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DU
SPORT EN SMOKING…
Avec les anciens coupés
CE de la génération W124, Mercedes avait perpétué
la longue lignée des coupés à la ligne traditionnelle
et élégante. Mais dans les années 90, la commercialisation
de la première génération des CLK souffle un
vent nouveau en matière de style, avec un look sportif et
évocateur, totalement exacerbé avec les CLK GTR. Pour
son nouveau CLK, Mercedes est revenu à un peu plus de tradition
pour la ligne, mais les dessous demeurent explosifs en variante
55 AMG !
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Depuis des années, le coupé
CE, puis CLK est devenu une institution dans la gamme Mercedes.
Toujours référence dans son segment, il est régulièrement
concurrencé par des modèles d'autres constructeurs.
BMW est à ce jour le seul à lui opposer une réelle
résistance avec la Peugeot 406 coupé qui se place
en GT plus accessible cependant. Volvo et son C70 coupé jette
l'éponge, et Lancia un temps avec sa Kappa Coupé ont
tenté quelque chose mais sans résultats. Seuls quelques
constructeurs US proposent une alternative aux deux teutonnes, mais
avec un esprit différent et souvent une rigueur de conception
en retrait. Seul le CLK cabriolet connaît une concurrence
plus relevée (Saab 9-3 cabriolet, BMW série 3, Audi
A4…). Pour son nouveau CLK W209, Mercedes est revenu à un
design plus élégant que sportif, avec une ligne svelte
et élancée, qui tranche avec l'ancien CLK plus ramassé
et sportif. Etant donné le développement de la gamme
CLK, ce nouveau style lui sied à merveille et est une pure
réussite en cabriolet.
PHYSIQUE AMG
!
Si sur ses berlines AMG, Mercedes n'est pas très démonstratif
sur le plan des artifices de style, les coupés et cabriolets
CLK héritent heureusement de quelques accessoires et caractéristiques
bienvenus. Ainsi, le bouclier avant se veut très agressif
avec ses entrées d'air élargies et ses grilles noires
enchâssant les antibrouillards. Des bas de caisse au dessin
plus évocateur sont posés et le bouclier arrière
est spécialement dessiné pour laisser passer la double
sorties d'échappement chromées du V8 atmosphérique.
Petit raffinement sportif extrême, un discret becquet de malle
arrière a été posé et peint couleur
caisse. Le CLK ainsi gréé du kit AMG repose en outre
sur de très belles jantes alu de 18" très ajourées
qui laissent apparaître les disques de freins percés
et ventilés de fort diamètre.
FINITION SPORTIVE
Comme sur la plupart des AMG, la finition de base est celle
de l'Avantgarde sur laquelle a été ajouté de
nombreux éléments propres aux versions AMG. Ainsi,
outre les placages façon alu, de nombreux inserts siglés
AMG ont été apposés ça et là
dans l'habitacle. Les sièges multicontours chauffants sont
habillés de cuir Nappa/Nubuck bicolore AMG et le volant sport
reçoit les commandes de la boîte de vitesse Speedshift.
Toujours dans la dotation de série plutôt riche, Mercedes
a monté d'office le GPS type Command avec grand écran
couleur et CD intégré. Les phares au xénon
complètent la panoplie de la parfaite sportive luxueuse et
modifient quelque peu le faciès de l'auto.
MOTEUR
Pourquoi diable les ingénieurs de Stuttgart ont-ils
glissé sous le capot de la E 55 AMG K le V8 compressé
du SL 55 AMG K et pas sous celui du CLK ? La réponse est
toute simple : si le look du CLK l'apparente plutôt à
la Classe E, c'est toute la base technique de la Classe C qui est
utilisée. Cela explique donc que le CLK, même en 55
AMG ne dispose pas du freinage SBC déjà monté
en série sur les Classe E et SL. Imaginez donc un moteur
de 367 ch sous le capot d'une classe C, et vous comprendrez aisément
que l'empattement et les voies réduits sont moins propices
à supporter près de 150 ch supplémentaires…
De plus, pour éviter tout cannibalisme à l'intérieur
de la gamme AMG, il semble évident de ne pas monter le même
moteur sur la Classe E 55 AMG K et sur le CLK 55 AMG. Le V8 de 5,5
litres atmosphérique monté sur le CLK est donc le
même que celui monté sur le ML 55 AMG. Avec ses 367
ch et ses 510 Nm de couple, les performances et l'agrément
du CLK 55 AMG sont déjà exceptionnels et sont à
même de rassasier les plus blasés des conducteurs sportifs.
SUR LA ROUTE
Très confortablement installé dans les sièges
multicontours AMG, le temps est venu de réveiller le big
bloc assoupi sous le capot. Inévitablement dès les
premiers cris, on reconnaît la sonorité d'un V8 atmosphérique.
Toujours rauque et claire à la fois, la sonorité des
architectures V8 sied à merveille aux autos à tempérament
sportif. Boîte auto sur Drive et en route… Le temps de
prendre ce CLK bien en main avec les manos à température
idoine, je joue avec les boutons de commande de boîte sur
le volant. Amusant, mais certainement moins pratique en usage sportif
qu'un système de palettes situées derrière
le volant. L'eau et l'huile sont enfin chaudes. Il n'y a pas qu'elles,
et aussitôt la pédale de droite enfoncée, le
V8 rugit et propulse le CLK dans des accélérations
dantesques. C'est d'ailleurs très sympathique de ressentir
des poussées de moteur atmosphérique très linéaires
mais tout en force et puissance. Un peu comme un gros félin…
Côté freinage, rien à redire, tant il est suffisamment
dimensionné, et les suspensions marient confort et efficacité.
Assurément de la belle ouvrage. Ce n'est que dans ses derniers
retranchements que le CLK 55 AMG intimidera le commun des conducteurs
tant les limites sont repoussées loin. A l'attaque, mieux
vaut éviter de débrancher l'ESP, car sinon les ruades
du train arrière deviennent vite difficiles à maîtriser.
Toujours délicat de quitter ce genre d'auto au caractère
si affirmé. Et pour une fois, AMG a donné au CLK quelques
artifices qui virilisent la ligne élégante d'origine,
ce qui n'est pas pour nous déplaire…
::
CONCLUSION
Bien que plus facile d'utilisation en conduite très sportive
que l'ancien CLK 55 AMG, le CLK 55 AMG dernière version n'est
pas à mettre entre toutes les mains. En effet, les sphères
des très hautes performances arrivent très vite et
il faut savoir garder son sang froid pour mener à bien ce
monstre de vitesse. Une vraie usine à sensations. Avec sa
ligne racée et ses accessoires AMG sport, ce CLK 55 AMG est
diablement tentant et fait très vite oublier qu'il n'a pas
de compresseur. Après tout, les 367 ch sont amplement suffisants
pour se faire une place au soleil dans le milieu des super sportives...
"Le
CLK 55 est probablement la Mercedes offrant le tempérament
le plus sportif. Son châssis, hyper rigoureux, conjugué
à un amortissement infaillible, confère en effet à
ce coupé un comportement aussi plaisant qu'efficace, malheureusement
entaché par un ESP trop zelé et l'absence d'autobloquant.
Le V8 atmosphérique, signé AMG, étonne quant
à lui par son incroyable disponibilité et sa sonorité
envoûtante, mais voit son caractère dénigré
par une indésirable boîte auto. Cette transmission,
empêchant tout dosage, nuit d'ailleurs à l'Allemande
lors des départs arrêtés, même si les
25"2 affiché lors du mille mètre demeure assez
proche des références de la catégorie. Pour
ne rien gâcher, le CLK offre à ses passagers un confort
princier, au sacrifice du poids, trop élevé pour permettre
à l'auto de se frotter à une 911 ou une M3 d'un point
de vue dynamique."
ECHAPPEMENT - Juin 2003. |
