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Interview Renault Sport Cars : Megane 4 RS

24/01/2018

Interview Renault Sport Cars : Megane 4 RS


 Après une première interview réalisée au salon de Francfort, en voici une seconde, encore plus complète, réalisées ces jours-ci durant les essais presse de la nouvelle Renault Megane 4 RS 280. Pour les plus curieux, les coulisses des essais sont à retrouver dans le Club AS (via le forum)...

L'AUTOMOBILE SPORTIVE : Comment survit-on au malus écologique de plus en plus drastique sur son marché domestique ? La France ne sera-t-elle plus le premier marché pour la Mégane RS ?
RENAULT SPORT CARS : Nous ne connaissons pas l’impact précis que cela aura. La France représentait jusque-là un tiers des ventes, le reste de l’Europe un autre tiers puis l’international le dernier tiers.

AS : Quelles sont les combinaisons de châssis et boîtes disponibles ?
RSC : En février sort la version RS EDC Châssis Sport. En avril, la BVM dans les 2 châssis. En septembre sera commercialisé le châssis Cup avec l’EDC. A l’exception des pays du Golfe, tous les pays proposeront les deux boîtes. La nouvelle Mégane RS sera vendue dans 50 pays.

AS : Peut-on faire un point sur les couleurs ?
RSC : Nous proposons huit couleurs dont deux exclusives : Jaune Sirius et Orange Tonic. Nous avons le Gris Platine, le Gris Titanium, le Rouge Flamme, le Noir Etoilé et deux blancs. Elles sont toutes disponibles au lancement.

AS : Il n’y a donc plus de bleu chez R.S. Pourquoi ne pas proposer les Bleu Malte et/ou Iron ?
RSC : Nous associons le bleu à la gamme GT. Mais il n’y a aucune contre-indication dans l’absolu.

AS : Quel travail sonore a été fait ?
RSC : La sonorité est naturelle à l’échappement. Un travail spécifique a été fait (pétarades par exemple). Il n’y a pas de membrane mais à partir du mode Sport, le son est généré par les haut-parleurs en parallèle. Il y a un son à trois niveaux (0 = coupé). Cela peut être paramétré individuellement dans le R-Link. C’est travaillé de façon assez légère.

AS : Le 4Control de la RS bénéficie-t-il de réglages spécifiques par rapport à la GT ?
RSC : Oui, sur les trois modes, les réglages sont différents.

AS : Y a-t-il des différences de réglages dans la direction entre les deux châssis ?
RSC : Non. La direction s’adapte aux différents modes mais pas aux châssis. Le ressenti dans la direction peut quand même changer d’un châssis à l’autre.

AS : Pourquoi être passé sur du Torsen, à la place du DGL GKN d’antan ?
RS : Nous gagnons des possibilités de réglages. Il y a plus d’efficacité en transfert : 45% à l’accélération et 25% à la décélération.

AS : Pourquoi continuer à imposer l’autobloquant avec le châssis Cup ?
RSC : Pour bien différencier les deux châssis. Et nous pensons que sur le châssis Sport, le client préférera consacrer du budget à une EDC plutôt qu’à un autobloquant. Sur le châssis Sport, il y a une notion de polyvalence qui nous semble plus associée à une déclinaison sans autobloquant.
Et sur la nouvelle génération, il y a un différentiel électronique sur les deux châssis.

AS : Le RS Diff ?
RSC : Oui et qui reste toujours présent même quand l’ESP est déconnecté.

AS : Contrairement à la Clio 4 RS.
RSC : Contrairement à la Clio 4 RS.

AS : Et vous n’avez pas constaté d’usure prématurée des freins à cause du RS Diff ?
RSC : Non. Nous avons quand même bien dimensionné les freins !
Quant au châssis Sport, la motricité est tout de même améliorée avec le RS Diff mais il n’y a pas de réponse technique. C’est purement une question de philosophie.

AS : Mais le Cup n’est-il pas trop ferme pour un usage sur route ? N’est-ce pas la limite de l’exercice ?
RSC : Nous avons justement mis des butées hydrauliques sur le châssis Cup pour gagner en confort.
Notre objectif pour les combinaisons de châssis et de boîte est que tout peut se croiser. La Cup est la Mégane que vous connaissez bien. C’est la descendante de la 95. La Sport EDC nous permet de toucher une clientèle que nous ne touchions pas avant. C’est aussi pour ça que nous avons voulu un châssis Sport polyvalent. L’objectif n’est pas qu’un client hésite entre les versions.

AS : Les sièges paraissent plus confortables que sur la GT. Vrai ou faux ?
RSC : Il y a en effet quelques différences sur la mousse et la coiffe.

AS : S’agit-il du même fournisseur d’amortisseurs à butée hydraulique que sur la Clio RS ?
RSC : Non, c’est Kayaba sur la Mégane.

AS : Pouvez-vous faire un point sur les différences de poids ?
RSC : L’EDC engendre un surpoids de 23 kg par rapport à la boîte mécanique. Et la Mégane RS a pris 20 kg d’une génération à l’autre à configuration équivalente. Le poids à vide en ordre de marche est de 1407 kg en BVM6. Nous sommes contents de ce faible surpoids si l’on tient compte des nouvelles technologies embarquées (4Control notamment) et du design.

AS : Et par rapport à la GT 205 ?
RSC : Elle pèse 1392 kg, contre 1430 kg pour la RS EDC.

AS : Peut-on faire un point sur les freins et les pneus ?
RSC : Nous avons une monte 18" et une autre de 19". Tout est associable en châssis et en pneus, cela fait quatre configurations. Le châssis Sport est sur les essais monté en 19". En 18", on est sur les Continental et en 19", sur les Bridgestone.
En termes de freins, 355 mm à l’avant et 290 mm à l’arrière. Le châssis Cup a les étriers rouges et l’option Cup ouvre une autre option, les disques avant bi-matière (bol alu). Cela fait gagner 1,8 kg par roue.

AS : L’ESP est-il déconnectable sur tous les châssis ?
RSC : En mode Race ou Perso, oui.

AS : En France, tablez-vous sur une majorité de ventes en BVM ou en EDC ?
RSC : C’est dur à dire car nous n’avons pas de recul. Dans les prévisions, l’EDC est majoritaire.

AS : Ce qui signifierait que le châssis Sport peut être majoritaire dans la répartition des ventes ce qui était très loin d’être le cas sur la Mégane 3.
RSC : Oui, peut-être. Mais le châssis Sport n’est pas un sous-châssis ! (NDLR : chose que nous avons toujours défendu sur la Mégane 3).

AS : Les performances sont annoncées identiques entre BVM et EDC. C’est étonnant…
RSC : Oui à part la vitesse maxi. L’EDC compense l’écart de masse. Nous sommes sur le 0 à 100 km/h au temps de la Trophy-R. Nous sommes d’ailleurs très contents de notre « 0 à 100 ».

AS : Le 0 à 100 km/h est encore un vrai argument commercial ?
RSC : Il y a 15 ans, c’était le mille mètres départ-arrêté la référence. Aujourd’hui, le 0 à 100 km/h est un élément de comparaison plus direct.

AS : Pourquoi l’exemplaire présenté à Monaco était-il équipé de l’EDC ? Etait-ce pour présenter la nouvelle boîte ?
RSC : Nous nous sommes posé la question mais, en effet, c’était pour présenter la nouvelle boîte.

AS : Les extracteurs d’air derrière les roues avant ont-ils un rôle aérodynamique ?
RSC : Un petit rôle aérodynamique et un petit rôle thermique.

AS : Le plancher est-il modifié pour accueillir le diffuseur, comme ce fut le cas sur la Clio 3 RS ?
RSC : Oui ! A cause de l’échappement et du diffuseur.

AS : Le design musclé a pris l’orientation de la Clio 3 RS avec une coque spécifique plutôt que les extensions de la Mégane 3 RS : pourquoi ce choix ?
RSC : Oui, la coque est spécifique. Nous avons fortement modifié les côtés de caisse et nous avons élargi les ailes.
Nous avons voulu offrir un positionnement plus qualitatif et le Design voulait de la fluidité.

AS : Pouvez-vous redonner les valeurs d’élargissement ?
RSC : +60 mm à l’avant et +45 mm à l’arrière.

AS : Finalement les baquets Recaro sont proposés avant la Trophy ?
RSC : Ils seront disponibles à partir de septembre. Nous proposons deux sièges et trois selleries.

AS : Pourquoi avoir annoncé si tôt la Trophy ? N’est-ce pas à double tranchant ?
RSC : Si… Nous avons voulu l’annoncer pour deux raisons : pour dire que nous avons deux versions comme c’est maintenant une habitude. La gamme RS est à deux niveaux. Puis, nous avons le moteur de 300 chevaux qui est dans les tuyaux. Nous ne voulions pas nous priver de cette bonne nouvelle.
Nous ne voulions pas que nos clients attendant la Trophy soient déçus en découvrant qu’une version plus puissante allait sortir. C’est une question d’honnêteté, nous avons voulu être transparents.
Et ce n’est pas le même objet !

AS : Ca tombe bien, c’était l’objet de la question suivante ! Que pouvez-vous nous dire à son sujet ?
RSC : 300 chevaux et plus de couple, avec les deux boîtes. C’est une version qui embarque en série des équipements qui sont actuellement en option : châssis Cup, disques bi-matière, jantes 19. Et quelques éléments que nous annoncerons un peu plus tard. Il faut avoir en tête que l’écart de prix ne sera pas que de quelques euros…

AS : Et les Recaro de série ?
RSC : Ce n’est pas encore défini, cela dépendra sans doute des marchés.

AS : La Trophy est donc basée sur le châssis Cup, ce sera une finition et non un châssis, contrairement à la Clio Trophy ?
RSC : Elle aura le même châssis Cup que la RS 280.

En attendant de lire notre double essai de la Renault Megane 4 RS (Chassis Sport EDC/ Chassis Cup BVM), vous pouvez vous replonger dans la Saga de la Megane RS avec la trilogie désormais complète !

Lire notre essai de la Renault Megane 4 RS 280 Cup

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