1, 2, 3 SOLEIL !
La mode est au coupé-cabriolet. Chaque constructeur qui
propose un cabriolet dans son catalogue se convertit à ce
concept inauguré en par le roadster Mercedes SLK et démocratisé
avec succès par Peugeot et sa 206 CC. Ferrari avait déjà
inauguré une Ferrari découvrable V12 avec la 550 Barchetta.
Mais pour sa nouvelle production limitée à 500 exemplaires,
Ferrari a cette fois-ci repris le système du toit pivotant
Fioravanti. Un concept séduisant et si simple qu'il en est
surprenant...
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
En 2001, Ferrari avait inauguré un décapsulage de
sa 550 Maranello
et l'avait appelé Ferrari
550 Barchetta. C'était en réalité un cadeau
de Pininfarina qui avait souhaité célébrer
les 70 ans de collaboration avec Ferrari à sa manière.
Vendue à l'époque 1,4 millions de francs (214 000
euros) et limitée à 448 exemplaires, avec Michael
Schumacher comme parrain, la Ferrari 550 Barchetta rencontra un
vif succès auprès des passionnés et amateurs
du Cavalino Rampante. Alors avec un système de toit amovible
simple et astucieux, Ferrari va ré-éditer le coup
de la Ferrari à moteur V12 découvrable. Mais avec
la Ferrari 575 M, c'est un label prestigieux qui va resurgir du
passé : " Superamerica ". Pour les jeunes passionnés
peu au fait des productions anciennes de Maranello, les Ferrari
Superamerica étaient dans les années 60 des Ferrari
d'exception (plus encore que la production habituel dont le public
s'émerveillait pourtant déjà) à moteur
V12 et finition améliorée. Les carrosseries de Pinfarina
étaient souvent avantageuses et la plupart des autos étaient
vendues aux grands de ce monde. De nombreuses têtes couronnées
se portèrent acquéreurs de ces autos. Aujourd'hui,
la cote des Ferrari Supermarica est inestimable et il faut patienter
longuement qu'un propriétaire soit obligé de s'en
séparer. Pour sa Superamerica 2005, Ferrari est donc parti
d'une Ferrari 575 M Maranello standard dont le V12 de 5,7 litres
voit sa puissance portée à 540 ch. Comme sur la version
fermée, la 575 Superamerica peut être équipée
de la boîte F1 ou de la classique boîte mécanique
à 6 rapports et en option, l'un des 500 clients privilégiés
pourra opter pour le kit Handling GTC (Cf. dossier Ferrari
575 GTC) qui comprend outre une suspension adaptée, des
freins en céramiques. Le prix annoncé supérieur
de 20 à 25% à celui de la version fermée ne
comprend donc pas le kit Handling GTC en série ! Dommage,
car vu l'exclusivité de l'engin, nous aurions souhaité
que la Superamerica bénéficie de tous les raffinements
techniques possibles dans le catalogue Ferrari. Ainsi équipée,
la Ferrari 575 Superamerica est annoncée pour 320 km/h et
vient donc se placer dans le peloton de tête des roadsters
les plus rapides du marché.
UN TOIT SIMPLE, ORIGINAL ET ASTUCIEUX
Le point fort de la Ferrari 575 Superamerica est bien entendu son
toit amovible qui n'est pas rétractable comme sur les coupés-cabriolets.
Imaginé au départ par Leonardo Fioravanti, un ex-designer
de Ferrari, et présenté sur un concept car Alfa Romeo
Vola en 2001 au salon de Genève, ce toit a fait l'objet d'un
dépôt de brevet par Leonardo Fioravanti (Système
Revocromico). Articulé juste derrière les sièges
arrières au niveau des appuie-tête, le panneau en fibres
de carbone et verre électrochromique s'ouvre électriquement
en se retournant. Il ne faut au conducteur que 10 secondes pour
laisser les premiers rayons de soleil caresser son visage. Une fois
le toit pivoté et retourné, il se pose sur la malle
arrière. Avec ou sans toit, la Ferrari 575 Superamerica conserve
donc toujours la même capacité de chargement pour les
bagages. Mais ce toit amovible présente une autre particularité
intéressante. Son toit intégralement vitré
et développé en collaboration avec Saint-Gobain, autorise
donc une luminosité appréciable dans l'habitacle mais
également cinq teintes d'assombrissement différentes.
En effet, le conducteur par une simple commande peut faire varier
le passage de la luminosité pour aller jusqu'à l'opacité
totale suivant le principe électrochromique. Dans les deux
cas, ces innovations sont simples et astucieuses, mais encore fallait-il
qu'elles soient appliquées à l'automobile. Et comme
premier banc d'essai en " série ", c'est sur une
Ferrari que cela est inauguré. Rien que pour cela et le résultat
final, cela méritait amplement que Ferrari réemploie
le label " Superamerica ". Une réussite assurément
qui rappelle à tous que la nouveauté ne rime pas toujours
avec électronique débordante ou cinématique
compliquée.
PRODUCTION FERRARI 575 SUPERAMERICA
TOTAL : 500 exemplaires (2005)
:: CONCLUSION
Pour tous les simples mortels que nous sommes, ou presque, une Ferrari
575 Maranello, même sans le kit GTC aurait fait notre bonheur.
Mais lorsque l'on voit la Ferrari 575 Superamerica, on ne peut que
tomber béat d'admiration. Décapotée, ou capotée,
la ligne est sublime, le V12 chante haut et fort et permet (sur
circuit !) aux rares futurs propriétaires (500 maximum) de
dépasser les 300 km/h cheveux au vent ! A coup sûr,
malgré son prix annoncé d'environ 250 000 euros, la
Ferrari 575 Superamerica s'annonce comme une Ferrari que tout passionné
et collectionneur averti se devra d'avoir dans son garage...
CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"La 575 M Maranello, évolution de la 550, adopte donc
en devenant la Superamerica une solution à la fois pratique
et plus esthétique. Et pour bien faire, cette dernière
reprend la motorisation de la 575, à savoir un V12 de 5,7
litres de cylindrée auquel elle ajoute 25 ch pour culminer
à 540 ch. De quoi lui permettre d'atteindre les 320 km/h
et de venir déranger la récente Lamborghini Murciélago
Roadster dans la catégorie très restreinte des cabriolets
dépassant les 300 km/h."
L'AUTO-JOURNAL - HS spécial essais haut de gamme 2004
- Ferrari Superamerica.
"On croyait avoir tout vu en matière
de toits rétractables. Eh bien non, Ferrari dévoile
la Superamerica, une 575 décapsulée dont le mécanisme
est développé en collaboration avec Saint-Gobain.
L'idée est de disposer d'une visière de verre géante,
qui s'articule autour d'un seul axe. L'encadrement réalisé
en fibres de carbone, peut ainsi se relever ou s'abaisser en dix
secondes. Autre avantage : le volume du coffre demeure identique
dans les deux cas de figure, alors que le toit replié d'une
Mercedes SL grève une bonne partie de l'espace dédié
aux bagages."
SPORT AUTO - décembre 2005 - Ferrari Superamerica. |