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ESSAI (21-10-2004)

MG
ZT
260
(2004 - )

44 500 Euros (01/11/2004)
ND CV FISCAUX
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES MG ZT 260
MOTEUR
Type: 8 cylindres en V à 90°, 16 soupapes, 2 arbres à cames en tête
Position: Longitudinal AV
Alimentation: Injection électronique indirecte multipoints séquentielle.
Cylindrée en cm3: 4 601
Alésage x course : 90,2 x 90
Puissance ch DIN à tr/mn: 260 à 5 000.
Puissance au litre en ch: 56,50
Couple maxi en Nm à tr/mn: 410 à 4 000
Couple au litre en Nm : 89,11
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports): manuelle 5.
POIDS
Données constructeur en kg: 1 680
Rapport poids/puissance en kg/ch DIN : 6,46
ROUES
Freins : Disques ventilés AV (325 mm) et disques AR (332 mm) + étriers flottants + ABS, antipatinage.
Pneus : AV et AR 225/45 ZR 18.
PERFORMANCES
Vitesse maxi en km/h: 250
400 m DA en secondes: 15,5
1 000 m DA en secondes: 27,7
0 à 100 km/h : 7,4
0 à 200 km/h : 27,2
Consommation moyenne : 13,2 L/100 Km.
avant mg zt 260
MG insiste sur la filiation historique pour légitimer sa démarche...

interieur mg zt 260

interieur mg zt 260
L'habitacle est traité "cosy-sport". Une vision du sport luxe à l'anglaise. Un vrai régal...

moteur mg zt 260
Le coeur de la MG ZT 260 est un V8 des anciennes Ford Mustang. Si la puissance "modeste" de 260 ch est banale, les 410 Nm de couple impressionnent.

suspension mg zt 260
Pour passer à la propulsion, MG a du revoir tout le train arrière qui reçoit pour l'occasion un nouvel essieu arrière multibras.

arriere mg zt 260

performances mg zt 260
Sur la route, la MG ZT 260 est une bonne Grand Tourisme à l'américaine. Tout sur le couple. Sur circuit, son comportement de propulsion à l'ancienne ravira les amateurs de pilotage...

BIEN :-)
V8
Prix d'ami
Ligne
Ambiance
Comportement
Propulsion
Peu d'aides à la conduite
PAS BIEN :-(
Poids élevé
Boîte dure
Performances décevantes
Consommation/autonomie
Image et avenir de MG ?…
mg zt 260

© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (21/10/2004)

FILER A L'ANGLAISE !

Le groupe MG-Rover n'est toujours pas sorti d'affaire. Les négociations avortées avec un premier groupe d'investisseurs chinois ont débouché sur une énième négociation, plus sérieuse à première vue avec le groupe SAIC qui a produit en 2003 625 000 véhicules. L'avenir de MG-Rover est d'atteindre des volumes minimums et également des coûts de production abaissés. La Chine sera-t-elle la planche de salut pour le groupe anglais ? Pourtant, pour la promotion du label MG, le groupe MG-Rover est allé aux USA pour donner plus de caractère à sa berline sportive. Un cocktail étonnant et anachronique qui nous rappelle de bons souvenirs…

Texte : Gabriel LESSARD
Photos : D.R.

Le groupe British-Leyland n'est plus qu'un lointain souvenir. Beaucoup de constructeurs se sont disputés les reste d'un groupe qui a tout perdu dans les méandres des marques, des grèves à répétition et de la fiabilité précaire au cours des années 70. Véritable lambeau du groupe British-Leyland, le groupe MG-Rover se bat pour sa survie. Cela ne se fait pas sans quelques sacrifices : licenciements, replâtrages des modèles actuels, accord avec Tata pour la petite Rover… Depuis la renaissance de la MG F et de la marque MG, le groupe Rover a tenté de redonner des couleurs à cette vieille marque à la renommée synonyme de sport à l'anglaise. C'est toute la gamme Rover qui est passée à la sauce MG avec plus ou moins de bonheur. Nous avions déjà eu l'occasion de vous présenter un essai de la MG ZT 190 qui nous avait convaincu par son charme et sa polyvalence plus que pour sa sportivité trop timide à notre goût. Le groupe MG-Rover a planché sur sa berline fétiche, héritage de la période BMW, pour y installer un V8 sous le capot avant et surtout la passer en propulsion ! Un pari osé qui donne un résultat étonnant. Il est temps pour nous de filer à l'anglaise…

DESIGN

Les premières photos qui avaient été diffusées par MG pour la future MG ZT 260 avaient été prises avec l'ancienne carrosserie des MG ZT. Depuis, l'élégante ligne des Rover 75 et MG ZT a été subtilement retouchée pour la mettre au goût du jour. Si l'arrière et le profil demeurent inchangés, la face avant reçoit notamment des feux au dessin nouveau. Fini les double optiques et place à un globe regroupant les deux optiques. Suffisamment différents pour faire nouveau, mais cette petite " supercherie " ne nous semblait pas nécessaire tant la ligne initiale était réussie et harmonieuse. Pour le reste, on prend une ZT 190 et c'est la même présentation extérieure. A noter tout de même les très belles jantes alu de 18 pouces qui remplissent bien les arches de roues et concourent à l'équilibre des proportions générales de l'auto. L'usage des chromes est réduit à sa plus simple expression, les Rover 75 endossant déjà le statut de " bourgeoises ". Petit détail qui trahit le big bloc sous le capot : les deux doubles sorties d'échappement avec une fine protection sur chaque encoche dans le bouclier arrière.

A BORD DE LA MG ZT260

L'habitacle conserve également cette ambiance inimitable propre aux berlines anglaises. Ici, pas de sensation d'espaces inutiles, une sorte d'intimité cosy comme on la ressent également dans les Jaguar. Certainement le plus beau compliment que l'on puisse faire à la MG ZT 260. La planche de bord conserve le même dessin que sur les premières Rover 75, et sa finition, tant sur les assemblages que sur la qualité des matériaux employés est très correcte. Peu de plastique dur et un équipement très complet caractérisent l'habitacle de notre anglaise du jour. Une sellerie cuir recouvre l'habitacle tandis que les amateurs de teintes claires seront déçus, puisque le noir et le gris anthracite dominent l'habitacle. A noter que pour 44 000 euros, vous avez même le système de navigation de série.

MOTEUR

Une fois le capot moteur soulevé, c'est la surprise. Sur le boîtier d'admission moteur galope le cheval bien connu des Mustangers. C'est en effet le V8 de la Mustang qui est enchâssé dans les entrailles de la MG ZT 260. Mais n'espérez pas un V8 diabolique débordant de puissance et de couple, et encore moins de compresseur. Exit le V8 des Mustang de pointe donc, puisque c'est le V8 4,6 litres culbuté à 2 soupapes par cylindre qui a été retenu avec sa puissance contenu de 260 ch à 5 000 tr/mn. Comme tout moteur atmosphérique américain à l'ancienne qui se respecte, c'est surtout par un coupe gargantuesque qu'il se distingue : 410 Nm à 4 000 tr/mn. Par rapport aux V8 versions US, la cartographie moteur a été revue pour passer les normes anti-pollution européennes et l'espace intérieur sous le capot a été réadapté. Pour diriger d'une main de fer ce V8 qui glougloute à souhait, les ingénieurs MG ont monté une boîte manuelle à 5 rapports Tremec TR 3650 d'origine nord américaine. C'est notamment le fournisseur de Chevrolet pour la Corvette C6 pour les boîtes mécaniques. D'un maniement ferme, elle rappelle à tous que les boîtes mécaniques ne sont pas la spécialité des américains, et que passer les 410 Nm par les synchros de boîte nécessite quelques contraintes. Une fois la clé de contact tournée, le V8 s'ébroue et émet une sonorité très agréable à l'oreille. Ses échappements retravaillés pour l'occasion participe à ce bonheur sonore qui vous ferait presque penser à Franck Bullit, le célèbre inspecteur à la Mustang, interprété avec brio par le regretté Steve McQueen. Comme les V8 traditionnels US, n'espérez pas aller chatouiller le comte tours. Très à l'aise en reprise dès les plus bas régimes, le V8 de la MG ZT 260 rechigne à monter en haut et perd de sa voix. Les performances notées n'ont rien d'exceptionnelles avec moins de 28 secondes au kilomètre départ arrêté et moins de 8 secondes pour le 0 à 100 km/h. Mais elles suffisent d'une part pour perdre quelques précieux points sur notre feuillet rose, et surtout sont suffisantes pour donner son petit lot de sensations. Le poids de la MG ZT 260 en hausse depuis le passage à la propulsion se fait tout de même sentir dans la dynamique des accélérations. Pas de mystère avec un poids en hausse, un moteur qui ne monte pas réellement dans les tours et c'est toute l'attente de sportifs intégristes qui s'étiole. En revanche les amateurs de reprises et de conduite façon GT seront comblés. La consommation d'essence est à l'image du moteur, mais le réservoir est trop petit pour permettre une autonomie décente.

CHASSIS

Avec le passage à la propulsion, la MG ZT 260 a été modifié. Toutefois, l'habitacle n'a pas trop souffert de ce changement car un imposant tunnel traversait déjà l'habitacle. En effet, dès la conception, la propulsion arrière avait été envisagée. Avec ce changement majeur, c'est toute la suspension arrière qui a été revue. L'essieu arrière dispose d'une suspension arrière multibras inédite ancrée sur un faux châssis. L'intérêt de cette nouvelle suspension arrière est de pouvoir accueillir un différentiel. Ce dernier est à glissement limité Hydratrac d'origine Dana fonctionnant à la manière d'un coupleur Haldex via une pompe hydraulique. Les deux roues postérieures sont guidées par quatre bras. C'est auprès d'Eibach et Bilstein que les ingénieurs de MG se sont approvisionnés pour les combinés ressorts/amortisseurs. Les barres antiroulis ont forcit comparées à celles des MG ZT 190. Pour les freins, seuls l'essieu arrière profite d'étriers AP Racing améliorés. Un ABS est monté de série, mais pas question en revanche de trouver une aide au freinage d'urgence, et c'est tant mieux pour le pilote qui sommeille en vous. Dommage en revanche de n'avoir pas monté des étriers plus performants à l'avant, car le freinage manque un peu de mordant et d'endurance. Les aides au pilotage sont bannies sur cette anglaise qui fleure bon les propulsions à l'ancienne. Seul un antipatinage, déconnectable totalement, est monté de série. Alors petits pilotes apprentis ou novices en la matière, évitez tout excès d'optimisme. Sur sol sec, la MG ZT 260 se distingue par un très bon grip et une direction très directe sur un train avant efficace et précis permettant d'inscrire la MG dans chaque virage. Le mode d'emploi est alors vite assimilé (sur circuit bien entendu…). Une fois le train avant inscrit dans la trajectoire, on remet les gaz avec générosité et le différentiel et votre pied droit font le reste. En forçant les gaz, la roue arrière intérieure, malgré le différentiel parvient encore à quelques pertes d'adhérences se traduisant par des cirages de roues. Avec 410 Nm de couple, le contraire eut été étonnant. Quel plaisir ! Cela faisait longtemps que nous n'avions pas pris le volant d'une berline sportive dotée d'un tel caractère. Avec un sol humide, il convient de rester prudent, car le survirage guette. Cette MG 260 ZT nous rappelle un peu les BMW des années 80 : performante, surtout sur sol sec, un comportement sain et prévisible fait de dérives contrôlées pour qui sait en faire et une prudence requise sur sol gras ou humide. Un comportement à l'ancienne qui nous a enthousiasmé… Le confort est assez ferme mais est bien compensé par des sièges confortables et bien dessinés.

:: CONCLUSION
Difficile de donner un avis rationnel sur une auto au caractère trempé, riche en défauts et en qualités. Sportive, avec son comportement typé propulsion et un gros V8 qui glougloute, cette MG ZT 260 proposée à un tarif serré est une auto excitante. Certes, l'image incertaine de MG, les performances décevantes et l'autonomie ridicule peuvent amener à réfléchir, mais notre choix est fait : nous approuvons pleinement cette démarche en ces temps d'électronique absolue. Et puis un V8 à 44 000 euros, cela ne court pas les show-rooms en Europe...

CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"Prenez une MG ZT, greffez-lui le V8 4,6 litres de la Ford Mustang entraînant ses roues arrière et vous obtenez la MG ZT 260, une voiture très virile, tout en couple, agréablement musicale et dotée d'un comportement diablement efficace. A contre-courant du sécuritairement correct actuel, la ZT 260 fait d'ailleurs l'impasse sur le programme de stabilité dynamique, laissant au pied droit du conducteur le soin de maintenir la cavalerie sous contrôle. Dommage que la commande de boîte lente et revêche vienne quelque peu ternir le tableau. Dotée d'une forte personnalité sous une robe relativement discrète, la MG ZT 260 n'en reste pas moins une vraie sportive… qu'il faudra savoir apprivoiser. En attendant les vrais nouveaux modèles, voilà en tout cas qui revigore considérablement l'image du petit constructeur anglais."
LE MONITEUR AUTOMOBILE - 7 octobre 2004 - MG ZT260.

"Différente. Même si elle marque un progrès colossal par rapport à la 190, la ZT260 n'est pas parfaite, loin de là, mais elle vit ! Ni vraiment sportive, ni vraiment performante, elle constitue ainsi une alternative pour ceux qui estiment que le pilotage représente une fraction marginale de l'usage, et sauront savourer son excentricité le reste du temps."
ECHAPPEMENT - octobre 2004 - MG ZT260.

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