RETOUR
VERS LE FUTUR
La Volkswagen Lupo GTI, sur le papier
c'est un peu le mythe de la Golf qui renait 25 ans après. 125ch dans
une micro-puce, ça semble intéressant. Pourtant, si sur le papier
l'ensemble est alléchant, à l'usage son caractère exacerbé nécessite
beaucoup de sagesse et on ne retrouve pas toutes les qualités de sa
glorieuse ainée...
Texte :
Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.
PRESENTATION
Esthétiquement, son pouvoir de séduction est incontestable.
Joliment présentée, les détails extérieurs
qui lui sont spécifiques (boucliers, jantes alliage 15",
double sortie d'échappement centrale, 4 freins à disques
avec de beaux étriers peints en rouge, etc...) et certains
raffinements comme les phares au Xenon font de cette mini GTI un
véritable petit bijou. Effectivement, à l'annonce
du tarif, le terme bijou trouve aussi tout son sens...
HABITACLE
A l'inverse,
l'intérieur semble plus dépouillé et moins
généreux, mais l'essentiel y est pourtant. La carrosserie
apparente sur les contre-portes et les rangements très limités
font même plutôt bas de gamme. Le coffre est quant à
lui totalement ridicule mais cette Lupo ne semble pas spécialement
prévue pour les parking de supermarchés ! Pour gagner
de la place sous le capot une simple bombe anticrevaison et la batterie
ont été logés dans le coffre...
MOTEUR
Pourtant la Lupo n'est pas "que" belle comme une sportive.
Elle est aussi sportive par la mécanique qui l'anime. En
effet, son 1.6L 16v affiche une belle santé, malgré
des à coups d'injection assez désagéables en
ville. A l'aise à haut régime, ses accélérations
sont franches et ses reprises de très bon niveau. La mécanique
arrive d'ailleurs régulièrement à bout de la
motricité. Les chronos sont là pour le prouver, la
Lupo GTI ne se traine pas et son 1.6 16V fait partie des meilleurs
blocs de cette cylindrée. Cependant, la petite puce affiche
tout de même près d'une tonne sur la balance, c'est
à dire plus que la Golf
GTI de 1976 ! De plus, cette surcharge pondérale est
la conséquence d'un équipement de série copieux
et pas forcément indispensable sur une "GTI"...
A bas régime, le quatre cylindres survitaminé n'a
rien de détonnant. Il émet un son rauque agréable
et offre souplesse et progressivité. Au-delà de 4.500
tr/min, la diablesse se fait bien plus méchante. Ses reprises
vigoureuses sont bien agréables. Mais si les sensations sont
au rendez-vous, la vigilance est de rigueur...
SUR LA ROUTE
Ceinture (rouge) enclenchée et siège bacquet ajusté,
le pilote fait corps avec la machine. Le passage de roue gêne
légèrement l'accès à l'embrayage, comme
sur une Twingo. Les rapports s'enclenchent facilement car la pédale
d'embrayage est souple et la boîte précise. Pour une
sportive, la Lupo se montrerait presque confortable. L'amortissement
ferme en apparence est capable d'offrir une bonne filtration. Tout
ceci se confirme une fois que l'on en arrive à la maltraiter
sur la route. Malgré son chassis issu de la Polo, rabaissé
et dont les voies avant ont été élargies, le
comportement routier de la Lupo GTI manque d'efficacité.
Mal aidé par un empattement court (pourtant appréciable
en ville), il est surtout pénalisé par un amortissement
fainéant. Dès que l'on force la cadence sur des parcours
sinueux, c'est fini pour elle, ses rivales passent devant. C'est
d'autant plus regrettable que ce défaut récurrent
depuis longtemps chez Volkswagen ne parvient toujours pas à
être corrigé. Dépourvue d'antipatinage, la Lupo
GTI manque aussi cruellement de motricité. Sur route humide,
les pneus patinent jusqu'en seconde. Mieux vaut s'accrocher ! D'autant
que la direction trop assistée nuit à la précision
sur chaussée dégradée. La pédale de
frein mollassonne n'arrange rien. Il faut appuyer à fond
pour ralentir correctement et l'ABS se déclenche trop tôt.
Dans les virages, l'ESP est très sollicité pour combattre
le comportement particulièrement sous-vireur du bolide. Mieux
vaut être sur un circuit pour le déconnecter. Facile
à lancer sur route la Lupo GTI dépasse rapidement
les limitations en vigueur. Les suspensions rebondissantes, les
bruits d'air et de mécanique envahissants incitent néanmoins
assez rapidement à lever le pied. De même, le réservoir
de seulement 34 litres oblige à des arrêts fréquents
à la pompe... comme pour mieux respecter les pauses conseillées
par Bison Futé !
:: CONCLUSION
En définitive, la VW Lupo GTI garde une cote de sympathie plutôt
bonne mais ne fait pas oublier son prix de vente beaucoup trop élevé
au regard de ses prestations. Amusante et performante, elle aurait
mérité de se démarquer moins franchement de ses rivales sur ce point...
A 16 880 Euros, la Lupo fait payer trop cher son exclusivité. |