LE MOTEUR A EXPLOSION
Toutes les voitures,
et tous les véhicules automobiles, sont mus par des moteurs
à combustion interne, la force de propulsion étant
développée à l'intérieur même
du moteur par des explosions très contrôlées...
Texte
: D'après Marshall Cavendish Limited - Photos : D.R.
Les voitures utilisent toutes un moteur à
combustion interne, dont l'allumage est commandé électriquement
par l'intermédiaire de bougies (moteur à essence).
L'inflammation du mélange air/essence entraîne une
expansion des gaz, qui repousse un piston dans le moteur alternatif
ou le fait tourner dans le cas du moteur Wankel, dit à piston
rotatif (voir plus loin). Dans un moteur à essence, le mélange
carburé (1g d'essence pour 15g d'air) pénètre
dans le cylindre et y est enflâmmé par une puissante
étincelle électrique (env. 15000 Volts) produite entre
deux électrodes à l'extrêmité d'une bougie,
créant ce qui a fait de lui. Le mot "explosion",
couramment employé à propos de ce genre de moteur
est largement exagéré. Il s'agit d'une combustion
certes très rapide, mais qui n'a rien à voir avec
celle de la dynamite ! Le piston n'est d'ailleurs heureusement pas
endommagé par la-dite explosion.
LE MOTEUR ALTERNATIF
La quasi totalité des moteurs employés actuellement
sur les voitures sont du type "alternatif", le mouvement
descendant puis montant des pistons étant converti en mouvement
rotatif par des bielles et un vilebrequin, sorte de grosse manivelle.
Ce principe de fonctionnement peut être comparé à
celui utilisé pour faire avancer un vélo, les jambes
du cycliste étant à comparer aux bielles, le pédalier
au vilebrequin. Le cycle de fonctionnement des moteurs alternatifs
est à généralement à 4 temps, les moteurs
à 2 temps disparaissant pour cause de pollution supérieure.
L'énergie est imprimée au piston tous les 2 tours
de vilebrequin. Pour obtenir un travail de la combustion, il faut
que celle-ci se développe, dans un espace clos et que son
énergie soit dirigée. C'est pourquoi les cylindres
constituent le coeur de tout moteur de la voiture. Perçés
dans le bloc, fermés à leur partie supérieure
par la culasse, ils forment ce volume clos où peut se développer
la combustion. Dans chaque cylindre se trouve un piston, dont le
diamètre définit "l'alésage", libre
d'y monter et d'y descendre sur une certaine longueur appellée
la "course" du moteur. Doté de joints d'étanchéité
(les segments), le piston reçoit l'énergie verticalement,
en empêchant qu'elle s'échappe du cylindre. Lors de
chaque combustion, le piston est dirigé vers le bas, mouvement
transmis à une bielle, qui elle-même fait tourner le
vilebrequin. Cette rotation est transmise aus roues motrices par
l'intermédiaire de la boîte de vitesses, du différentiel
et des arbres de transmission. La partie supérieure des cylindres
n'est toutefois pas complètement fermée. De deux à
cinq orifices permettent l'admission du mélange carburé
et l'expulsion des gaz brûlés. Ils sont alternativement
fermés puis ouverts, à un rythme donné par
des soupapes commandées mécaniquement par un ou deux
arbres à cames par rangée de cylindres. Chaque arbre
à cames est entrainé indirectement par le vilebrequin.
De cette façon, le rythme d'admission et d'échappement
est étroitement lié à la vitesse de rotation
du moteur. Il en est de même pour l'allumeur qui, par l'intermédiaire
du distributeur, produit les impulsions électriques nécessaires
à la production des étincelles des bougies. Pour démarrer
le moteur a besoin d'être lancé, pour que s'amorce
le cycle de fonctionnement. on utilisait pour ça autrefois
une manivelle, heureusement remplacée depuis longtemps par
un puissant moteur électrique appellé démarreur.
Il est raccordé par un pignon à la couronne du volant
moteur disposée en bout de vilebrequin.
LE CYCLE A 4 TEMPS
Universellement adopté pour les moteurs de voitures
actuels, le moteur à quatre temps a été inventé
au XIXème siècle par Beau de Rochas, en 1862, immédaitement
suivi de l'allemand Otto, qui contesta au français la paternité
de l'invention. Une querelle juridique s'ensuivit. Bien qu'elle
tournât à l'avantage d'Alphonse Beau de Rochas, c'est
) Otto que revint la gloire de l'invention, le fameux cycle à
quatre temps passant à la postérité sous le
nom de "cycle d'Otto". Un injustice aujourd'hui largement
réparée par tous ceux qui se sont intéressés
au centenaire de l'automobile : mais là encor ela polémique
bât son plein, les français voyant en Delamare-Bouteville
l'invention de la première voiture, en 1855, les allemands
l'attribuant à Benz, un an plus tard. Dans tout moteur alternatif,
chaque piston peut se déplacer entre deux points; l'un en
haut du cylindre (point mort haut ou PMH); l'autre en bas (point
mort bas ou PMB). Dans un moteur à 4 temps, le premier temps
correspond à la descnte du piston du PMH vers le PMB. La
dépression créée dans le cylindre par la descente
permet l'aspiration du mélange carburé lorsque s'ouvre
la soupape d'admission . Ce temps dit "l'admission", s
etermine lorsque le piston atteint le PMB. Pendant le deuxième
temps, toutes le ssoupapes sont fermées, et le piston remonte
vers le PMH, comprimant fortement le mélange carburé
: on parle donc de compression. Juste avant d'atteindre le PMH,
l'étincelle se produit à l'extrémité
de la bougie, enflammant le mélange carburé compressé.
La détente des gaz repousse le pistonvers le bas : la température
atteint environ 2000° C et la poussée jusqu'à
2 tonnes ! C'est le seul "temps moteur". Parvenu de nouveau
au PMB, le piston remonte; la (ou les) soupape(s) d'échappement
étant ouverte, cette remontée du piston expulse les
gaz brûlés : c'est l'échappement. Les gaz brûlés
sont rejetés dans l'atmosphère par l'intermédiaire
d'un collecteur, un dispositif limitant le bruit en atténuant
leur détente et en abaissant leur vitesse. Il s'agit là,
bien sûr, d'une description théorique, ces phases n'étant
pas dans la pratique, aussi nettement séparées. C'est
ainsi que l'étincelle de la bougie n'est pas produite lorsque
le piston est au PMH, mais légèrement avant. Ceci
parce que la combustion du mélange carburé n'est pas
instantanée, l'inflammation devant intervenir un peu avant
le PMH. C'est pourquoi l'allumeur est calé de façon
à permettre ce qu'il est convenu d'appeller "l'avance
à l'allumage". De même, il y a un certain délai
entre le moment où les soupapes - admission comme échappement
- s'ouvrent et celui où les gaz passent à pleine pression.
C'est pourquoi les soupapes sont réglées pour s'ouvrir
avec un peu d'avance et se fermer avec un peu de retard pour accroitre
le rendement du moteur. Depuis quelques années, les dispositif
de calage variable à l'admission et l'échappement
permettent de varier en fonction du régime les temps d'ouverture
et de fermeture pour optimiser le rendement du moteur sur une plus
large plage de régime (cf.
notre dossier sur la Distribution variable). Ces écarts
correspondent naturellement à des fractions de seconde compte
tenu du rythme de déplacement du piston qui, sur un moteur
normal, monte et descend en moyenne 1600 fois par minute à
une vitesse pouvant aller jusqu'à 25 m/s comme le 6 cylindres
en ligne de la Bmw M3 CSL ! Bien que le piston ait à décrire
quatre courses pour chaque cycle, il n'en fait que deux par tour
de vilebrequin. Il n'y a donc qu'un temps moteur toutes les quatre
courses ou bien encore tous les deux tours de vilebrequin. Il est
tout à fait possible d'obtenir une rotation continue du vilebrequin,
sans à-coups entre les temps, ceci à l'aide du volant
d'inertie qui accumule l'énergie produite pendant le temps
moteur pour la restituer ensuite. Il est donc tout à fait
possible de réaliser un moteur à 4 temps monocylindre
mais une telle architecture impose un volant moteur surdimensionné.,
qui ne permet pas d'éliminer totalement les vibrations. C'est
pourquoi la plupart des voitures actuelles ont généralement
au moins quatre cylindres. On trouve également, depuis longtemps,
des bicylindres ( Citroën 2 CV) et plus récemment des
3 cylindres dont le dernier en date est signé Smart-Mercedes-Benz.
Autre exception, Audi s'est longtemps démarqué par
ses 5 cylindres en ligne, plus souples que les 4 cylindres et moins
gloutons en carburant que les 6 ou 8 cylindres.
ARCHITECTURE EN LIGNE, EN V, A PLAT
La grande majorité des moteurs actuels employés
sur les voitures de grande série sont dits "en ligne".,
les cylindres étant disposés les uns derrière
les autres, sur une seule ligne. Référence en matière de moteurs
atmosphériques, les 6 cylindres en ligne de BMW Motorsport associent
haut rendement et mélodie jubilatoire ! Des mécaniques d'exception
qui perpétuent avec bonheur le principe du moteur à explosion par
combustion d'essence. Pourtant, la disposition en ligne est la plus
simple, mais pas toujours celle qui donne la meilleure souplesse de fonctionnement,
chaque temps correspondant à un demi-tour de vilebrequin.
Il n'en est pas de même sur les moteurs en V, où l'on
trouve donc deux rangées de cylindres, formant entre eux
un angle de degré variable calculé pour un équilibre
optimal. On trouve ainsi régulièrement des angles
à 60° pour les V6 et les V12, 90° pour les V8 et
72° pour les V10. Toutefois, on peut grâce à des
manetons décalés, modifier l'angle du V sans pénaliser
l'équilibre, comme l'atteste le cas particulier du bloc VR6
de Volkswagen : le V à 13°, très proche d'un V
en ligne ! Reprenant un concept bien inspiré de Lancia, le moteur
en VR6 (V fermé) possède tous les avantages que recherchait Volkswagen
: faible largeur, masses en mouvement réduites et bien équilibrées...
Bien qu'il ait existé des deux ou quatre cylindres en V sur
des voitures, les moteurs classiques de ce type sont à six,
huit, plus exceptionnellement dix, douze ou seize cylindres. Très
répandus en Formule 1, les moteurs V10 débarquent peu à peu dans
les voitures de production. Longtemps solitaire, la Dodge Viper
a dernièrement été rejointe par la Porsche Carrera GT et la Lamborghini
Gallardo. Il est également possible de disposer les cylindres
à plat, face à face, le vilebrequin placé entre
eux. Cette solution baptisée Boxer (car les cylindres opposés
ont un mouvement en phase) fut inventée par les allemands
et permet d'utiliser un vilebrequin très court. Elle a été
largement utilisée (2 CV, Alfa Romeo, Cox, Porsche 911) mais
tend à être abandonnée. Parmi les dernières
fidèles au principe du moteur à plat "Boxer", la Porsche 911 traverse
les époques avec le même charisme.
LE MOTEUR ROTATIF
Le cas du moteur rotatif se situe en marge de toutes les autres
architectures. Ce cher Félix Wankel n'aurait sans doute pas
imaginé en 1957 que son invention du moteur à piston
rotatif propulserait Mazda sur la plus haute marche du podium des
24 heures du Mans en 1991 ! Sans doute fier de ce succès
et ayant développé avec brio plusieurs générations
de coupé sportifs, Mazda perpétue ainsi depuis presque
40 ans une technologie dont il est désormais le seul promoteur.
Mais qu'est-ce que le moteur Wankel nous direz-vous ? Inauguré
par la NSU Spyder, le moteur rotatif ne possède pas de piston,
pas de soupapes, pas d'arbre à cames et n'a rien en commun
avec le moteur alternatif à quatre temps tel que nous le
connaissons en dehors du carburant qu'il utilise ! A la place des
pistons, on trouve un rotor de forme triangulaire à l'intérieur
d'un cylindre nommé Stator. Il forme alors 3 chambres de
combustion de forme trochoïdales dont le volume varie avec
la rotation du rotor. Les flux d'admission et d'échappement
se font par 5 "lumières". Les quatre temps de la
combustion s'effectuent alors en un seul tour de vilebrequin contre
deux tours dans un moteur classique. Il est donc d'usage de multiplier
par deux la cylindrée du moteur rotatif pour établir
une équivalence de comparaison. Cependant, le rotor entraîne
par un pignon de surmultiplication l'excentrique qui tourne alors
trois fois plus vite. Du coup cela se complique car au final, il
y a donc une explosion tous les 3 tours ! Hum... vous l'aurez compris,
la différence technique est telle qu'elle ne permet pas de
comparaison réellement équitable. Sous le capot bombé
de la Mazda RX-8, le bi-rotor atmosphérique cube 2 x 654
cm3. |