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Fort du succès de sa New Mini "hatch" (R50),
BMW poursuit le développement de la gamme. Après
la berline et ses motorisations essence et diesel, Cooper et Cooper
S, voici le tour de la version découvrable (R52) d'être commercialisée.
La Mini mise toujours sur son physique pour remporter des succès
commerciaux et construire son image auprès de la clientèle
branchée...
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Dès la présentation de la
Mini R50, BMW avait frappé très fort. La séparation
avec Rover, n'a en outre posé aucun problème pour
la pérennisation de la marque Mini, nouvellement créée
par le groupe BMW. Certes, ces revirements de propriétaires
des marques de l'ancien empire de la British Motor Corporation ont
compliqué la tâche des ingénieurs. Initialement,
la Mini Cooper devait reprendre un moteur d'origine Rover. Mais
après l'abandon de la marque Rover, BMW a du puiser dans
son catalogue personnel pour équiper la New Mini. Malgré
cela, dès sa présentation la New Mini fait mouche
et remporte immédiatement un très franc succès.
Plus important encore que la New Beetle, modèle également
ré-interprété, qui s'éloigne trop du
concept initial de la vraie Cox. Après l'élargissement
de la gamme Mini avec la Cooper, la Cooper S, la One et la D, BMW
enrichit sa gamme de la Mini Cabriolet. Disponible dès le
mois de septembre 2004 en version One et Cooper, c'est avec cette
dernière que nous avons souhaité prendre contact...
DESIGN
On ne présentera plus le design général de
la New Mini tant il force le respect et l'admiration de la plupart
d'entre-nous. Le passé revisité à merveille,
permet ainsi à la New Mini de conserver une parenté
avec son illustre aînée, tout en ayant adopté
les cotes plus actuelles en matière d'habitabilité
(encore que la banquette arrière et le coffre aient été
oubliés
) et de dimensions extérieures. En version
cabriolet, la Mini berline a été découpée
pour la transformer en découvrable. C'est à une capot
classique en toile que BMW a eu recours pour sa dernière
égérie. Pour conserver un maximum de rigidité
(gage d'une bonne tenue de route), la caisse de la Mini a été
renforcée, ce qui se traduit sur la bascule avec 125 kg supplémentaires.
La capote en toile se replie en Z sur le coffre en 15 secondes automatiquement
mais n'est pas escamotable. Une sorte de respect des traditions.
En revanche, BMW a innové sur sa capote en toile puisque
la Mini cabriolet possède un toit ouvrant sur sa capot !
Sympa, mais reste à connaître la fiabilité d'un
tel système avec le temps.
A BORD DE LA COOPER CABRIO
Pour la sécurité
passive, BMW a doté chaque appuie-tête de la banquette
arrière d'arceau de sécurité chromé.
Bien que nécessaire, ce système entraîne des
appuie-tête assez massifs et disgracieux, surtout décapoté,
ce qui casse un peu la ligne de la Mini. L'habitacle conserve toujours
son design attrayant et innovant. La batterie de boutons poussoirs
qui commandent divers équipements est très agréable
tant à l'il qu'au toucher. La finition est de qualité,
mais certains plastiques peu flatteurs sont encore présents.
Les sièges offrent une bonne position de conduite. Petite
particularité, le coffre s'ouvre à l'envers avec les
charnières fixés et visibles au ras du pare-chocs.
MOTEUR
Sous le capot avant, c'est le 1,6 litres de 115 ch avec ses 16 soupapes.
Si sur le papier, la puissance spécifique par litre est correcte,
à l'usage l'agrément de ce moteur ne fait pas honneur
à la réputation justifiée de BMW en matière
de moteur. Ses 150 Nm de couple à 4 500 tr/mn sont bien légers
pour déplacer les 1 175 kg de la belle. La transmission fait
appel à une boîte mécanique à 5 rapport.
Bien étagée et dotée d'un maniement ferme et
agréable, elle concours au plaisir de conduite. Il est possible
d'opter en option pour une transmission automatique. En réalité,
cette boîte à 5 rapports n'est pas réellement
automatique, et elle se rapproche plus dans l'esprit et la pratique
d'un variateur. On ne sent ainsi pas réellement les rapports
passer et la conduite en devient plus édulcorée.
CHASSIS
La Mini Cooper berline s'était fait remarqué positivement
par sa tenue de route diabolique et efficace. Elle était
en cela fidèle à la tradition avec sa devancière.
Les montants avant qui intègrent un tube en acier à
très haute résistance assurent un rôle porteur.
A l'arrière le double arceau de sécurité anti-retournement
en tubes d'acier à haute résistance qui intègrent
les appuis-tête protègent les passagers. Quatre freins
à disque, l'ABS à quatre capteurs, le répartiteur
électronique de la force de freinage (EBD), et le contrôle
de freinage en courbe (CBC) font partie de l'équipement assurant
un haut niveau de sécurité active. Dans des situations
extrêmes, l'antipatinage avec contrôle de traction (ASC+T)
ou le contrôle dynamique de stabilité (DSC), tous deux
disponibles en option, se portent garants de la stabilité
du véhicule et de la tenue de cap. Si l'essieu arrière
multibras et les voies larges autorisent à la Mini Cooper
berline une tenue de route exceptionnelle, avec le toit et de la
rigidité en moins, le tableau est moins flatteur pour le
cabriolet. Globalement la tenue de route est toujours bonne, mais
de nombreuses remontées dans la direction vous parviennent.
Dès que la chaussée se dégrade, le comportement
de la Mini Cooper cabriolet perd de sa superbe et vous incite rapidement
à lever le pied. Loin de l'efficacité de la berline,
le cabriolet Cooper incite plutôt à la balade et la
flânerie dans les beaux quartiers. A l'opposé du concept
de la Mini Cooper. Heureusement que le moteur est peu fougueux,
car le châssis supporterait mal des chevaux supplémentaires.
Qu'en sera-t-il avec la Mini Cooper S cabriolet. Il est à
se demander si finalement la Mini One Cabriolet, moins cher et plus
homogène n'est pas un choix plus judicieux.
:: CONCLUSION
La Mini Cooper cabriolet change de cible. Si pour la berline, les
amateurs de sport pouvaient être émoustillés
par son comportement routier, il en est différent pour le
cabriolet. Trop peu rigide pour conserver la tenue de route de la
berline, la Mini Coopet Cabriolet se présente finalement
plus comme un petit cabriolet branché qui se vendra plus
pour le fun que pour le sport. Seuls 500 exemplaires seront disponibles
pour 2004 et 1 500 pour 2005. Alors que les amateurs du genre se
dépêchent car il y en aura pas pour tout le monde...
CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"En version Cooper, le cabriolet hérite du même
moteur que le coupé. Très creux sous les 3 000 tr/mn,
ce 1,6 litre de 115 ch éprouve quelques difficultés
à remuer la jolie Mini. Alourdi de cent kilos, le cabrio
peine à la relance. Mais au quotidien, ses performances provoquent
une brise suffisante pour se passer de la clim. Souple en débattement,
virile en compression, la suspension fragilise les lombaires ou
les tonifie. L'amortissement, très sec au naturel, sombre
dans l'inconfort notoire sur mauvais revêtement. La Mini Cabriolet
privilégie le plaisir des sens à celui de la conduite
; un détail aux yeux d'une clientèle convaincue d'avance.
C'est ce qu'avance le Pr Göschel appelle la force de la "
substance "."
DRIVEN HS ACTION AUTO MOTO - Eté 2004 - Mini Cooper Cabriolet.
"En bonne logique, par rapport à la berline, la rigidité
du cabriolet est inférieure. Remontée dans le volant,
rétroviseur vibrant et caisse qui tremblote : cette Cooper
décapsulée avoue un petit manque de renforts sur route
bosselée. Rien de grave, elle est plutôt vouée
à la balade. Mais dans ce cas, des lacunes de confort (la
Cooper dispose du châssis sport d'origine) demeurent un réel
défaut, la sécheresse des suspensions étant
vraiment gênante sur terrain dégradé ou au passage
de ralentisseurs. La Mini Cooper Cabriolet a su préserver
les charmes de la berline (style, conduite
) et se place à
merveille sur le marché du cabriolet 2+2 branché.
Face à elle, on pense d'abord à la VW New Beetle 1.6
cabriolet de 110 ch. Mais, avec un tarif supérieur de 1 120
euros (avec ESP d'origine), pour un moindre agrément et,
surtout, un comportement beaucoup moins séduisant."
L'AUTOMOBILE MAGAZINE - Juin 2004 - Mini Cooper Cabriolet. |