Ainsi, le V8 de 4,2 litres est monté en arrière de l'essieu avant (pour le recentrage des masses) et la boîte de vitesse Cambiocorsa a été rejetée à l'arrière. Un système transaxle relie le moteur et la boîte. Une telle architecture favorise bien évidemment la répartition des masses et la Maserati Quattroporte affiche 47% du poids sur l'avant et 53% sur l'arrière. Une telle disposition, malgré un poids total de 1 930 kg devrait avoir une incidence positive sur le comportement routier.

HABITACLE
Les habitacles des Maserati sont toujours des moments d'anthologie. Nous sommes presque persuadés que tout est bâtit autour de l'antique montre centrale. Et ensuite seulement, les designers ont construit la planche de bord autour. Dans cette Quattroporte, Maserati reste fidèle à sa tradition mais en y mettant la manière. L'ensemble est homogène et harmonieux mais sans grande originalité. Les matériaux utilisés sont en revanche plus intéressants avec notamment du recours au bois et au titane. Cela donne un peu une ambiance de yacht luxueux. Tout l'équipement indispensable sur ce type de limousine est présent, mais Maserati a eu la bonne idée de conserver des commandes classiques et basiques. Tant pis pour les férus des nouvelles technologies, mais au moins on ne doit pas cliquer partout pour modifier la température ambiante, si vous voyez ce que je veux dire… Les sièges sont accueillants et confortables et l'espace arrière est correct sans plus. A noter l'absence de levier de vitesses puisque c'est la boîte robotisée Cambiocorsa qui est montée d'office. Seul un petit levier permet de passer la marche arrière.

MOTEUR
Sous le capot, c'est l'exceptionnel V8 de 4,2 dérivé de celui de la Ferrari 360 Modena, déjà installé sous le capot de la Maserati GT. S'il développe 390 ch sur le coupé, dans la Quattroporte il dégage 400 ch grâce à une gestion électronique moteur spécifique, mais également une distribution revue avec notamment un arbre à cames modifié. Comme tout bon V8 italien atmosphérique, ce moteur accepte avec bonheur de monter dans les tours, et présente donc des valeurs maximales de couple à un niveau relativement élevé (4 500 tr/mn). Pour transmettre la puissance au sol, c'est via la boîte Cambiocorsa déjà montée sur les Ferrari et la Maserati Coupé. Entièrement robotisée et dotée de 6 rapports, elle se met d'office sur le mode automatique, mais peut être dirigée par les palettes situées derrière le volant.

SUR ROUTE
Mener une limousine de plus de 5 mètres de long, de près de 2 tonnes et de 400 ch incite à la prudence sur les premiers kilomètres. Après s'être laissé émerveillé par cette ambiance unique que dégagent les habitacles baroques de Maserati, l'œil exercé commence à déceler quelques plastiques indignes à ce niveau de prix. En revanche la qualité d'assemblage a nettement progressé. Cela restera à être confirmé sur les modèles produits par la suite. Pour les premiers tours de roue, le parti pris est de laisser la boîte sur le mode automatique. Mauvaise idée tant la boîte robotisée nous rappelle que n'est pas une excellente boîte automatique qui veut. En pleine courbe, je me retrouve en roue libre, le passage des rapports un peu longs peut paraître déroutant… Je reprends la main, et la Quattroporte se révèle sous son vrai visage. Les accélérations sont dantesques et les vocalises du V8 atmo, malgré le double vitrage réussi à tonner dans l'habitacle. Cravacher ce V8 magique du bout des doigts est un pur régal, et j'en viens même à oublier les dimensions et le poids conséquents de cette noble italienne. Le châssis bien conçu (avec une originale double triangulation avant et arrière) et l'architecture de l'auto propice à un bon équilibre permet d'exploiter au maximum les possibilités de la Quattroporte. Le système adaptatif Shyhook permet d'exploiter au mieux les limites de la Quattroporte. Le revers de la médaille est une suspension un peu dur avec des répercussions dans l'habitacle lorsque l'auto roule à faible allure sur de mauvais revêtements. Un très bon point positif sur la direction assistée qui a été choisie suffisamment dur pour que l'on ressente encore bien la route. Finalement cette Maserati Quattroporte est réellement à part dans son segment. Face à l'offre allemande où tout la conduite est sur-assistée, la Maserati Quattroporte est certainement la seule limousine qui se pilote encore. Il n'y a que la Jaguar XJR qui se place sur un même terrain, mais sa boîte automatique, au demeurant excellente, l'empêche de lutter contre la Maserati.

:: CONCLUSION
Une nouvelle Maserati est toujours un événement particulier. Surtout lorsque le label Quattroporte est ressorti des cartons. Performante, une ligne innovante, un V8 fabuleux et une ambiance à nulle autre pareille, la Maserati Quattroporte est une réelle opportunité de vous démarquer dans la catégorie des limousines. Une caste des connaisseurs, de ceux qui savent en quelque sorte…

CE QU'EN PENSENT NOS CONFRERES :
"La Quattroporte semble être tout à fait en mesure de ramener Maserati à une place enviable au sein du créneau très disputé des berlines de prestige. Rigoureuse dans son comportement routier comme dans l'agencement de son habitacle, bénéficiant de progrès très sensibles en matière de finition et de qualité, elle y propose une alternative plus dynamique, voire franchement sportive."
LE MONITEUR AUTOMOBILE - 26 février 2004.

"Facturée 103 400 euros, la Maserati Quattroporte se place en concurrente des grandes routières allemandes. Mercedes Classe S, BMW Série 7 et Audi A8 en tête, auxquelles elle pourrait chiper quelques clients parmi les plus passionnés. Cependant sa rivale directe est la Jaguar XJR, de puissance et de tarif quasi identiques, et relevant d'une même approche décalée de la limousine sportive."
L'AUTOMOBILE MAGAZINE - février 2004.

"Les premiers virages qui surplombent la cité des Medicis permettent à la Quattroporte d'exprimer immédiatement ses qualités dynamiques. La direction, un peu ferme mais directe, fait dans la fermeté et la netteté, sans surrassistance inutile. Et compte tenu de la taille de la voiture, son rayon de braquage est étonnant. Une des craintes légitimes avec une auto de 1 860 kg (à vide) est de ressentir des transferts de masses exagérés. Pour tenter de prévenir cet effet induit, le poids de la Quattroporte est réparti pour 47% à l'avant et 53% à l'arrière, par le biais du système transaxle. Presque deux tonnes certes, mais un poids presque " plume " tant il se fait rarement sentir."
SPORT AUTO - février 2004.

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