C'est lors de sorties circuits qu'il faut s'initier aux joies du drift.
-> Pour connaître le compte-rendu de cette journée circuit des Gentlemen Drivers cliquez ici !!!...


Premières consignes prodiguées par l'instructeur : la position de conduite. Tenue du volant, position des mains, distance de réglage du siège..., tout est passé en revue pour une prise en main aisée par la suite sur le circuit.


L'expérience d'autres drifters qui n'hésitent pas à se lancer avec une très belle et puissante BMW M5 E34 stimule l'imagination et motive pour y arriver !.


Première difficulté, arriver à placer l'auto sur les freins avant l'entrée dans la courbe.


Une fois l'auto déséquilibrée vers l'avant, c'est à cet instant précis qu'il faut effectuer l'appel/contre-appel.


Ayé ! L'arrière veut passer devant et il ne reste plus "qu'à" gérer la glisse au volant et à l'accélérateur. Pas évident les premières fois, mais du vrai bonheur...


LE DRIFT, MODE D'EMPLOI !

Qui n'a pas rêvé un jour pouvoir mettre son auto en travers, comme dans les films d'action et entretenir une dérive. C'est finalement cette envie qui nous titillait depuis un bon moment déjà qui nous a décidé à franchir le pas. Et n'allez pas vous imaginer qu'il vous faut comme monture idéale un coupé sportif de renom. Le père de famille peut également s'y essayer (sans enfants à bord naturellement) avec sa berline, à fortiori lorsqu'elle est une propulsion sportive. Alors le drift… inaccessible ? Lisez ce qui suit…

Textes et photos : Nicolas LISZEWSKI

Au fil des pages de vos revues automobiles préférées, vous pouvez observer chaque auto prise en photo en pleine glisse. Roues contrebraquées, le conducteur s'évertue à faire glisser l'auto du jour dans des grandes courbes sur circuit, afin de pouvoir mettre ensuite de belles photos dynamiques pour illustrer leur article. Cet exercice de style, communément appelé " drift " par les amateurs du genre, connaît un engouement sans précédent. D'ailleurs, les lecteurs assidus du magazine Option Auto savent qu'à Hockenheim, circuit automobile célèbre pour accueillir la Formule 1, a lieu chaque année une sorte de concours de meilleur drift réalisé. Toutes sortes d'autos sont présentes et tentent de remporter le précieux trophée. Des anciennes comme des modernes, des versions de série (ou presque) comme des modèles de tuners parfois renommés sont là. Peu importe le carrosse, puisque c'est la figure qui prime ! Vous devriez voir le stadium d'Hockenheim plein à craquer d'un public souvent chaleureux et connaisseur. Alors doit-on en déduire pour autant que le drift n'est qu'une affaire de spécialistes ? Réservé aux cascades dans les films ou aux pilotes de courses, tel Jean Ragnotti, avides de séduire leur public ? Nous avons décidé à l'Automobile Sportive de démontrer le contraire et même de s'y essayer afin de sortir un peu de nos trajectoires " idéales " lors des sorties clubs. Attention, les pneus vont fumer !...

UNE MONTURE ADAPTEE
Ceux d'entre-vous qui nous suivent déjà depuis plusieurs mois ou parfois années (qu'ils en soient remerciés ici vivement), il est désormais de notoriété que nous utilisons certaines autos régulièrement pour aller perfectionner notre pilotage sur circuit, ou simplement pour essayer des nouveautés constructeur. Alors pour nous lancer dans l'aventure du drift, nous avons retenu notre berline sportive favorite du moment, notre Mercedes 190 2.3 16s. Certes plus si jeune du haut de ses 18 printemps et ses 245 000 km d'origine (moteur et boîte), mais toujours aussi fringante et volontaire. Une vraie sportive avec seulement quatre places puisque les places arrière sont séparées étant des sièges baquets. Si nous avons retenu cette auto, c'est à la fois pour le côté rigolo et provocateur de mettre une voiture de la firme à l'étoile en vrac, mais également pour être plus proche de la voiture du papa sportif. Et surtout, son mode de transmission aux seules roues arrière et son poids encore contenu a finit par nous décider. Seule l'ASD, on le verra, va nous perturber un peu au départ.

PREMIERES DEMONSTRATIONS !
Pour apprendre de nouvelles expériences, il existe deux méthodes. Soit on se jette dans le grand bain, sans aucune aide et on tâtonne jusqu'à se rapprocher de son but, soit on se fait guider par un " prof " qui va pouvoir rapidement défricher le terrain et faire sauter les dernières barrières qui empêchent l'accomplissement du bon geste. C'est la deuxième méthode que nous avons retenue avec la complicité de l'association des Gentlemen Drivers et de son président François Poirot. C'est lui en effet qui va nous coacher sur le thème du drift tout au long de cette journée. Première étape, notre " coach " du jour va prendre en main et apprivoiser notre auto. Et première surprise, l'ASD, sorte d'autobloquant électronique sur notre 190 2.3 16s, vient un peu perturber notre volonté de justement mettre en dérive l'auto. Evidemment l'ASD lutte pour maintenir l'auto en ligne, mais au-delà d'une certaine limite, il déclare forfait et l'auto glisse enfin de l'arrière. Maintenant que ce paramètre est assimilé par François Poirot, il est temps de passer aux choses sérieuses !

LA TECHNIQUE DU DRIFT
Désormais, sur plusieurs tours, François Poirot décortique la technique qui finalement est assez simple et demande surtout de la pratique. Pour démarrer, il n'est pas nécessaire de prendre de la vitesse ou d'arriver comme une balle. Juste avant la courbe, au point de freinage, il faut donc presser fortement la pédale de frein et procéder à l'appel, puis contre-appel. Pour pouvoir lancer l'auto dans une glisse, il faut donc jouer sur le transfert des masses au freinage. Tout en y ajoutant un coup de volant vers l'intérieur du virage puis immédiatement vers l'extérieur afin que le train arrière perde son adhérence et soit délesté. A partir de cet instant précis où l'auto part en dérive (comprenez que le train arrière passerait volontiers devant !) il faut donc contrebraquer et ré-accélérer. Tout le reste est ensuite un savant dosage à trouver entre le volant et l'accélérateur.

A NOUS !
Bon, la théorie et la démonstration sont concluantes et c'est désormais à nous de " jouer " ! Premier écueil sur les premières tentatives, on n'ose pas assez lancer l'auto. Du coup, la dérive n'est pas suffisante et ajoutez à cela que l'on accélère trop fort… Bon un coup d'essai. Ensuite, passé ces premières timides tentatives, l'auto commence à partir et là c'est le rattrapage de fin de drift qui donne un méchant coup de raquette. Surprenant au départ, mais logique puisque l'ASD, dépassé lors de la phase de dérive (ou de dérapage selon les termes que vous souhaitez employer), reprend la main dès que l'auto reprend de l'adhérence. Du coup vous êtes en pleine phase de contre-braquage et l'ASD en rajoute, ce qui amène ce coup de raquette. Mais globalement il nous faudra toute la journée pour pouvoir commencer à réussir des figures acceptables. Certes, nous sommes encore loin de la maîtrise d'un François Poirot, ou même de certains participants à cette journée à Abbeville qui semblaient être des drifteurs invétérés et talentueux. Leurs BMW M5 E34 ou 325is E30 ont fait merveille ! Notre gros regret est d'avoir pris une mauvaise habitude pour initier la dérive trop tardivement, en étant déjà dans la courbe. Heureusement, François Poirot va nous remettre dans le droit chemin, si l'on peut abuser de cette expression dans des tentatives de drift. La fin de journée est là, et désormais, quelques belles figures sont enfin à notre portée pour notre plus grande joie. Assurément, il y a encore de la pratique à effectuer, mais quel pied de sentir l'auto qui part et d'entretenir (ou tout du moins d'essayer !) la dérive. Finalement, ce n'est pas si difficile.

LE DRIFT AUJOURD'HUI
Le drift, on l'a dit plus haut, rencontre de plus en plus d'adeptes. C'est finalement le pendant de la glisse (surfs, skate, rollers…) version sports mécaniques. Le vrai problème, comme à chaque fois, est la manière dont certains exercent leur passion. On a tous reçu des vidéos par mails avec des " drifteurs sauvages " qui réalisent leurs exploits (ou doit-on plutôt dire leurs méfaits) en pleine ville ou en pleine circulation. Cela est fort dommage alors que de nombreuses solutions, à moindre coûts existent de nos jours, sans aller jusqu'au concours de drift de Hockenheim :
> Sorties circuits clubs
> Stages drift

> LES 10 COMMANDEMENTS DU BON DRIFTEUR...
1. Pratiquer uniquement sur circuit.
2. Posséder idéalement une propulsion.
3. Idéalement, déconnecter totalement toutes les satanées aides électroniques castratrices.
4. Venir avec des jantes et pneus usés pour s'exercer au drift, sous peine de rentrer à pied ou avec des pneus sur la corde.
5. Veiller à ne pas gêner un autre participant lors de sorties circuit qui arriverait derrière.
6. Avoir les fesses sensibles pour sentir la dérive et l'entretenir
7. Maîtriser l'art de l'appel - contre-appel.
8. Jouer idéalement avec le transfert des masses en plaçant l'auto sur les freins
9. Avoir une position des mains sur le volant à 9h15 pour pouvoir entretenir sereinement l'auto en glisse sans prendre un coup de raquette en sortie de virage.
10. Avoir un copain photographe comme celui des Gentlemen Drivers pour pouvoir faire baver vos collègues au boulot le lundi matin…

Finalement, ce fut une bonne tranche de rigolade ! Certes, on aura appris à nos dépend qu'il vaut mieux éviter de venir avec des pneus neufs, car ils seront morts en fin de journée. Passée cette surprise, nous avons été surpris de constater que la méthode pour drifter était relativement simple à assimiler et demandait avant tout de la pratique pour avoir le bon geste au bon moment. Nous ne sommes certes pas encore capables de se lancer dans des courses poursuites dignes des plus grands films du genre, mais désormais, nous savons mettre en vrac notre " berline à papa ". Imaginez un peu la tête des participants de voir une " berline à papa " dans tous ses états, même avec une étoile au bout de son capot...


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