ABARTH 500E (2023 - )
Super branchée !
C’est au tour d’Abarth de faire sa mutation électrique. Un pari risqué, pour un constructeur ayant fait sa réputation sur le plaisir de conduite, mais également sur la sonorité de ses moteurs. Une bonne surprise est-elle possible au volant de cette 500e ?
Texte : Maxime JOLY
Photos : D.R.
Les livraisons des Abarth thermiques s’achèveront, pour la France, à la fin de l’année 2023. En cause : le malus, proportionnellement trop important par rapport au prix de vente, et une incertitude sur la grille de l’an prochain... La fin globale de la production des Abarth de l'ère thermique interviendra au cours du premier trimestre 2024. Place désormais, à l'électrique...
PRESENTATION
La Fiat 500e en est à 40 000 commandes depuis son lancement en France, il y a 2 ans et demi. Avec 5000 ventes enregistrée en 2022, elle a fait mieux que ce que n’avait jamais fait sa devancière thermique. C’est également la deuxième meilleure vente de voiture électrique sur notre marché, sur le mois de mai. C’est pourquoi Abarth France fonde de grands espoirs dans les ventes de sa version électrique lancée en février cette année dans une cossue série limitée "Scorpionissima" affichée pas moins de 43 000 € en berline et 46 000 € en cabriolet ! Avec un équipement "tout compris" certes mais à ce tarif on peut dire que la marque au scorpion ne doute pas du potentiel de séduction de cette nouvelle 500 ! Pour lui donner raison, les 1 949 exemplaires de Scorpionissima prévus, en référence à l'année de création d'Abarth, sont partis très rapidement...
Esthétiquement, les différences peuvent apparaître relativement légères entre l'Abarth 500e et la Fiat du même nom, si ce n’est la mention ABARTH plaquée sur la face avant, la grille d’air modifiée, les jupes latérales, les inserts du diffuseur arrière les jantes, les coques de rétroviseur gris mat et les divers logos Abarth. Les clients pourront également choisir l'une des deux livrées exclusives (Vert Acide ou Bleu Poison, la première étant gratuite) qui permettent à l'Abarth 500e de se démarquer plus nettement parmi les cinq coloris proposés.
La série limitée Scorpionissima était livrée avec des jantes alliage diamantées de 18" (17" sur modèle de base), un vitrage surteinté et un toit vitré panoramique que l'on retrouve désormais sur la finition haut de gamme "Turismo" dont nous disposons pour cet essai. Version intermédiaire entre cette dernière et l'Abarth 500e "tout court", la version Pack ne présente aucune spécificité extérieure.
HABITACLE
La première bonne surprise en s'installant dans la nouvelle Abarth 500e est la position de conduite. L’effet tabouret est grandement réduit par rapport à autrefois. L’intérieur bénéficie également des améliorations opérées sur la 500 pour gagner en qualité perçue. Deux écrans habillent l’habitacle : un écran TFT de 7" devant le conducteur et un central de 10,25". Le volant à trois branches reçoit un point milieu de couleur Bleu Poison tandis que les élégants sièges sport, tatoués du scorpion, sont élégants. Recouverts de tissu sur la fintion de base ils s'habillent d'Alcantara sur la version Turismo, matériau qui s'étend alors sur le petit volant ainsi que le tableau de bord pour un aspect plus premium.
Pour compléter l'expérience sonore de la nouvelle Abarth 500e, la finition Turismo reçoit un système audio JBL à 7 haut-parleurs avec ampli 320 watts. De quoi profiter pleinement du générateur de son imitant le célèbre « rugissement » Abarth ! Cet équipement optionnel, disponible uniquement sur la version Turismo, devrait à lui seul inciter nombre de clients à choisir la finition la plus huppée. Malins ces italiens...
MOTEUR
L’Abarth 500e est uniquement proposée avec la batterie de 42 kW pesant 294 kg. Un surpoids qui se fait ressentir sur la balance, avec un poids à vide annoncé à 1 335 kg. La puissance électrique délivrée est de 155 chevaux grâce à recalibrage du moteur électrique, de contacteurs haute performance et d’une cartographie spécifique de la pédale. Quant au couple, il est annoncé pour 235 Nm. Des valeurs qui permettent à l’Abarth d’être entre les 145 et 165 chevaux du modèle thermique… autrement plus léger. Cependant, la disponibilité immédiate du couple offre de meilleurs reprises, un 0 à 100 km/h exécuté en 7 secondes et le tour du circuit de Balocco plus rapide d’une seconde.
Trois modes de conduite sont disponibles : le "Turismo" privilégie l’autonomie, le "Scorpion Street" cumule performances et freinage régénératif tandis que le "Scorpion Track" désactive la fonction de conduite One-Pedal qui simule un puissant frein moteur avec la fonction de récupération d'énergie. L’agrément pur de conduite est supérieur au 1.4 T-Jet. De même, pour les clients ayant opté pour la boîte robotisée (et non automatique), l’agrément offert par l’absence de boîte est sans commune mesure. Mais qu’en est-il de l’aspect sonore ?
Comment passer à l’électrique pour un constructeur renommé pour ses échappements ? En dépensant 6 000 heures de travail… Les ingénieurs ont mis au point un système dédié appelé Pack Sound pour offrir un son, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ce dispositif est implémenté à côté de l’amortisseur arrière gauche. Contrairement à Porsche qui reproduit le son du moteur électrique dans la Taycan, Abarth a préféré faire honneur à celui de l’échappement Record Monza. Perturbant au premier abord, et rapidement désagréable au ralenti (car trop linéaire et bruyant), son résultat est en revanche impressionnant en phase de roulage. Ça l’est encore plus quand on se positionne sur le bord de la route et que l’on entend passer une Abarth 500e. Surprenant !
Avec une vitesse maximale de 155 km/h, l’Abarth ne vise pas les go fast. Comme toutes les électriques, de toute façon, du fait d’une consommation exponentielle. Déjà, que de base, elle n’est pas sobre, avec une moyenne de 17 kW/100 km relevé au cours de notre essai, mené à bon rythme, dirons-nous ! De série, la petite italienne reçoit un chargeur de 11 kW et peut monter jusqu’à 85 kW, permettant un temps de recharge de 35 minutes pour passer de 0 à 80% de remplissage batterie. Plus concrêtement, il faut moins de 5 minutes sur un chargeur rapide pour récupérer l'énergie suffisante aux déplacements du quotidien d'une majorité d'automobilistes (soit environ 40 km).
SUR LA ROUTE
Malgré le passage à l'électrique on retrouve immédiatement ses marques au volant de la bombinette italienne avec un amortissement quelque peu lâche et un manque – assumé – de rigueur dans le toucher de route. Cela participe, à sa façon, au plaisir prodigué au volant. Un plaisir franchement intact par rapport aux précédentes versions thermiques. Mieux, le confort progresse, en reprenant les amortisseurs (recalibrés) de la Fiat 500e, et non plus les infâmes Koni d’antan. Pour profiter d’une bonne assistance de la direction, mieux vaut sortir du mode Turismo.
L'autre aspect positif est que le poids de la 500e, semblable à celui d’une Peugeot 308 II GTi 270 du segment supérieur, ne se fait pas tellement ressentir. L’abaissement du centre de gravité n’y est sans doute pas étranger. Quoiqu’il en soit, c’est un constat que nous faisons essai après essai, le déferlement de SUV aura au moins servi à faire que le poids soit de moins en moins l’ennemi du plaisir.
Nul doute enfin que des évolutions, plus sportives, viendront compléter la gamme au fil des millésime. En attendant, bien que le constructeur se plaise à préciser que la 500e relance plus vite d'une seconde sur le 60 à 100 km/h que la version thermique, dans les faits les performances ne sont pas véritablement foudroyantes. Un autobloquant pour offrir plus de tranchant au train avant ne serait pas de refus non plus.
ACHETER UNE ABARTH 500E
Proposée à partir de 36 900 € en berline, la petite Abarth fait cher payer ses chevaux électriques mais elle est pour ainsi sans concurrence sur le marché, jusqu'à l'arrivée prochaine de la nouvelle MINI Cooper SE. Une anglaise qui sera plus puissante et certainement pas moins chère ! L'Abarth n'est par ailleurs facturée "que" 3 000 € de plus que la plus puissante des Fiat 500e (118 ch), ce qui apparâit finalement raisonnable. La version Pack à 38 900 € sur la berline devrait représenter la majorité des ventes françaises. En haut de la gamme, la Turismo nécessite un autre surplus de 2 000 €. Le cabriolet enfin est disponible depuis le lancement, uniquement en fintiion Pack ou Turismo, contre un surcoût de 3 400 €. Terminons les aspects financiers en précisant qu'Abarth prend désormais aussi bien les commandes en concession qu'en ligne, via son site internet.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
ABARTH 500E
MOTEURType : moteur électrique synchrone à aimants permanents
Position : AV
Alimentation (capacité brute) : Batterie Lithium-Ion 400V (42 kWh)
Puissance maxi (ch DIN) : 155
Couple maxi (Nm) : 235
TRANSMISSION
AV
Boîte de vitesses (rapports) : automatique (1)
ROUES
Freins Av-Ar (Ø mm) : disques ventilés (281), étriers fixes 2 pistons - disques ventilés (278), étriers flottants
Pneus Av-Ar : 205/45 R17 88H XL
POIDS
A vide constructeur (kg) : 1335
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 8.6
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 155
1000 m DA :
0 - 100 km/h : 7"
0 - 200 km/h : NC
CONSOMMATION
Autonomie WLTP (km) : 265
Moyenne de l'essai (kWh/100 km) : 17
CO2 (g/km) : 0
PRIX NEUF (09/2023) : 36 900 €
PUISSANCE FISCALE : 3 CV
CONCLUSION
Toujours aussi plaisant à manier, mais aussi peu rigoureuse dans sa précision de conduite, la 500e est une vraie Abarth ! Même sa sonorité a été travaillée pour en faire un modèle différent des autres productions. Vivement la suite !
Position de conduite améliorée
Confort en hausse
Présentation intérieure
Sonorité étonnante (en roulant)
Agrément moteur supérieur au 1400...
Plaisir de conduite toujours présent !
…mais manque de rigueur encore présent
Tarifs (hors locations)
Consommation / autonomie
Poids
Design trop sage ?