BMW ne veut pas tuer le moteur thermique trop tôt
16/11/2021 Pourtant très engagé dans l'électrification de sa gamme, BMW a déclaré avoir choisi de ne pas signer d'accord multilatéral la semaine dernière à la COP26 pour ne vendre que des véhicules électriques d'ici 2040.
En effet, le constructeur de Munich ne pense pas que toutes les nations feront leur part et établiront une infrastructure de recharge adéquate. S'adressant à Dezeen, Thomas Becker, responsable de la stratégie de développement durable de BMW, a déclaré que BMW n'avait pas fixé de date à laquelle il mettrait fin à la production de moteurs à combustion, car des objectifs contraignants doivent être fixés pour garantir que "les pays les plus pauvres font leur travail".
« Le travail est fait aux Pays-Bas et en Norvège, donc ces marchés seront entièrement électriques et nous ne vendrons que des voitures électriques ici. Mais nous ne déciderons pas aujourd'hui que nous sommes certains que les gars en Italie feront leur travail correctement.
Dezeen argumente son propos avec des chiffres, indiquant que la Norvège et les Pays-Bas ont environ 7 à 9 bornes de recharge publiques pour 1 000 véhicules, tandis que l'Italie n'en a que 0,4. Becker a déclaré que cela était dû à un manque de « leadership politique » de la part des gouvernements locaux et nationaux. "Ces gens attendent juste que quelqu'un leur verse de l'argent pour faire le travail", a commenté Becker. « Ils ne le feront pas. Nous devrions avoir des objectifs contraignants, qui garantissent que les pays les plus pauvres font également leur travail. »
BMW s'attend toutefois à faire la moitié de ses ventes en 2030 avec des modèles entièrement électriques. Il s'est également engagé à électrifier totalement les marques Rolls-Royce et Mini d'ici 2030 car ces deux marques sont essentiellement vendues dans des pays riches et développés, là où les infrastructures permettent déjà une utilisation de ce type.
Pour défendre sa position, Becker s'appuie également sur un argument écologique, n'hésitant pas à dire que les clients qui n'auront pas d'alternative achèteront des véhicules d'occasion à moteur thermique plus polluants si on ne leur propose pas de modèles thermiques neufs. "Personne n'interdira tous les véhicules qui existent, qui en moyenne en Europe ont été construits il y a 11 ans. Il vaut donc toujours mieux qu'ils aient un bon véhicule conventionnel, par exemple dans le sud de l'Italie, que de conduire un véhicule d'occasion."
Enfin, il ne faut pas négliger qu'une partie de la gamme doit beaucoup à ses moteurs thermiques,. C'est notamment le cas des modèles BMW M. A ce sujet, lors d'une interview donnée à Auto motor und sport, Markus Flasch, ex-numéro 1 de BMW Motorsport, a confirmé que le légendaire "6 en ligne" bavarois sera adapté à la future norme Euro7. "Ne vous inquiétez pas, nous avons trouvé les solutions techniques pour continuer à vendre notre six-cylindres au moins jusqu’à la fin de cette décennie, à la fois pour une utilisation sur route et sur piste”. Les solutions déployées n'ont pas été expliquées en détail mais s'appliqueraient également au V8 biturbo de 4,4 litres qui existe depuis plusieurs années.
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