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              M, COMME MOTEUR 
            20 ans, c'est le plus bel âge ne dit-on pas ? Née 
                en 1984, la BMW M5 parvient en effet à nous épater un peu plus à 
              chaque nouvelle génération. La dernière en 
                date profite directement des retombées technologiques de la F1, 
                et troque le V8 contre un inédit V10 de 500 ch ! De quoi 
                conserver un bon moment son titre de "berline la plus sportive 
                du monde", une catégorie automobile instaurée 
              à sa naissance par la toute première M5... 
            Texte : 
              Anthony SINCLAIR 
              Photos : D.R. 
            Respectée, adulée, désirée, la Bmw m5 
              est depuis ses débuts une voiture d'exception, chère 
              et donc rare. Presque introuvable en France, la première M5 
              (voir dossier BMW M5 E28) 
              née avec le 6 cylindres fantastique de la M1 avait été 
              construite à 2240 exemplaires. La précédente 
              en date, la Bmw M5 E39 
              avec son V8 d'anthologie, aurait été vendue à 
              453 exemplaires seulement de 1998 à 2003, par l'ensemble du 
              réseau BMW France. Pourtant, la saga continue avec cette génération E60 parce que la 
              M5 fait principalement carrière sur des marchés où 
              le nombre de cylindres et la consommation ne sont pas un obstacle 
              au plaisir. A l'occasion du salon de Paris de cette année, 
              la BMW M5 E60 a été dévoilée officiellement, 
              fidèle en tous points au concept car présenté 
              à Genève quelques mois plus tôt. Pour cette génération, 
              les ambitions commerciales en France restent mesurées, 150 
              voitures pour 2005, mais pas le plaisir ! 
             
            DESIGN
                          Une robe élégante, moderne et agressive, caractérise le style 
              de la nouvelle Série 5 E60, la quatrième du nom, réinterprétée 
              par le très controversé Chris Bangle. La Série 
              5 représente chez Bmw la "classe affaires dynamique" 
              et la M5 en est le summum mécanique, tout en respectant attentivement 
              les exigences de luxe et de confort de ce segment. Sans superflu, 
              la 5 "by Motorsport" se distingue par une multitude de 
              détails, plus ou moins visibles. On remarque tout d'abord 
              les boucliers avant et arrière modifiés. Ces grandes 
              prises d'air aménagées dans le bouclier avant sont bien évidemment 
              destinées à refroidir le V10, exigeant deux fois plus 
              d'air d'admission et de refroidissement que le V8 de la 545i ! Et 
              il faut aussi évacuer l'air de la voiture sans perturber son aérodynamique. 
              Ainsi, la BMW M5 s'est vue doter d'un système de refroidissement 
              et de canalisation d'air complètement revu, tout ce petit monde 
              étant implanté dans un volume extrêmement restreint. Derrière 
              le radiateur d'huile, des canalisations d'air spécifiques amènent 
              l'air vers le soubassement où il s'échappe devant la partie avant 
              à effet venturi qui augmente ainsi l'appui au niveau de l'essieu 
              avant. S'ajoutent au kit carrosserie, des passages de roues plus 
              marqués, comblés par de superbes jantes 19" à 
              10 branches. Pour les détails, on notera les rétroviseurs 
              extérieurs étudiés en soufflerie, qui contribuent eux aussi 
              à la réduction de la portance au niveau de l'essieu avant et les 
              quatre embouts d'échappement, devenus le label des modèles 
              frappés du "M" de Munich. Pour la première 
              fois, la M5 présente aussi des ouïes latérales 
              sur les ailes, clin d'oeil aux roadsters Z. Trois teintes spécifiques 
              à la M5 sont proposées, en plus des coloris de base 
              : bronze Sepang, gris Silverstone II et bleu Interlagos. Des noms 
              évocateurs... Voilà donc pour la robe.  
            HABITACLE
                          Pour les dessous, BMW reste fidèle au nouveau style maison, 
              à la fois épuré, high-tech et, de ce fait, 
              un peu froid et austère, comme à l'accoutumée 
              pourrait-on ajouter. L'habitacle de la M5 E60 offre pourtant une multitude 
              d'attentions à son pilote. Le compteur de vitesse et le compte-tours, 
              les deux seuls manomètres présents à la vue, 
              se présentent en noir avec des chiffres blanc, les aiguilles adoptant, 
              quant à elles, le rouge M traditionnel. Les cadrans sont ici cerclés 
              par des anneaux tubulaires chromés. L'éclairage blanc en couronne 
              est activé en permanence, augmentant la lisibilité de jour. Comme 
              sur la M3 E46, le compte-tours intégre des témoins 
              lumineux pour signaler la plage de régimes moteur autorisés 
              en fonction de la température de l'huile. Un gage de fiabilité 
              pour ceux qui prendront la peine d'attendre avant d'envoyer la purée 
              ! En plus de l'équipement standard de la série 5, 
              déjà fort bien nantie, la dotation de série de la 
              BMW M5 comprend une sellerie cuir plus haut de gamme. Le volant 
              intégrant la touche MDrive ainsi que la console centrale 
              repensée, sont les derniers détails de différenciation. 
              La fonction "MDrive" est un élément nouveau qui permet 
              au conducteur de modifier le caractère de sa berline à 
              la carte, tel un ingénieur paramétrant sur son ordinateur 
              les caractéristiques de la monoplace F1. 3 modes jouant sur 
              la puissance et la réactivité du moteur, 11 pour la "Drivelogic" 
              de la boîte SMG, 2 pour le contrôle de stabilité (DSC) 
              et 3 pour la commande électronique de l'amortissement (EDC) ! En 
              clair, si vous êtes allergiques à l'informatique, la 
              MDrive vous donnera des boutons ! Ces préréglages peuvent en outre 
              être mémorisés dans le système Key Memory. D'autres options, offrent 
              des fonctionnalités vraiment étonnantes dont certaines 
              sont également paramétrables avec le MDrive comme, 
              par exemple, la visée tête haute qui projette des informations 
              sur le pare-brise ou le réglage actif de la largeur du dossier (aLBV) 
              qui s'adapte automatiquement à la situation de conduite selon 3 
              modes, en fonction, entre autres, de l'accélération transversale 
              et de l'angle du volant ! On croit rêver... 
            MOTEUR
                          Autant le dire tout de suite, le nouveau moteur V10 de la M5 E60 
              se montre supérieur à son prédécesseur 
              et ce, dans tous les domaines ! L'augmentation de la puissance de 
              plus de 25% suffirait à elle seule pour prouver les progrès 
              accomplis. Ainsi le nouveau V10 délivre-t-il 507 ch à 
              7 750 tr/mn, alors que le V8 en développait 400 à 
              6 600 tr/mn. Le dix cylindres de la M5 passe ainsi la barre magique 
              des 100 ch par litre. Au niveau du couple, la nouvelle BMW M5 n'a 
              pas non plus à craindre la comparaison avec les V8 concurrents: 
              le maximum de 520 Nm est atteint à 6 100 tr/mn, alors que 
              450 Nm sont disponibles dès 3 500 tr/mn. 80 % du couple maximal 
              est disponible sur une plage exceptionnellement large de 5 500 tr/mn. 
              Cette hausse du rendement est donc la première prouesse accomplie 
              par les ingénieurs de Motorsport puisque la cylindrée 
              totale de 4999 cm³ (course de 75,2 mm et alésage de 
              92 mm) reste quasiment identique à celle de la précédente 
              M5 (V8 4,9L).  
            Mécanique d'exception, le V10 BMW exploite 
              de nombreux rafinements technologiques issus de la F1, comme l'emploi 
              de matériaux très high tech. Le carter moteur est 
              réalisé d'un alliage hypereutectique d'aluminium et 
              de silicium, les surfaces de glissement des cylindres étant 
              réalisées par mise à nu des cristaux de silicium 
              très durs et les pistons caisson au poids optimisé 
              sont coulés en un alliage d'aluminium puis revêtus 
              de fer. Les blocs sont d'ailleurs réalisés dans la 
              fonderie d'alliages légers de l'usine BMW de Landshut, comme 
              ceux destinés à la Formule 1. Les régimes énormes, 
              les pressions de combustion et les températures élevées 
              soumettent le carter moteur à des contraintes extrêmes. 
              C'est pourquoi les ingénieurs d'étude ont adopté 
              une conception du type carter semelle (bedplate) très compacte 
              et particulièrement résistante aux torsions, connue 
              de la course automobile. Conçu en vue d'une rigidité 
              élevée et finement équilibré, le vilebrequin 
              en acier matricé à haute résistance tourne 
              sur six paliers et ne pèse que 21,8 Kg. Deux bielles trapèze 
              allégées, du type bielle brisée en acier à 
              haute résistance, s'articulent sur chacun des cinq manetons 
              décalés de 72° les uns par rapport aux autres. 
              Les culasses monoblocs en aluminium intègrent des conduits 
              d'air pour l'insufflage d'air secondaire. Celui-ci est important 
              pour une mise en température rapide du pot catalytique. Les 
              soupapes sont commandées par des poussoirs à coupelle 
              bombés avec compensation hydraulique du jeu (HVA). Par rapport 
              à des systèmes de refroidissement conventionnels, 
              le principe du refroidissement à flux transversal adopté 
              pour le moteur V10 minimise sensiblement les pertes de pression 
              dans le circuit de refroidissement. Il assure une répartition 
              homogène de la température dans la culasse et abaisse 
              les températures maximales dans les zones critiques de la 
              culasse. Chaque cylindre est refroidi par une quantité de 
              liquide optimale s'écoulant autour de lui. A cet effet, le 
              liquide de refroidissement passe du carter moteur au côté 
              échappement, puis traverse la culasse et la rampe collectrice 
              du côté admission, avant d'être amené 
              au thermostat, voire au radiateur. A l'instar de ce qui se fait 
              dans la course automobile, chacun des dix cylindres dispose de son 
              propre papillon des gaz, et chaque rangée de cylindres est 
              desservie par son propre servomoteur. Ce système présente, 
              certes, une mécanique extrêmement complexe, mais il 
              n'existe aucun principe de fonctionnement qui soit mieux approprié 
              pour assurer au moteur des réponses très spontanées. 
              Le système de calage variable des arbres à cames, 
              VANOS double, se charge d'assurer un cycle de charge optimal sur 
              le dix cylindres. Le VANOS double M requiert des pressions d'huile 
              très élevées afin de pouvoir ajuster les arbres 
              à cames avec une vitesse et une précision maximales. 
              C'est pourquoi une pompe à piston radial placée dans 
              le carter porte l'huile moteur à une pression de service 
              de 80 bars. La lubrification a également fait l'objet de 
              recherches très poussées. Lorsque l'accélération 
              transversale de la voiture atteint environ 0,6 g ou qu'elle dépasse 
              cette valeur, l'une de deux pompes duocentriques à commande 
              électrique aspire de l'huile dans la culasse située 
              à l'extérieur du virage pour l'acheminer dans le carter 
              d'huile principal et éviter ainsi qu'une partie du moteur 
              ne soit plus lubrifiée. De même, dans des manuvres 
              de freinage extrêmes, l'accélération négative 
              de la M6 qui peut atteindre 1,3 g, pourrait empêcher l'huile 
              de retourner en quantité suffisante dans le carter faisant 
              office de réservoir intermédiaire, d'autant plus que 
              pour des raisons de place, celui-ci est disposé en arrière 
              du porte-essieu avant. Afin d'exclure ce risque, le moteur de la 
              M6 est équipé d'un système de graissage dit 
              à carter quasi sec comportant deux carters d'huile : le premier 
              est logé en avant du porte-essieu avant, le deuxième 
              en arrière du porte-essieu. Le carter de la pompe de refoulement 
              intègre une pompe aspirant l'huile du petit carter avant 
              pour l'amener dans le grand carter arrière. La ligne d'échappement 
              comporte 2 collecteurs en éventail de type 5 en 1, possédant 
              des tuyaux de longueur absolument identique.  
            Pour exploiter au mieux 
              ce potentiel mécanique, la gestion électronique du 
              moteur (MS S65), brevetée par Motorsport, dispose de 3 processeurs 
              32 bits capables de traiter plus de 200 millions d'opérations 
              par seconde, soit une capacité 8 fois supérieure à 
              celle de la gestion moteur de la M3 E46 ! A l'aide d'un bouton "de 
              puissance", le conducteur peut activer des programmes plus 
              ou moins sportifs, libérant toute ou partie de la cavalerie. 
              Par exemple, à chaque démarrage le programme de puissance 
              P400 "limite" automatiquement la puissance du moteur à 
              400 ch. Il suffit d'une impulsion sur le bouton pour passer en mode 
              P500 ou bien P500 Sport. Ce programme sport utilise une courbe caractéristique 
              plus progressive quant au diagramme course de l'accélérateur/ouverture 
              des papillons et fait passer les fonctions transitoires dynamiques 
              de la gestion moteur électronique à une réaction 
              plus spontanée.  
            La nouvelle BMW M5 E60 possède en outre 
              une transmission sensiblement plus légère et de rapports 
              nettement plus courts. La toute nouvelle boîte SMG3 est la 
              première boîte mécanique à commande séquentielle 
              dotée de sept rapports et de la commande Drivelogic. Cette 
              fonction offre au conducteur 11 options de commande, 5 en mode Drive 
              (D) et 6 en mode manuel (S), lui permettant d'adapter les changements 
              de vitesses à son style de conduite. Les changements de rapports 
              se commandent soit par le sélecteur sur la console centrale, 
              soit par les palettes au volant. Le conducteur n'a pas besoin de 
              lever le pied et le temps de passage réduit de 20 % sur la 
              SMGII rend ces changements de vitesses quasiment insensibles grâce 
              à l'efficacité de sa commande électro-hydraulique 
              « by wire », donc sans aucune liaison mécanique. 
              Lors de rétrogradages, le moteur donne automatiquement un 
              petit coup de gaz pour faciliter l'opération, à l'image 
              d'un double débrayage. Très agréable ! Enième 
              fonctionnalité pilotée par le super-ordinateur (2004, 
              l'Odyssée de l'espace ?...), le départ automatisé 
              « launch control » passe les rapports à la place 
              du conducteur. En maintenant le levier de vitesses vers l'avant, 
              on peut ainsi écraser sans retenue l'accélérateur. 
              Dans des situations délicates comme un rétrogradage 
              sur chaussée glissante par exemple, la boîte débraie 
              pour éviter que la M5 ne dérape suite à l'arrivée 
              du couple. Parmi les autres fonctionnalités spécifiques, 
              citons le démarrage en côte, ou la conduite en montagne. 
            Tout cela nous ferait presque oublier l'essentiel : la Bmw M5 E60 
              accélère de 0 à 100 km/h en moins de 5", et l'aiguille 
              du compteur de vitesse passe le repère des 200 km/h après 
              15" environ. Ces accélérations diaboliques se 
              voient toutefois limitées à 250 km/h, accord de principe 
              oblige. Le tachymètre pourtant gradué jusqu'à 
              330 km/h, laisse entrevoir tout de même jusqu'où la 
              poussée de la M5 pourrait l'entraîner si elle n'était 
              pas bridée... 
            CHASSIS
                          La structure de carrosserie de la nouvelle BMW M5  E60 innove en utilisant 
              une construction mixte en acier et aluminium. Chez BMW, on entend 
              par construction "légère intelligente" : l'utilisation 
              du bon matériau au bon endroit. Toutefois, comme de coutume, il 
              convient de relativiser ces informations car avec un poids à vide 
              annoncé de 1 755 kg, la M5 se situe sensiblement au même 
              niveau de poids que sa devancière. Malgré cette masse peu 
              flatteuse pour une athlète, la BMW M5  affiche un excellent rapport 
              poids/puissance de 3,5 kg/ch. A titre de comparaison, la M3 CSL, 
              affiche un rapport poids/puissance de 3,85 kg/ch. Cela signifie 
              qu'avec 3,5 kg/ch, la nouvelle M5 dispose de l'un des meilleurs 
              rapports poids/puissance dans le segment prestigieux des berlines 
              de sport hautes performances. Les trains roulants en aluminium la 
              M5 sont avantagés par une répartition masse de presque 
              50/50 et, bien sûr, la propulsion, typique des BMW. La géométrie 
              de base des trains roulants de la série 5 avec une voie de 
              1 580 mm à l'avant et de 1 566 mm à l'arrière 
              pour un empattement de 2 889 mm a été conservée. 
              Grâce à un carrossage négatif plus prononcé, 
              le guidage des roues répond aux contraintes supérieures 
              imposées par un V10 de 500ch. Le train arrière, du 
              type Integral comme sur les séries 6 et 7, s'est vu adapté 
              grâce à une cinématique spécifique et 
              à des renforts aux endroits particulièrement sollicités 
              comme les supports, les bras et les articulations. Ainsi, les articulations 
              de la suspension sont rigides au lieu d'être amorties par 
              silentbloc. Cette solution assure encore plus de précision 
              au guidage et au recentrage des roues.  
            Afin de réduire les 
              masses et de transmettre le couple moteur en toute sécurité, 
              le différentiel arrière de la BMW M5  reçoit un 
              couvercle permettant de réduire les températures de 
              10 à 15 degrés par rapport à une conception 
              conventionnelle. La M5 dispose également d'un autobloquant 
              variable à capteur de vitesse différentielle développé 
              en interne par Motorsport. A l'extrême, la totalité 
              du couple moteur peut être transmise, par le biais d'une pompe 
              et d'un embrayage multi-disques, à la roue évoluant 
              sur le revêtement le plus adhérent. Dès que 
              la vitesse différentielle entre les deux roues diminue, la 
              pression fournie par la pompe baisse également et le couple 
              de blocage est réduit en conséquence. Le conducteur 
              de la M5 en profite dans la mesure où il démarre bien 
              plus facilement sur un sol offrant des coefficients d'adhérence 
              très différents aux deux roues motrices. A cela s'ajoute 
              que l'autobloquant M variable apporte un gain sensible à 
              la maniabilité et à la stabilité dynamique 
              de la voiture - d'où un surplus de sécurité 
              et de plaisir de conduire. Partie intégrante des trains roualnts, 
              les nouvelles jantes de 19 pouces accueillent des enveloppes étudiées 
              spécifiquement en 255/40 ZR 19 à l'avant et 285/35 
              ZR 19 à l'arrière.  
            Enfin, la commande électronique 
              de l'amortissement (EDC) de la M5 permet au conducteur de choisir 
              parmi 3 programmes (Confort, Normal et Sport) pour faire varier 
              la loi d'amortissement d'un réglage ferme et sportif jusqu'à 
              un réglage confort. L'EDC est actionnée par le conducteur 
              au moyen de la touche MDrive intégrée au volant ou 
              du bouton-poussoir logé à côté du sélecteur 
              SMG. Il en va de même avec la direction Servotronic qui dispose 
              de deux cartographies différentes, alignées sur le 
              mode EDC sélectionné, soit très sportif, soit 
              privilégiant le confort. Avec la cartographie sport, la direction 
              agit de manière très directe. En cas de forte accélération 
              transversale, par exemple dans les virages négociés 
              à vive allure, le conducteur reçoit un feed-back immédiat 
              et précis. Autre système géré par l'électronique 
              de cet avion sans ailes, le DSC (Dynamic Stabilty Control) est un 
              ESP, heureusement très tolérant. N'intervenant que 
              très tard, sans gêner les bons pilotes, il peut être 
              désactivé par actionnement d'un bouton logé 
              sur la console centrale. Si le premier mode correspond, pour l'essentiel, 
              à celui de la série 5 normale, son deuxième 
              niveau - le mode M Dynamic - sera apprécié par les 
              conducteurs à la fibre sportive. Jusqu'ici, seule la M3 CSL 
              proposait une formule comparable sous le nom de « mode M Track 
              ». Sous-fonction du contrôle dynamique de la stabilité 
              et adapté à la course automobile, le mode MDM permet 
              au conducteur de la BMW M5  d'exploiter les accélérations 
              longitudinales et transversales maximales par simple actionnement 
              d'une touche sur le volant MDrive. Il n'y aura alors plus que les 
              limites imposées par la physique... Car dans ce mode, le 
              DSC n'intervient qu'à la limite absolue de l'adhérence 
              et permet ainsi un angle de dérive tout juste maîtrisable 
              par le conducteur effectuant un contre-braquage modéré. 
              Pour des raisons compréhensibles, le mode M Dynamic devrait 
              donc être réservé au circuit. Un témoin 
              signale au conducteur si la fonction M Dynamic est activée. 
              Enfin, le conducteur peut aussi couper complètement la fonction 
              DSC. Il en sera également informé par un témoin 
              correspondant.  
            Le seul bémol concernant la M5 est, comme 
              à la (mauvaise) habitude, d'utiliser un freinage sous-dimensionné 
              par rapport aux perfromances et surtout au poids du bestiau. Malgré 
              un renforcement conséquent de la taille des disques (374 
              x 36 mm aux roues avant et 370 x 24 mm aux roues arrière), 
              la BMW M5  en reste à de traditionnels disques en acier, là 
              où la plupart des super sportives adoptent désormais 
              la technologie céramique. Les disques allégés 
              de type « compound » sont pincés par des étriers 
              flottants en aluminium à deux pistons. Si l'efficacité 
              est bien réelle, à partir d'une vitesse de 100 km/h 
              la distance de freinage est de 36 mètres, à partir 
              de 200 km/h, elle se contente de 140 mètres, l'endurance 
              du système rendra certainement l'âme au bout d'une 
              journée de circuit... Sans doute conscient de ce problème, 
              les ingénieurs ont équipé la m5 d'un système 
              de capteurs mesurant l'usure en différents points des garnitures 
              de frein. Sur cette base et en fonction du type de conduite adopté, 
              le système calcule l'état actuel des garnitures de 
              frein, ainsi que la distance qui reste à parcourir avant 
              que le changement des garnitures de frein ne s'impose... 
            :: CONCLUSION 
              Avant toute autre appréciation, la nouvelle BMW M5  procure un immense 
              plaisir au volant, et on en attendait pas moins d'une voiture signée 
              Motorsport ! Dans toutes les disciplines - mesurables ou non -, elle 
              l'emporte sur sa devancière tout en se montrant plus facile à 
              conduire au quotidien qu'une twingo... Mais qui aurait un jour imaginé 
              une telle débauche de puissance et de technologie dans une paisible 
              berline de standing ? Une fois n'est pas coutume, la M5 fixe de nouvelles 
              références dans un segment où elle règne depuis 20 ans, 
              occultant outrageusement toutes les autres prétendantes au 
            titre, Classe E55 AMG et Audi RS6 en tête.             
            CE QU'ILS EN ONT PENSE : 
              "Avec son V10 aux performances stratosphériques et sa 
              transmission adaptée à la compétition, la M5 
              devient la première familiale de Grand Prix." 
              ACTION AUTO MOTO (HS DRIVEN) - Automne 2004 - ESSAI BMW M5. 
            "Magique. Motorsport a réussi 
              un authentique chef d'oeuvre de sportivité. La M5 allie l'exclusivité 
              et la noblesse du V10 à des performances époustouflantes 
              avec un comportement bluffant. En un mot, Madame Muscles cache dans 
              sa robe de berline une formidable GT." 
              ECHAPPEMENT - Novembre 2004 - ESSAI BMW M5. 
            "Il n'y a aucun doute : la Bmw M 
              relève le niveau des "berlines de sport". Par rapport 
              à la plupart de ses rivales, elle offre une sportivité 
              authentique, que seule la Maserati Quattroporte peut également 
              revendiquer. Que Ferrari et Porsche prennent la menace au sérieux 
              : sous ses aspects de bourgeoise rangée, la Bmw M5 a plus 
              d'un tour dans son sac..." 
              SPORT AUTO - Octobre 2004 - ESSAI BMW M5.            |