ABARTH 595 Competizione (2012 - )
SEX APPEAL
La gamme de l’Abarth 500 continue de s’étoffer. Pour ceux qui estimaient que les 135 chevaux ne suffisaient pas, Abarth avait lancé le pack Esse-Esse. Deux finitions Competizione et Turismo complètent la gamme, tout en incorporant d’office ce fameux kit ainsi que d’autres options selon l’orientation choisie. Et vous, l’Abarth, vous la préférez bourgeoise ou dévergondée ?
Texte :
Maxime JOLY
Photos : D.R.
Invités à une journée presse par Abarth, nous avons pu reprendre le volant de la 500 Abarth. Ou plutôt des 500 puisque la gamme complète (Biposto exceptée) était présente. Avec en prime un terrain de jeux extraordinaire dans les environs du Lac de Sainte-Croix…
PRESENTATION
La 595 Competizione dispose d’une grille de calandre spécifique et se différencie du reste de la gamme 500 par ses jantes en alliage diamantées de 17" abritant un cache-moyeu cerclé de rouge et des étriers de frein peints en rouge. Les rétroviseurs chromés sont offerts en série et les stickers Abarth sont en gris titane. Le carnet de personnalisation contient six coloris unis dont le prix peut aller jusqu’à 900 € pour le Bianco Iridato et trois teintes bicolores vendues 950 € chacune. En guise de bonus, la Competizione reçoit les quatre sorties d’échappement de la ligne Monza. Pour rouler cheveux au vent, rien de plus facile. L’option cabriolet est facturée 1.700 € même s’il ne s’agit pas d’une pure décapotable façon Mini cabriolet mais d’un toit coulissant comme sur la DS3. Si vous préférez le toit ouvrant, il vous en coûtera 750 €. Et encore 300 de moins pour avoir le toit panoramique.
HABITACLE
Compte tenu du prix de départ situé à 23.950 €, nous sommes en droit d’attendre une finition « premium ». Les plastiques montés dans l’habitacle en sont très éloignés malgré une présentation visuelle globalement correcte. La planche de bord mériterait d’être redessinée pour incorporer le GPS (optionnel) car, déporté comme il l’est, il gêne la bonne visibilité de la route. La « Compétitzioné » se rattrape avec ses superbes sièges Sabelt siglés 595. Un mano de pression de turbo a été installé à gauche du compteur. Enfin, le gros mais sympathique levier au design rétro nous replonge plusieurs décennies en arrière. Les fans de la 500 pourront également s’offrir le Pack Voyage qui comprend un jeu de bagages à l’effigie de la petite italienne. L’Abarth compense son prix élevé par un équipement plutôt généreux avec les phares xénon, la climatisation automatique et l’autoradio MP3 avec prise USB et Bluetooth. Dans les semaines à venir, le compteur actuel à aiguilles sera remplacé par un digital.
MOTEUR
Les Fiat 500 européennes et américaines ont plusieurs différences. La principale est que l’américaine est basée sur la nouvelle Panda. C’est ce qui explique que la 500 Abarth américaine reçoit la motorisation Multiair tandis que l’européenne reste fidèle au moins encombrant 1.4 TJet. Ce petit bloc se caractérise par une sonorité très sympa, encore plus lorsqu’elle est comme ici amplifiée par l’échappement Record Monza. Le son très « rauque and roll » obtenu file la banane ! La turbine IHI est inaudible et il est impossible de deviner à l’oreille qu’il s’agit d’un moteur turbo.
Reprenant la base moteur du kit Abarth 500 Esse-Esse, le 1.4 litre passe à 160 chevaux et 230 Nm en mode Sport. Creux sous 2.000 tr/min, le T-Jet répond bien au-delà et offre des reprises plus que satisfaisantes. Toutefois, un caractère plus affirmé dans les tours aurait été apprécié et, en conduite musclée dans les virages, un manque d’allonge se fait ressentir. Il manque 500 tours pour éviter de jouer du levier quand ce n’est pas nécessaire ou, au contraire, de pouvoir faire tomber un rapport. La bonne nouvelle est que l’on peut compter sur une boite manuelle au guidage parfait. Aux apparences archaïques avec ses cinq rapports, son maniement est nettement plus agréable que celui de la boîte 6 montée sur les Mito QV et Punto Evo. Reste que les 35 litres du réservoir peuvent s’évaporer rapidement en ayant le pied lourd. Après une étape de 100 km, 12 litres avaient disparu…
Pour ceux qui ne jurent que par les boîtes automatiques ou robotisées, Abarth en propose la séquentielle "Abarth Competizione" avec palettes au volant contre 1.300 €. Plus rapide qu’auparavant, elle demeure pénalisée par des à-coups à chaque changement de rapport…
SUR LA ROUTE
Je gardais en souvenir de la 500 sa position de conduite de monospace. Malheureusement, ma mémoire ne m’avait pas trahi. Passons. En activant le mode Sport, la direction gagne en consistance et se montre assez directe. A l’instar de la préparation mécanique issue du kit Esse-Esse, les 595 en récupèrent les améliorations des suspensions. Abarth a choisi Koni comme partenaire en intégrant des suspensions à valve FSD (Frequency Selective Dumping). L’assise est très ferme et le confort quasiment aux abonnés absents sur routes dégradées. Chaque trou et chaque dos d’âne franchi mettent à mal vos lombaires Et pourtant, c’est nettement plus confortable que sur les premières versions…
Comme sur toutes les 500 Abarth, la suspension avant est de type McPherson et une barre antiroulis est présente à l’avant et à l’arrière. Le train avant est sérieux et encaisse le couple sans broncher. Le constructeur italien utilise un autobloquant électronique baptisé TTC. Les petites routes sont le terrain de jeux idéal de cette impertinente bombinette. Le comportement routier est très amusant tout en se montrant sérieux avec l’ESP qu’il est impossible de déconnecter. Du fait de l’empattement court, l’arrière est joueur mais il ne cherche jamais à passer devant. Attention tout de même en conduite très énervée où la rigidité du châssis et l’amortissement montrent leurs limites…
Limites qu’il semble impossible d’atteindre avec les freins qui sont à la fois puissants et endurants. Les disques ventilés de 284 mm à l’avant et de 240 mm à l’arrière n’ont montré aucun signe de faiblesse. Alors, bien sûr, la 595 est loin d’être bon marché mais elle n’a pas de réelle concurrence. Au sein du groupe Fiat, l’Alfa Mito QV est moins amusante. La Suzuki Swift Sport 2 est nettement moins chère mais aussi moins nerveuse. Il ne reste plus que nouvelle Mini Cooper S (F56), seulement 800 € plus chère que l’Abarth 595. Cependant, le catalogue d’options de la Mini fait rapidement grimper la note et avec une centaine de kilos supplémentaires sur la balance en défaveur de l’anglaise, la philosophie des deux voitures n’est pas totalement semblable. Enfin, les derniers atouts de la Competizione sont ses quatre combinaisons possibles entre coupé, cabriolet, boite mécanique et robotisée. Il y en a pour tous les goûts !
ABARTH 595 TURISMO
L’Abarth 595 Turismo se veut moins radicale que la Competizione. Elle est vendue moins chère (22.050 €) en partie du fait de l’absence en série de l’échappement Monza qu’elle troque pour une plus classique double sortie. Elle se distingue également par ses jantes 17" à dix rayons. A l’instar de la Competizione, elle affiche une calandre qui lui est propre et des étriers de frein rouge. En équipements, nous pouvons noter la présence du radar de recul, du rétroviseur chromatique et de sièges plus confortables. Les amortisseurs Koni sont toujours montés de série et la mécanique reste inchangée avec 160 ch et la boîte robotisée disponible en option. Naturellement, il est possible de s’orienter vers une 500C si vous la préférez au coupé.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
ABARTH 595 Competizione
MOTEURType : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes
Position : transversal AV
Alimentation : Gestion électronique + turbo IHI RHF3 avec échangeur air/air
Cylindrée (cm3) : 1368
Alésage x course (mm) : 72 x 84
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 160 à 5500
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 230 Nm à 3000
TRANSMISSION
AV + TTC
Boîte de vitesses (rapports) : manuelle (5) ou robotisée Abarth Competizione (5)
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm) : Disques perforés ventilés (284) - disques perforés (240)
Pneus Av-Ar : 205/40 R17
POIDS
Données constructeur (kg) : 1090
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 6,8
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 211
0 à 100 km/h : 7"4
CONSOMMATION
Mixte normalisée (L/100 Km) : 6,5
Moyenne de l'essai (L/100 Km) : 12
CO2 (g/km) : 155
PRIX NEUF (05/2014) : 23.950 €
PUISSANCE FISCALE : 9 CV
CONCLUSION
:-) Design Disponible en "cabriolet" Comportement ludique Echappement Monza de série Moteur vivant Maniement de la boîte manuelle Freinage Kit Esse-Esse de série |
:-( Position de conduite Intérieur décevant pour le prix Manque de confort Rigidité du châssis en conduite sportive ESP non déconnectable Autonomie |
Cet essai nous aura permis de nous réconcilier avec la 500 Abarth. Difficile de ne pas être conquis par le comportement de cette version 595 Competizione sur petites routes. Pas extrêmement radicale malgré un net manque de confort, elle profite d’un freinage suffisamment puissant et endurant pour profiter pleinement de son tonique 1400 cm3. De quoi faire oublier ses quelques défauts d’autant qu’elle est sans réelle concurrence…