RENAULT CLIO (2) RS 182 ch (2004 - 2006)
LA RIPOSTE !
Bousculée par la récente Peugeot 206 RC, la Clio 2.0 16v adopte la nouvelle griffe Renault Sport à l'occasion du restylage de la gamme. C'est donc la bonne nouvelle de ce début d'année 2004 chez les constructeurs français ! Avec un moteur boosté, la Clio Renault Sport améliore ses performances et pour les amateurs les plus exigeants, une option châssis sport fait son apparition, pour privilégier l’efficacité et les sensations...
Texte :
Sébastien DUPUIS
Photos :
D.R.
Contre vents et marées, nos deux grands constructeurs nationaux que sont Peugeot et Renault continuent à se livrer à une bataille qui fait bien plaisir à voir. Sur le segment de marché quasi-confidentiel des petites GTI, la Clio RS avait imposé en 1999 un nouveau niveau de référence, avec une puissance encore jamais vue à ce niveau de gamme. La riposte de Peugeot, bien que tardive, fut sans appel. La lionne a repris le flambeau de peu en 2003, grâce notamment à son châssis diablement affûté. Mais c'était sans compter sur un orgueil national ayant atteint son apogée dans les années 80, où la 205 GTI affrontait virilement la Super 5 GT Turbo.
A peine un an plus tard et en dépit de commandes peu nombreuses, Renault remet le couvert par le biais de son département sportif avec la 3ème version de sa fameuse Clio "RS". Mais à quoi bon réinvestir dans un véhicule en fin de vie et encore Best-seller du marché français en 2003 ? En effet, toute la gamme Clio, 2ème du nom, s'offre un 3ème lifting dont le budget s’élève à 31,7 millions d’euros, dont 7,2 millions pour la seule version Renault Sport aussi appelée "RS3". L’évolution de la Clio Renault Sport 2.0 16v a ainsi nécessité 5,3 millions d’euros de développement et 1,9 million d’euros d’investissement industriel. Des évolutions peu visibles mais fondamentalement engagées dans un seul but : plus de sport !
PRESENTATION
La Clio Renault Sport "Génération 2004" affirme plus que jamais son caractère de petite sportive, avec une double sortie d’échappement chromée, comme pour mieux donner la réplique à sa rivale de Sochaux. A la différence de cette dernière, les sorties de la Clio RS sont séparées et constituent la nouvelle griffe visuelle Renault Sport. Autre trait significatif, les jantes alliage adoptent un nouveau dessin... malheureusement un peu trop massif à notre goût. Par ailleurs, leur diamètre reste en 16", là où Peugeot a adopté du 17". L'ensemble du kit carrosserie (boucliers, ailes, juppes) déjà connu reste spécifique à la RS.
OPTIONS
Contrairement à Peugeot, Renault propose également un programme de personnalisation
pour distinguer encore plus la Clio RS 182 du reste de la gamme. A l'image de ce qui est
disponible sur la Clio V6 phase 2, le client pourra choisir en option un becquet compétition
ou une lame aérodynamique sous le bouclier avant et piocher dans différents
packs proposés. On y trouve notamment des jantes plus légères
(et plus jolies !) ainsi que les nouvelles teintes jaune Sirius de notre
modèle d'essai et vert Orion s'ajoutant au bleu Dynamo, gris Titane, bleu
Artic, et noir Doré proposés en standard.
HABITACLE
À l’intérieur, les ceintures de sécurité revêtent une couleur grise, tout comme l’envers de la sellerie en alcantara perforé. La "RS touch" se retrouve aussi sur le volant cuir, les compteurs au cerclage chromé, les baguettes de planche de bord et la peinture “soft aluminium” des bénitiers de porte. Les compteurs analogiques reprennent la nouvelle sérigraphie de la Mégane II. Les bas de marche et les patins de pédale en aluminium complètent cette finition sportive. Le niveau de qualité perçue déjà apprécié sur la Clio 2 a encore un peu progressé avec, par exemple, l’adoption de panneaux arrière thermogainés au toucher plus agréable.
Enfin, l'équipement de série est toujours très généreux sur la Clio RS : sellerie cuir + alcantara, climatisation régulée avec filtre dhabitacle, lampes au xénon avec lave-projecteurs, peinture métallisée, radio Cabasse-Tronic avec chargeur 6 CD, sont livrés de série. On regrette seulement à nouveau que le dépouillement réjouissant de la série limitée Ragnotti ne soit plus proposé... Pour conclure ce chapitre, l'habitacle manque encore d'exclusivité et on a toujours pas droit à deux beaux baquets comme dans la 206 RC. Mais contrairement à Peugeot, on ne peut que féliciter les efforts de Renault dans le domaine de la qualité de fabrication.
MOTEUR
Afin de remettre les pendules à l'heure et de rester dans la course à la puissance, les ingénieurs de Renault Sport ont du tirer la quintessence du 2.0 16V, déjà unanimement reconnu pour son tempérament sportif. Principalement, il s'agissait de trouver une poignée de chevaux supplémentaire sans modifier en profondeur le bloc existant.
Une plus grande régularité de la courbe de puissance a été obtenue par une nouvelle calibration de l’injection associée à l’action du décaleur d’arbre à cames à l’admission. Mais le travail des motoristes s'est porté principalement vers l'échappement. Un nouveau collecteur d’échappement “3Y” (à la place du “4 en 1”) accélère la vidange des gaz et permet un meilleur remplissage au bénéfice de la puissance. La longueur supérieure des tubulures de ce collecteur d’échappement procure un couple plus élevé à tous régimes. Le 2.0 16v de la Clio RS reçoit un catalyseur métallique, technologie utilisée pour la première fois dans la gamme Renault mais se contente de respecter la norme Euro 3. Plus compact et avec des parois internes plus fines, ce catalyseur dispose d’une surface d’échange identique à celle de la version précédente, tout en favorisant la perméabilité. Enfin, un silencieux à double sortie se charge de viriliser le look de la Clio RS3 et apporte une sonorité résolument sportive.
Très feutré à bas régime, le 2.0 16v s'exprime par une sonorité claire, qui devient rageuse et donne de la voix quand on pousse vraiment les rapports, surtout passé les 5000 tr/mn. A allure plus raisonnable, la Clio RS 182 reste en revanche parfaitement civilisée. En effet, Renault a ajouté un nouvel isolant au niveau de la baie de pare-brise et une mousse acoustique sur le tablier qui permettent de mieux absorber les émissions sonores et vibratoires en provenance du compartiment moteur. Sur autoroute à 130 Km/h, le niveau de bruit a été sensiblement réduit.
Avec 182 ch à 6500 tr/min, les performances de la Clio Renault Sport 2.0 16v s’affirment avec un 0 à 100 km/h couvert en seulement 7,1 secondes. Le poids de la RS s'en tient à 1090 Kg, ce qui nous donne un rapport poids/puissance très favorable de 5,9 Kg/ch. Plus souple et plus disponible, ce moteur procure un véritable agrément d’utilisation aux régimes usuels et des reprises vigoureuses. Il parait cependant moins teigneux que dans sa mouture précédente bien qu'étant plus performant et aussi sobre. L'explication vient sans doute du fait que le couple maximum de 200 Nm est désormais obtenu dès 5 250 tr/min (150 tr/min plus tôt), et que 80 % sont disponibles dès 2 000 tr/min. La boîte de vitesse JC5 130 à 5 rapports est identique à l'ancienne version et si la vitesse maxi évolue peu, le 1000 m DA est désormais couvert en 27"6.
SUR LA ROUTE
S'il est un point sur lequel la 206 RC a fait mouche, c'est bien celui du comportement routier. On en attendait pas moins de la digne descendante de notre GTI nationale et les gens de Renault ne sont pas restés insensibles aux éloges faites à l'égard de la concurrence. Ainsi, la Clio "RS3" (cela risque de devenir son nouveau patronyme) adopte des trains roulants qui associent une meilleure précision de guidage et la grande homogénéité qui la caractérisait déjà. Ce nouveau châssis, plus réactif, rend la Clio Renault Sport phase 3 encore un peu plus efficace. Principalement, l’empattement a été augmenté de 13 mm (soit 2 485 mm) et les voies ont été élargies de 12 mm à l’avant et de 16 mm à l’arrière. Ces modifications se traduisent par une plus grande stabilité et une meilleure adhérence transversale. La motricité et le rappel de direction du train avant ont été accrus, avec un angle de chasse qui passe de 1°35 à 3°. La raideur supérieure des ressorts (+ 10 %) favorise le travail de la suspension, la précision du placement du train avant et une plus grande qualité des remontées d’informations. Sur le train arrière, la liaison entre le porte-fusée de roue et le bras de suspension a été renforcée. La résistance aux sollicitations transversales progresse de 15 %, ce qui assure le maintien du plan de roue lors d’efforts importants. Les appuis arrière sont également plus fermes et contribuent à la précision de la trajectoire. La barre anti-roulis arrière de 24 mm de diamètre (+ 2 mm) amène un gain en raideur de 12 %. La répartition d’anti-roulis est recentrée afin d’améliorer la mobilité du train arrière.
Enfin, pour mieux exploiter tout le potentiel de ce châssis, la Clio Renault Sport 2.0 16v Génération 2004 est le premier véhicule à disposer du nouveau pneu Michelin Pilot Exalto 2. Développés en partenariat avec Michelin, ces gommes sont d'une largeur supérieure (205/45 R16 contre 195/45 R16 sur l’ancienne version) et assurent une motricité optimale en toute circonstance. Le nouveau Pilot Exalto reprend le concept "Variable Contact Patch" inauguré par le Pilot Sport de la nouvelle Clio V6. La concentration de gomme sur l’extérieur de la bande de roulement permet une meilleure adhérence en appui. La répartition de la pression de contact au sol est améliorée aussi bien en ligne droite qu’en courbe. La maîtrise des trajectoires sur sol mouillé est également garantie par une gomme dérivée des technologies de la compétition. Le freinage à disques ventilés de 280 mm à l'avant et disques pleins de 238 mm à l'arrière est associé à un contrôle dynamique (ESP) et un antipatinage (ASR).
Mais au-delà de ces modifications, Renault a souhaité aller encore plus loin en proposant une option qui peut sembler aussi saugrenue que pertinente sur une sportive : Le châssis sport ! Mais Quésako ? Avec des suspensions plus fermes et une assiette abaissée, cette évolution dont était équipée notre modèle d'essai (reconnaissable à ses jantes de couleur gris anthracite) démontre un caractère encore plus sportif. Le maintien rigoureux du plan de roue, aussi bien sous appui latéral qu’en phase d’accélération ou de freinage, et la motricité de ce train renforcé ont fait l’objet d’une attention particulière. Sans trop entrer dans le détail, les porte-fusées du train avant sont équipés de roulements au diamètre majoré et les points d’ancrage des biellettes de direction sur ces porte-fusées sont positionnés plus bas. Cette épure de suspension favorise la réactivité du train avant et une réponse de direction plus instantanée. Un tarage des ressorts accru de 20 % et des lois d’amortissement propres à cette version procurent un comportement encore plus incisif. La raideur des ressorts du train arrière est augmentée de 15 % et les tarages d’amortisseurs sont renforcés de 10 %. Pour parachever ce nouveau châssis sport, les Michelin Pilot Exalto, de même taille et de même sculpture que ceux de la version de base, possèdent une rigidité de dérive spécifique, supérieure de 10 %. Cette option apporte un réel plus en terme de comportement routier sans trop nuire au confort et nous ne saurions donc mieux faire que de chaudement vous la recommander compte-tenu de son prix modique.
CLIO RS TEAM
Conservant les qualités de la dernière Clio RS version 2004, sa présentation simplifiée lui permet de descendre
sous les 20.000 euros côté finances. Sa présentation extérieure et intérieure est donc personnalisée pour l'occasion. Elle adopte notamment des logos "Clio Team" à l'arrière et au-dessus des répétiteurs latéraux de clignotants, ainsi que sur les seuils de portes. Les bandes blanches façon Gordini sont en option. En option également, le client pouvait opter pour de très bons baquets Recaro qui complétaient un équipement simplifié.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
RENAULT CLIO (2) RS 182 ch
MOTEURType: 4 cylindres en ligne, 4 Soupapes par cylindre
Position : transversal AV
Alimentation : Gestion électronique intégrale
Cylindrée (cm3) : 1998
Alésage x course (mm) : 82,7 x 93
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn) : 182 à 6500
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 200 à 5250
TRANSMISSION
AV + ESP
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle (5)
ROUES
Freins Av-Ar (Ø mm) : disques ventilés (280) - disques pleins (238) + ABS
Pneus Av-Ar : 205/45 R 16 (Michelin Pilot Exalto2)
POIDS
Donnée constructeur (kg) : 1090
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 6,0
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 222
1000 m DA : 27"6
0 - 100 km/h : 7"1
CONSOMMATION
Moyenne cycle mixte (L/100 km) : 8,1
Moyenne de l'essai (L/100 km) : 9,5
PRIX NEUF (2004) : 22 050 €
11 CV FISCAUX
CONCLUSION
:-) Pilotage réjouissant Moteur généreux Equipement de grande Budget raisonnable |
:-( Ligne vieillissante Sonorité Position de conduite Pas de version "Light" |
Vous cherchez une petite voiture agréable au quotidien sur route et efficace le week end sur circuit ? Et bien Renault Sport a pensé à vous ! La Clio RS 182 est incontestablement la plus aboutie de la lignée, surtout avec l'option châssis sport qui pimente agréablement une recette déjà fort convaincante à la base. A 23.000 euros, la Clio RS phase 3 est toujours l'un des meilleurs rapports prix/plaisir de l'année 2004, même si la 206 RC est sensiblement moins chère.
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Possesseur d’une Clio 2 RS3 Jaune Sirius châssis sport, j’adore conduire cette petite GTI qui concilie, pour moi, le meilleur des deux mondes. De quels mondes parle-t-on d’ailleurs ? Le monde d’avant où les GTI étaient légères, compactes et bien pourvues niveau cylindrée. Le monde d’après où l’électronique et la facilité d’utilisation ont rendu les sportives dévergondées accessibles à tous. Car oui la Clio 2 RS3 c’est un peu tout ça. Tout d’abord, le style extérieur reste sobre mais efficace. Nous sommes loin des appendices aérodynamiques (parfois factices) à foison des voitures du nouveau monde. La ligne se muscle gentiment par rapport à la Clio de base grâce aux boucliers avant et arrière spécifiques. Ajoutés à cela un becquet (spécifique avec le pack compétition) et des nouvelles jantes pour la version 182. Il est vrai que le Jaune Sirius se fait remarquer de loin. Mais quelle couleur splendide ! Elle évolue énormément en fonction de la luminosité (allant de teinte de vert à orange). Par contre, cette teinte est tellement particulière qu’il vaut mieux éviter de passer chez le carrossier… Personnellement j’adore cette combinaison Jaune / jantes grises anthracites et double sorties d’échappement. Une GTI représente la joie de vivre et doit le montrer à mon gout. Une fois à l’intérieur, la chanson n’est plus la même. La finition en tant que telle n’est pas mauvaise car après 16 ans et 190000km le vieillissement des matériaux est bon. On passera à côté du cuir du volant qui vieilli mal ou des plastiques soft touch, très à la mode dans ces années-là chez beaucoup de constructeurs, mais qui deviennent collants et se rayent facilement. Tout le reste n’a pas bougé (siège, moquette, ciel de toit…) même si on est parfois accompagné par le chant de quelques oiseaux migrateurs. Le style est beaucoup moins spécifique qu’à l’extérieur où, s’il n’était pas marqué Renault Sport sur le volant ou les sièges, l’on pourrait penser être dans une Clio de base. Le moteur fait partie des meilleurs moteurs que Renault ait pu faire. Il peut à la fois être doux en bas puis complétement hystérique en haut. La bascule magique se fait à 5000 tr/min au moment du déphasage. On se rapproche d’un Vtec à ce niveau. C’est très addictif car finalement le moteur est beaucoup plus démonstratif qu’un moteur turbo moderne beaucoup plus linéaire. De même, le poids léger de la Clio 2 favorise de très bonnes performances et une consommation qui peut être surprenante. Il m’est arrivé de faire 6l9 au 100 sur un road trip de 400km (route, autoroute, ville mais peut d’arsouilles). En usage plus daily, on peut viser un peu mois de 8l. Une conduite soutenue fera dépasser les 9/10l. Mais finalement cela reste très raisonnable. Le châssis quant à lui est excellent (quoiqu’un peu moins rigoureux que la Clio 3 RS). La légèreté aide beaucoup mais la voiture peut parfois légèrement « guidonnée » sous l’effet du couple. C’est loin d’être catastrophique. Je dirai même que ça apporte du charme et des sensations à l’auto. Le châssis sport est durci mais reste étonnamment confortable. Je peste d’avantage sur la position de conduite sur long trajet qui est typée camionnette et qui peut-être fatigante. Le freinage est largement suffisant et l’ESP reste discret. J’ai été un peu long mais voilà pourquoi j’adore cette Clio 2 RS3. Elle garde un comportement à l’ancienne (moteur / légèreté / châssis) et concilie cela avec une modernité encore assez peu invasive (Clim / ESP / Régulateur de Vitesse / Capteur de pluie…). En 8 ans de possession, j’ai réalisé de l’entretien classique avec finalement assez peu de gros problèmes. Les 2 principaux problèmes rencontrés ont été la panne du boitier ABS et la ligne d’échappement qui est biodégradable (remplacée par une ligne inox). De même, la grosse opération qu’est la courroie de distribution à changer tous les 5 ans, grève le budget (peu de place sous le capot). L’entretien classique ne reste pas trop cher car la voiture est légère et use peu les consommables.