MINI COOPER-S 178 Facelift (2022 - )
TOUJOURS UNE VALEUR SÛRE ?
La génération F56 de la Mini va bientôt tirer sa révérence. L’occasion de reprendre la main de la Cooper S, équipée de la boîte robotisée à double embrayage de Getrag. Dans une catégorie sans concurrence, le label Mini fait-il encore rêver ?
Texte :
Maxime JOLY
Photos : D.R.
Les principales caractéristiques de la Mini "hatch" de génération F56 ont déjà été mentionnées dans notre essai de la Cooper S 192 ch de 2014. 9 ans déjà. On comprend que la présentation de sa remplaçante soit imminente, même s’il n’est encore pas garanti que la déclinaison S ait droit à une motorisation thermique.
PRESENTATION
Le restylage de la F56 introduit en janvier 2021 se voit surtout à l’avant du véhicule au travers d’un nouveau bouclier, avec une calandre à deux étages retravaillée, et des prises d’air devant les roues. La couleur carrosserie est désormais présente jusque dans la calandre elle-même, à moins d’opter pour l’option noircissant plusieurs éléments. Les feux antibrouillards disparaissent au profit d’une fonction « mauvais temps » dans les phares à LED principaux, activable manuellement.
EDITIONS SPECIALES
L’Edition Camden à 7100 € comprend, notamment, les jantes 17" Pedal Spoke Black et le Volant Sport gainé cuir Nappa. La finition John Cooper Works à 7900 € contient différents éléments extérieurs, ainsi que l’amortissement variable. L’Edition Premium Plus à 8400 € inclut le toit panoramique en verre, le système Hi-Fi Harman Kardon et 23 autres options. Enfin, l’Edition Resolute Plus sortie en 2022 et présentée ici en photo propose de série la teinte Rebel Green et des jantes de 17 pouces (18 en option comme sur le modèle d'essai) en plus des autres options de la Premium Plus. C'est la version la plus complète de la Cooper S qu'on puisse obtenir mais le prix s'en ressent : 39.900 € (surcoût de 9700 €) !
HABITACLE
A l’intérieur, les changements sont moins nombreux. On note les buses d’aérateur redessinées, un nouveau volant, et surtout l’écran qui passe désormais à 8,8″ de série, à l’interface mise à jour. Plusieurs ambiances sont proposées pour les sièges avant Sport en tissu/semilicuir ou bien en cuir. Sur le configurateur de la Cooper S, la boîte « automatique » est désormais fournie d’office, faisant que le prix grime à 34 300 € ! Pour rappel, en mars 2021, soit il y a seulement deux ans, la Hatch 3 portes Cooper S démarrait à 28 500 € en boîte manuelle tandis que la John Cooper Works était à 34 800 € !
Plusieurs packs de conduite sont proposés : le Driving Assistant à 900 € avec caméra de recul, Park Assist et Régulateur de vitesse adaptatif, le Comfort à 1700 € avec toit panoramique en verre ou encore sièges avant chauffants, tout cela sans compter les multiples possibilités extérieures.
MOTEUR
Au lancement de la Mini F56, BMW s’est débarrassé du THP/moteur Prince pour sa famille de moteurs modulaires à la cylindrée unitaire de 500 cm3. C’est ainsi que la Cooper S récupéra le 2 litres turbocompressé, vu auparavant sur la Z4 28i. Il développe alors 192 chevaux, et ira jusqu’à 306 chevaux pour la JCW GP.
Puis, il y a eu le restylage de 2021, coïncidant avec la norme antipollution Euro6dfull. La puissance annoncée baisse à 178 chevaux, sans que l’on ne sache trop pourquoi, puisqu’elle ne fut pas annoncée pour Euro6d-temp, pourtant synonyme de la greffe d’un filtre à particules. Et mieux vaut ne pas rappeler que la Cooper SD développait 170 chevaux... Quoi qu'il en soit, la pose du filtre à particules est la cause officielle de cette baisse conséquente de puissance. En partant d’un gros 2 litres, elle semble toutefois incompréhensible lorsque la John Cooper Works conserve ses 231 chevaux. A moins qu'il valait mieux mettre en avant la nouvelle Cooper SE de 184 ch ?
Dans les faits, l’honneur est sauf avec un 0 à 100 km/h annoncé en 6,8 secondes grâce à la boîte robotisée. C’est sans doute là le principal. A propos de la boîte fournie par Getrag (notamment vue sur l’Alpine A110 ou chez Ford), elle a remplacé l’automatique d’Aisin à huit rapports (connue chez PSA), à l’exception des motorisations à gros couple. On semble être dans un cas concret de ce que l’industrie automobile appelle « boîte sur étagère », c’est-à-dire sans développement particulier, tant elle ressemble davantage à la feu-Mégane GT qu’à l’Alpine. Sa gestion est décevante, y compris en mode Sport.
Avec moins de 100 ch/l, le 1998 cm3 suralimenté ne brille toutefois pas par son caractère. Avec toute la puissance disponible à 5500 tr/min cela ne laisse guère de doute sur ce qu'il va se passer ensuite. Et ce n’est pas l’étagement de boîte catastrophique dédié au CO2 qui va améliorer le résultat. En revanche, la cylindrée confortable prodigue un bel agrément de conduite avec le couple de 280 Nm disponible dès 1350 tr/min. L'overboost à 300 Nm a cependant disparu sur cette version Euro6d... Comme toujours avec les moteurs BMW, la consommation est à un bon niveau, comme en atteste la moyenne de 7l/100 km relevée sur notre essai. Quant aux rejets de CO2, ils s’élèvent à 139 g/km soit un malus relativement indolore.
SUR LA ROUTE
Il est agréable de constater que la position de conduite est plutôt basse, en particulier pour une citadine. Oubliez le tabouret de la 595 Abarth !
L’assistance de la direction varie selon les trois modes de conduite (Mid, Sport et Green). Si elle s’avère être plutôt directe, son module électrique gâche quelque peu le ressenti. Elle retranscrit toutefois correctement les informations de la route et accompagne un châssis tranchant. La valeur de couple permet de se dispenser d’un autobloquant mécanique par rapport à la philosophie de la Cooper S, même si la motricité peut rapidement être mise à mal. Ne visant pas la radicalité, son comportement routier est excellent, avec peu de sous-virage et toujours une tendance prononcée au survirage permettant de s'amuser raisonnablement sur petite route.
Notre exemplaire d'essai était équipé de la suspension SelectDrive à deux positions, coûtant 550 €. Malgré cette option jugée indispensable, l’amortissement est toujours ferme, pour ne pas dire caricatural en Sport, surtout quand la MINI est chaussée des jantes 18" optionnelles (ici des "Pulse Spoke black") obligatoirement livrées avec des pneus Run Flat (en 205/40 R18 86 W XL)...
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
MINI COOPER-S 178 Facelift
MOTEURType : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes
Position : transversal AV
Alimentation : gestion électronique MED 17.2.2 + turbocompresseur Twin-Scroll Borg-Warner (1,3 bar) avec échangeur air/air
Cylindrée (cm3) : 1998
Alésage x course (mm) : 82,0 x 94,6
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 178 de 5000 à 5500
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 280 de 1350 à 4200
TRANSMISSION
AV (autobloquant DTC)
Boîte de vitesses (rapports) : double-embrayage (7)
POIDS
Données constructeur DIN à vide (kg) : 1225
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 6,9
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm) : Disques ventilés (NC) - disques (NC) + ABS
Pneus Av-Ar : 205/45 R 17 88 W XL
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 235
400 m DA : ND
1 000 m DA : 26"1
0 à 100 km/h : 6"6
80 à 120 km/h en 4ème : 4"8
CONSOMMATION
Moyenne WLTP (L/100 Km) : 5,8-6,3
Moyenne de l'essai (L/100 Km) : 7
CO2 (g/Km) : 134-144
PRIX NEUF (06/2023) : 34.300 €
PUISSANCE FISCALE : 10 CV
CONCLUSION
Si rien ne justifie objectivement ses tarifs élitistes, la Mini Cooper S compte sur son sex appeal et son image de marque pour continuer à attirer les clients amateurs de sport en chaussons. Par ailleurs, son positionnement « seule au monde » dans une classe des petites sportives décimée est un argument supplémentaire pour craquer…
Position de conduite (pour une citadine)
Châssis
Performances suffisantes
Design
Faible malus/consommation
Tarifs délirants
Puissance en baisse (depuis 11/2020)
Caractère moteur absent
Boîte robotisée / étagement
Amortissement caricatural