© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (15/07/2008)
L'UNION SACREE
La première Ferrari 250 apparaît en 1952, peu après la 225 S dont le bref passage aura été lors du Tour de Sicile. Rapidement la 250 s'impose comme l'une des plus fantastiques voitures de son époque. Belle, puissante, performante, elle a tout pour séduire les riches passionnés de l'après-guerre. La sublime 250 GT coupé signée par Pininfarina arrive en 1958 au sein de ce qui va contituer une véritable gamme chez Ferrari, axée autour du châssis 250. D'une pureté incroyable, cette ligne magnifique se conjugue avec les performances exceptionnelles du V12 trois litres. Une oeuvre magistrale...
Texte : Sébastien DUPUIS
Photos : RM
Le succès de la 250 est au rendez-vous mais Ferrari en veut toujours plus et il peine à trouver les partenaires pouvant lui assurer la carrosserie. Scaglietti est bien sûr mis à contribution mais c'est vers Pininfarina (reconnu pour ses réalisations sur les 166 et 212 Inter) que Ferrari va se tourner pour trouver un rythme de production plus conséquent et développer ses ventes de voitures de route. Le but premier de Ferrari n'est alors pas de gagner plus d'argent personnellement, mais essentiellement de mieux financer ses activités sportives ! Enzo vend des voitures par pure passion de la course. La collaboration renforcée avec Farina démarre donc en 1953 avec la 250 Europa (encore très typée course avec son V12 Lampredi hérité de la F1) puis l'Europa GT qui marque le vrai début des Ferrari 250 de "Grand Tourisme", les 250 GT. La 250 existe alors avec plusieurs longueurs d'empattement : les "LWB" de 2600 et 2500 mm (long wheelbase) principalement pour les versions GT, et les "SWB" de 2400 mm (pour short wheelbase ou "Passo Corto" en italien) plutôt réservés aux versions course.
PRESENTATION
Cinq ans après son lancement, la Ferrari 250 a déjà connu plusieurs évolutions, qu'elles soient sportives comme les 250 S puis MM, ou plus huppées comme la 250 GT cabriolet de Farina. La 250 GT coupé Pininfarina, qui repose sur le châssis d'empattement le plus long, est présentée au salon de Milan en 1958. Plusieurs prototypes furent produits, et même vendus, avant que la production du coupé GT ne démarre vraiment en 1958 dans la nouvelle usine de Pinin Farina à Grugliasco. C'est le modèle dont le processus de fabrication sera le plus proche de ce qu'on peut appeller "fabrication en série". Il est à noter que c'est durant cette période que le nom de l'entreprise devient "Pininfarina", écrit en un seul mot. La Ferrari 250 GT Coupé marque une nouvelle étape pour Maranello. Avec une production qui ne va ensuite cesser de croître, elle s'impose comme un best seller (350 exemplaires) pour le petit constructeur. Le crayon de Pinin Farina séduit toujours plus de clients, et de constructeurs. Ainsi, après l'avoir consulté pour sa 403, Peugeot confie le dessin de sa berline 404, lancée en 1960, au maître italien. Les plus fins observateurs ne manqueront donc pas de trouver quelques similitudes entre ce coupé Ferrari 250 et la sage berline sochalienne ou sa déclinaison coupé... mais la comparaison s'arrête ici. Toutefois, les succès de Peugeot confirment à Enzo Ferrari qu'il a trouvé en Farina un styliste qui sait parler au plus grand nombre d'acheteurs, avec des automobiles au style particulièrement séduisant. L'intérieur tout de cuir rouge tendu est luxueux et superbement fini. Le petit volant 3 branches en aluminium et bois est à lui seul un objet d'art symbolisant toute une époque.
MOTEUR
Le V12 tipo 125, une nouvelle fois réalésé, fournit désormais 240 chevaux à 7000 tr/mn de ses 3 litres de cylindrée gavés par 3 carburateurs Weber. Les performances de la 250 sont spectaculaires, avec par exemple un 0 à 100 km/h chronométré en 6"7 et une vitesse de pointe de 240 Km/H. La plupart des concurrentes directes sont dépassées, Jaguar XK ou Aston Martin DB4, car la Ferrari est la plus légère : environ 1100 Kg.
EVOLUTION
A partir de 1959 Ferrari lance la 250 GT/E, un coupé 2+2, qui vient s'ajouter dans l'usine de Farina. Puis la 250 GT coupé est progressivement remplacée à partir de 1962 par la 250 GT Lusso (pour "Luxe"), aussi appellée GT/L. Elle confirme le positionnement de Ferrari vers une clientèle toujours plus large, à la recherche de performances mais sans les contraintes extrêmes d'une vraie voiture de course comme la 250 GTO.
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CONCLUSION
Le succès de la lignée des 250, et principalement des modèles carrossées par Pininfarina, va assurer la bonne santé financière de Ferrari dans ce début de décennie 1960. La 250 GT va forger une union riche en succès et sans équivalent dans l'automobile : le mariage parfait des meilleurs moteurs et des plus belles carrosseries pour des GT d'exception qui nous font toujours autant rêver...
L'Automobile Sportive remercie la société RM pour les photos. |