ALFA-ROMEO STELVIO TB 280 (2017 - )
Cols blancs
Après la brillante Giulia, le Stelvio est le second modèle d'Alfa Romeo basé sur la nouvelle plateforme Giorgio, mais le premier SUV du constructeur. Capital pour le futur de la marque, on nous promet un plaisir de conduite intact. Et si c'était vrai ?
Texte : Maxime JOLY
Photos : D.R.
La mythique route empruntant le col italien du Stelvio a inspiré plusieurs fabricants d'automobiles. La Bugatti Type 57 est sans doute la plus connue mais il ne faut pas oublier l'improbable Zagato Autech, sur base de Nissan 300 ZX Z32. Les ambitions d'Alfa Romeo n'ont rien à voir avec ces modèles de niche, la Stelvio étant le véhicule charnière du renouveau de la gamme, largement devant la Giulia. Ayant fait le choix de ne pas décliner cette dernière en break, le Stelvio est censé s'adresser, aussi, à ceux qui trouvent la berline trop petite. Le SUV italien devrait même faire au moins aussi bien que la Giulietta grâce à la stratégie mondiale engagée…
PRESENTATION
Le Stelvio a longtemps été un serpent de mer. Qui se souvient du concept Kamal ? Entre nous, ce n'est sans doute pas plus mal qu'il n'ait jamais vu le jour. Sans être fan du design du Stelvio (contrairement à beaucoup de passants si on se fie à leurs réactions !), il a au moins le mérite de reposer sur une excellente base. Représentant un tiers des ventes des voitures neuves en France, le SUV est une catégorie qu'aucun constructeur ne peut à présent bouder. Après que Porsche ait lancé le mouvement chez les constructeurs de voitures de sport, rappelons que Jaguar, Maserati et même Bentley ont suivi la tendance, en attendant le retour de Lamborghini après le micro-épisode LM002.
Le Stelvio revendique un Cx de 0,30 et vient chasser les Porsche Macan, Audi Q5, BMW X3, Mercedes GLC et Jaguar F-Pace. Reprenant les codes stylistiques lancés par la Giulia, on reconnaît la griffe du Biscionne au Trilobo à l'avant et au large pare-chocs avant, équipé de prises d'air. L'arrière perpétue les feux en boomerang initiés par la Giulietta. La vitre arrière est inclinée, les ailes musclées mais les gosses canules d'échappement gâchent quelque peu l'harmonie globale qui voulait faire davantage dans l'élégance que dans la démonstration de force. Par ailleurs, les sorties visibles dans les canules ne sont pas du meilleur effet. Enfin, un beau panel de 10 couleurs (dont trois tri-couches) est proposé, avec en série le rouge Alfa.
HABITACLE
L'espace intérieur et le volume de coffre sont les arguments de ce type de véhicule auprès des clients. L'habitacle reprend la planche de bord, l'ergonomie générale et l'équipement de la Giulia, avec les mêmes inconvénients en ce qui concerne l'infodivertissement, complexe à utiliser et aux écrans trop petits face à la concurrence. Le 4x4 italien se rattrape avec des tarifs agressifs, débutant en finition Super avec le 2.0 TB 280 à 51.300 €, et en incluant une garantie de trois ans.
STELVIO FIRST EDITION
Le modèle présenté ici est un Stelvio First Edition. Il s'agit d'une série spéciale de lancement proposée à la fin du mois de mars au tarif de 57.400 €, soit 2000 € de plus qu'un Stelvio Lusso équipé du même moteur. Il ajoute à l'équipement de série déjà bien fourni quelques particularités esthétiques dont des jantes spécifiques de 20" qui laissent apparaître les étriers peints et des contours de vitres chromés. La petite histoire veut que l'Italie imposa un quota élevé de 300 véhicules pour la France. Ce fut d'autant plus délicat à première vue que le 2.0 TB 280 était la seule motorisation disponible. Preuve que le Stelvio est promis à une belle carrière et que les mentalités changent, les 200 premiers Stelvio "FE" ont été vendus en seulement un mois ! Au total, 10.000 Stelvio sont même sortis des chaînes d'assemblage sur la même période. Pas mal pour un constructeur qui n'avait vendu que 56.796 véhicules dans le monde sur toute l'année 2015 !
MOTEUR
En comptabilisant le V6 de la Q (prévue pour la fin de l'année), le Stelvio possède cinq motorisations. Le 280 chevaux, déjà essayé dans la Giulia Veloce, est pour le moment le plus puissant du lot. Ce deux litres quatre cylindres turbo assure des reprises et des performances de bonne facture comme en témoigne le 0 à 100 km/h abattu en 5,7 secondes. Sur le plan des émissions de CO2, c'est un bon élève avec une valeur de 161g/km. Malheureusement, cela suffit tout de même pour devoir s'acquitter un malus de 2.940 €. Alfa Romeo compte bien sur ses tarifs bien positionnés pour compenser cette surtaxe gouvernementale. Avec 30% de Stelvio essence vendus jusqu'à maintenant, le pari semble gagné.
Etant entré en détails sur ce moteur dans l'essai de la Giulia, il n'y a pas grand-chose à rajouter. Le gros couple est plus appréciable que sur la berline, du fait du surpoids d'une grosse centaine de kilos par rapport à la Veloce. Par rapport à d'autres blocs de puissance et cylindrée comparable (disons le 2 litres du groupe Volkswagen), cet Italien manque de caractère. Pourtant, on ne peut pas dire que le moulin allemand en déborde… Mais c'est surtout dans le registre de la consommation que ce deux litres pêche, d'autant que, à l'instar de la Giulia, le dynamisme du Stelvio incite à maintenir une certaine cadence…
Cependant, cette Alfa Romeo offre quelque chose que n'offrent pas toutes ses concurrentes : sa boîte. La ZF8, maintes fois appréciée ici, est toujours aussi agréable. Un pur bonheur et, pour rappeler que cette technologie ne dispense pas le constructeur de faire correctement son travail, je vous invite à lire notre essai de la dernière Audi S4 qui utilise pourtant cette transmission…
SUR LA ROUTE
Pas franchement comparable au Stelvio, l'Audi SQ7 a néanmoins prouvé qu'un engin aux dimensions généreuses, haut sur pattes et lourd peut revendiquer un comportement réellement sportif. Alors, même si ce n'est pas foncièrement notre tasse de thé, nous avions hâte de découvrir cette Giulia "surélevée". Comparativement à la berline, la garde au sol est réhaussée de 60 mm. Annoncé pour un poids de 1.660 kg dans cette configuration, le Stelvio en est plus lourd d'une centaine de kilos. La technique ne change pas puisque l'on retrouve les éléments caractéristiques de la Giulia, à savoir la plateforme Giorgio, l'arbre de transmission en carbone commun à l'ensemble des motorisations, le freinage intégré IBS (couplé à l'ESC et pour le moment, exclusivité d'Alfa Romeo) toujours aussi performant mais difficile à doser et, dans le cas des Q4, le différentiel fourni par Magna pour un typage propulsion, les roues avant ne s'enclenchant qu'en cas de nécessité. Pour cela, l'électronique se base sur six paramètres. Seule exception du moment, les suspensions pilotées ne sont pas encore disponibles. Elles ne le seront qu'après la commercialisation de la version Quadrifoglio. Alfa Romeo avait fait de même déjà pour la Giulia. Le confort prévaut et ce quels que soient les types de route. En revanche, il est vrai que l'on dénote une certaine prise de roulis. Difficile de penser que les suspensions changeront fondamentalement quelque chose à cela, ceci étant une conséquence naturelle d'un tel véhicule. De plus, si tel n'était pas le cas, cela démontrerait le manque de réel intérêt de ce choix technique mais passons.
Les motorisations d'entrée de gamme sont accessibles en deux roues motrices. L'essai récent de la Giulia Q2 (en ligne prochainement) a permis d'établir avec certitude ce qui m'avait semblé lors de l'essai de la Giulia Veloce : les propulsions et quatre roues motrices disposent de réglages différents dans l'assistance de la direction. Le retour d'information est légèrement moins précis. Pour le reste, le train avant est toujours précis, pour ne pas dire agressif dans le bon sens du terme, épaulé par un arrière qui enroule pour assurer un dynamisme de haut niveau. Deux regrets toutefois. Qu'Alfa n'ait pas amélioré son freinage d'urgence, trop intrusif et anti-sportif. Par ailleurs, les assistances à la conduite amènent à des bips incessants faisant que l'on ne sait même plus à quoi chacun d'entre eux correspond.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
ALFA-ROMEO STELVIO TB 280
MOTEURType : 4 cylindres en ligne, 16 soupapes
Position : longitudinal AV
Alimentation : Injection directe + turbocompresseur + MultiAir2
Cylindrée (cm3) : 1995
Alésage x course (mm) : 84 x 90
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 280 à 5250
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 400 de 2250 à 4500
TRANSMISSION
4x4 non permanent
Boîte de vitesses (rapports) : automatique (8)
ROUES
Freins Av-Ar (ø mm) : Disques ventilés (330) avec étriers 4 pistons - Disques ventilés (320), étriers 1 piston
Pneus Av-Ar : 225/45 R18 91Y
POIDS
Données constructeur à sec (kg) : 1660
Rapport poids/puissance (kg/ch) : 5,9
PERFORMANCES
Vitesse maxi (km/h) : 230
400 m DA : ND
1000 m DA : ND
0 à 100 km/h : 5"7
CONSOMMATION
Cycle mixte constructeur (L/100 km) : 7
Moyenne de l'essai (L/100 km) : 13
CO2 (g/km) : 161
PRIX NEUF (03/2017) : 51.300 €
PUISSANCE FISCALE : 17 CV
CONCLUSION
| :-) Comportement routier Performances / reprises Boîte Confort |
| :-( Moteur sans âme Consommation Freinage d'urgence intempestif Multimédia peu intuitif |
« Plus qu'un SUV, c'est une Alfa Romeo » dit la publicité. Elle n'a pas tort même si cela reste moins plaisant à conduire qu'une Giulia. Subissant les lois de la physique, la Stelvio perd en dynamisme. Toutefois, il n'a pas à rougir du résultat pour un SUV, si bien qu'il parvient à se positionner comme un véritable outsider face aux premiums allemands. En dépit d'un moteur certes performant, mais sans émotion…
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Bonjour, Propriétaire d'un Stelvio Villa d'Este essence, avec 23'000 km en 15 mois, rien de particulier à signaler, sinon une micro fuite sur le réseau de climatisation, réparée sous garantie. Ce véhicule est agréable à rouler et plutôt confortable.
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