GRAINE DE MOTORSPORT !
La série 02 a sauvé la Bayerische Motoren Werken
de la faillite. Pour la remplacer, le constructeur de Münich
ne peut pas se tromper. Le concept sera donc conservé avec
la nouvelle série 3 E21. Une compacte 3 portes, aux lignes
élégantes inspirées de la dernière série
5 E12 et les mécaniques pétillantes de la série
02. Mais le poids est en hausse et le comportement amélioré.
Les performances sont donc en léger retrait comparées
à la série 02 Mais pour tenir le haut du pavé,
BMW va équiper sa série 3 E21 de deux six cylindres
en ligne. La BMW 323i coiffera ainsi la gamme et se révélera
comme une référence reconnue de tous...
Texte :
Nicolas LISZEWSKI
Photos : D.R.
En juillet 1975, BMW
dévoile au salon de Münich sa nouvelle série
3 E21. A son lancement la E21 repris les mécaniques de sa
devancière, la série 02, des moteurs quatre cylindres
en ligne, performants et fiables, dont la réputation n'était
plus à faire. A la fin de l'année 1975 arriva la version
sportive de la gamme E21 : la 320i. Elle était dotée
d'un système d'injection mécanique portant la puissance
du bloc quatre cylindres à 125ch. Seules la 320 et la 320i
disposaient des doubles optiques. Très rapidement, la succession
du concept de la série 02 fut assurée avec succès.
Les BMW série 3 E21 se distinguent par leur ligne compacte
et élégante, mais également par leurs mécaniques
fiables, mélodieuses et performantes. Une réussite
qui ne se démentira pas avec le temps permettant ainsi à
BMW d'asseoir l'image et la renommée de sa gamme compacte,
devenue aujourd'hui vitale pour sa pérennité.
DESIGN
Les BMW Série 3 E21 se sont inspirées du design extérieur
de leurs grandes surs, les BMW Série 5 E12. Si le concept
de petite berline 3 portes compacte repris des BMW Série
02 est conservé, les lignes sont plus anguleuses. Les doubles
optiques de phares intégrés pour aux versions 320
et 320i. Toutefois, la calandre caractéristique des BMW a
été conservée. La ligne générale
reste très élégante mais est marqué
par le temps qui passe. C'est ce qui fait à la fois son charme
et pour l'instant sa faiblesse sur le marché de la voiture
ancienne. A noter une poupe particulièrement fine et bien
dessinée qui fera le bonheur de nombreuses BMW avec ses petits
feux qui seront ré-utilisés plus tard sur les
Venturi 200
! La version 323i E21 se distingue de ses petites surs à
quatre cylindres par ses deux pots d'échappement répartis
de chaque côté de la poupe. Petite astuce, le bouchon
de réservoir d'essence peut être fixé sur l'intérieur
de la trappe lorsque vous effectuez le plein de carburant. Sympa
!
HABITACLE
A l'intérieur, on ne plaisante plus. Noir c'est noir !
Tout est noir ou gris foncé, mais force est de constater
la qualité de finition ambiante et la résistance des
matériaux à l'usure du temps. Les sièges sont
fermes, mais une fois en place, la position de conduite est impeccable.
La planche de bord, selon les standards de l'époque, est
orientée vers le conducteur et prévue pour que l'ergonomie
soit optimale. Comme sur toutes les BMW, vous ne trouverez pas de
manomètre de pression d'huile. Sinon, pour le reste c'est
le sans faute. A noter que si la BMW 323i E21 est une quatre places,
l'accessibilité aux places arrière est délicate
et nécessite quelques contorsions. Pour une auto ancienne,
la BMW 323i E21 vieillit généralement très
bien, d'autant qu'elles ne sont pas toujours bien entretenues et
conservées.
MOTEUR
Après l'avoir réservé pendant plusieurs décennies
aux automobiles haut de gamme, c'est en 1977 que BMW introduisit
le six cylindres M60 - rebaptisé plus tard en M20 - sur les
modèles 320i et 323i et, donc, dans la "petite classe".
Conçu comme un groupe hautes performances classique, c'est-à-dire
pour une puissance maximale à partir d'une cylindrée
minimale, ce moteur compact dont les cylindres présentent
un entraxe relativement petit, a constitué la base pour une
succession évolutionnaire de six cylindres en ligne, base
dont le principe est resté le même jusqu'à ce
jour. Pour la première fois, le vilebrequin d'un six cylindres
en ligne n'était pas matricé, mais coulé. Pour
obtenir une chambre de combustion compacte, les soupapes culbutées
formait un angle en V de 22 degrés seulement par rapport
à la verticale, au lieu de 25 auparavant. Pour des raisons
de rigidité, le vilebrequin était monté sur
7 paliers et disposait de 12 contrepoids d'équilibrage. Le
moteur était équipé d'amortisseurs de vibration
qui donnait un fonctionnement particulièrement doux. 110
millions de marks, une somme faramineuse à l'époque
- voilà l'investissement que BMW avait consacré à
cette nouvelle gamme de moteurs avec comme corollaire une production
permettant de fabriquer les six cylindres en un nombre d'heures
nettement inférieur à celui requis pour les anciens
quatre cylindres. C'est presque sans vibrations et avec un merveilleux
velouté que ce petit moteur monte en régime jusqu'à
atteindre le nombre de tours maxi., accompagné d'une sonorité
vigoureuse, mais jamais agressive." La puissance maximale de
la BMW 323i E21 équipée d'une si brillante mécanique
est donnée à 143 ch DIN à 6000 tr/mn et un
couple de 19,6 mkg à 4500 tr/mn. Ce six en ligne élastique
et mélodieux à souhait dote donc la BMW 323i E21 de
performances encore d'actualités avec 190 km/h en vitesse
maximale (avec une boîte 4 à grille inversée
première en bas à gauche !). et 30,6 secondes au kilomètres
départ arrêté. Sa consommation reste raisonnable
avec moins de 12 litres au cent de moyenne si vous conduisez énergiquement.
CHASSIS
Les BMW série 3 E21 ont été conçues
dans un double optique : économie et sport. Cela peut paraître
totalement opposé, pourtant BMW réussi son pari comparé
à la série 02. Le châssis est donc adapté
à la puissance accrue du moteur par de nouveaux réglages
de suspension et d'amortissement. Le rapport de pont a également
été augmenté de façon à ce que
le moteur tourne moins vite à vitesse égale (donc
pour privilégier l'économie de carburant). En plus
de trains avant et arrière renforcés, la 323i était
équipée de freins arrière à disque (le
moyeu de ceux-ci formant tambour recevant les garnitures du frein
de stationnement), tandis que les freins avant sont ventilés.
La dimension des plaquettes de freins et des disques accrue permet
à la génération E21 de freiner plus fort et
d'user moins vite ses garnitures. Les pneumatiques de série,
des 185/70 VR 13, sont plus larges pour offrir une meilleure tenue
de route et également faire face à l'augmentation
du poids des séries 3 E21 comparé à la série
02. La suspension reste classique avec un schéma McPherson
avec barre stabilisatrice à l'avant, et des roues indépendantes
à l'arrière avec des triangles obliques, combinés
ressorts-amortisseurs et une barre stabilisatrice. La direction
est à crémaillère non assistée. Avec
1 135 kg sur la bascule, la BMW 323i E21 permet d'offrir un comportement
très vivant et joueur. Normal, une propulsion avec un tel
moteur, un gabarit compact et un autobloquant. Le rêve ! La
BMW 323i appartient à cette race d'autos qui autorisent,
si votre niveau de pilotage vous le permet, des passages très
rapides. Le train avant reste incisif et l'arrière motrice
à merveille
sur le sec ! Le comportement reste très
joueur et dynamique mais oblige en revanche à de la prudence
sur sol gras ou mouillé. C'était l'époque encore
" nature " où l'électronique n'avait pas
droit de cité : pas d'ABS, pas d'ESP et encore moins d'antipatinage
En résumé la BMW 323i reste facile à conduire
aux allures autorisées et peut prodiguer beaucoup de plaisir
à son conducteur à rythme soutenu
pour ceux
qui savent. D'ailleurs, les BMW 323i E21 commencent à faire
la joie des amateurs de la marque à l'hélice en sorties
circuit club
EVOLUTION
En juillet 1975 au salon de Münich, BMW présente la
nouvelle BMW Série 3 E21. Trois modèles sont disponibles
au catalogue avec la 316 (90 ch), 318 (98 ch) et 320 (109 ch). En
fin d'année, la sportive de la gamme est lancée avec
la BMW 320i E21. Avec son injection mécanique sa puissance
est portée à 125 ch. En 1977, BMW inaugure des six
cylindres M20 sur les BMW série 3 E21. La BMW 323i coiffe
la gamme avec ses 143 ch. Toujours la même année, le
carrossier allemand Baur commercialise une version découvrable
de la BMW Série 3 E21. Pour l'année 1979, la gamme
est légèrement face-liftée : les rétroviseurs
chromés furent remplacés par des modèles en
plastique noir et un nouveau tableau de bord fit apparition. Sur
les versions 6 cylindres une horloge digitale en bas du compte-tours
est montée. En 1982, c'est l'arrêt de la BMW 323i E21
tandis que la nouvelle BMW Série
3 E30 est présentée. Cette dernière est
commercialisée l'année suivante. Fin 1983, la Série
3 E21 est définitivement arrêtée avec la 315
qui tire sa révérence après une production
totale tous modèles confondus de 1 354 961 exemplaires.
ACHETER UNE
BMW SÉRIE-3 (E21) 323i
La BMW 323i E21 est entrée depuis longtemps dans une période
ingrate. Celle qui la jette dans les abîmes des petites annonces
des véhicules d'occasion et qui ne lui autorise pas encore
pleinement de jouir d'un statut de voiture de collection, ou ancienne
tout du moins. Pourtant, cette BMW 323i E21 mérite que l'on
s'attarde sur son sort (ce que de nombreux passionnés ont
déjà fait). Ce statut " entre deux eaux "
lui permet au moins de s'offrir à vous pour un prix encore
raisonnable. Comptez environ 3000 euros pour un exemplaire sain
et en bon état. Si le prix d'achat importe peu, c'est surtout
l'état de l'auto et l'entretien qu'elle a reçu de
la part de son propriétaire-vendeur qui est important. Globalement,
la génération des BMW 323i E21 est fiable et endurante.
Les gros kilométrages ne lui font pas peur et il n'est pas
rare de les voir dépasser allègrement les 200 000
km. Bien entendu, comme tous les modèles, les BMW 323i E21
connaissent quelques faiblesses connues et des impératifs.
La courroie de distribution est à changer tous les 70 000
km ou tous les quatre ans. Les roulements de roues fatiguent assez
vite, surtout lorsque le propriétaire a monté des
jantes larges. Pour les modèles qui sont immobilisés
ou roulent peu, quelques grippages sont à noter sur les étriers
ou sur certains éléments mécaniques. Quelques
cas de chauffe moteur ont déjà été constatés,
mais dans tous les cas il existe des remèdes et des explications.
Sur les moteurs M20, il arrive que la culasse se fêle entre
le 5e et 6e piston. Toutes les BMW 323i E21 ne sont pas concernées
par ce défaut, bien heureusement. Il peut arriver avec l'âge
que la pompe à essence grippe avec la chaleur (dans les cas
de forte canicule). Ce problème est du à la conception
même de la pompe (comme sur les VW Golf I). Il faut dans ce
cas soit attendre que la température redescende, soit changer
la pompe. Important également à vérifier, bien
que nous soyons pas dans la caricature d'une italienne, la BMW 323i
E21, en raison de son âge avancé (plus de 25 ans !),
doit être inspectée pour traquer toute trace de corrosion.
Sinon, des frais de remise en état important sont à
prévoir, car si toutes les pièces sont disponibles
chez BMW, les tarifs ne sont pas toujours légers.
CHRONOLOGIE BMW SERIE 3 E21
1975 : En juillet au salon de Münich, présentation
de la nouvelle BMW Série 3 E21. 3 modèles sont disponibles
au catalogue avec la 316 (90 ch), 318 (98 ch) et 320 (109 ch). En
fin d'année, la sportive de la gamme est lancée avec
la BMW 320i E21. Avec son injection mécanique sa puissance
est portée à 125 ch.
1977 : Lancement des six cylindres M20 sur les BMW série
3 E21. La BMW 323i coiffe la gamme avec ses 143 ch.Le carrossier
allemand Baur commercialise une version découvrable de la
BMW Série 3 E21.
1979 : La gamme est légèrement face-liftée
: les rétroviseurs chromés furent remplacés
par des modèles en plastique noir et un nouveau tableau de
bord fit apparition. Sur les versions 6 cylindres une horloge digitale
en bas du compte-tours est montée.
1982 : Arrêt de la BMW 323i E21. La nouvelle BMW Série
3 E30 est présentée.
1983 : La Série 3 E30 est commercialisée.En
fin d'année, la Série 3 E21 est définitivement
arrêtée avec la 315 qui tire sa révérence.
PRODUCTION BMW 323i E21
1977 : 37 exemplaires
1978 : 18 467 exemplaires
1979 : 31 123 exemplaires
1980 : 36 424 exemplaires
1981 : 33 205 exemplaires
1982 : 17 851 exemplaires
TOTAL : 137 107 exemplaires
:: CONCLUSION
La BMW 323i E21 est l'archétype de la voiture passion à
acheter dès maintenant. Sa lignée BMW, sa renommée
de l'époque et son caractère en font un collector
avant l'heure. Les qualités dynamiques et son six en ligne
mélodieux lui assurent des performances encore intéressantes.
Et surtout, elle n'est pas encore totalement anoblit par le milieu
de la collection et pas toujours entretenue comme elle le mérite.
Le jour de sa reconnaissance, il n'en restera plus tant que cela
en état concours. Sachez donc en profiter dès maintenant...
Nous tenons à remercier vivement tous les membres du forum
www.6enligne.net,
pour leur aide à la réalisation de ce dossier. Merci également à DoudouE21 pour les photos de sa très belle BMW 323i E21.
CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"A dire vrai, il est difficile de formuler le moindre reproche
à l'égard de ce moteur. En dehors de la question performances,
il est silencieux et parfaitement équilibré à
tous les régimes, ce qui ne l'empêche quand même
pas de rugir discrètement lorsqu'on le mène aux frontières
fixées par le limitateur d'allumage, à savoir 6400
tr/mn. La souplesse est d'excellent aloi. Je ne connais pas d'autre
moteur, de cette cylindrée et affichant cette puissance,
qui accepte sans protester de repartir en quatrième, pied
droit à fond, à un petit peu moins de 1000 tr/mn -en
fait au régime de ralenti- pour s'en aller d'un seul élan
jusqu'à près de 200 km/h..."
L'AUTO JOURNAL - 1978 - BMW 323i E21. |