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PRESENTATION (04-09-2008)

MASERATI
GRANTURISMO
S
(2008 - )

129 407 Euros (01/09/2008)
37 CV FISCAUX
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES MASERATI GRANTURISMO S
MOTEUR
Type: 8 cylindres en V à 90°, 32 soupapes
Position: longitudinal AV
Alimentation: Gestion électronique intégrale Bosch
Cylindrée (cm3): 4691
Alésage x course (mm): 94 x 84,5
Puissance maxi (ch à tr/mn): 440 à 7000
Puissance spécifique (ch/L): 93,8
Couple maxi (Nm à tr/mn): 490 à 4750
Couple spécifique (Nm/L): 104,4
TRANSMISSION
AR
Boîte de vitesses (rapports): 6 séquentielle
POIDS
A sec, données constructeur (kg): 1780
Rapport poids/puissance (kg/ch): 4
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm): Disques ventilés
Pneus Av-Ar: 245/35 - 285/35 ZR 20
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h): 295
400 m DA: 13"
1 000 m DA: 23"
0 à 100 km/h: 4"9
CONSOMMATION
Mixte normalisée (L/100 Km): 16,6
profil maserati granturismo s 4.7

arriere maserati granturismo s 4.7
La Maserati Granturismo S souligne subtilement une ligne très réussie.

interieur maserati granturismo s 4.7
Intérieur dans la grande tradition Maserati : luxe et sportivité se conjuguent à merveille.

compteurs maserati granturismo s 4.7

v8 4.7 maserati granturismo s
Le nouveau V8 4L7 de la Maserati délivre une sonorité incroyable, avec un accent italo-américain viscéralement envoûtant !

jantes maserati granturismo s 4.7
Les nouvelles jantes de 20" abrîtent un freinage renforcé à l'avant.

essai maserati granturismo s 4.7
Une répartition des masses équilibrée pour un comportement sain et plus efficace.

conduite maserati granturismo s 4.7
Un arrière train de toute beauté pour cette belle italienne... mais malheureusement, des kilos en trop aussi, c'est son principal défaut.

BIEN :-)
Design splendide
Mécanique ensorcellante
Boîte séquentielle top niveau
Comportement dynamique en net progrès
Coupé 2+2
Polyvalence d'usage
PAS BIEN :-(
Quelques détails de finition
Trop de kilos...
Direction trop assistée
Utilisation circuit limitée
maserati granturismo s 4.7

© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (04/09/2008)

MODE SPORT !

A tous ceux qui reprochaient à la Maserati GranTurismo un certain manque de tempérament sportif, Ferrari apporte une réponse, avec un S comme Sport. Tranformée par une greffe d'organe, la bourgeoise bolognaise rajoute du piment dans sa sauce ! Et elle embrase notre coeur d'un ardent trident...

Texte : Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.

Réussite esthétique et commerciale incontestable, la Maserati Granturismo a pourtant eu le malheur d'oublier de consulter la bascule avant de se lancer dans une catégorie GT en pleine émulation depuis quelques années. Embourgeoisée, elle jouait la polyvalence luxueuse par opposition à la sportivité extrême des berlinettes de Maranello, désormais propriétaire de son destin. Mais la Granturismo a son public, en 2007, les ventes de la marque ont ainsi augmenté de 33 % pour atteindre 7353 exemplaires et les États-Unis sont devenus le premier marché de la firme, loin devant l'Italie. Elle aurait donc pu continuer paisiblement sa carrière sans évolution majeure immédiate. C'était sans compter sur l'orgueil italien, ancré dans la culture d'entreprise Ferrari. Ainsi blâmée en Europe d'un manque de caractère latin, la Granturismo a reçu une multitude d'attentions visant à lui redonner un peu de sang chaud. Et comme de coutume en italie, ça passe par un accroissement de la cavalerie !

DESIGN

Nous ne nous étendrons pas trop sur l'approche stylistique de la Maserati Granturismo, déjà abordée lors de notre prise en main du modèle 4.2, mais prendrons simplement le temps de vous présenter les quelques spécificités cosmétiques dont a bénéficié cette nouvelle version S. Car il faut décrypter la belle italienne, comme on découvre la beauté d'une femme bien maquillée qui ne se dévoile qu'avec attention. Tout d'abord, ce qui accroche le regard, ce sont les nouvelles chaussures qui gagnent 1" en diamètre. Deux dessins différents sont proposés dont chaque branche se termine par un rappel du trident de la marque. Le contraste de leur peinture anthracite (sur demande) avec la robe blanche de notre exemplaire n'en est que plus fort et ajoute immanquablement une note "corsa" à l'allure par ailleurs toujours aussi élégante de la Granturismo. Les bas de caisses sont subtilement remodelés par des jupes latérales qui posent mieux la voiture au sol. La Diva Maserati s'est aussi mis un discret coup de mascara sur les yeux, via ses optiques à fond noir. Même chose sur la bouche, avec un joli rouge à lèvres noir sur la grille de calandre qui remplace le chrome, tout comme sur les entourages de vitres. Le nouveau couvercle de malle gagne en appui avec un becquet intégré dans son formage. Enfin, posées comme des bijoux en argent, les deux grosses sorties d'échappement oblongues laissent imaginer que la Signorina, en bonne italienne, a pris de la voix. "Et pi c'est tout", et tant mieux; point trop n'en faut pour ne pas tomber dans le tape à l'oeil vulgaire. Une Maserati doit rester une Maserati.

A BORD DE LA GRANTURISMO S

Dans l'habitacle, l'évolution est aussi subtile. On s'est contenté d'appliquer les grands classiques de la "sportivité percue", à savoir pédalier alu, sellerie cuir et alcantara (ou tout cuir en option) ici bicolore noir et rouge pétant, assortie de son petit volant 3 branches. Le tout est largement personnalisable en bidouillant le configurateur. L'affreux levier de vitesses de la boîte automatique à convertisseur laisse ici place aux boutons de commande de la transmission mécanique à commande séquentielle, complétés par les palettes de changement manuel situées derrière le volant. Chouette ! En revanche, certains composants (tiens, un autoradio de Peugeot 307...), certains plastiques ou ajustements ne sont toujours pas dignes du standing revendiqué. C'est dommage, mais cette ambiance intérieure personnalisable dans un vaste choix de coloris est tellement italienne dans l'âme qu'on lui pardonne ces petits défauts face à la rigueur parfois frigide des gros coupés allemands ou italo-germaniques. Et puis n'oublions pas que sur son marché cible, les USA, on est moins regardant à ces aspects là qu'à la présence d'un double porte-canettes sur la console centrale...

MOTEUR

Même à ce niveau de performances, il ne suffit pas d'enfiler un survêtement pour s'acquitter d'un S connoté sport. Il faut aussi cultiver sa musculature. Plutôt que de chercher des chevaux supplémentaires dans les entrailles du V8 4L2, les ingénieurs ont choisi le changement de pointure. Une greffe de coeur à capot ouvert qui nous permet d'admirer un tout nouveau V8 de 4L7, dont l'alésage et la course sont supérieures à celle du précédent V8. En guise de nouveauté, Ferrari a en fait remis sur l'ouvrage le V8 tout alu à carter humide délivré à Alfa Romeo pour animer sa superbe, mais trop rare, 8C Competizione. Une cylindrée de 4691 cc et une distribution par double arbre à cames en tête par rangée entraîné par chaîne, sans oublier les quatre soupapes par cylindre commandées par poussoirs hydrauliques. Du côté admission, les arbres à cames sont équipés d’un variateur continu de phase à basse pression, avec un temps de réaction inférieur à 0,15 sec. Il en ressort ainsi dans une version légèrement assagie, avec 440 ch à 7000 tr/mn (soit 35 ch de plus que la Granturismo standard) et 50 Mkg à 4750 tr/mn (+3 Mkg). Pas d'injection directe cependant, pour le moment Maserati conserve des solutions classiques et fiabilisées. Avec le coffre supplémentaire, le V8 gagne aussi de la voix et se montre plus envoûtant que jamais, avec des accents américains émanant de ses échappements généreusement taillés. Les lignes en acier, une par rangée de cylindres, comportent près des deux silencieux arrière, deux soupapes pneumatiques pilotées électroniquement par le calculateur moteur. Le conducteur peut aussi les commander depuis la console centrale en appuyant sur la touche « Sport ». Et si on joue de ce mode qui libère alors tous les décibels, on devient rapidement accroc à la sonorité profonde et métallique de ce superbe coeur italien qui dévoile enfin son vrai caractère ! Les performances de la Maserati Granturismo S impressionnent, surtout au regard de son poids. Pas tellement le 0-100, abattu en 4"9, mais surtout le 1000 m DA franchit en 23", soit une seconde pleine gagnée sur la version "de base". Plus encore que les chiffres, ce sont les sensations qui y gagnent au passage avec un moteur plus alerte que jamais à l'approche de sa zone rouge. La vélocité de la transmission pilotée MC-Shift (signée Magnetti Marelli) à embrayage bidisque égale celle de la Ferrari 612 dont elle dérive, soit 100 ms entre chaque rapport et quasiment sans à-coup. Pour une conduite plus relax, on pourra choisir un mode automatique qui relègue, à notre avis, définitivement la vieille boîte auto au rang de vestige préhistorique. Avec de telles ressources, le gros réservoir de 86 litres n'est pas de trop pour assurer une autonomie convenable à la lourde et puissante Maserati, ce qui râvit tous les pompistes chez qui vous vous arrêtez. Un autre qui sera content, c'est le préposé aux cartes grises qui vous affranchira de 37 chevaux fiscaux au tarif départemental et du supplément "Borloo" relatif aux 387g de Co2/km.

CHASSIS

Avec son moteur avant et sa boîte robotisée en position Transaxle, la Maserati offre une configuration différente d'une berlinette F430 tout en possédant une répartition des masses presque aussi équilibrée. 47% sur l'avant et 53% sur l'arrière histoire de lui garantir une mobilité accrue, sachant qu'il y a largement 1900 Kg à déplacer en ordre de marche avec le chauffeur... Autant vous dire que les éléments mécaniques sont mis à rude épreuve ! Avec sa suspension à double triangulation aux quatre roues, la Maserati Granturismo tente de concilier l'utile et l'agréable dans une philosophie très "Grand Tourisme", comme son nom l'indique. Le confort fait donc clairement partie du cahier des charges. La version S ajoute un regain d'efficacité bienvenu en conduite dynamique, tout en conservant une direction certes très directe mais aussi trop assistée à notre goût et qui nuit aux sensations par son manque de feeling. Pour suivre le tempo allegro imposé par le bouillonnant V8 qui entraîne les deux roues arrière, la Maserati Granturismo S a dû se payer un "update" des trains roulants : Autobloquant mécanique à 25% en poussée et 45% en retenue, suspensions raffermies de 10 %, diamètre de la barre de torsion arrière augmenté et diamètre des roues passant à 20 pouces en série pour acceuillir de plus gros disques avant de 360 mm, pincés par des étriers à 6 pistons. Quelques kilomètres suffisent pour constater toute l'utilité des modifications apportées à cette version S, plus agile, plus efficace et plus ludique, bien que les 400 kg de plus qu'une Ferrari F430 se ressentent inéluctablement en conduite très sportive, sur circuit par exemple. La Granturismo se montre plus sous-vireuse et moins vive dans ses changements d'appuis. Au final, la physique reprend ses droits et la Granturismo S reste une grosse GT performante du calibre des Mercedes CL 500, Jaguar XKR ou Bmw série 6, mais sans avoir les talents d'équilibriste d'une Porsche 911 ou d'une Ferrari 430 sur un circuit. On constatera également assez vite que le maintien des sièges (surtout couverts de cuir) n'égale pas celui d'un bon baquet. L'option amortissement piloté Skyhood à 2512 € permettra de ménager un meilleur confort sur route, tout en augmentant l'efficacité sur l'asphalte lisse d'un circuit. Une bonne idée si vous êtes adepte de virées occasionnelles sur piste tout en souhaitant utiliser votre GranTurismo quotidiennement. Sur le sec, le potentiel d'adhérence des gros Pirelli est difficile à prendre en défaut. Les mises en dérive ne se font qu'à grand renfort d'artifices de pilotage, dont la fameuse technique dite "de la godasse de plomb". Le système de contrôle de stabilité baptisé MSP veille quant à lui toujours à votre sécurité et permettra de se faire plaisir sans prendre de risque inconsidéré, sauf si vos talents de pilote vous permettent de vous en passer, ce qui est toujours possible.

:: CONCLUSION
Plus sportive, mais pas trop non plus, la Maserati Granturismo S se présente pour la clientèle européenne comme une remise à niveau du coupé à succès de la marque au trident. Plus puissante, plus efficace, et bien plus charmeuse aussi, elle a désormais de quoi faire chavirer le coeur des tifosis tout en conservant ses qualités principales de luxe, d'élégance, de confort et de raffinement. Les quelques 15.000 euros supplémentaires demandés en sus du coupé Granturismo standard nous semblent certes élevés mais en grande partie justifiables par le surcroît de plaisir obtenu au volant. Et pour les plus sportifs, il restera toujours Ferrari pour aller limer intensément l'asphalte des circuits !

CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"Mais à attendre trop d'exploits de cette Granturismo, on en oublierait presque qu'elle n'est pas une berlinette dessinée pour les circuits. Elle offre quatre vraies places, un charisme renversant et des performances très honorables doublées d'émotions rares. Dans son domaine de compétence, cette Maserati devient enfin une vraie alternative aux poids lourds allemands du genre."
MOTORSPORT MAGAZINE - 06/2008 - ESSAI MASERATI GRANTURISMO S.

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