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L'ESP (Electronic Stability Program) arrive sur nos automobiles (Mercedes) en 1995.


Nous n'avons pas la chance d'être tous pilotes et encore moins de maîtriser les paramètres extérieurs à notre véhicule. L'électronique est donc le garde fou de nos escapades " rallyesques ", et bien souvent le dernier élément capable de nous éviter l'accident.


Les limites de l'intelligence artificielle rencontrent celles de la physique, et la trop grande assurance de tout maîtriser peut devenir catastrophique. Ainsi pour s'en rendre compte des stages de pilotages sont aujourd'hui proposé par des grandes marques comme Maserati ou Audi. Les futurs acheteurs vérifient que la vitesse excessive et des conditions extrêmes dépassent ces béquilles électroniques et peuvent propulser l'infortuné pilote et sa vénérable monture dans le bas coté...


Néanmoins quelques constructeurs offrent encore des alternatives pour les amoureux de ces véhicules " à l'ancienne ". On peut ainsi citer : l'Opel Speedster, la fameuse Lotus Elise, ou encore les impressionnantes TVR…


ESP : LA VOITURE A 5 PATTES

L'ABS (Anti Blocage Système) est la première aide à la conduite démocratisé sur les voitures de séries. Il fit son apparition en 1978 sur les véhicules grâce à l'équipementier Bosch. Par la suite les éléments électroniques se généralisèrent jusqu'à envahirent nos habitacles et nous priver parfois de certains plaisirs de conduire. La sécurité est le maître mot de l'argumentaire marketing et aujourd'hui Airbags et ABS côtoient ESP, ASR ou EBV. Le conducteur freine sans réfléchir, accélère au maximum (même en condition extrême), et pense que l'électronique s'occupe de tout. Mais que se passe-t-il réellement, comment les systèmes informatiques gèrent toutes ces informations, et surtout quelles sont les limites de tels dispositifs.

Texte : Jérôme TORDJMAN - Photos : D.R.

Les systèmes électroniques

L'ESP (Electronic Stability Program) arrive sur nos automobiles (Mercedes) en 1995. Depuis il a beaucoup évolué, et c'est aujourd'hui un programme qui travaille en collaboration avec les systèmes de gestion électroniques (antipatinage : ASR, ABS, EDC …). Il permet de corriger la trajectoire en agissant sur le système de freinage et l'injection d'essence au moteur. Son fonctionnement est simple ; le véhicule lors d'un virage pris à trop grande vitesse peut perdre de l'adhérence :
· Soit sous-virer : le train avant glisse et l'automobile va tout droit au lieu de suivre la courbe.
· Soit survirer (le plus dangereux) : le train arrière décroche et si la trajectoire n'est pas rétablie la voiture part en tête-à-queue. Ces phénomènes, sont décelés par des capteurs disséminés au niveau des trains roulants et de la direction. Ces petits calculateurs vérifient (150 fois par seconde) que la vitesse des roues avant est bien la même que celle des roues arrières. Ils s'occupent aussi de comparer que la direction voulue par le conducteur (volant) et en adéquation avec celle du véhicule (capteur de roue). Donc si une situation anormale se produit la trajectoire peut être corrigée par une action ciblée sur l'injection et sur le freinage.
Concrètement l'ESP agit grâce à une combinaison de tous les éléments d'aide à la conduite :
· L'antiblocage des roues (ABS) : aide le conducteur à ne pas perdre le contrôle de son véhicule au freinage (pluie).
· L'antipatinage ou ASR (Anti Slip Regulation) s'occupe de la gestion moteur : il permet d'avoir la meilleure motricité possible en toute situation.
· Le répartiteur électronique de freinage ou EBD (Electronic Brakeforce Distribution) : dose le ralentissement (freinage) sur chaque roue pour éviter le tête-à-queue.
Il se base aussi sur des modèles de trajectoires préprogrammés dans la puce de gestion. Le rapprochement des informations de tous les différents senseurs, définis un modèle, qui sera comparé à celui d'une conduite normale. Les actions seront alors déduits des différences (delta) constatées et appliquées à l'électronique. Par exemple une voiture à propulsion risque de déraper, autrement dit de survirer (cf. schéma), l'ESP réduit le couple moteur (en augmentant le moment d'inertie : ASR) et freine une ou plusieurs roues à l'aide de petits coups de frein d'une force différente, mais avec un dosage précis. Sur le schéma, le freinage s'exerce sur les roues intérieures à la courbe. De nos jours les sportives sont volontairement survireuses (par sécurité), doit-on pour autant le regretter ? Nous n'avons pas la chance d'être tous pilotes et encore moins de maîtriser les paramètres extérieurs à notre véhicule. L'électronique est donc le garde fou de nos escapades " rallyesques ", et bien souvent le dernier élément capable de nous éviter l'accident. Mais les limites de l'intelligence artificielle rencontrent parfois celle de la physique, et la trop grande assurance de tout maîtriser peut devenir catastrophique. Ainsi pour s'en rendre compte des stages de pilotages sont aujourd'hui proposé par des grandes marques comme Maserati ou Audi. Les futurs acheteurs vérifient que la vitesse excessive et des conditions extrêmes dépassent ces béquilles électroniques et peuvent propulser l'infortuné pilote sur les bas cotés.

Plaisir de conduire ou envie de piloter

Actuellement les aides électroniques à la conduite s'emparent de nos automobiles et pèsent lourdement sur la balance ; véritables SUMO des temps modernes l'obésité les guète. Elles Anéantissent les progrès en terme de rendement moteur, effacent les surmontes pneumatiques et autres surdimensionnements de disque de frein (nécessaire pour arrêter ces mastodontes) … Est ce un virus ? une malformation ? Non juste le fait que l'homme a besoin d'être surveillé en permanence. Beaucoup de conducteurs pourraient regretter (moi le premier) l'époque ou certaine voiture (Porsche 911 par exemple) permettaient de rentrer dans les virages en freinant aux limites. Le moteur (en porte à faux arrière) tel un sac à dos, entraînait le véhicule dans un survirage forcé. La remise des gaz propulsait la belle qui enroulait la courbe avec un naturel majestueux. Les voitures étaient légères et joueuses. Aujourd'hui le plaisir est associé à la sécurité et les conséquences sont plutôt bénéfiques. Néanmoins quelques constructeurs offrent encore des alternatives pour les amoureux de ces véhicules " à l'ancienne ". On peut ainsi citer : l'Opel Speedster, la fameuse Lotus Elise, ou encore les impressionnantes TVR…

:: CONCLUSION
Même si ils engendrent de l'embonpoint et sont souvent la cause de leur présence ; les systèmes électroniques aident tous les jours des milliers de personnes à survivre à leurs trajets automobiles. Ils sont efficaces et ne sont pas à remettre en question. Leurs limites sont dictées par le bon sens et l'enthousiasme devra toujours être stoppé par les réalités de la physique. Mais à l'image de la dernière Mercedes SL une interrogation nous interpelle. En effet, elle est la digne héritière de la génération précédente, truffée d'électronique, elle n'a plus rien de commun avec le concept de départ qui était un coupé " Sport Léger " (Leicht). Elle pousse les limites de la conduite encore plus loin, en intégrant des radars anticollision, et toutes les aides aujourd'hui disponibles. On peut prendre le volant et se laisser guider par cette intelligence artificielle. Mais si demain un carambolage arrivait, qui serait coupable ? Le conducteur ou l'électronique ? Difficile question qui nous pousse à nous demander où commence la déresponsabilisation au volant.

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