300 000 Euros (01/10/2003)
39 CV FISCAUX CARACTERISTIQUES TECHNIQUES MERCEDES SLR Moteur: V8 32 soupapes, longitudinal AV
Cylindrée en cm3: 5 439
Puissance ch DIN à tr/mn: 626 à 6 500
Puissance au litre en ch: 115,09
Couple maxi en Nm à tr/mn: 780 de 3 250 à 5 000
Transmission: AR, BVA 5 rapports
Poids (Données constructeur en kg): 1 768
Rapport poids/puissance en kg/ch DIN: 2,82 PERFORMANCES Vitesse maxi en km/h: 330
400 m DA en secondes: ND
1 000 m DA en secondes: ND
0 à 100 km/h en secondes: 3,8
Traité comme celui d'un concept car de salon, l'intérieur
des SLR est très bien réalisé avec un équipement
high tech complet.
C'est le même V8 que celui des SL, CL, S et E 55 AMG Kompressor.
Retravaillé, il délivre désormais 626 ch pour être
à la hauteur de ses deux rivales du moment : la Ferrari Enzo et
la Porsche Carrera GT.
Efficace, facile à mener rapidement et très très
performante, la nouvelle Mercedes-Benz SLR est la GT du moment qui sera
difficile à battre. Peut-être la nouvelle référence
après la McLaren F1 motorisée par BM à l'époque
?...
BIEN :-)
Ligne
Finition
Comportement
Performances
Suspensions
PAS BIEN :-(
Tarif élitiste
V8 seulement
Boîte auto 5 rapports
Potentiel sur route ouverte...
Le groupe DaimlerChrysler
ne cesse de se battre sur tous les fronts avec ses différentes
marques. Que cela soit en Formule 1 ou en véhicule de tourisme
avec les marques Mercedes-Benz, Chrysler, Jeep et smart, le combat
se passe aux avant-postes. C'est avec Mercedes-Benz, AMG et McLaren
Cars qu'est née la nouvelle étoile filante de la nébuleuse
germano-américaine : le SLR. Un seul objectif, être
la meilleure...
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Depuis des décennies, et même
avant guerre en remontant jusqu'aux Mercedes-Benz 540 K ou SSK,
la marque à l'étoile se positionne en marque leader.
Si ses rivales d'alors s'appelaient Delahaye, Talbot et Bugatti,
depuis les années 50 c'est sur Ferrari, Maserati, Jaguar,
Porsche et BMW qu'il faut compter pour barrer la route des flèches
d'argent. L'accident tragique survenu au Mans dans les années
50 avait mis un coup d'arrêt aux velléités de
Mercedes-Benz en compétition et freiné ses ardeurs
dans ses modèles de tourisme. Ainsi, ses 300 SL portes papillon
et ses 300 SLR ne furent pas réellement remplacées.
Les nouveaux Mercedes-Benz SL pagode de 1964 jouaient plus dans
la catégorie GT et roadster de luxe, que du sport pur et
dur. Il faudra donc attendre les nouveaux roadster SL type R230
avec la variante SL 55 AMG Kompressor pour voir Mercedes-Benz revenir
aux affaires avec le label AMG. Il faut reconnaître que le
V8 Kompressor de 500 ch qui l'équipe, lui autorise des performances
de premier ordre. Mais aussi beau, réussi et performant soit-il,
il lui manque encore un petit zest de noblesse et d'exclusivité
pour aller chercher et terrasser définitivement les Ferrari
575 Maranello et autres Lamborghini. Dans la catégorie limousine,
la Classe S possède désormais son maître avec
la berline Maybach, et désormais, les SL et CL ont de même
avec le SLR. Son cahier des charges ? Etre plus performante que
ses rivales tout en conservant les facilités d'utilisation
propres à la marque à l'étoile...
CONCEPTION
Suite aux deux titres mondiaux en Formule 1 avec McLaren en
1998 et 1999, Mercedes-Benz, en association avec McLaren Cars démarre
son projet baptisé SLR. Au salon de Détroit en janvier
1999, Mercedes-Benz dévoile son projet sous la forme d'un
concept car baptisé Vision SLR. C'est surtout la face avant
de cette future GT qui interpelle tant par la longueur de son capot
avant que par ses nervures qui s'inspirent indéniablement
des capots de ses grandes soeurs de race en Formule 1. De larges
voies d'aération sont prévues car sous le capot, c'est
le V8 Kompressor de 5,5 litres qui est installé. Deux prototypes
seront étudiés et présentés : une variante
coupé et une en roadster. Dans les deux cas, ces GT sont
de strictes deux places avec le moteur situé à l'avant.
La Formule 1 et McLaren étant les principaux acteurs sur
la conception du SLR, il est donc logique de découvrir toute
une structure entièrement composée en carbone. Ce
carbone spécifique possède pas moins de 5 couches
différentes pour obtenir une rigidité maximale en
conservant un poids contenu. Les deux portes s'ouvrent en élytre,
ce qui ajoute au caractère exceptionnel du SLR. Et fin du
fin pour le châssis, le freinage est confié à
des disques de généreux diamètres qui sont...
en céramique et utilisent le système Mercedes SBC
des SL et Classe E. Efficacité assurée !
LA PARENTE
MERCEDES
Quelle ligne ! Si la parenté avec les modèles
"classiques" du reste de la gamme Mercedes-Benz est indéniable
avec notamment les double phares ovoïdes et le dessin des feux
arrière, le reste de l'auto fait preuve d'un modernisme absolu.
Si dans le cas de l'Enzo, les designer se sont laissés dicter
leurs règles uniquement par l'efficacité aérodynamique,
ceux de Mercedes-Benz ont réussi un savant mélange
entre efficacité et beauté. Il est heureux de constater
qu'à l'instar des Ferrari 575 Maranello, Chrysler Viper et
Chevrolet Corvette, le retour aux longs capots et aux poupes raccourcies
est de vigueur. Cela assoit plus la personnalité de l'auto
tout en suggérant la puissance. Cela permet en outre de conserver
un coffre de contenance minimale (272 litres pour le SLR) et de
placer le moteur à l'avant. Par rapport aux prototypes Vision,
les lignes ont été quelques peu modifiées.
Ainsi, la proue du SLR s'est très légèrement
assagie, avec des entrées d'air moins proéminentes,
et l'arrière notamment a été rehaussé
pour optimiser l'appui aérodynamique. Cela donne une ligne
de profil encore plus particulière au SLR qui sera à
coup sûr sa marque de fabrique, sa distinction. Les très
belles jantes alu en 18 pouces finissent d'asseoir l'auto sur la
route et contribuent à sa bestialité et à l'évocation
de vitesse.
FINITION MERCEDES
Pas question sur le SLR d'oublier les habitudes de la marque.
Certes, vous ne trouverez pas réellement un habitacle ressemblant
à celui des Classe A ou C, mais force est de reconnaître
et deviner la patte Mercedes à l'intérieur. Ainsi,
le combiné d'instruments ressemble à s'y méprendre
à celui du SL actuel, tandis que certains commodos sont tout
droit issus de la gamme Mercedes-Benz. De même la console
centrale s'inspire de celle des SL en y ajoutant cependant une touche
personnelle. L'ensemble fait très "high tech" et
les équipements de série sont nombreux. Heureusement
à ce niveau de prix ! Le démarrage de l'auto se fait
via le bouton de démarrage situé sur le levier de
vitesse automatique caché sous une trappe. L'ensemble est
du plus bel effet. Également très beau à regarder
les sièges en carbone entièrement recouverts de cuir.
L'espace à bord est en revanche très mesuré.
MOTEUR
La mécanique présente sous le capot du SLR est
désormais connue de tous les passionnés de sportives
d'exception. Après avoir étonné et surpris
par son punch et sa sonorité sous le capot des SL 55 AMG,
CL 55 AMG, S 55 AMG et E 55 AMG, il s'est imposé comme l'un
des références du marché. Le souffle de son
compresseur n'y est certainement pas étranger. Si d'ordinaire
il développe entre 476 et 500 ch suivant les versions, sur
le SLR, les prétentions ont du être revues à
la hausse. Si au départ, il devait tourner autour des 600
ch, c'est finalement 626 ch à 6 500 tr/mn qui ont été
obtenus ! Il n'en fallait pas moins, car chez AMG les nouvelles
S, CL et SL 65 AMG équipées du V12 biturbo poussé
à 612 ch menaçaient sérieusement la future
star de Mercedes-Benz. Plus que la puissance pure, c'est également
le couple phénoménal de 780 Nm de 3250 à 5000
tr/mn qui impressionne. La disponibilité et le punch de ce
V8 est donc diabolique. Pour améliorer leur V8 les techniciens
d'AMG ont travaillé essentiellement sur l'augmentation des
vitesses de rotation et ont dû étudier de nouvelles
pièces mobiles plus légères. Pour la transmission,
c'est une habitude à Stuttgart, une boîte automatique
à 5 rapports a été accolée au V8.
SUR CIRCUIT
Les invitations pour essayer ce SLR en primeur ont été
diffusées au compte-goutte et réalisées sur
circuit avec pace-car (un CL 55 AMG !) devant à ne pas dépasser.
Et malheureusement, nous n'étions pas de la partie... Nous
vous livrerons donc les sensations et premières impressions
des rares privilégiés parmi nos confrères qui
purent prendre contact avec cette bête de race. A ce propos,
si un des futurs acheteurs veut nous en faire profiter pour nous
permettre de nous forger notre propre opinion, n'hésitez
pas à nous contacter à la rubrique contact... Que
cela soit nos confrères d'Autocar ou ceux de l'Automobile
Magazine, ils sont tous unanimes sur la tenue de route diaboliquement
efficace et surtout simple à la conduite. Ainsi, ils ont
pu effectuer des pointes à plus de 280 km/h (sur circuit
bien entendu...) en toute décontraction, voire même
en réglant la climatisation ! L'habitacle est relativement
étriqué, et les sièges ne peuvent être
réellement reculés en raison du réservoir d'essence
qui est fixé derrière sur le châssis. Pour palier
à ce problème, Mercedes moulera des sièges
aux dimensions de ses clients et adaptera la position de conduite.
Les performances du SLR sont jugées très impressionnantes.
Avec de telles caractéristiques on en attendait pas moins.
Les 3,8 secondes pour le 0 à 100 km/h
semblent réalistes et les reprises sont canons. Ce qui a
le plus surpris nos confrères est l'incroyable facilité
globale du SLR qui de par ses performances et son concept global
vient bousculer la hiérarchie établie. En quelque
sorte, c'est un peu les performances des Porsche Carrera GT et Ferrari
Enzo, mais avec la facilité et même plus que la Ferrari
575 Maranello ou l'Aston Martin Vanquish. Une bien belle réussite
de Mercedes semble-t-il qui n'a donc pas oublié d'inculquer
à sa dernière-née les qualités propres
à la marque...
CE QU'EN DIT LA PRESSE
"Les suspensions
encaissent les bosses de l'anneau sans souci. Le confort est même
très acceptable, et la stabilité extraordinaire. Particulièrement
travaillée en aérodynamique, la SLR dispose à
la fois d'un fond plat (permis par les sorties latérales
d'échappement) et d'un aileron arrière efficace. Ce
dernier se lève automatiquement de 10° au-dessus de 95
km/h, et de 45° pour faire fonction d'aérofrein (Mercedes
certifie alors qu'il apporte alors 100 kg de charge supplémentaire
sur l'essieu arrière) lors des freinages très appuyés.
Pour les pointes de vitesse, c'est le pilote qui décide de
relever cet aileron à 0° (par un bouton au tableau de
bord) pour augmenter l'appui. La différence est très
sensible : aileron relevé,la SLR se tasse sur l'asphalte
et ne bouge plus. Du grand art. Quasi-armée pour les 500
Miles d'Indianapolis, la Mercedes SLR saura également rouler
sur courtes distances. Elle sera disponible dès septembre
au salon de Francfort, pour un prix qui oscillera entre 300 000
et 400 000 euros. C'est beaucoup d'argent ?" AUTOMOBILE MAGAZINE- Juillet 2003.
"Sur
les surfaces à faible adhérence du terrain d'essai,
l'avant élargit la trajectoire, mais la voiture reste maniable,
comme on pouvait le prévoir avec un tel rapport poids/puissance.
Le trait de caractère est légèrement sous-vireur,
tout spécialement dans les virages rapides. Mais sous l'effet
de la puissance, l'arrière est vite "mobile". Que
faut-il penser de la SLR ? Rappelez-vous la Cobra Daytona Coupé
et vous ne serez pas à des millions d'années lumière.
Mêmes proportions, mêmes performances de voiture de
course des 24 Heures du Mans, à quoi s'ajoutent une aérodynamique
magnifique et le perfectionnement, la sécurité et
l'équipement d'une Mercedes classique. Quant à savoir
si elle restera toujours un coupé, Mercedes déclare
que la structure des portes est si fondamentale à la rigidité
du SLR qu'il n'y aura jamais de version décapotable." SPORT AUTO - Août 2003.
"Mercedes lève enfin
le voile sur la SLR. Comme son nom l'indique, développée
en collaboration avec McLaren, cette super, super car sera propulsée
par le même V8 suralimenté du SL 55 AMG. D'une cylindrée
de 5 439 cm3, cette mécanique a cependant bénéficié
d'un travail approfondi qui a permis aux motoristes AMG d'extraire
maintenant 626 ch et 79,5 mkg. Un gain de puissance et de couple
de 25% et de 11%, obtenus en grande partie grâce à
l'augmentation des régimes de rotation : 6 500 tr/mn et 3
250 respectivement. Curieusement, tout ce débit de puissance
sera exclusivement distribué via une boîte de vitesses
automatique à "seulement" 5 rapports. Un choix
plutôt étonnant lorsque l'on sait que la marque allemande
vient de présenter sa nouvelle boîte à 7 rapports." ECHAPPEMENT - Septembre 2003.
::
CONCLUSION
Encore un mythe qui ne finira pas dans notre garage. Espérons
au moins que les rares futurs propriétaires (qui ont déjà
réglé un acompte de réservation de 50 000 $
!) les utilisent pour nous permettre de les voir et les entendre
sur route ouverte. Globalement McLaren et Mercedes-Benz semblent
avoir marqué un grand coup dans le milieu des supercars en
se positionnant comme nouvelle référence du segment.
On en attendait pas moins de cette alliance qui a donné dans
le passé naissance à d'autres monstres sacrés...