© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (02/07/2010)
REMISE A NIVEAU
Quand on emprunte son nom à l'une des plus grandes icônes de la marque, mieux vaut ne pas se louper. L'Alfa 33 QV, techniquement dépassée, misait beaucoup sur son porte-bonheur de trèfle à quatre feuilles pour s'attirer les faveurs des alfistes. Un challenge en partie impossible du fait de son abandon des roues arrière motrices. Mais les performances intéressantes de sa définition sportive Quadrifoglio Verde et le caractère inimitable de son moteur boxer pourraient toutefois lui donner une seconde chance parmi les amateurs de "youngtimer"…
Texte :
Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.
A la fin des anénes 80, les "16 soupapes" ont pris le pouvoir sous l'impulsion, une fois n'est pas coutume, de la Golf 2 GTI. L'Alfa 33 fait donc pâle figure face aux nouvelles stars que sont les Peugeot 309 GTI 16 Opel Kadett GSI 16v ou encore la toute fraîche Renault 19 16S. Succédant aux Alfa 33 1.7 QV, l'Alfa 33 1.7 16v QV arrive donc dans un marché très disputé et tente de se remettre au niveau de la concurrence une base déjà bien vieillissante. Mais la 33 n'a pas encore sorti sa dernière carte...
DESIGN
A partir de 1990, un restylage complet et profond intervient alors que l’Alfa 33 a déjà vécu une vie entière. Sa carrière s’est poursuivie sur déjà 7 ans, soit un age presque de retraitée pour une automobile, alors qu’elle va encore survivre jusque 1995 avec sa nouvelle robe. Si la cellule centrale est reprise, si on excepte les poignées de portes, l’avant et l’arrière changent radicalement pour se mettre au goût du jour, sauf pour le Sport Wagon qui ne sera pas restylé à l’arrière. La face avant est complètement différente. Les feux, à l’image des cannons stylistiques en vigueur, gagnent en finesse. La calandre change de dessin pour un modèle plus design qui s’intègre en douceur, sans grille. L’avant ressemble de plus en plus à une Alfa 75. L’arrière adopte un style de feu plus fin en bandeau à l’image de l’Alfa Roméo 164, le haut de gamme de l’époque. Ce nouvel arrière est encore plus anguleux. Si les grands feux laissent place à de plus petits, ce changement laisse plus d’agressivité car ces feux en bandeau sont placés en hauteur sur toute la largeur de la carrosserie. On trouvera aussi sur la plus part des modèles des enjoliveurs ou des jantes ayant un dessin très proche de ceux qu’on pouvait avoir sur les 164.
MOTEUR
A l'occasion du restylage de 1990 (2ème série), tous les moteurs de la gamme Alfa 33 évoluent et passent à l’injection. Le 1.7 8 soupapes est donc toujours disponible dans la gamme avec ses 107 ch (105 en version catalysée 3 voies et sonde lambda) mais une nouvelle évolution du fameux bialbero dotée d'une culasse à 16 soupapes remet ses prestations au goût du jour. Ce nouveau boxer 16v, toujours avec bloc en fonte et culasses en alu, affiche la puissance respectable de 133 ch à 6500 tr/mn pour un couple de 16,4 Mkg à 4600 tr/mn. Les montées en régimes sont vigoureuses et la mécanique sait se faire entendre pour les plus mélomanes. Comme pour de nombreuses Alfa Romeo qui l'ont précédée, ce moteur constitue le principal atout de la voiture. Mais sur le plan mécanique, l'Alfa 33 1.7 i.e. 16V QV n'est toujours pas à même de corriger ses principaux défauts, à savoir une commande de boîte ferme et mal guidée et une motricité très médiocre...
EVOLUTION
Il faut donc attendre quelques mois (salon de Genève 1991) pour que la plus sportive des Alfa 33, comme la Lancia Delta Intégrale apparue en 1986, soit disponible avec une transmission intégrale. Le système 4x4 dont elle est dérivée fût pourtant introduit dès le lancement de l'Alfa en 1983, mais il était alors limité au seul moteur 1.5L. Peut-être l'idée lancée par les VW Golf Synchro et Golf Rallye en 1989 aura fait des émules à Milan pour que les versions sportives 1.7 16v QV puissent profiter de ce supplément d'efficacité bienvenu ! Et cela donne un vrai petit miracle dans le cas de la 33 1.7 16v, tant le système se montre salvateur ! Associé à la transmission à 4 roues motrices à partir de 1991 la très exclusive 33 S 16v Permanent 4 devient la petite sportive Alfa dont beaucoup rêvaient. Le système conçu par Steyr-Puch, relativement simple, se compose d'un visco-coupleur central qui transfère au maximum 50% du couple sur l'essieu arrière quand le train avant est débordé et 5% en conditions normales. D'où son appellation "Permanent 4", légèrement usurpée d'un certain point de vue. En effet, au freinage les roues arrière sont automatiquement désacouplées, ce qui a permis d'éviter d'utiliser un ABS Bosch à 5 capteurs au lieu de 4. La 33 QV Permanent 4 se conduit donc toujours comme une traction avant, mais sans les problèmes de motricité des anciennes QV. Pas plus excitante à piloter, plus lourde mais pas beaucoup moins performante et enfin efficace, cette 33 à transmission intégrale s'accompagne d'un équipement généreux, comprenant des baquets Recaro, un volant sport Nardi, une direction assistée et un nouvel ABS. Malheureusement, malgré ses 4 disques repris à la 33 1.7 QV 118 ch et son ABS, le freinage semble totalement d'un autre âge, sans mordant à l'attaque, de puissance modeste et d'endurance faiblarde. Cette version sera rebaptisée Q4 vers mai 1992, toujours pour ressembler à la grande 164 dont la version Q4 (sans oublier la 155) sort en concession. La Q4 ne sera vendue qu’en version catalysée. En 1993, avec les nouvelles normes anti-pollution françaises, la puissance du moteur 1.7 16v descend à 132 ch. Maintenue au catalogue parallèlement à la toute nouvelle 145, l'Alfa 33 finira toutefois par accuser lourdement le poids de ses onze années de carrière. Il lui faudra en effet attendre 1995 pour que sa très attendue remplaçante, la 146, arrive enfin en concession.
ACHETER UNE ALFA-ROMEO 33 1.7 16v QV / Permanent 4 / Q4
Pour environ 3000€, le fameux boxer 16v Alfa s'offre à vous dans la 33 série 2. A ce prix là, c'est franchement cadeau au regard des performances, mais attention à l'entretien. Les belles Alfa 33 1.7 16v QV, et plus encore leurs versions 4 roues motrices Permanent 4 et Q4 vendues plu de 130.000 FF à l'époque, se font rares de nos jours et il vous faudra sans doute une bonne dose de patience avant de concrétiser un tel achat. Cela étant, il est encore possible de tomber sur un passionné de la marque qui aura soigneusement couchouté sa belle avec un historique d'entretien limpide à la clé. Car l'Alfa 33 1.7 16v n'est pas spécialement excessivement peu fiable ou sensible à la rouille. Le niveau de finition reste en revanche très médiocre et le freinage bien peu convaincant. Pour le reste, ces Alfa 33 QV sont des petites sportives assez robustes si on en prend soin et performantes. Les lignes cubiques de la carrosserie ont beaucoup vieillit mais retrouvent un certain charme auprès des nostalgiques des années 80, ce qui sera moins le cas concernant sa position de conduite mal pensée (pédalier étroit et décalé, volant horizontal, espace étriqué) ou son freinage très "particulier"...
:: CONCLUSION
Avec son moteur Boxer 16v très plaisant, l'Alfa 33 1.7 16v permanent 4 ou Q4 sont de bien meilleurs choix que leur base 2 roues motrices. Ayant sombré dans l'oubli, elles s'offrent en outre à des prix très bas. Raison de plus pour s'y intéresser ! Mais l'Alfa 33 se fait rare en bon état, alors soyez patients dans vos recherches...
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Avis des propriétaires
bonjour. j'ai possédé une ALFA 33 17 IE 16V 137CH DE 1990. moteur boxer super dynamique, et solide a la fois! il faut bien être outillé, et avoir du savoir faire pour entretenir
une 33 surtout pour la dépose des bougies! et ou des culasses sur le véhicule. les 33 sont solides, spacieuses,
et confortables! malgré quelques petit soucis de pédalier d'embrayage, de jauge essence imprécise, de boite ferme!
d'électricité. c'est sur! la 33 il faut faire chauffer.!
avant de prendre la route! mais après quel plaisir! de conduite, et de sonorité du moteur boxer! superbe AUTO.!
mieux que BMW.!! Voir tous les avis sur la ALFA-ROMEO 33 1.7 16v QV / Permanent 4 / Q4
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