© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (21/06/2004)
LA SMART DES BAD BOYS
Le roadster smart est arrivé
comme une bouffée d'air frais dans le petit monde des roadsters.
Simple, bien pensé et peu avare en sensation, le roadster
smart se réclame être le digne descendant des Austin-Healey
Sprite ou autres MG Midget. Pourtant avec son petit 3 cylindres
pétillant, le roadster smart peu avare en sensations, manque
un peu de coffre avec seulement 82 ch. Pour une version plus sportive,
c'est vers Brabus que smart s'est tourné...
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Quelle auto pétillante ce roadster
smart ! Véritable bête de scène, le roadster
smart s'est rapidement imposé comme une nouveauté
marquante dans le segment des petits roadsters. D'ailleurs en 2003,
le roadster smart, avec seulement 9 mois de commercialisation a
été le deuxième roadster le plus vendu derrière
l'intouchable Peugeot 206 CC. Initialement commercialisé
avec le trois cylindres turbocompressé de 82 ch en coupé
ou en roadster, smart a rapidement agrémenté son catalogue
d'une version à prix d'appel à moins de 15 000 euros
avec un petit moteur de seulement 61 ch et un équipement
indigent. Entre-temps, smart et Brabus ont dévoilé
en Allemagne une dizaine d'exemplaire de coupés sur vitaminés
équipés d'un V6 maison biturbo de 170 ch. Accélérations
dignes d'une Porsche et look évocateur. Hélas, cette
belle réalisation va rester sans lendemain pour des problèmes
évidents de coût de revient (avec un 3 cylindres, les
smart roadster coupés ne sont pas réellement bon marché,
alors avec 6 cylindres, on pouvait s'attendre au pire
). Après
la commercialisation de la série spéciale Blue Wave
en France qui consiste en un roadster ou coupé de 82 ch avec
des options et un équipement cosmétique Brabus (carrosserie
et habitacle), smart commercialise enfin les roadster et coupé
Brabus, qui doivent redonner plus de tonus à un moteur jugé
pétillant, mais trop juste pour le châssis si efficace.
DESIGN
Le roadster smart Brabus, c'est avant tout une gueule d'enfer. Impossible
de passer inaperçu au volant, tant les têtes se dévissent
sur son passage. Les gens vous abordent dans la rue lorsque vous
vous garez, et les enfants ont les yeux qui brillent en croisant
le regard de baltracien de votre roadster. Quant aux filles, je
vous laisse deviner
Très compact avec ses dimensions
réduites, le roadster smart offre un profil équilibré
mais ramassé. Les arches de roues sont bien marqués
et donnent la forme aux ailes avant, tandis que les ailes arrières
sont suffisamment évasées et élargies pour
donner une impression visuelle de voiture bien assise sur la route.
La cellule Tridion, marque de fabrique des smart, est toujours présente
est disponible uniquement en deux coloris : gris métal ou
noir. Donc, sauf avec les body panels (panneaux de carrosserie en
plastique fixés sur le châssis) de couleur gris clair
ou noir, les roadsters smart sont bicolore. Les entrées d'air
très échancrées sur les flancs sont là
pour refroidir le moteur et ses accessoires périphériques,
mais sont également très esthétiques et évocatrices
de performances. La partie arrière, très courte, est
plus conventionnelle avec sa malle plate. La version coupé
présente une bulle avec un hayon qui offre un espace de rangement
supplémentaire bienvenu tant ils sont rares à bord
du roadster. De l'avant, le roadster avec sa gueule béante
semble sourire et ses petits phares ressemblent à des yeux.
Une voiture vivante ? En version Brabus, de nombreux accessoires
sont spécifiques. Ainsi, un becquet arrière est monté
sur la malle arrière, des bas de caisse spécifiques
sont installés et une lèvre de spoiler Brabus est
fixée à l'avant. le spoiler arrière accueille
en son centre une double sortie ronde d'échappement. Enfin,
les jantes alu Brabus sont en 17 pouces et généreusement
chaussées en 205/40 et 225/35. Les poignées de portes
et les rétroviseurs restent hélas en plastique dur
de couleur noire. A près de 26 000 euros, c'est un peu dommage.
A BORD DU ROADSTER BRABUS
L'habitacle est toujours aussi bas et mesuré. Mais dès
que l'on " tombe " dans le baquet, on trouve immédiatement
une position de conduite idéale. Les commandes tombent bien
en main, surtout le volant et les commandes de la boîte de
vitesses. Le volant présente notamment un très agréable
toucher. Les petits compteurs ronds rapportés présente
un graphisme sympathique et très proche des smart Fortwo.
L'esprit smart règne d'ailleurs toujours à bord, et
c'est tant mieux tant cela dépayse dans la production automobile
mondial. La console centrale est peu ergonomique avec certains boutons
trop proches et similaires les uns avec les autres. Bon nombre d'utilisateurs
souhaiteront décapoter et ouvriront la malle arrière
Immédiatement on se sent à l'aise à bord du
roadster smart Brabus, et les nombreuses touches personnalisées
Brabus (Levier de vitesses, pédalier alu, poignée
de frein à main alu
) donne une touche encore plus sportive
à l'habitacle. L'équipement de série est heureusement
complet, mais on reste étonné de ne pas trouver de
climatisation ou direction assistée en série. Heureusement
que la smart est légère, ce qui ne pose des problème
qu'en manuvre. La capote se manuvre électriquement
en un clin d'il, et vous pouvez même retirer manuellement
les montants de toit latéraux et les fixer dans le coffre
avant. La manipulation ne nécessite que 5 minutes, montre
en main.
MOTEUR
Brabus n'a rien révolutionné sous le capot arrière
de roadster smart Brabus. C'est toujours le trois cylindres de 698
cm3 qui est repris avec un turbocompresseur qui lui souffle dans
les bronches. Résultat : 101 ch à 5 600 tr/mn. Le
couple modeste s'élève à 130 Nm de 2 500 à
5 300 tr/mn. Cela se ressent au volant, car les relances à
très bas régimes sont laborieuses. Brabus a donc revu
la gestion moteur pour tirer la quintessence du moteur. Avec plus
de 144 ch/litres de rapport cheval par litre, le roadster smart
affiche un sacré rendement moteur ! De plus, sa petitesse
en fait un moteur frugal. Seulement 5,2 litres au cent en moyenne.
En conduite musclée, c'est-à-dire à fond partout,
il faut plus se baser sur 7 à 8 litres aux cents. Comme sur
les smart Fortwo, le roadster Brabus est équipé d'une
boîte robotisée à 6 rapports. En fait, il faudrait
plutôt parler d'une boîte 3+3, un peu comme si chaque
rapport était équipé d'un overdrive. Cela explique
le trou que l'on ressent au passage entre le 3ème et le 4ème
rapport. De série, le roadster smart Brabus est équipé
des palettes de changement de vitesses au volant. Un pur régal
à l'usage ! Pour un peu, on se prendrait pour Michael Schumacher.
Le mode d'emploi est des plus simple : vous conservez le pied sur
l'accélérateur, et vous actionnez la palette de droite
vers vous, et le rapport de boîte supérieur est changé
! Le temps de passage des rapports, si critiqué lors de la
commercialisation des premières smart City Coupés
a été nettement amélioré, même
si on souhaite que cela soit encore plus rapide. Pour les usages
en ville, un mode automatique avec le bouton " Softouch "
sur le levier de vitesse est possible. Bien pratique dans les bouchons,
la boîte donne néanmoins quelques à-coups peu
agréables. Les accélérations sont vives et
les sensations fortes, mais chrono en main, c'est décevant
avec moins de 10 secondes pour le 0 à 100 km/h. Qu'importe,
le smart roadster Brabus n'a pas été conçu,
ni prévu pour aller taquiner les sportives accomplies, quoique
sur petites routes sinueuses
A partir de 140 km/h, il faut
prendre patience pour atteindre la vitesse maximale de 190 km/h
(sur autoroute allemande CQFD).
CHASSIS
Cest toujours la cellule centrale en Tridion (composée
de 3 sortes de métaux différents, doù
son nom) qui assure principalement la rigidité de lengin.
Le moteur est posé transversalement sur lessieu arrière.
Les suspensions sont classiques avec ressorts et amortisseurs. Lempreinte
au sol est conséquente et les porte-à-faux inexistants.
Bien assise sur ses très larges jantes chaussées de
pneus taille basse, le roadster smart possède tous les ingrédients
dune bonne tenue de route. Et cest le cas, car le poids
contenu de lauto, moins de 900 kg, permet dobtenir un
comportement routier joyeux, dynamique et efficace. Si efficace
dailleurs, que les 101 ch sont bien à la peine pour
essayer de prendre le châssis en défaut et mettre le
roadster smart Brabus en travers. Il faut vraiment la provoquer
pour y arriver. Lorsque vous y parvenez enfin, lavant se déleste
très vite tandis que le sérieux ESP veille et vous
remet dans le droit chemin. Le fait que son moteur soit posé
sur lessieu arrière entraîne une très
bonne motricité, mais également un petit dandinement
du train arrière lors des appuis dans les grandes courbes
à haute vitesse. Félicitons tout de même vivement
les ingénieurs châssis de smart qui ont réussi
à réaliser une auto au comportement digne dun
kart, facile à mener vite et pas avare de sensations. Pour
une auto posée aussi basse sur ses roues, avec si peu de
garde au sol, le confort est étonnant. Certes, nous sommes
loin du confort dune Jaguar, mais des longs trajets peuvent
être envisagés.
:: CONCLUSION
Vrai roadster à l'ancienne, en combinant les avantages des
autos modernes (sécurité, fiabilité, équipement
),
le roadster smart Brabus s'est doté d'un châssis d'enfer
et d'une gueule d'amour sans équivoque. Son moteur au son
pétillant et évocateur amène son lot de sensations,
mais pas sur le chrono. Dommage qu'une version encore plus puissante
(150 ch) ne soit pas au programme, car pour le reste, c'est le sans
faute avec un charisme que possèdent de nos jours trop peu
de sportives devenues aseptisées...
CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"Avec ses roues au quatre coins et son moteur à cheval
sur l'essieu arrière, le cabriolet de Hambach s'offre le
comportement ultra dynamique d'une petite sportive des sixties.
Conjugué au mode propulsion, il se distingue par son étonnante
agilité : l'absence de direction assistée n'étant
véritablement gênante qu'en manuvre. Plus rapide
et plus douce que sur les premières Fortwo, la transmission
automatisée séquentielle à six vitesses ne
contrarie pas les desseins du pilote. On peut aussi lui reprocher
la longueur navrante du sixième rapport et une inertie lassante
en mode automatique."
ACTION AUTO MOTO - HS Driven Juin 2004 - smart Roadster Brabus.
"La smart Roadster Brabus a bien belle allure et se montre
à son aise en milieu urbain, ce qui devrait suffire à
lui assurer un joli succès commercial. Malheureusement pour
ceux qui en attendaient plus, son ramage ne se rapporte que de loin
à son plumage. Ceux-là pourront toujours se tourner
vers les références nippones de la catégorie,
qu'il s'agisse des qualités dynamiques ou du rapport prix/prestations
: la Mazda MX-5 et la Toyota MR."
LE MONITEUR AUTOMOBILE - 25 mars 2004 - smart Roadster Brabus.
"Si le roadster/coupé dispose de qualités propres
à toutes smart, à savoir, compacité, légèreté
et esprit ludique, la variante transformée par Brabus bénéficie,
en plus, d'une forte dose de sportivité. Le punch mécanique
est ici assuré par un turbocompresseur qui gave le minuscule
" tricylindres " avec une pression de 1,3 bar. Même
s'il ne faut pas se prendre trop au sérieux, au volant, le
charme opère rapidement. Assis au ras du bitume, on découvre
un comportement convenable qui autorise une conduite souvent précise
et agile. Bien évidemment, la puissance demeure insuffisante
pour gérer une dérive mais le plaisir est bel et bien
au rendez-vous avec, en prime, un amortissement ne souffrant guère
de critique. Dommage que le prix ne soit pas vraiment en accord
avec la taille ou les prestations du joujou."
ECHAPPEMENT - Juin 2004 - smart Roadster Brabus. |