Interview de Stephan Winkelmann (Lamborghini)
25/01/2012
Nous avons pu profiter de l’inauguration, jeudi dernier, du centre Lamborghini Ouest Paris, pour nous entretenir avec Stephan Winkelmann, PDG de Lamborghini depuis 2005. Avant cela, ce natif de Berlin, ayant vécu et étudié en Italie, avait travaillé pour Mercedes-Benz et Fiat. Fiat qu’il quitta en 2004 pour rejoindre un constructeur italien, mais sous appartenance germanique celui-là. La boucle semble bouclée…
En novembre 2010, il s’est vu décoré du titre de Grand Officier dans l’Ordre du Mérite de la République Italienne pour le travail qu’il a accompli à la tête de Lamborghini. C’est à lui que l’on doit l’accroissement du nombre de points de vente de la marque dans le monde. Conscient qu’il devait vendre du rêve, il a axé une bonne partie de sa politique autour du marketing grâce à une politique de visite de l’usine, du musée ou de produits dérivés. L’enchaînement des éditions limitées a aussi permis de survivre malgré une gamme restreinte et vieillissante. La Gallardo entame sa neuvième année de production, tout en voyant ses chiffres de vente progresser ! Mais l’évènement de l’année était bien sûr le remplacement de la Murcielago par l’Aventador qu’il nous tarde d’essayer.
Aujourd’hui, tout ceci paye et la crise est derrière Lamborghini. Décidément en avance sur tout le monde, M. Winkelmann l’avait prédit dès 2009, en annonçant deux années moroses avant un retour à la croissance. Place aux questions.
AS : Combien de véhicules prévoyez-vous de vendre en 2012 ?
SW : Nous n’avons pas de chiffres en tête. Notre but est avant tout de poursuivre notre croissance en vendant plus de voitures qu’en 2011. L’Aventador devrait nous permettre d’atteindre notre objectif.
AS : Est-ce que le V12 Lamborghini a entièrement été conçu par Lamborghini ou bien, est-ce que Audi a participé à sa conception ? Y a-t-il une chance de trouver ce V12 dans d’autres modèles du groupe Volkswagen ?
SW : Il s’agit d’un moteur 100% Lamborghini, comme de nombreux autres éléments de l’Aventador. Ce moteur restera chez Lamborghini, et uniquement chez Lamborghini. Vous ne le trouverez nulle part ailleurs.
AS : Une Aventador LP-700-2 (2 roues motrices) est-elle envisageable ?
SW : Ce n’est pas prévu.
AS : Il y a beaucoup de bruit autour d’une présentation rapide de l’Aventador Roadster. Le confirmez-vous ?
SW : Non, pas de presentation dans les mois à venir.
AS : Est-ce que Lamborghini se contentera de la compétition Blancpain ou est-ce possible de voir des Lamborghini courir dans d’autres championnats GT ?
SW : Nous avons 600 Gallardo en GT3 et il y avait la Murcielago en GT1. Seulement, elles ne représentaient pas officiellement la marque Lamborghini. La seule compétition officielle à laquelle nous participons a lieu en collaboration avec Blancpain, jusqu’en 2013, au moins…
A l’heure où les économies d’échelle vont bon train, y compris au détriment de l’identité des marques et de leurs motorisations, on ne peut qu’applaudir Lamborghini pour leur courage d’avoir produit par eux-mêmes un tout nouveau V12, en lieu et place du V12 Bizzarrini. On ne peut s’empêcher de penser à un constructeur tel que BMW, au patrimoine mécanique exceptionnel, et qui n’hésite pas à troquer son « 6 en ligne » pour un 4 pattes suralimenté. Malheureusement, c’est loin d’être le seul à s’adonner à cette pratique…
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