PORSCHE BOXSTER 2.5 (986) (1996 - 1999)
LE SPORT PREMIER PRIX ?
Depuis son lancement en 1996, le Boxster a progressivement acquis ses lettres de noblesses au sein de la petite famille Porsche. Si les premiers exemplaires furent contestés par les puristes de la marque, à cause d'un manque de puissance, aujourd'hui cette sympathique baby-Porsche garde une cote plus élevée que prévu tout en devenant abordable en occasion. Alors, le Boxster 2.5L, la Porsche du pauvre ? Pas si sûr...
Texte & photos : Sébastien DUPUIS
Joliment dessiné, le Boxster Porsche est en fait révélé sous forme de prototype en 1995. Conscient que sa survie économique passe par la diversification, Porsche donne donc le feu vert à la production du Boxster. Quelques mois plus tard, l'usine en dévoile la version définitive au mondial de l'automobile de Paris, très proche esthétiquement du concept-car. Le succès est immédiat car la demande pour une Porsche plus accessible que l'élitiste 911 se montre importante.
PRESENTATION
Par rapport au concept-car, on regrette l'abandon des prises d'air latérales au niveau des bas de caisse pour des entrées moins esthétiques venues percer les ailes arrière de la voiture. Extérieurement, la petite Porsche s'inscrit pleinement dans les codes de la marque et notamment avec sa calandre qui reprend bon nombre de pièces à la 911 type 996, commercialisée en même temps que le Boxster.
Le roadster Porsche séduit par sa ligne fluide et sans artifice qui a plutôt bien vieillie. Tendue comme un muscle prêt à l'effort, la ligne épurée du Boxster trahit une aérodynamique très travaillée, avec un Cx 0,31. Son air de famille avec un star vieille de 40 ans, la 911, n'est d'ailleurs pas étranger à ce pouvoir de séduction intemporel, de même qu'une influence puisée dans les non moins légendaires Spider 356 et 550. Pourtant, le Boxster possède une identité bien à lui et ces premières versions avec leurs clignotants orange retrouvent un certain charme.
HABITACLE
Intérieurement, la finition du Boxster est plutôt bonne mais pas au niveau de la 911, tout comme la qualité des matériaux utilisés. En revanche, l'ergonomie du poste de pilotage est toujours moderne et agréable. Il manque juste un règlage en profondeur du volant pour s'y sentir parfaitement à l'aise. Les sièges, habillés d'un modeste tissu en série maintiennent bien le corps, prêt à encaisser les accélérations latérales. Face au pilote : le compte-tours en superposition des autres manomètres, tout un symbole.
Le positionnement central arrière du moteur permet aussi de proposer deux espaces de rangements à l'avant et l'arrière (chauffé par le moteur !) d'un volume convenable pour un tel roadster voué avant tout au "plaisir" de la conduite. La capote n'est que partiellement électrique, le verrouillage devant s'opérer à la main. A signaler au passage qu'avant le restylage de 2002, la lunette arrière du Boxster était en plastique et donc assez fragile et non dégivrante.
Pour le reste de l'équipement, le minimum vital est de série (ABS, direction assistée, fermeture centralisée à télécommande, vitres électriques, 4 airbags) le reste (clim, cuir, ESP, saute-vent et une interminable liste d'autres équipements et personnalisations...) en option.
CARACTERISTIQUES
PORSCHE BOXSTER 2.5 (986)
MOTEUR
Type : 6 cylindres à plat, 24soupapes
Position : central AR
Alimentation : injection indirecte + Variocam
Cylindrée (cm3) : 2480
Alésage x Course (mm) : 85,8 x 72
Puissance maxi (ch DIN à tr/mn) : 204 à 6000
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 245 à 4500
TRANSMISSION
AR
Bo îte de vitesses (rapports) : manuelle (5)
POIDS
Poids à vide constructeur (kg) : 1250
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 6,1
ROUES
Freins Av-Ar (mm) : Disques ventilés (298) - disques pleins (290)
Pneus Av-Ar : 205/50-255/45 ZR 17
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 236
0 à 100 Km/h : 6"9
1000m D.A : 27"5
CONSOMMATION
Ville/route/mixte (L/100 KM) : 14,3/7,1/9,8
PRIX NEUF (1997) : 278 000 FF
COTE (2014) : 15.000 €
13 CV FISCAUX
MOTEUR
Avant l'augmentation de cylindrée en 1999 (de 2.5 à 2.7L) le Boxster manquait légèrement de punch aux yeux des Porschistes invétérés qui lui reprochaient alors un caractère et une sonorité peu dignes d'un Flat-6. Pourtant le petit 6 cylindres boxer du Boxster (d'où le nom de la voiture...) développe dans sa première version 204 ch à 6000 tr/mn, ce qui lui attribue un rendement tout à fait correct compte tenu de sa "faible" cylindrée de 2480 cm3. Ce "flat à eau" développe également un couple maxi intéressant de 245 Nm obtenus à 4500 tr/mn. Cette mécanique délivre son potentiel par l'intermédiaire d'une boîte à 5 rapports, parfaitement étagée, dont la commande est agréablement précise et ferme.
Même s'il n'a pas la fougue du 3.2, le moteur boxer 2.5 L aime tout autant se jeter vers la zone rouge, pour le plus grand plaisir des amateurs du genre, également mélomanes avertis. Un peu mou dans la première moitié du compte-tours, c'est lorsque l'aiguille pointe au milieu que le Flat 6 dévoile sa vrie nature. De 4000 tr/mn à 6500 tr/mn, il se montre sportif à souhait et le râle caractéristique du Flat à bas régime se transforme en hurlement mêlé du sifflement de la transmission. D'ailleurs, la boîte tire un peu trop long à notre avis en 5ème et les reprises du 2.5L en sont pénalisées. En revanche, son guidage et sa précision régalent le pilote.
Raisonnablement puissant, le Boxster compense ce "handicap" par un poids maîtrisé. Malgré un léger manque de couple à bas régime, ce boxer 2.5L se défend honorablement pour propulser les 1250 Kg à vide du Boxster. Logique, il eut été mal vu pour le Boxster de ne pas offrir des performances dignes de la marque de Zuffenhausen... Ainsi, le 0 à 100 km/h est acccompli en 6"9 et le 1000 m D.A en 27"5, ce qui est suffisant pour en faire une authentique voiture de sport.
Pour finir, relevons une consommation modérée qui peut se limiter à 9L/100 Km en usage "coude à la portière". En ville et sur circuit comptez plutôt sur 14 et 18 L/100 km respectivement.
SUR LA ROUTE
Pas de surprise en matière de tenue de route, même une petite Porsche reste une Porsche. De surcroît, l'architecture à moteur central permet un équilibre et une vivacité remarquables. Sur un parcours fait de petites routes de campagne, ce roadster est dans son élément. Plaisir de conduire garanti. Les qualités routières sont bien celles qu'on attend d'une telle machine à sensations. La rigidité est excellente, pour un cabriolet. Idéalement assistée, la direction est fidèle et très précise et le Boxster réagit bien aux mouvements de l'accélérateur.
Sur circuit, le Boxster fait aussi très bonne impression, avec grande une motricité et une capacité à passer les courbes rapidement. Attention toutefois, car les décrochages sont assez francs, L'antipatinage (désactivable) reste discret et ne pénalise pas la conduite sportive, toutefois, on aurait bien aimé un véritable autobloquant plutôt que l'ABD fourni en série qui se contente d'agir sur les freins. Dommage. Le Boxster se rattrape avec un freinage qui mérite comme à l'habitude chez Porsche, une mention très bien; pour son efficacité, son endurance et sa progressivité.
Malgré la qualité exceptionnelle du comportement routier et la réduction au minimum du roulis, obtenue grâce à un châssis bien ferme et à des trains roulants bien conçus, la Porsche Boxster préserve un confort correct sur mauvaise route (comme quoi ce n'est pas impossible...). Enfin, capote en place l'insonorisation est bien étudiée et les bruits sont réduits. Capote rangée, les mouvements d'air sont bien maîtrisés dans le Boxster équipé d'une vitre entre les deux arceaux. Bref, cette petite Porsche est loin d'être une Porsche au rabais, même si on regrette que son "petit" flat-6 ne soit pas plus généreux en couple et en sensations.
ACHETER UNE PORSCHE BOXSTER 2.5
Vendu 45.700 Euros à sa sortie, le Boxster avait beau coûter la moitié du prix d'une 911 Carrera, il n'en était pas pour autant bon marché, même sans option ! A ce titre, les premiers Boxster disposent souvent d'une pléiade d'options achetées au prix fort par leurs propriétaires, ce qui explique en partie des cours de revente souvent au-dessus des valeurs de base. Les prix démarrent autour des 15.000 euros pour les premiers millésimes mais les autos sans option sont assez rares et finalement peu intéressantes compte tenu du différentiel de prix généralement mince. Les occasions se faisant de plus en plus nombreuses, vous pourrez en principe trouver assez facilement le modèle de votre choix (couleur, équipements, kilométrage, etc.).
A quelques milliers d'euros prêts, nous le répètons de nouveau, il est souvent préférable d'opter pour une auto à l'historique limpide, idéalement vendue par un centre Porsche qui vous assurera en plus une garantie jusqu'à 1 an. Car n'oubliez pas qu'une Porsche coûte cher en entretien et donc toute dépense évitée ou évitable est finalement un bon placement. De plus, on constate ces dernières années de véritables réseaux organisés à l'échelle Européenne pour le vol et le trafic des voitures de sport. Pensez donc à vérifier les numéros de châssis, gravés au bas du pare-brise côté conducteur, mais également sous le capot en haut à gauche et sur un autocollant à l'intérieur de la portière. Enfin, demandez à lire l'historique/carnet d'entretien de la voiture proposée si le vendeur vous semble peu clair ou si le prix est exagérément bas et attractif ; méfiance ! Evitez également les modèles ayant trop tourné sur circuit, surtout avec des pneus slicks qui infligent à la caisse des contraintes qu'elle supporte moins facilement et les risques de déjaugeages ne sont pas à écarter.
Le Boxster use du pneu assez vite (environ 20000 kms) et notamment l'intérieur du pneu sur le train avant. Pas d'inquiétude, c'est normal. Si c'est le cas n'hésitez pas en profiter pour négocier un rabais. Pour la partie mécanique, pas de souci à craindre avec la distribution par chaîne en elle-même, ni les boîtes (Tiptronic en option). La courroie d'accessoires est, elle, à remplacer tous les 80000 kms. Mais le Boxster souffre d'un problème désormais bien connu concernant l'arbre intermédiaire de distribution (IMS), pièce qui fait tourner les arbres à cames et la pompe à huile et accusant un problème de conception concernant son roulement. Ce problème touche de façon assez aléatoire. Ce roulement risque de se gripper d'un seul coup par l'absence de lubrification et à partir de là, se désagréger en quelques centaines ou milliers de kilomètres. Comme il est impossibilité de le contrôler et de prévoir la casse du moteur (parfois avant 40.000 km, des fois bien plus tard) lors de démontage/révisions, certains propriétaires commencent à anticiper le problème en utilisant un kit de remplacement et une solution de fiabilisation. Des améliorations apportées en cours de production ont progressivement réduit le nombre de modèles touchés mais le risque existe potentiellement pour tous les blocs moteurs M96 et M97 des Boxster produits avant juillet 2008.
Quelques premiers modèles ont souffert de problèmes d'ouverture de la capote, vérifiez ce point. Attention également à la capote elle-même, il vous en coûtera plus de 1500 euros si elle doit être remplacée ! Enfin, côté assurance, la Porsche Boxster s'ouvre au plus grand nombre avec des tarifs relativement modérés pour une voiture estampillée "Porsche".
CONCLUSION
:-) Caractère moteur sportif Comportement sportif Freinage Plaisir de conduire |
:-( Equipement de série Moteur un peu creux à bas régime Pas d'autobloquant Quelques soucis de fiabilité |
Belle, plaisante à conduire et enfin abordable, la Porsche Boxster est une incontestable réussite, même dans sa version de base. Avec son 6 cylindres boxer, elle saura vous donner un réel agrément et se montrer rageuse à la demande. Peu généreuse en équipements de série, mais tellement en sensations, il serait idiot de la considérer encore comme une Porsche du pauvre...
L'Automobile Sportive remercie chaleureusement Damien qui a mis à notre disposition la Porsche Boxster de cet essai.