Des Renault Alpine Line pour remplacer les RS
16/11/2020 Renault et Alpine, voilà deux noms qui n'avaient pas été directement associés depuis longtemps. Une association qui n'a pas laissé que des bons souvenirs chez Alpine mais le nouveau PDG de Renault, Luca de Meo, ne semble pas vouloir s'encombrer des détails de l'histoire...
Ainsi, le dirigeant italien commence à livrer quelques éléments de la stratégie qu'il élabore pour faire d'Alpine une marque à la portée beaucoup plus large qu'aujourd'hui, avec son unique modèle de niche au catalogue. "Je donnerais à Alpine pour objectif de développer une ligne de produits, peut-être basée sur des Renault, avec pour objectif le seuil de rentabilité et de payer pour la compétition et toutes les activités dans le monde Alpine», a-t-il déclaré dans un récent entretien avec Autonews Europe. Voilà une intention clairement exprimée !
De Meo avait aussi précédemment déclaré vouloir faire d'Alpine un "Mini Ferrari", ce qui a parfois été mal compris car son intention n'est évidemment pas de produire des supercars et hypercars sous le blason Alpine ! Son idée est plus précisément de rapprocher plus fortement les savoir-faire compétition et véhicules de série, à l'image de ce qui peut en effet être le cas chez Ferrari.
S'inspirant aussi de la réussite des ténors allemands, Audi Sport BMW M, ou Mercedes AMG, De Meo n'envisage pas pour autant les concurrencer directement avec Alpine. «Je sais qu’Alpine a du potentiel, peut-être pas pour concurrencer les marques allemandes haut de gamme, mais c’est une opportunité commerciale. Vous pouvez affirmer qu'Alpine est une marque relativement inconnue, mais elle a certainement le pedigree et l'héritage." Tout comme Abarth revit aujourd'hui avec la nostalgie d'un passé pourtant très lointain, la renaissance d'Alpine peut donc capitaliser sur un patrimoine bien réel.
De façon similaire à ce que Fiat fait avec Abarth, son idée est donc d'associer aux futures versions haute performance de Renault le nom Alpine plutôt que celui de Renault Sport. Celui-ci s'éclipsera ainsi rapidement de la communication, c'est déjà acté en F1, bien que d'un point de vue organisationnel la majorité des équipes resteront les mêmes. Ce ne serait d'ailleurs pas une première puisque ce privilège revient à la Renault 5 dont les versions Alpine puis Alpine turbo avaient marqué le début des années 80.
Le blason Alpine permettra ainsi, selon De Meo, d'augmenter la rentabilité en vendant des Renault avec des spécifications et des finitions plus élevées. De Meo s'appuie sur un autre exemple qui n'est pas dans le domaine du premium, c'est PSA. Il souligne le succès des versions "GT Line" chez Peugeot dont la forte demande permet au constructeur de Sochaux d'augmenter ses marges. "Mon expérience est que les niveaux d'équipement qui ont un look plus dynamique et sportif sont plus populaires sur le marché, comme la GT Line de PSA. Je pense donc que nous devons aller dans cette direction", a-t-il expliqué. Une "Alpine Line" pourrait ainsi, selon lui, être le moyen d'assurer 25 à 30% des ventes sur les niveaux supérieurs, avec de jolies marges à la clé.
Si vous en doutiez encore, Luca De Meo est donc avant tout un homme de marketing. Espérons cependant que ses plans n'iront pas galvauder le nom Alpine, comme cela a pu être fait récemment avec Gordini...
Lire notre dossier sur la R5 Alpine Turbo
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