© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (03/08/2003)
TOYS ARE
US…
Depuis la fantastique Calibra,
Opel ne nous avait pas réellement impressionné. Ses autos classiques
ne déchaînaient pas réellement les passions mais faisaient leur
office avec sérieux. Mais depuis 2 ans, un souffle nouveau frappe
les dirigeants d'Opel avec la présentation du Speedster. Sympa,
mais tous souhaitaient plus de chevaux. Ils ont été entendus…
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Dans les années 70, Opel avait initié du
sport dans sa gamme, notamment pour ses coupés Manta et Kadett.
Les recettes de l'époque étaient simples : une présentation sport
avec capots noirs mats et couleurs très seventies, une mécanique
quelque peu modifiée et une tenue de route pour expérimentés des
travers de porcs et autres figures de style. Dans les années 80
on pensait qu'Opel poursuivait ainsi sa stratégie avec les Kadett
GSI 16V, l'Omega Lotus et Calibra Turbo. Mais dans les années 90,
le sport dans le catalogue de la marque au Blitz a été oublié. General
Motors avait alors oublié que même si le cœur de cible des clients
Opel étaient traditionnels, ils ont besoin eux aussi d'une image
porteuse à laquelle ils peuvent s'identifier. Au printemps 1999,
c'est le choc avec la présentation du Speedster. Reprenant le châssis
de la Lotus Elise, le moteur provient de la gamme Opel puisque c'est
le 2,2 litres de 147 ch. La légèreté et un châssis au top, en font
un jouet amusant et efficace. Mais l'efficacité du châssis est telle,
que les 147 ch ne permettent pas d'exploiter tout le potentiel entrevu
en matière de comportement routier.
T'AS LE LOOK COCO !
Bien que partageant le même châssis que la Lotus Elise, le style
extérieur est radicalement différent pour notre plus grand bonheur.
Non pas que la Lotus Elise ait un design qui ne nous convienne pas,
mais que la diversité des genres n'est pas pour nous déplaire. Avec
ses flancs acérés qui semblent avoir été découpés à la serpe, le Speedster
en jette un max'. La partie la plus réussie à notre goût reste la
poupe qui intègre un petit becquet et des feux ronds réunis sous des
blocs fumés. Et fin du fin, la double sortie d'échappement qui est
centrale superposée juste sous la plaque minéralogique. Petite modification
par rapport au Speedster 2.2 147 ch, les jantes alu sont toujours
de la même pointure, mais offre un dessin nouveau avec des branches
en Y.
FINITION SPORTIVE
Enfin un habitacle entièrement dédié au sport automobile. Exit
tous les lourds équipements qui viennent grever le poids de l'engin,
et qui nous font oublier l'essence même du plaisir automobile :
vivacité, légèreté et communion avec les éléments. Les sièges baquets
sont bien dessinés, et sous les yeux du pilote, euh du conducteur,
se déroule une planche de bord dans sa plus simple expression. L'alu
et le plastique noir se font la part belle, et une fois n'est pas
coutume, la finition semble de très bonne facture. On en attendait
pas moins d'un modèle fabriqué en si petites quantités. Le petit
volant et le levier en alu représentent à seuls la philosophie de
l'engin. Sur les seuils de portes, des plaques chromées portent
l'inscription " Speedster " stylisée.
MOTEUR !
Comment donner plus de puissance à une automobile ? Rien de
plus simple, soit on augmente la cylindrée, soit on greffe quelques
artifices techniques comme les turbocompresseurs et les compresseurs.
Opel a choisi la deuxième solution pour une raison bien simple :
le moteur 2 litres turbo de 200 ch est déjà monté sur les Astra
Coupé Turbo et les nouvelles Astra OPC 190 ch. Avec deux arbres
à cames en tête et 16 soupapes, cette bouillante mécanique a tout
des mécaniques les plus récentes et possède un moelleux dû en partie
par l'adjonction de 2 arbres d'équilibrage contrarotatifs. Seul
regret, si la transmission se fait heureusement par les roues arrière,
la boîte mécanique ne propose que 5 rapports, et reste classique.
On imagine une boîte séquentielle robotisée avec palettes derrière
le volant sur une auto aussi racée.
SUR ROUTE
Pour essayer cette diablesse, il faut déjà descendre dans l'auto.
La manipulation n'est pas si aisée, car il faut enjamber l'épais
seuil de porte tout en glissant sa jambe droite le plus loin possible
sous le volant. Après on pose son postérieur et on ramène la jambe
gauche. Première surprise, il aurait fallu que j'amène mes chaussons
de pilote, car le pédalier est très resserré et l'espace digne d'une
chambre d'étudiant. Comme cela se fait de plus en plus, j'appuie
sur le bouton de démarrage pour lancer le deux litres turbo qui
vrombit derrière mon dos. Première engagée, et je roule d'abord
à allure modérée. Pas question de brusquer la mécanique à froid.
Cela permet déjà de prendre la mesure de la direction idéale et
directe à souhait. Autre surprise, le confort est certes relatif,
mais nous sommes loin du bout de bois auquel on s'attend en prenant
connaissance de l'engin. Comme terrain de jeu, nous sommes allés
sur des routes de montagnes, afin de juger pleinement les capacités
du châssis et du moteur. Bonne idée, car avec ses chevaux supplémentaires,
le deux litres turbo permet à l'auto des relances appropriées et
de placer le châssis au millimètre. A chaque virage, on passe de
plus en plus vite et la confiance s'installe. Le freinage est lui
aussi exceptionnel, sans atteindre les performances des Porsche,
mais on sent que la légèreté de l'ensemble lui est favorable. On
vient juste à regretter la présence de l'ABS, parfois trop présent.
Aller une dernière ligne droite qui nous laisse à penser que ce
n'est pas le fort de ce Speedster, et puis on coupe les gaz. Sérieusement,
le Speedster c'est comme le Smart Roadster-Coupé. Sauf que le premier
est la version pour débutants et le Speedster est déjà réservé aux
conducteurs avertis. Car sous sa docilité déconcertante, il ne faut
pas perdre de vue qu'une bombe de 200 ch lancée ne se rattrape pas
au pied levé…
:: CONCLUSION
Vous ne l'avez pas encore acheté ? Qu'attendez-vous… Clairement,
si vous ne pouvez avoir qu'une seule auto, le Speedster Turbo n'est
pas pour vous, mais pour les autres, il faut foncer, d'autant plus
qu'elle offre le meilleur rapport prix/performances/enthousiasme
du marché. A méditer sérieusement avant d'opter pour les ténors
de la catégorie, à priori plus renommés.
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