© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (28/10/2004)
USINE A SENSATIONS !
PGO Automobiles a présenté
au Mondial de Paris la 180 Cévennes. Une bonne occasion pour
l'Automobile Sportive.com de prendre contact avec le Speedster II.
Avec sa bouille rigolote et séduisante, sa qualité
de présentation et finition, et surtout son ambiance inimitable,
le PGO Speedster II a tapé dans le mille. Il faut dire que
ses 138 ch et ses 930 kg nous ramènent à une époque
bénie où les sportives étaient encore légères
et leurs mécaniques vivantes. Un chouette programme...
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Cocorico ! Chez Venturi, le courant ne passe
toujours pas avec les acheteurs, tandis qu'Alpine a été
enterré par Renault il y a près de 10 ans. Mais avec
PGO Automobiles, les espoirs des passionnés tricolores de
sport mécanique reprennent des couleurs et retrouvent l'espoir.
Pourtant, PGO Automobiles n'est pas un constructeur débutant,
puisque la marque existe depuis plus de 20 ans. Après avoir
fabriqué et commercialisé des répliques de
très belle qualité, la marque PGO Automobiles et ses
actifs ont été repris par deux repreneurs français
en 1998. Suite à cette reprise, une nouvelle auto a été
présentée en 2000 au Mondial de Paris. Avec sa robe
néo-rétro et ses dessous modernes, l'auto a séduit
immédiatement le public. Pour répondre à la
demande et aux impératifs techniques, PGO Automobiles s'est
structuré et a installé un site de production de 18
000 m2 dans le Gard en 2001. C'est dans ce nouveau site que le PGO
Speedster II a été conçu et développé.
En juillet 2003, fort de son homologation européenne en poche,
le PGO Speedster II cherche à gagner les marchés européens,
mais également d'autres continents.
DESIGN
Le PGO Speedster II joue sur la fibre nostalgique. Inutile de préciser
quelle auto a été la source d'inspiration. Mais n'allez
surtout pas vous méprendre. A l'instar de la New Beetle,
ou de la dernière Mini, le PGO Speedster II est une véritable
auto moderne, tant dans sa conception que dans son efficacité.
Avec son physique de star, le PGO Speedster II étonne et
charme le public. Une fois au volant, les gestes de sympathie des
passants sans parler de l'enthousiasme des passionnés et
des enfants rythment notre essai. Avec ses 3,84 mètres, le
Speedster II est très compact mais doté d'un empattement
favorisant les porte-à-faux réduits. Galbé
et musclé, le Speedster II est bien plus réduit en
vrai que sur photos. Malgré cette ligne d'inspiration néo-rétro
qui fait sa force, une multitude de détails rappellent les
exigences des autos actuelles : rétroviseurs réglables
électriquement, feux modernes, pare-chocs peints, répétiteurs
de clignotants
Les jantes de 16 pouces au dessin sportif accentuent
l'aspect ramassé et sportif du PGO. Sur notre exemplaire
d'un jour, la poupe accueillait deux sorties rondes d'échappement.
Terrible ! Avec la capote fermée, les vitres latérales
semblent être des meurtrières en raison de leur faible
hauteur.
A BORD DE LA PGO SPEEDSTER 2
Une fois la porte ouverte, il faut prendre le coup de main,
ou plutôt de reins, pour s'installer à bord de ce charmant
roadster. Mais l'effort est mérité, car une fois bien
installé dans le baquet conducteur, on ne peut qu'apprécier
cet habitacle simple et bien fini. Simple, car les équipements
qui surchargent nos autos modernes sont absents. Pas question, sur
la version de base, d'airbags, d'autoradio, de climatisation, de
vitres électriques
Une bonne chose pour permettre au
conducteur de se concentrer sur la mission principale du Speedster
II : le plaisir de conduite ! Sans parler du gain de poids. La batterie
des compteurs siglés PGO Automobiles à fonds blancs
renseigne le conducteur sur la vie du roadster. Notre exemplaire
était équipé d'une sellerie cuir rouge du plus
bel effet. La qualité de finition est exemplaire et rappelle
à tous que l'artisanat, dans le sens noble du terme, permet
une présentation et une finition que des standards industriels
peinent à atteindre. Surtout à prix équivalent.
Une multitude de détails flattent l'il et rappellent
à tous que nous ne sommes pas dans une auto lambda. Le réglage
électrique des rétroviseurs se commande depuis la
molette située
entre les deux baquets ! Pour attacher
la ceinture, on glisse notre bras vers les portières et puis
rien ?! C'est l'inverse des autres en réalité avec
les enrouleurs situés entre les sièges et les boucles
vers l'extérieur côté portières. Le volant
se règle en hauteur permettant de trouver une position de
conduite adéquate, sauf pour les très grands gabarits
qui seront un peu à l'étroit. Enfin, dernier détail,
un bouton poussoir rouge sur la console centrale avec le mot "
START " se charge d'allumer le berlingot.
MOTEUR
Sous le capot arrière, soit juste dans votre dos, c'est le
2 litres 16 soupapes de 138 ch de la Peugeot 206 S16 qui officie.
Il est monté en position centrale transversale. Le choix
de cette mécanique pour PGO Automobiles est relativement
évidente. Il leur fallait un moteur qui passait déjà
les normes anti-pollution pour leurs besoins d'homologation. Reprendre
une mécanique existante et déjà homologuée
permettait ainsi de limiter les coûts. Sans parler de la possibilité
d'utiliser un réseau existant en cas de pépin mécanique
et de la disponibilité des pièces. Malgré son
charme rétro, le Speedster II dispose donc d'un moteur catalysé
avec deux sondes lambda et d'un filtre à charbon actif. Son
couple de 190 Nm à 4 100 tr/mn rappelle à tous la
physionomie des moteurs essence : il faut aller tirer la quintessence
de la mécanique dans les tours. Une fois le bouton poussoir
" START " pressé, le moteur s'ébroue et
donne déjà de la voix. Il faut dire que les deux silencieux
et la ligne retravaillée font tonner le quatre cylindres
de la Peugeot. Première enclenchée, l'embrayage offre
une course courte et une pédale assez ferme. La boîte
cinq rapports de la Peugeot est restée d'origine sauf pour
la tringlerie qui est évidemment spécifique. Précise
et rapide, il n'y a qu'à fond de première qu'il convient
de bien composer le mouvement pour ne pas faire tousser le synchro
de seconde. A allure modérée, même dans les
bouchons, le PGO Speedster II rassure par sa disponibilité
et aisance. Comme tout bon moteur moderne, pas d'à-coups
et une souplesse de tous les instants. Sur un filet de gaz, le Speedster
II, grâce à ses 930 kg, repart sans problème
dès les plus bas régimes. Une fois les liquides en
température, les accélérations sont réelles
et grisantes. 215 km/h et 7 secondes pour le 0 à 100 km/h
sont revendiqués par l'usine. Mais plus que ces chiffres,
se sont les sensations mécaniques procurées par le
PGO Speedster II qui emballent l'enthousiasme.
CHASSIS
Le châssis du PGO Speedster II est un des éléments
déterminants pour l'homologation européenne. Totalement
inédit et spécifique, il est constitué d'une
structure multi-tubulaire et caisson tôle à déformation
programmée. Le tout est habillée d'une coque en polyester
armé. Les deux essieux sont équipés de jambes
de force McPherson avec bras triangulés inférieurs,
berceaux auxiliaires et barres stabilisatrices transversales. Le
tout est lié au sol par des jantes aluminium en 7x16 chaussées
de pneumatiques 205/45 ZR 16. Le freinage à double circuit
est composé de quatre disques ventilés et est complété
de l'ABS, gage d'un freinage puissant et endurant. La direction
à crémaillère ne dispose pas d'assistance.
Aux allures réglementaires, le PGO Speedster II est étonnement
confortable. Assis au ras du sol, il faut une route bien dégradée
pour que le confort sportif en pâtisse. Lorsque le rythme
s'accélère, l'équilibre du PGO Speedster II
reste impérial. Tout au plus il commence à amorcer
une légère dérive de l'arrière que vous
maîtrisez aisément. Nous n'avons pas pu l'essayer sur
circuit, mais ce n'est pas l'envie qui nous a manqué. Le
seul réel point négatif est l'absence de place pour
poser son pied gauche à côté de la pédale
d'embrayage. Lors des phases de freinage appuyé c'est gênant,
car le dosage est plus délicat à réaliser au
moment de soulager la pédale de frein (dégressivité
du freinage). Sur route, cela ne pose évidemment aucun problème,
mais sur un circuit il en sera certainement autrement
Chaque
coup de pédale de frein est en revanche efficace et endurant.
Le poids léger de l'auto (140 kg de moins qu'une Peugeot
206 S16) participe grandement à ce résultat flatteur.
Facile à conduire, c'est surtout cheveux au vent que ce roadster
français se déguste. Tant pour les sensations procurées
que pour la visibilité, tant la capot donne une ambiance
bathyscaphe. Globalement, son comportement routier est à
l'image des roadsters des autres constructeurs. Une belle réussite
de notre petit constructeur national de voitures de sport qui marche,
ou plutôt roule ainsi sur les traces de ses illustres et regrettés
aînés : Alpine et Venturi.
:: CONCLUSION
Pour moins de 30 000 euros, la France propose sa vision d'un roadster
intégriste mais bien fini. Un look terrible, une finition
et une présentation à la hauteur de nos attentes,
un châssis bien né et une mécanique sans histoire
et suffisamment performante caractérisent le PGO Speedster
II. Avec un réseau qui s'étoffe et des passionnés
aux commandes de la marque, nous prédisons un grand avenir
à PGO Automobiles si les ogres ne le dévorent pas.
Vous l'aurez compris, nous sommes tombés sous le charme de
ce roadster qui ramène aux valeurs essentielles du plaisir
de la conduite. Vivement la Cévennes 180. Allez France !...
CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"A la première ligne droite, je déboîte.
La tringlerie maison de la boîte de vitesses n'a pas entamé
la rapidité de la transmission Peugeot. Et le 2.0 16v de
138 ch pousse correctement dans une sonorité rauque. Mais,
peut être à cause des 40° ambiants, les reprises
ne semblent pas meilleures que celles d'une 206 S16, plus lourde
de 140 kg. Le camping car effacé, la PGO peut désormais
se jeter goulûment dans les courbes. C'est là qu'elle
révèle sa vraie personnalité. Car si ses formes
jouent sur la fibre nostalgique, ses qualités routières
sont bien actuelles. Son train avant mord l'asphalte à pleine
gomme, et l'arrière suit fidèlement en assurant la
propulsion avec aisance. En allant chercher les limites d'adhérence,
on découvre un roadster réactif mais jamais "
piégeux ". En cas d'excès d'optimisme, l'avant
élargit doucement le virage, suivi, au lever de pied, d'une
salutaire petite glisse de l'arrière qui aide à tourner.
Bref, un comportement proche de celui de l'Opel Speedster, en plus
progressif encore."
L'AUTOMOBILE MAGAZINE - septembre 2003 - PGO Automobiles Speedster
II.
"Dynamiquement parlant, cette modernité
a du bon. Le comportement globalement très actuel se révèle
efficace en courbes, sain et plutôt précis une fois
la voiture rivée sur sa trajectoire. Un souci, cependant
: la direction. Floue et trop ferme autour du point milieu, elle
semble se déverrouiller au fur et à mesure de la démultiplication.
Bizarre. Difficile dans ce cas de positionner exactement le train
avant et permettre le bon feeling, qu'il est nécessaire de
ressentir en conduite soutenue. Les décélérations,
heureusement, ne posent pas de soucis en termes d'efficacité.
La PGO est dotée d'un ABS. Elle freine court et fait preuve
d'endurance et d'équilibre lors de cet exercice."
SPORT AUTO - août 2004 - PGO Automobiles Speedster II. |