LA SUPER CARRERA !
Alors que la 911 semble condamnée à passer la main
au moteur avant, un sursaut du destin va lui permettre de subsister
contre vents et marées. La 911 Super Carrera marque à
ce titre un véritable tournant dans l'histoire du modèle...
Texte :
Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.
Commercialisée à partir de Juillet 1975, la Porsche
911 Carrera 3.0 introduit la nouvelle génération de
911. Pourtant, les plans du Docteur Fuhrman ne sont clairement pas
à l'avantage de la 911 pour laquelle il envisage purement
et simplement un remplacement par les nouvelles Porsche à
moteur avant et refroidi par eau, les 928
apparue en 1977. L'apparition de la génération SC,
pour Super Carrera, ressemble donc à une véritable
tentative d'assasinat, l'ironie voulant même que cette "super
911" soit moins puissante que celle qu'elle remplaçait,
la Carrera 3.0L. Et de fait, la nouvelle venue n'est qu'une vraie
fausse nouvelle voiture, fait demeuré unique dans l'histoire
de la 911...
DESIGN
Commercialisée à partir de Juillet 1975, la Porsche
911 Carrera 3.0 a introduit une nouvelle génération
de 911. Extérieurement et etchniquement, la filiation reste évidente
mais on remarque cependant dès le premier coup d'oeil, le
montage de boucliers avec une proéminente bande en plastique
noir destinée à répondre aux normes américaines,
le premier marché convoité par Porsche, en matière
de sécurité. Elle dispose des même ailes larges que
la Carrera 2.7 L, et des rétroviseurs peints ton caisse, le deuxième
étant en option. Les poignées et entourages de porte sont
en noir mat ou chromés en option. Visuellement, une SC de
base est donc en tous points similaire à la Carrera 3.0L,
y compris au niveau des jantes étoile ATS. Si l'on exclut
bien sûr le logo apposé sur le capot arrière, rien
ne permet une identification immédiate de cette "nouvelle
911". Les jantes ATS de 15" en aluminium coulé sont
toujours de série mais beaucoup de clients leur préfèrent
les Fuchs en 16". Intérieurement, l'équipement de la Carrera
3 est très complet et même luxueux pour l'époque
(pack électrique, lave phares, rétroviseurs chauffants à réglages
électriques...). En revanche, le tableau de bord à cinq cadrans
ne change pas. On y trouve toujours de gauche à droite la jauge
d'essence, la température d'huile et pression d'huile, le compte
tours en position centrale (zone rouge à 6600 tr/mn, coupure à 7200
tr/mn), le compteur de vitesse gradué jusqu'à 300 km (comme sur
la 2,7 RS) et enfin la montre. On trouve également un régulateur
de vitesse en série et un chauffage amélioré. La climatisation est
même disponible, en option. A partir de Juillet 1977, la désignation
"SC" signifiant "Super Carrera" remplace la
Carrera 3.0. Cette nouvelle 911 ne jouit cependant pas des faveurs
de la maison mère, les efforts étant alors portés
sur ce que l'on croyait être la solution d'avenir: les Porsche
à moteur avant, dont le Dr Fuhrman, créateur de la
928, est le plus fervent défenseur...
MOTEUR
Du côté moteurs, en effet, les techniciens de Porsche ne se sont
pas endormis au cours de ces deux décennies.
911
Carrera 3.0
(1975)
1975
Dérivée de la Carrera 2.7 litres. C'est le milieu
de gamme, elle doit remplacée la 911 S. La cylindrée
passe à 3 litres (2994 cm3), moteur de type 930/02 ou 930/12
avec sportomatic, alésage x course: 95 x 70.4 mm, injection
Bosch® K-Jetronic et allumage électronique, la puissance
alors développée est de 200 ch à 6000 tr/mn,
couple: 26 mkg à 4200 tr/mn (note: la turbine qui équipe
cette version dispose encore de 5 pales). Coté boite, c'est
une type 915/44 à 4 rapports, ( 5 rapports ou Sportomatic
en option). Pour les freins, étriers en fonte sur 4 disques.
Poids total: 1120 kg.
Moteur
Emplacement: En porte à faux arrière.
Type : 6 cylindres opposés à plat.
Construction : Chemises, culasses et carter en alliage léger,
traitement de l'aluminium au "Nikasil" pour les chemises.
Refroidissement : Par air avec soufflerie axiale.
Cylindrée : 2 994 cm3.
Alésage et Course : 95 X 70.4 mm.
Compression : 8.5 : 1.
Distribution : 2 soupapes en tête, 4 arbres à cames
en tête entraînés par arbres de renvoi à
pignons coniques.
Alimentation : Injection Bosch K-Jetronic, pompe électrique.
Puissance maximale : 200 ch à 6 000 tr/mn.
Couple maximum : 26 mkg à 5 100 tr/mn.
Équipement électrique : Batterie 12 volts, 36 Ah,
alternateur 55 A, 770 W.
Poids à vide : 1 120 kg.
Performances
Vitesse maximale : 235 km/h.
0 à 100 km/h : -
1 000 m d. a. : 26.2 s.
I) Le Moteur :
Le 3 litres de la SC (moteur type 930, qui est aussi celui de la
carrera 3.0 et de la turbo 3.0), il provient directement de celui
de la Porsche 911 Turbo 3.0 (930), issu lui-même de celui
de la rarissime Carrera RS 3.0 de 1974.
Le moteur de course développé à partir du
2 litres de la carrera 6 ne dépassait pas 2808 cm3 de cylindré
(alésage 92 mm) à cette époque les spécialistes
des moteurs savaient qu'en utilisant des cylindres Nikasil, ils
ne rencontreraient guère de pblms tant que celle limite ne
serait pas dépassé. En effet, le moteur 2L8 (n'existe
qu'en course, le max. est de 2L7 pour une voiture de série)
fut relativement fiable et permit par ailleurs d'obtenir 308 ch
à 8000 tr/mn par contre lorsqu'on augmenta l'alésage
à 95 mm pour porter la cylindrée à la limite
de la classe, les problèmes apparurent. Avec des cylindres
d'un diam aussi grand, les parois de leur logement dans le carter
devenaient trop minces et se fendaient. C'était essentiellement
un problème de fatigue, les fêlures n'apparaissant
généralement qu'après environ six heures de
course. Le problème fut resolu par une mesure qui, peut sembler
rétrograde : dès la série B, en été
1968, le carter en alu avait été remplacé par
un carter en alliage de magnésium. On recourut à l'opération
inverse, en remplaçant le carter magnésium par un
carter en alu, plus lourd mais plus rigide et capable de mieux résister
aux sollicitations locales élevées. Pour coiffer les
cylindres de 95 mm, il fallut modifier la culasse. Conduits et soupapes
restaient les même que ceux du moteur 2,8 litres, mais la
distance entre les tirants fixant les cylindres et leurs culasses
sur le carter dut être augmentée à cause du
plus grand diamètre des cylindres. Ce moteur de 3 litres,
exactement 2994 cm3 donna naissance à la 911 SC/RS :
Ayant remporté le premier Championnat européen pour
voitures Grand Tourisme, Porsche était bien décidé
à faire en sorte que ses Carrera restent compétitives,
même face à des voitures tel que la Ferrari 365 GTB/4
équipée d'un super moteur V12 de 4,4 litres. A la
fin de l'année 1973, les techniciens savainet exactement
ce qu'il fallait faire pour rendre la Carrera plus rapide en version
RSR. Il suffisait de mettre en production une nouvelle Carrera routière
comportant les modifications indispensables pour permettre de réaliser,
dans le cadre des règlement sportifs, une version RSR encore
supérieur à la précédente. Il y avait
toutefois un pblm : la voiture serai nettement plus dépouillé
et plus chère que la Carrera RS 2,7 et l'usine craignait
de ne plus pouvoir vendre les 500 unités requises pour l'homologation
en Groupe 4. Comme 1600 Carrera RS 2,7 avaient été
construite, le construteur obtint l'homologation de la carrera RS
3,0 en groupe 3 et non pas en groupe, c'est à dire le groupe
des voitures GT de série dont 1000 en argumentant que la
RS 3,0 était une évolution de la RS 2,7, ce qui permettait
d'obtenir son homologation aprés la production de 100 exemplaires.
C'est donc seulement 109 carrera RS 3.0 qui quittèrent les
chaines de montage.
Le moteur est de type 930, avec les améliorations suivantes
: pistons forgés, nouveaux arbre à cames, vilebrequin
de course (une piéce de série normale, mais passée
au Magnaflux), des bielles de course (bielles de série mais
elles aussi passées au Maganflux et polies), des coussinets
comportant un jeu supérieur et un volant moteur allégé,
nouvelles soupapes, rapport de compression de 10,3 (au lieu de 9,3),
injection mécanique Kugelfischer en lieu et place de la K-Jet.
La puissance est de 255 ch à 7000 t/min et pése à
la sortie d'usine 900 kg soit env. 250 kg de moins que la SC.
1977 : Le moteur a une cylindrée de 2994 cm2 (alésage
95 mm, course 70, 4 mm). Le diamètre des soupapes est de
49 mm à l'admission et 41,5 mm à l'échappement.
Celui des orifices est de 39 mm à ladmission et 35
mm à léchappement. Les sont cames moins dures,
le vilebrequin est nouveau, les paliers principaux sont agrandis
et les têtes de bielle ont un plus grand diamètre.
Le carter est en aluminium coulé, les cylindres en Nikasil.
Les arbres à cames sont nouveaux. La turbine de refroidissement
à 11 pales de 226 mm et tourne avec un rapport 1,8:1 (1,8
fois la vitesse du moteur). Un nouvel allumage à décharge
de condensateur et sans rupteur est monté. Le moteur fonctionne
à l'essence normale d'indice 91. Une pompe à air est
montée sur tous les modèles.
1979 : Montage sur tous les marchés dun catalyseur
à trois voies et sonde Lambda. Les modèles US ont
un taux de compression de 9,3:1et reçoivent des capsules
d'avance et de retard à dépression et une nouvelle
buse d'aspiration (à grille fine) à la pompe à
huile. Le radiateur d'huile à tube de laiton logé
dans aile avant pour modèles « reste du monde est redéssiné,
mais les modèles US conservent serpentin. Montage dun
éclairage automatique du compartiment moteur. Le rail de
tension est nouveau et le corps scellé du tendeur est plus
mince aux chaînes de distribution. Les cache-soupapes inférieurs
sont renforcés par des nervures horizontales doubles. Lorifice
d'admission est réduit à 34 mm (sur tous modèles).
911
SC, 3.0 litres
(1979)
Dans sa version atmosphérique, le 6 cylindres boxer a vu sa cylindrée
passer de 2.à 3 litres, sans diminution de son rendement, qui est
même passé de 65 à 68ch/litre. La 911 SC d'aujourd'hui dispose de74ch
et près de 10 mkg de plus que la version d'origine, alors que son
poids ne s'est accru que de moins de 20 %. Le rapport poids-puissance
est donc descendu de 7,7 à 5,8 kg/ch. L'histoire de ce moteur a
été ponctuée, en vingt ans, par cinq augmentations successives de
cylindrée: né en deux litres avec 80 mm d'alésage et 66 mm de course,
il est passé de 2,2. l en 1969 par augmentation de l'alésage à 84
mm (180 ch dans la version 911 S), puis à 2,4 l en 1971 par augmentation
de la course à 70,4 mm cette fois, avant d'atteindre 2,71 (alésage
porté à 90 mm) dans la version Carrera RS d'abord, en 1972 (210
ch, 240 km/h) puis dans toutes les 911 l'année suivante. En 1975,
la cylindrée des 911 est portée à 3 titres par une nouvelle augmentation
de l'alésage, qui passe à 95 mm. Enfin, ultime avatar, si l'on peut
dire, la version Turbo passe à 3,3 l à partir de 1978. Cette fois,
par augmentation simultanée de l'alésage (+ 2mm) et de la course
( + 4 mm). Ce sont les dimensions des moteurs d'aujourd'hui. On
notera que le rapport volumétrique, qui était de 9,8:1 en 1966 dans
la version 2 litres S de 160 ch, tombe à 8,5:1 dans la version 2,4
l S pour pouvoir fonctionner à l'essence ordinaire afin de satisfaire
aux nouveaux règlements antipollution américains. Grâce à l'augmentation
de la cylindrée, la puissance (190 ch) et les performances étaient
maintenues et même légèrement améliorées, mais la consommation augmenta
d'une manière assez considérable. En 1980, le moteur de la 911 SC
3 litres version européenne retrouve une puissance équivalente et
le rapport volumétrique de 9,8:1 de 1966, tandis que la consommation
est sensiblement réduite.
1979
Août, la puissance développée gagne 8 ch (188
ch à 5500 tr/mn, couple: 27 mkg à 4200 tr/mn), essentiellement
par modification du taux de compression qui passe à 8.6 :1,
mais obligation d'utiliser du super carburant et non plus de l'ordinaire
comme précédemment, il est cependant à noter
que les versions US garde la puissance de 180 ch (pour les USA type
moteur 930.65). La pompe à huile est plus grosse, de même
que les pales de la turbine de refroidissement passe de 226 mm à
245 mm. La boite type 915 est toujours utilisée, manuelle
à 5 rapports (la 5ème est légèrement
plus longue, type 915/62) ou sportomatic 3 rapports en option.
Moteur
Emplacement : En porte à faux arrière.
Disposition : Longitudinale.
Type : 6 cylindres opposés à plat.
Construction : En alliage léger.
Refroidissement : Par air.
Cylindrée : 2 994 cm3.
Alésage et Course : 95 X 70.4 mm.
Compression : 8.6 : 1.
Distribution : Soupapes en V en tête entraînées
par un arbre à cames par rangée de cylindres. Vilebrequin
à 8 paliers.
Alimentation/ allumage : Injection K-Jetronic Bosch.
Lubrification : Par carter sec.
Puissance maximale : 188 ch à 5 500 tr/mn.
Couple maximum : 27 mkg à 4300 tr/mn.
Poids constructeur : 1 250 kg.
Performances
Vitesse maximale (constructeur) : 230 km/h.
400 m D.A. : -
1 000 m D.A. : 26.6 s.
0 à 100 km/h : -
Rapport poids/puissance : -
911
SC, 3.0 litres
(1981)
1980
Août, moteur type 930/12, la puissance passe à 204
ch à 5900 tr/mn par augmentation du taux de compression:
9.8 : 1 (sauf pour les USA ou la puissance restant toujours à
180 ch), couple: 27 mkg à 4300 tr/mn. Modifications de l'allumage
et de l'injection (Bosch® K-Jetronic), canalisations d'injection
en acier et non plus en plastique, sans oublier le disque d'embrayage
également revu. La boite type 915 est toujours utilisée,
manuelle à 5 rapports (915/62) mais la version sportomatic®
n'est plus disponible. Poids à vide: 1190 kg.
A noter: une baisse significative de la consommation, mais obligation
de rouler au super.
1980 : Des pistons en toit font passer taux de compression à
9,8:1 sur modèles « reste du monde » et la puissance
est de 204 ch, le couple restant inchangé. Les caractéristiques
du système Bosch K-jetronic sont adaptées en conséquence
(nouveau dispositif de démarrage à froid par injecteur
vaporisant directement dans collecteurs). Le carburant est à
indice d'octane 98 (et non plus 91). Les canalisations d'injection
sont non plus à gaine tressée mais en acier sans soudure.
Moteur
Emplacement : En porte à faux arrière.
Disposition : Longitudinale.
Type : 6 cylindres opposés à plat.
Construction : Culasses et bloc en alliage léger, chemises
en alliage.
Refroidissement : Par air.
Cylindrée : 2 994 cm3.
Alésage et Course : 95 X 70.4 mm.
Compression : 9.8 : 1.
Distribution : vilebrequin à 8 paliers, soupapes en V en
tête entraînées (chaînes) par un arbre
à cames par rangée de cylindres. Vilebrequin à
8 paliers.
Alimentation/ allumage : Injection K-Jetronic Bosch, allumage électronique.
Lubrification : Par carter sec, radiateur d'huile.
Puissance maximale : 204 ch à 5 900 tr/mn (58.2 ch/l).
Couple maximum : 27 mkg à 4300 tr/mn.
Poids à vide : 1 190 kg.
Répartition AV/AR :
49 / 51 %.
Performances
Vitesse maximale (constructeur) : 235 km/h.
400 m D.A. : non disponible.
1 000 m D.A. : 27.5 s.
0 à 100 km/h : 6.8 s.
Rapport poids/puissance : 5.8 kg/ch.
1981 : Les pignons d'arbre à cames sont fixés par
boulon à six pans au lieu d'un écrou hexagonal. Lalternateur
à régulateur de tension fournit désormais 1050
W.
1982 : A partir d'avril 1983 montage dun nouveau carter rigidifié.
Le silencieux est amélioré. Sur modèles US
et japonais, la sonde Lambda et lenrichissement à laccélération
sont améliorés. Le radiateur d'huile à tube
de laiton vu sur les modèles « reste du monde »
dès septembre 1979 est monté sur les modèles
US.
II) La transmission :
1977 : Lassistance à l'embrayage est améliorée.
Le disque d'embrayage est équipé dun moyeu en
caoutchouc pour diminuer le bruit de la transmission à basse
vitesse.
Boîte 915/44 Rapports ou Sportomatic (925/09 ou 12 ou 13)
1979 : La boîte Sportomatic est abandonnée. Leffort
à la pédale d'embrayage est réduit pas un mécanisme
améliorée. Le rapport de 5ème est allongé
de 1,217 à 1,273 sur la nouvelle boîte 915/62 pour
modèles « reste du monde ».
1980 : Démultiplication accrue en 5ème de 0.821à
0,796. ( Note de Bweissach : ici semble-t-il, changement de type
de mesure, si quelquun peut méclairer afin de
tout remettre avec les mêmes type de mesure pour garder une
cohérence à ce document, merci de me contacter). Les
disques hélicoïdaux d'embrayage comportent un moyeu
à ressorts type amélioré. Le carter de boîte
915 est en aluminium coulé sous pression.
CHASSIS
A côté de cette évolution du moteur, certes
spectaculaire dans les chiffres, mais somme toute classique dans
son processus augmentations de cylindrée, lubrification
par carter sec, adoption de l'injection, de l'allumage électronique,
adjonction d'un turbocompresseur celle de la carrosserie
représente des efforts tout aussi considérables, qui
se sont parfois traduits par des mesures peu conventionnelles. Il
est clair, en effet, que la stabilité directionnelle d'un
véhicule à moteur arrière pose déjà
plus de problèmes que celle d'un véhicule à
moteur avant, et que ces problèmes deviennent plus aigus
au fur et à mesure que les performances augmentent. Pour
maîtriser ce phénomène, les techniciens de Porsche
ont fait appel à deux séries de mesures. Structurelles
d'une part, en s'efforçant de rééquilibrer
te plus possible les masses entre l'avant et l'arrière par
le déplacement d'accessoires comme la batterie, par exemple.
Mais dans ce domaine, leur marge de manuvre était limitée,
et la répartition actuelle frôle (pour la 911 SC) ou
dépasse (pour la Turbo) 40/60. Aussi, parallèlement,
jantes et pneus n'ont-ils cessé d'être élargis,
ce qui a impliqué plusieurs modifications de géométries
de suspension. D'autre part, il a été largement fait
appel à l'aérodynamique, non pas tant pour essayer
de diminuer la traînée que pour combattre les portances
nuisant à la tenue de cap. D'où l'apparition des spoilers
et des ailerons, de plus en plus importants à mesure qu'augmentent
les performances. Il faut reconnaître que tous ces efforts
n'ont pas été vains, loin de là! Je peux en
effet témoigner que la tenue de cap d'une 930 Turbo actuelle
à près de 260 km/h est meilleure que celle d'une 911
S 21itres à 210-220 km/h! A l'origine, cette carrosserie
était considérée comme « aérodynamique
». Aujourd'hui, elle n'a pas cessé de plaire, même
si à certains égards (hauteur de la ceinture de caisse,
rapport entre la surface de tôle et la surface vitrée),
elle pré- sente un aspect désuet. C'est surtout vrai
pour la 911 SC, d'ailleurs, car la Turbo, avec ses ailes monstrueusement
renflées, son énorme aileron et ses pneus ultra-larges,
défie toute appréciation d'ordre esthétique
!
La conception de la suspension résulte
aussi de ce souci de gain de place, comme le montre le choix à
l'avant d'un McPherson allié de façon originale à
des barres de torsion plutôt qu'aux ressorts à boudin
habituellement utilisés avec ce dispositif. On trouve aussi
des barres de torsion, chères au Professeur Porsche qui en
avait breveté l'emploi, combinées aux bras tirés
qui guident les roues arrière. Longtemps (trop longtemps
d'ailleurs), les 911 de base furent dépourvues de barres
anti-roulis, seulement proposées contre supplément.
Cette invraisemblable mesquinerie n'est enfin plus pratiquée.
Mais puisque nous évoquons la politique des options pratiquée
par Porsche, signalons qu'elle continue quand même à
exercer de redoutables ravages dans les comptes en banque des acheteurs
de 911 SC, sinon de Turbo, comme le montre notre tableau. Je trouve
que facturer en supplément d'une voiture de: sport vendue
plus de 230000 F des roues larges, des pneus à profil bas,
des amortisseurs «sport», un rétroviseur extérieur
droit et même une peinture métallisée (!) tient
de la provocation...
Autre évolution significative: celle
de la voie arrière. Elle était à l'origine
de 1,312m. Elle atteint aujourd'hui 1,379m dans la 911 SC... et
1,501 m dans la 930 Turbo ! Quand au poids, que nous avons déjà
évoqué tout à l'heure, il s'est progressivement
élevé d'un peu moins de 20 %, passant de 1000 à
1185 kg (911 SC),. ce qui doit être mis pour l'essentiel au
compte d'un équipement plus complet.
DIMENSIONS empattement: 2271mm. Voies (AV/AR): 1369mm/1379 mm (avec
pneus standard). Longueur: 4291 mm. Largeur: 1626mm.
911
Carrera 3.0
(1975)
Châssis - Trains roulants
Structure : Monocoque autoporteuse.
Type : Coupé 2 + 2.
Carrosserie : En acier.
Suspensions : A l'avant: Mc Pherson à roues indépendantes,
barres de torsion longitudinales, amortisseurs hydrauliques télescopiques
à double effet.
A l'arrière: Mc Pherson à roues indépendantes
avec bras obliques et barres de torsion transversales, amortisseurs
hydrauliques télescopiques à double effet. Barre antiroulis
modifiée sur version allégée (18mm) plus des
amortisseurs Bilstein.
Direction : A crémaillère.
Freins : disques ventilés , double circuit.
Jantes : Fuchs.
Pneumatiques : AV: 185/70 VR 15 (en option 185/70 VR 15). AR: 215/60
VR 15.
911
SC, 3.0 litres
(1979)
Châssis - Trains roulants
Structure : Monocoque autoporteuse avec plate forme à caissons
en tôle d'acier.
Type : Coupé 2 + 2 places.
Carrosserie : En acier.
Suspensions : A l'avant: roues indépendantes, type McPherson
deux barres de torsion longitudinale. A l'arrière: roues
indépendantes, demi bras oscillants avec barre de torsion,
amortisseurs télescopiques à double effet.
Direction : A crémaillère.
Freins : Quatre disques ventilés.
Jantes : AV: non disponible. AR: non disponible.
Pneumatiques : AV: 185/70 VR 15. AR: 215/60 VR 15.
911
SC, 3.0 litres
(1981)
Châssis - Trains roulants
Structure : Monocoque autoporteuse avec plate forme à caissons
en tôle d'acier.
Type : Coupé 2 + 2 places.
Carrosserie : En acier.
Suspensions : A l'avant: roues indépendantes, type McPherson
deux barres de torsion longitudinales et jambes élastiques.
A l'arrière: roues indépendantes, demi bras oscillants
avec barre de torsion transversales.
Amortisseurs télescopiques, stabilisateurs AV et AR.
Direction : A crémaillère.
Freins : Quatre disques ventilés, diamètre AV: 235
mm, AR: 244 mm.
Jantes : 7J.
Pneumatiques : AV: 205/55 VR 16. AR: 225/50 VR 16.
Monte standard : Roues de 15 pouces à jante de 6 pouces
à lavant chaussées en 185/70 VR15 et 7 pouces
à larrière chaussées en 215/60 VR15.
1982 : En option : roues de 16 pouces à jante de 6 pouces
à lavant chaussées en 205/55 VR16 et 7 pouces
à larrière chaussées en 225/50 VR16.
Pourtant, des défauts, elles en ont, c'est
vrai, malgré le perfectionnisme maniaque avec lequel elles ont été
mises au point. Elles ont la fesse trop lourde et le nez trop léger,
le caractère trop vif quand elles changent d'attitude et trop instable
quand on voudrait qu'elles filent droit! Seulement voilà:
quand on connaît le mode d'emploi, tous ces petits travers
(c'est le cas de le dire!) se transforment en précieux auxiliaires,
et deviennent vos alliés. Le secret, c'est de vous en servir
avec doigté, de toujours sentir jusqu'où vous pouvez
aller trop loin. Une 911, ça se conduit « le nezà
l'intérieur»: on anticipe en entrant dans le virage
pied levé, pour contrer la tendance sous vireuse. On laisse
le train arrière amorcer une légère dérive
que l'on contrôle à l'accélérateur et
au volant. Jusqu'à ce que la trajectoire de sortie du virage
soit visible, on est resté en léger survirage, l'avant
pointé vers la corde. Il est alors temps de rendre la main
en accélérant franchement. Avec cette technique, jamais
de mauvaises surprises, et bien du plaisir, surtout dans les enchaînements
de virages où l'on profite pleinement de ce comportement
en anticipant davantage encore. Comme dans un slalom à skis,
il faut pratiquement avoir un virage davance et pivoter autour
du point de corde comme autour d'un piquet. Avec la 911 SC, c'est
facile.
Bien sûr, par rapport à un bon
châssis à moteur central arrière, le comportement
d'une Porsche 6 cylindres date, en particulier dans le domaine de
la suspension, qui est assez sèche malgré un remarquable
amortissement. Mais ce qu'il y sans doute de plus démodé,
c'est d'une part leur commande de boîte, à la fois
imprécise et affligée d'une course trop longue, d'autre
part leur pédalier mal implanté, hérité
de la Coccinelle, qui vous contraint à une invraisemblable
gymnastique.
1977 : Le servofrein est un Hydrovac de 7 pouces.
1977 : Barre antiroulis avant de 20 mm, arrière de 18 mm
; barre de torsion arrière de 24 mm au lieu de 23 mm.
1980 : Les modèles US sont équipés de barres
antiroulis de 20 mm à lavant et 18 mm à larrière.
EVOLUTIONS
Pour la Targa, outre l'arceau de couleur aluminium brossé, il est
à noter que le toit amovible peut se ranger plié dans le coffre.
En option, le client peut opter pour l'ensemble des entourages noir.
Une décoration aux couleurs Martini sera disponible (bandes tricolores
latérales) en série limitée et en option. De telles voitures sont
aujourd'hui devenue rarissimes. L'intérieur comme l'équipement n'évoluent
pas non plus, seul le compte-tours est gradué à 7000
tr/mn. A partir de 1979, les lave-phares sont désormais encastrés.
Aux Etats-Unis, une série spéciale « Weissach
» aux coloris spécifiques (gris étain et intérieur
rouille) est commercialisée. En août 1979, avec la
sortie de nouvelle SC, un volant trois branches en cuir spécifique
et une console centrale sont de série. On trouve aussi les
vitres électriques et un éclairage du compartiment
moteur. Extérieurement, l'entourage des vitres, poignées
de portes sont désormais noir mat, et les cerclages de phares
sont quand à eux peints de couleur caisse. Pour la Targa,
l'arceau devient noir mat. En juillet 1980, des répétiteurs
de clignotants sont installés sur les ailes avant. La garantie
anticorrosion est portée à sept ans. La SC adopte
de petits lave-phares et des jantes ATS peintes de couleurs noires
à bord polis. Le spolier et laileron de la 911 Turbo
sont disponibles en option. Or, si vous vouliez l'en équiper,
il vous fallait ajouter près de 25000 F ! En août,
une série limitée pour le marché européen
fait son apparition pour un an, c'est la "SC Jubilé".
Elle dispose d'une caisse couleur gris météore métallisé
avec des vitres teintées en vert. On note également
la même année la sortie du modèle spécial
« Ferry Porsche » en gris métallisé avec
une sellerie spécifique en cuir et tissu bordeaux, avec signatures
"Ferry Porsche" sur les appuie-têtes et un volant
3 branches gainé de cuir également bordeaux. A l'extérieur,
elle est équipée de jantes Fuchs en 7 x 15 à
l'avant et 8 x 15 à l'arrière et d'une antenne électrique
(comme les versions US). Elle sera produite à 200 exemplaires
seulement. A partir du modèle 1982, le réglage manuel
du chauffage est supprimé. Le compteur est gradué
jusquà 260 km/h sur tous les modèles. Des ceintures
trois points sont disponibles pour les sièges arrières.
Quatre haut-parleurs sont montés en série. Mais l'année
82 marque un évènement bien plus important dans l'histoire
de la 911. Ils 'agit du lancement d'un cabriolet qui fait suite
au prototype de cabriolet à 4 roues motrices exposée
au Salon de Francfort en Septembre 1981. La présentation
officielle du modèle SC Cabrio de série a lieu en
mars 1982 au salon de Genève. Près de vingt ans après sa
première, une 911 entièrement ouverte s'ajoute à la Targa
pour compléter la gamme et rencontre un franc succès dés
la 1ère année de production. Le cabriolet 911 est
assemblé par les ateliers Reutter (comme pour les 356 cabriolet)
et dispose d'une capote à actionnement manuel et d'une lunette arrière
en matière composite qui s'ouvre avec une fermeture à glissière.
La conception de la capote du cabriolet reprend pour moitié des
profilés en acier qui assurent une grande stabilité de la forme
même en cas de vitesses élevées. En cas de retournement, la construction
garantit en outre aux passagers une protection adaptée. Il reste
possible de rabattre complètement la capote en dépit de sa conception
exceptionnelle. D'autre aprt, l'examen d'une Porsche 6 cylindres
vous laisse béat d'admiration, et décourage toute
critique. Mercedes exceptées, toutes les autres voitures
sont surclassées dans ce domaine... même les autres
Porsche! Quant à l'équipement de la Turbo, je renonce
à vous le décrire pour ne pas transformer cet article
en catalogue de publicité: il est d'un luxe sobre sans doute,
mais inouï. Car, on le sent, on le voit, on le touche, aucun
matériau, aucun accessoire n'a été jugé
trop bon ou trop beau pour elle. Et aucune peine n'a été
épargnée pour en assurer un montage d'une perfection
quasi-absolue. En contrepartie, c'est vrai, la facture est salée.
Mais dans un monde envahi par la camelote, cela n'a tout simplement
pas de prix...
ACHETER UNE
PORSCHE 911 (964) Carrera RS 3.6
Caractéristiques et évolutions
1975 : Dérivée de la Carrera 2.7 litres. C'est le
milieu de gamme, elle doit remplacée la 911 S. La cylindrée
passe à 3 litres (2994 cm3), moteur de type 930/02 ou 930/12
avec sportomatic, alésage x course: 95 x 70.4 mm, injection
Bosch® K-Jetronic et allumage électronique, la puissance
alors développée est de 200 ch à 6000 tr/mn,
couple: 26 mkg à 4200 tr/mn (note: la turbine qui équipe
cette version dispose encore de 5 pales). Coté boite, c'est
une type 915/44 à 4 rapports, ( 5 rapports ou Sportomatic
en option). Pour les freins, étriers en fonte sur 4 disques.
Poids total: 1120 kg.
Performances : vitesse maxi: 235 km/h, 1000 m D.A.: 26.2 s, 0 à
100 en 6 s, 0 à 160 15.2 s.
Disponible en version coupé et Targa®.
1976 : Évolutions non disponibles.
Disponible en version coupé et Targa®.
1977 : Août, fin de production au profit de la version SC.
Production pour l'année : 700 exemplaires.
Nombre global d'exemplaires produits : 3691 exemplaires.
911 SC
3.0 litres
(fin 1977 - 1983)
Elle remplace la 911 2.7, la désignation
"SC" signifiant ici "Super Carrera", elle reste
seule au catalogue (en compagnie de la Turbo bien sûr). Cette
911 ne jouissait pas des faveurs de la maison mère, les efforts
étant alors portés sur ce que l'on croyait l'avenir:
les modèles de conception Transaxle®...
Elle était équipée d'un moteur de 3 litres
de cylindrée (2994 cm3, type moteur: 930/03 ou 930/13 avec
sportomatic ou 930.4 pour les USA), celui de la Carrera 3 avec un
carter en aluminium, compression: 8.5 : 1, développant non
plus 200 ch mais 180 ch à 5500 tr/mn, couple: 27 mkg à
4200 tr/mn (note : turbine de refroidissement à 11 pales).
Boite type 915.61 (avec rapports modifiés) manuelle à
5 rapports ou sportomatic® 3 rapports (en option), pas de boite
4.
Coté freins : adoption d'un servo Hydrovac.
Poids à vide: 1190 kg.
En option : pont autobloquant (et ce durant toute la durée
de la production).
Performances : vitesse maxi: 225 km/h, 1000
m D.A.: 27.5 s, 0 à 100 km/h: 7 s.
Nombre total d'exemplaires produits : 57972 exemplaires.
:: CONCLUSION
Comme nous, vous êtes amoureux de la 911 et vosu recherchez
une sportive efficace sur la piste ? Une sportive virile, authentique
et sans compromis, avec laquelle vous apprendrez l'art du pilotage
? Ne cherchez plus ! Porsche a pensé à vous en 1991
et la 911 Carrera RS 3.6, véritable 964 Cup homologuée
route, est la belle dont vous avez toujours rêvé. Et
si vous en avez les moyens, et le talent, une rarissime RS 3.8 vous
comblera de bonheur, bien au-delà de vos espérances...
CHRONOLOGIE
1973 : Historiquement, la Carrera RS 3.0 est la première
à avoir inauguré le moteur type 930. Elle a été produite de 08/1973
à 07/1974 par le département de smodèles spéciaux.
La cylindrée est de 2992,55 cm3 et sa puissance atteint 230 ch à
6200 tr/min pour un couple de 275 Nm à 5000 tr/min. Elle a été produite
à 110 exemplaires seulement.
1975 : Juillet, 911 Carrera 3.0 (AM 1976 à AM 1977) 200
ch, boîte mécanique 4 rapports. Fin de production en août
1977, 2.546 ex. construits + 1.105 Targa
1977 : Août, la 911 SC 3.0 Coupé prend la relève
(AM 1978 à AM 1979) 180 ch, boîte mécanique 5 rapports. 10.832 ex.
+ 8.108 Targa.
1979 : A partir de l'année modèle 1980, moteur 188 ch
1980 : Août, moteur type 930/12, la puissance passe
à 204 ch sauf pour les USA. Boite mécaniqe à 5 rapports
(915/62). La version sportomatic n'est plus disponible.
1982 : Septembre, la 911 SC Cabrio (AM 1983) fait une brève
apparition avant l'arrêt de la SC. 4.096 ex.
1983 : Fin de production en cours d'année, remplacée par
la 911 Carrera 3.2. Nombre total d'exemplaires produits de 911 SC
: 57972 ex.
1984 : Version compétition de la 911 3.0, baptisée
SC/RS (AM 1984). Moteur Boxer 250 ch à 6500 tr/min, 250 Nm à 6500
tr/min. Boîte mécanique 5 rapports. 20 exemplaires produits.
CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"Pour étalonner les performances de la 911 SC, nous prendrons
pour référence la Ferrari Mondial dans sa plus récente version à
4 soupapes par cylindres. Et d'abord, comparons les facteurs de
performances. Les cylindrées sont identiques, les couples maxi analogues,
mais le V8 italien fournit 86 ch de plus. En revanche, la Porsche
accuse la bagatelle de 335 kg de moins (!) et en conséquence, elle
présente un rapport poids-puissance plus favorable de 0,5 kg/ch
que la Ferrari. Il en résulte tout naturellement que si les deux
voitures font à peu près jeu égal en vitesse de pointe (la 911 SC
a été chronométrée 3 km/h plus vite que sa rivale), l'Allemande
se montre en revanche beaucoup plus brillante que l'Italienne, battue
d'une seconde et demie au km départ arrêté. On le constate, ce n'est
assurément pas dans le domaine des performances que l'on peut reprocher
aux Porsche 6 cylindres, suralimentées ou non, de dater. Au contraire,
elles donnent toujours le ton. La SC, elle, est évidemment moins
impressionnante. Le timbre du boxer non suralimenté est plus distinct,
plus présent, presque trop d'ailleurs, car il n'est pas d'une qualité
enivrante. On est frappé par l'adéquation quasi-parfaite entre les
performances et leur perception : je veux dire par là que jamais
on ne ressent ni défaut, ni excès. Ce moteur et cette voiture sont
exactement faits l'un pour l'autre, et l'ensemble est d'une rare
homogénéité."
SPORT AUTO 1983 - Comparatif Porsche 911 SC/Turbo. |