FASHION VICTIM !
L'aventure Smart se poursuit et
le groupe DaimlerChrysler semble bien décidé à
pérenniser la marque, même à l'étendre.
Aujourd'hui, de nombreux fans des petites Smart des villes sont
devenus de véritables accrocs au concept attachant des Smart.
Pour aller jusqu'au bout de la démarche et surtout apporter
un peu de nouveauté dans l'attente du roadster/coupé,
smart a concocté le Crossblade. Oubliez tout sur l'automobile
et lisez ce qui suit
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Association contre nature au départ
entre DaimlerChrysler et Nicolas Hayeck, le créateur de Swatch,
c'est finalement DaimlerChrysler qui présida seul au destinées
de MCC et commercialisa en 1998 la Smart City Coupé. Très
décrié à ses débuts, surtout en France,
le Smart City Coupé et son frère cabriolet n'ont cessé
d'accroître leur succès sur le marché français,
alors que l'Italie et l'Allemagne se les arrachent depuis le lancement.
Après 5 ans de commercialisation, le réseau smart
souffre d'absence de nouveau produit réel. Certes, les roadsters
et coupés Smart sont dans les cartons et sur les planches
des salons, mais pas facile de rester motivé. Alors les dirigeants
de smart ont eu l'idée de lancer un produit extrême
basé sur les City cabrio : le Crossblade. Déjà
bien dans le vent au départ, les hommes, non les artistes
de Smart sont allé jusqu'au bout de leurs phantasmes, et
le résultat est évidemment peu commun
LOOK CRAQUANT
Du jamais vu !! S'inspirant du City Cabrio, le Smart Crossblade
a perdu cependant au passage des bureaux d'études et de design
nombres d'éléments : pare-brise, toit et portes. La
cellule centrale (baptisée Tridion chez smart) qui est la
marque de fabrique et de reconnaissance des smart, est inédite
et renforcée, et conserve une couleur grise qui tranche avec
le noir des autres panneaux de carrosserie en plastique appelés
Body Panel chez smart. Les très belles jantes alu trois branches
semblent issues de celles d'un concept car et assoient l'auto sur
le bitume. Tout étonne en elle, car même ses proportions
sont peu communes..
IMPERMEABLE !
L'intérieur du Crossblade a été simplifié
par rapport à ses surs des villes. Si le dessin de
la planche de bord est identique, en revanche tout a été
imperméabilisé, puisqu'il n'y a pas de capote ! Les
sièges baquets sont également imperméables
et bien dessinés. Le petit volant à jante épaisse
est bien agréable au toucher. L'équipement intérieur
est réduit au strict minimum vital.
MOTEUR
Comment ? Seulement 71 ch pour une sportive avec un moteur
lilliputien de 0,6 litres !? Oui mais attention, car peu de sportives
peuvent se targuer d'un rendement de 118 ch/litre. Et l'avantage
d'un tel rapport ch/litre est l'incidence sur la sonorité
moteur. Le petit trois cylindres Smart vous gratifie donc d'un bruit
fort sympathique qui rappelle quelque peu celui prodigué
à une époque par les autos en courses de cotes. Accouplé
à ce petit berlingot musclé, Smart a ajouté
sa boîte à 6 rapports séquentielle. Pourquoi
un tel choix ? Pour des raisons d'emconbrement tout simplement car
monter une boîte manuelle classique avec un mécanisme
d'embrayage aurait pris trop de place.
SUR LA ROUTE
Rien que de la voir de loin, j'esquisse un sourire sur mes
lèvres. Je ne sais pas encore ce que cela va donner, mais
je sens que je vais bien m'amuser ! Je relève la barre de
protection latérale qui fait office de portière et
je me glisse dans le baquet conducteur. Pas de réelle surprise
sur l'habitacle, car on retrouve l'espace des Smart City Coupé
et Cabrio, et le même design intérieur. Seules les
matériaux imperméabilisés témoigne du
caractère exclusif de l'engin. Une fois bien installé,
on regrette que la position de conduit soit si haute. Pour être
à raz du sol, il faudra passer au roadster/coupé Smart.
Clé entre les deux sièges, je démarre le moulin
qui me gratifie immédiatement d'une sonorité flatteuse.
Certes on est loin d'un Flat 6 Porsche, mais les petits hoquetements
de la mécaniques ne sont pas pour me déplaire. Je
n'essaie même pas le mode tout automatiquye de la boîte,
car je connais sa lenteur coutumière, et j'enquille la première.
On accélère, on passe les rapports, on accélère
encore... Quelles sensations ! Pourtant le chrono ne s'affole pas,
au contraire, mais l'absence de pare-brise et la légèreté
de l'ensemble créé un effet sport bien agréable.
Les premières courbes arrivent. Le Crossblade s'accroche
dans chaque courbe avec détermination mais il laisse également
paraître un sous-virage excessif qui vient un peu ternir le
tableau. Dommage, car avec une boîte plus rapide et un châssis
plus ferme, le cocktail aurait été parfait.
:: CONCLUSION
Véritable voiture jouet, la Smart Crossblade amuse et étonne
par ses dispositions et son caractère. Certes, les 25 116
euros demandés semblent exagérés en rapport
avec la concurrence, mais chez Smart, c'est le prix à payer
pour rouler différent et branché... A acheter donc
mais en troisième ou quatrième voiture du ménage,
et de préférence dans votre villa du sud de la France
!
CE
QU'EN PENSENT NOS CONFRERES :
"Dans
nos contrées au climat tempéré, son usage apparaît
plus limité qu'à St Domingue, je vous l'accorde. Objectivement,
c'est à n'y rien comprendre : pas de pare-brise, pas de portes,
pas de toit, pas de capote, et elle coûte plus cher que ses
cousines encapsulées ! Là, il y a de quoi s'insurger,
une smart Cabrio bien équipée valant moitié
moins. Mais quitte à en vendre peu, autant l'afficher à
un tarif la réservant à l'intelligentsia
[
]
Dans ces conditions, contre toute attente, un Crossblade, c'est
tordant. Les sensations de conduite cumulent la sécurité
des quatre roues et la liberté d'une moto. Gare aux moustiques
à haute vitesse ! Lunettes spécifiques sur le nez,
vous vous prenez vite pour un pilote et profitez au mieux des 71
ch disponibles."
OPTION AUTO - septembre 2003.
"Le
Crossblade n'impose pas le port du casque, mais de bonnes lunettes
au minimum. Et une bonne laque à cheveux ! Il n'y a plus
qu'à jouer de la boîte séquentielle 6 vitesses
et parader dans les quartiers chic - gaffe tout de même au
sac à main !-, conscient que la ville vous regarde. La direction
non assistée est collante à cause des pneus. Madame
fera sa séance de gym en conduisant
Le must ! Le gain
de puissance est sensible. Le comportement devient plus sous-vireur
encore, mais les amortisseurs restent confortables. Qu'importent
les qualités routières vu la vocation. Soleil de la
partie, plaisir de conduite garanti ! Le roadster Crossblade se
fera rare dans les rues. Dommage car il amène un vent de
fraîcheur dans le paysage urbain."
LE MONITEUR AUTOMOIBILE - HS Essais 2002-2003. |