Norme WLTP : enfin des consommations homologuées réalistes ?
01/09/2017
Applicable depuis aujourd'hui 1er septembre 2017 à tout nouveau véhicule commercialisé, la nouvelle norme d'homologation des véhicules (WLTP) se substitue enfin au protocole NEDC à bout de souffle. Mais s'il faut s'attendre à de mauvaises surprises côté consommateurs, avec une hausse globalisée des consommations officielles et donc des niveaux de co2, cette entrée en vigueur vient aussi alourdir la décision de durcir le barème du malus CO2 annoncée par Nicolas Hulot hier (voir nos actualités). La double peine en quelque sorte...
La nouvelle norme WLTP (Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures) a été conçue conjointement par des experts de l'Union européenne, du Japon et de l'Inde. Il manque encore l'harmonisation avec les Etats-Unis pour ériger une véritable norme mondiale mais c'est déjà un premier pas en avant important. La procédure de test est divisée en 3 cycles, en fonction du rapport entre la puissance et la masse du véhicule testé. Ce rapport de puissance massique (Pm) est défini comme étant la puissance nominale en W, divisée par le poids à vide en kg. 3 classes sont alors définies.
Cette nouvelle norme WLTP se fonde sur une dynamique de conduite plus variable et intense et donc théoriquement beaucoup plus proche de la conduite d'un automobiliste "moyen" que de celle d'un ordinateur sous calmant. Ainsi, le contexte est déjà différent car la procédure WLTP prévoit une température de départ de seulement 14°C (contre 20 à 30° en NEDC, ce qui a notamment permis à Renault et d'autres d'empêcher la dépollution des moteurs diesel en-dessous de 17 degrés pour préserver la mécanique) et le temps d'un cycle est allongé de 10 mn (30 mn au total) pour une distance totale parcourue plus que doublée (23 km contre 11 km en cycle classe 3). La proportion de temps stationnaire est dans le même temps divisée par deux, de 25% à 13%, ce qui devrait aussi relativiser l'utilité des systèmes stop&start. Dans le même temps, la sollicitation du moteur est intensifiée : la vitesse moyenne est réhaussée de 34 à de 46,6 km/h tandis que la vitesse maximum atteinte est de 131 km/h (121 en NEDC). La puissance de conduite, ou intensité demandée au moteur, est aussi augmentée de 20 à 30%.
Enfin, malgré la virtualité du banc à rouleau qui reste de mise, l'homologation WLTP tient également compte de la résistance à l'avancement (aérodynamique, pneus) pour les essais de consommation, ainsi que des équipements en option du véhicule, là où les constructeurs utilisaient souvent des modèles dépouillés pour minimiser leurs résultats.
A titre d'exemple, Opel fournit déjà sur son site des valeurs comparées des données NEDC et WLTP pour son modèle Astra sans que celui n'y soit contraint. On y apprend que pour la motorisation 1.6 Ecotec turbo 200 ch, la consommation mixte WLTP, présentée sous forme de plage, est de 10.0 à 6.0, contre des valeurs NEDC respectives de 6.1-6.0 en mixte. Les moteurs turbo Opel n'étant évidemment pas des cas isolés, tous les constructeurs peuvent s'attendre à voir grimper leurs valeurs d'homologation dans de fortes proportions, notamment pour toute la génération de petits moteurs downsizés...
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