LOOK D'ENFER !
Avec son premier SLK (R170), Mercedes
a prouvé qu'il était possible de créer de nouvelles
niches de marché avec des volumes conséquents. Fort
de ce premier succès, Mercedes renouvelle son roadster à
succès en ayant tiré les leçons des demandes
des clients, tout en y ajoutant sa technologie et sa patte stylistique
personnelle. Une réussite à première vue, si
l'on s'attarde sur son design très largement inspiré
du SLR et des McLaren de Formule 1...
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Lorsqu'en 1996 Mercedes dévoile son
SLK (R170), le succès est immédiat. Pari réussi
pour la marque de Stuttgart qui a une stratégie volontairement
offensive. Deux axes sont explorés : l'image de marque à
entretenir et une progression des volumes. Justement, le premier SLK a tout de même été commercialisé à
près de 308 000 exemplaires. Preuve s'il en est de la justesse
des choix de Mercedes. La force et l'avantage principal du SLK comparé
à ses rivales d'alors (BMW Z3, Honda S2000 et Porsche Boxster)
est son toit vario en dur qui se replie électriquement dans
le coffre. Coupé ou cabriolet selon votre humeur et les caprices
du temps. Depuis, Peugeot, qui avait pourtant déjà
utilisé un toit en dur escamotable électriquement
avec son Eclipse dans les années 30, a suivi la même
voie pour ses 206 et 307 CC. S'il reste un marché pour les
roadsters à capote en toile, le segment du coupé-cabriolet
s'est enrichi de nombreuses versions et offre de multiples avantages.
Fini les bruits d'air trop envahissants à vive allure (130
km/h maxi sur autoroute !...) et les coups de couteau dans les capotes.
L'hiver n'est plus qu'un lointain souvenir, grâce au confort
d'un toit en dur. Pour renouveller son SLK à succès,
Mercedes n'ayant plus l'avantage de la nouveauté du concept
s'est donc efforcé de frapper un grand coup sur d'autres
thèmes...
DESIGN
Avec son SLK type R171 dans la nommenclature interne de Mercedes-Benz,
les stylistes ont eu tout loisir de s'inspirer des McLaren Formule
1 et du SLR. Avec son capot plongeant et son nez enchassant une
orgueilleuse étoile à trois branches, le SLK affiche
clairement la couleur de l'avant. Agressive, mais de bon goût,
c'est une pure réussite qui ne cesse de rencontrer les faveurs
des passants. Comparé à l'ancien SLK, les stylistes
ont réussi à donner un bel équilibre de profil
au SLK avec ou sans son toit. Cela mérite un coup de chapeau
tant l'exercice est difficile sur des autos au format aussi court.
L'arrière est plus traditionnel et doit s'accomoder d'une
hideuse antenne. Les ingénieurs de l'usine nous ont indiqué
qu'elle était indispensable puisque tout passe par elle :
fermeture centralisée, radio... Ce SLK R171 voit
son gabarit progresser avec +7,2 cm en longueur, +6,5 cm de large
et +3 cm d'empattement. Cela donne ainsi une meilleure assise tant
statique que sur la route, on le verra après.
A BORD DU SLK R171
A l'intérieur,
cett augmentation générale de la taille du SLK R171 se
remarque également. L'espace intérieur offre un habitacle
moins exigu que pour le précédent SLK. Le dessin de
la planche de bord est nettement plus jeune et sympa que sur l'ancien.
Mais plus que le style, c'est surtout la finition et la qualité
des matériaux employés qui a fait un bond considérable.
La précision des ajustages des différents éléments
de la planche de bord nous paraissent aussi mieux maîtrisés.
Le volant trois branche avec les touches multi-fonctions est une
réussite et très agréable à prendre
en main. Une fois n'est pas coutume chez Mercedes, le SLK 200K offre
un équipement de série plutôt complet. Jugez
plutôt : ABS, ESP, ASR, climatisation automatique, rétroviseurs
et vitres électriques, radio laser, éclairage automatique...
Les plus exigeants trouveront leur bonheur dans la liste longue
et coûteuse des options, propre aux constructeurs germaniques.
La plus intéressante d'entre-elles est certainement l'Airscarf.
Ce système inédit envoie de l'air chaud dans la nuque
des occupants par des petits orifices aménagés à
cet effet dans les appuie-têtes. Bien plus pratiques en réalité
que sur le papier, cette option permet de rouler décapoté
aux saisons intermédiaires sans avoir froid au visage et
à la nuque. Les sièges sont très bien dessinés
et offrent un bon maintient. Pour la sellerie cuir, il faudra en
revanche passer par la case des options. Les réglages tant
en profondeur qu'en longeur sont nombreux et permettent à
tous de trouver une position de conduite idéale.
MOTEUR
Pour son modèle d'attaque, Mercedes a doté son SLK
200K du 1,8 litres qui développe 163 ch. Une puissance déjà
honorable pour un quatre cylindres de cette cylindrée, mais
qui est également le fruit du compresseur volumétrique.
Ce quatre cylindres, à défaut d'être sportif
et mélodieux est réellement disponible dès
les plus bas régimes et offre une onctuosité peu commune
pour une quatrre cylindres. C'est le système Twinpulse qui
en est une des principale raison. Il se compose de la suralimentation
par le compresseur autorisant ainsi un maximum de couple dès
les plus bas régimes (240 Nm dès 3 000 tr/mn), un
calage continu de l'arbre à cames côté admission
et échappement et un équilibrage des masses Lanchester.
Disponible avec une boîte mécanique à 6 rapports
de série, le SLK 200K R171 peut être doté d'une boîte
automatique à 5 rapports. La nouvelle boîte 7G-Tronic
à 7 rapports étant réservée pour l'instant
exclusivement au SLK 350 et au 55 AMG. Si en soit la boîte
mécanique n'est pas nouvelle, elle a été nettement
optimisée. Elle se distingue par une précision améliorée
aux changements de rapports et des courses de levier de vitesses
courtes et rapides. Le changement de rapport ou de position sur
le levier de vitesses est transmis à la boîte par une
tige (jusqu'à présent une tringle de sélection
et câble de sélection). La particularité des
boîtes automatiques sur le SLK 200K, outre sa grande douceur
de fonctionnement rappelant ainsi la pleine maîtrise de Mercedes
dans ce type de transmission, est la possibilité de commander
les rapports depuis le volant. Pratique et efficace, même
si cela ne donnera jamais les même effets et résultats
qu'une vraie boîte séquentielle du type F1 chez ferrari,
ou SMG II chez le rival bavarois.
SUR LA ROUTE
Equipée de série de jantes en 16 pouces, le SLK 200K
R171 se montre à son aise sur tout type de chaussées. Lorsque
son prédécesseur cherchait parfois sa voie sur chaussée
bombée et très dégradée, le SLK R171
est impérial. L'emploi de la plate-forme de la Classe C n'est
certainement pas étranger à ce résultat. Le
confort de roulement pour cette catégorie d'auto est tout
bonnement impressionnant. L'essieur avant à trois bras (contre
deux auparavant) y est pour quelque chose, et l'essieu arrière
multibras à roues indépendante a été
choisi en raison des qualités de guidage des roues. Il en
résulte ainsi un comportement très sain et efficace.
La direction fait appel enfin à une crémaillère
et non plus à un boîtier à recirculation à
billes. Plus fidèle et fiable sur les sensations transmises
au volant, cette nouvelle direction efface de nos souvenirs l'ancienne
génération. Il semble ainsi plus facile d'inscrire
le SLK 200K dans les courbes. L'ESP, deuxième génération,
l'ASR, le BAS (aide au freinage d'urgence) et l'ABS sont également
très (trop !) présents. Toute tentative de rentre
en force dans une courbe serrée pour faire dériver
l'arrière se solde par un échec tant l'électronique
veille. Et avec seulement 163 ch pour près d'une 1,4 tonne,
il faut vraiment se cracher dans les mains pour la mettre en travers.
Preuve s'il en est de son efficacité. Malheureusement, comme
tout châssis efficace et trop sous-motorisé comparé
à ses capacités, il se montre donc peu sportif. Il
manque une sorte de piquant à ce SLK 200K qui avoue ainsi
là son vrai visage : une "gueule d'amour" mais
un tempérament bien plus policé. Une sorte de GT tranquille
qui permet au plus grand nombre de prendre du plaisir sans risquer
la sortie de route. Cela nous incite à attendre notre prise
en main prochaine du SLK 350 et son V6 qui s'annonce musical et
de la tentatrice version 55 AMG et son gros V8.
:: CONCLUSION
Pour tous ceux qui attendent du nouveau SLK des prétentions
sportives à la hauteur de son physique athlétique,
il faudra attendre les prochaines versions 350 et 55 AMG. Pour les
autres qui recherchent une auto dynamique, facile à vivre
et néanmoins suffisamment motorisée pour rouler cheveux
au vent, le SLK 200K est fait pour eux. Son châssis équilibré
et efficace est un pur régal au quotidien et la finition
est désormais fidèle à l'image de marque Mercedes-Benz.
Et pour une fois, Mercedes a lâché quelques équipements
de série...
CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"Plus efficace que son prédécesseur, le SLK n'en
devient pas une authentique voiture de sport pour autant. Il lui
faudrait pour cela un différentiel à glissement limité
et un ESP vraiment déconnectable. [...] Du côté
mécanique, nous avons été agréablement
surpris par les prestations du 200K de 163 ch. Les performances
proposées n'ont rien de ridicules dans le cadre d'une escapade
cheveux au vent, tandis que le bruit entêtant du compresseur
sait se faire beaucoup plus discret que précédemment."
LE MONITEUR AUTOMOBILE - Avil 2004 - ESSAI MERCEDES-BENZ SLK
200 K.
"Toute nouvelle, la Mercedes SLK
n'a pas pu résister de s'offrir le museau de la flèche
d'argent du XXIe siècle, alias SLR-McLaren. Parfaitement
finie, avec un intérieur cossu, chaleureux et de bonne qualité,
elle place la barre très haut. On y trouve une position idéale,
avec le siège et le volant réglables en hauteur comme
en profondeur tandis que le toit rigide en place donne effectivement
la sensation que l'on est à bord d'un vrai coupé.
Très bourgeoise cette SLK, et rassurante lorsque l'on a mis
la coquette somme de 37 400 euros dans ce nouveau coupé-cabriolet.
Et puis, pour une Mercedes, elle apparaît correctement équipée.
ABS, ESP, quatre Airbags, vitres et rétroviseurs à
commandes électriques, cela va de soi. Mais la SLK offre
également la climatisation automatique, la radio-CD, le régulateur
de vitesse, l'allumage automatique des feux et les antibrouillards."
AUTOMOBILE MAGAZINE - Mai 2004 - ESSAI MERCEDES-BENZ SLK 200
K. |