© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (08/03/2002)
LE T.G.V.
DE RUSSELSHEIM !
Dans le segment des SUV (Sport
Utility Vehicles), les 4x4 et monospaces tiennent une place de choix.
On n'en finit pas de décliner des gammes complètes sur ces véhicules.
On avait vu le monospace compact 4x4 avec le Scénic RX4, c'est maintenant
Opel qui va chasser sur des terres nouvelles pour les monospaces
avec une version sport…
Texte :
Nicolas LISZEWSKI
Photos : D.R.
En 1997, Opel conscient de son déficit
d'image en cette fin de décennie, ouvre un département
chargé de la partie sportive pour ses voitures de série.
Ce département est appelé OPC (Opel Performance Center).
Son premier projet est un proto DTM présenté au salon
d'Essen en 1999. Puis sur l'année 2000, c'est l'Opel Astra
qui est touché par le département OPC avec l'Astra
du même nom. Un peu à la manière de Motorsport
chez BMW, ou Mügen chez Honda, pour ne citer qu'eux, OPC se
charge de vitaminer les véhicules Opel. Cette Astra OPC avait
été intéressante à bien des égards,
mais certains aspects, notamment une mécanique trop pointue
nous avait laissée sur notre faim. En 2001, OPC présente
une nouvelle série limitée, dont c'est toujours l'Astra
qui est prise pour base, mais dans sa variante
Zafira !!
PRESENTATION
Outre les jantes de 17", ce Zafira OPC a gonflé
ses forces et a reçu pour l'occasion des boucliers avant
et arrière plus volumineux et agressifs, ainsi que des bas
de caisse. Seul regret, une sortie d'échappement masquée,
invisible aux yeux des fanas que nous sommes.
A BORD DU ZAFIRA OPC
La présentation
verse dans le sport et le luxe : sièges Recaro, Airbags de
tous les côtés, lecteurs CD, DVD, écrans divers
et variés, clim
Tout est de série, y compris
le très astucieux système Flex7 qui vous permet de
passer de 5 à 7 places en un rien de temps, car ne l'oublions
pas, la vocation première du Zafira OPC est de véhiculer
beaucoup de personnes. Seule différence, on peut aller très
vite !
MOTEUR
Pour aller vite, il n'y a pas trente-six solutions. Soit on
améliore les motorisations existantes, comme c'était
le cas sur l'Astra OPC, soit on prend un moteur puissant, façon
Shelby et la Cobra, et on le greffe au véhicule cible. C'est
la deuxième solution qu'a retenu l'OPC pour le Zafira. Il
faut dire que le 2 litres turbocompressé de 192 ch rentrait
déjà sous le capot du coupé Astra Turbo, alors de-là
à le glisser sous le capot du Zafira, il n'y avait qu'un
pas qu'OPC a franchi. Avec un moteur présent en terme de performances mais
surtout de souplesse, l'accent a clairement été mis
sur le confort et l'onctuosité. Si les performances sont
bien là, avec ses 220 km/h en pointe et 8,2 secondes pour
franchir les 100 km/h, qu'en est-il du comportement ?
SUR LA ROUTE
Pour digérer ce surcroît
de puissance et de couple (250 Nm sur une très large plage
de 1 950 à 5 400 tr/mn), le châssis a bien entendu
été raffermi et rabaissé. Toutefois Opel a
souhaité conserver la même valeur de suspension pour
conserver la même capacité de chargement. Les freins
ont été renforcés avec des disques plus gros
à l'avant et à l'arrière. Pour les jantes,
on a tapé dans de très belles jantes alu en 17"
et l'ESP est de série et non déconnectable. Avouons-le
tout de suite, lorsque le ruban bleu est lisse et impeccable, aucun
problème même sur des routes sinueuses. Le Zafira OPC
se jette volontiers dans chaque virage avec panache. Mais lorsque
le sol se dégrade, la monte pneumatique en taille basse alliée
un tarage de suspensions voulant préserver la capacité
de chargement mettent à mal le confort de conduite. La tenue
de route demeure sûre, mais le niveau de confort dynamique
est nettement amoindri. Dommage, car un monospace se doit de préserver
ses occupants.
:: CONCLUSION
Finalement l'offre d'Opel avec sa variante OPC est très alléchante.
D'abord la présentation est exclusive et elle est commercialisée en
série limitée à 4 500 exemplaires. Puis les performances sont étonnantes
pour un monospace avec un châssis sérieux et (presque) bien amorti.
Et surtout c'est le premier monospace du genre. Maintenant il faut
rester lucide. Un monospace quel qu'il soit a une vocation première
de mieux voyager. Alors le sport pur et dur s'accommode mal avec ce
concept. Ne comptez donc pas attaquer chaque virolo comme un furieux
avec femme et enfants à bord. En revanche son domaine de prédilection
reste l'esprit TGV : vitesse, rapidité, mais pas sport. Une GT en
quelque sorte… |