AMBITION RETROUVEE ?
Avec l'augmentation du poids et des dimensions, et donc de la puissance, les vraies petites sportives abordables sont devenues assez rares sur le marché. La sortie de la Panda 100 HP a donc mis un peu de fraîcheur dans la catégorie des mini-citadines...
Texte :
Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.
Désertée par les constructeurs au profit de citadines toujours plus grandes et plus lourdes, la catégorie des mini-GTI du segment A attend toujours une vraie succession au petites Citroën Saxo VTS et Peugeot 106 S16. Des voitures qui étaient aussi performantes et amusantes qu'à la portée de tous d'un point de vue financier. Certes, les Citroën C2 VTR et C2 VTS tentent de prendre la relève mais leur poids et leur tarif en font des offres moins alléchantes. Bref, le créneau des petites GTI de moins de 4 mètres de long attendait celle qui viendrait apporter un vrai vent de fraîcheur sur ce marché pourtant en pleine adéquation avec notre époque. Moins de place dans les villes, des contraintes environnementales toujours plus préoccupantes, les petites sportives économiques devraient bel et bien répondre à une demande ? La Panda est le résultat d'un projet “robuste” qui a poursuivi dès le départ un seul objectif : réaliser une voiture capable de marquer un pas en avant significatif dans le segment des super-compactes et de réaffirmer le rôle de Fiat en tant que leader incontesté de cette catégorie. En matière de petites sportives, la légitimité de Fiat est bien réelle : Uno Turbo ie, Punto GT, ou à moindre échelle la Cinquecento Sporting, le constructeur Turinois a été aux premières places de la bagarre, même si la Punto 2 HGT marquait déjà le début d'une capitulation. Ces dernières années, on aurait même d'ailleurs pu penser que la marque ne produirait plus que du JTD... Nous voilà rassurés ! S'il lui manque encore quelques chevaux sur le papier pour rivaliser avec la C2 VTS, la Panda 100 HP devrait pouvoir opposer à la C2 VTR et la Ford SportKa un moteur plus tonique ou un poids plus réduit, le tout à un tarif sans concurrence de 12990 euros !
PRESENTATION
Elue Voiture de l'Année en 2004, la nouvelle Panda de Fiat ne cesse de surprendre et s'inscrit pleinement dans le renouveau de la firme italienne et son retour aux affaires. Leader de son segment, la Panda fait encore une fois parler d'elle en proposant une version résolument sportive : la “Panda 100 HP Sport ”, dont le nom permet déjà de comprendre qu'il ne s'agit pas d'une simple caractérisation esthétique. Pas de logo "Abarth" ni "Sporting" comme jadis, mais une nouvelle appellation pour un modèle à part entière dans la gamme Panda. A l'extérieur, malgré une hauteur importante, la Panda 100 HP affiche sa vocation sportive, comme en témoignent le becquet et les tubulures d'échappement chromés, les pare-chocs spécifiques, la calandre sport et les nouvelles jantes en alliage de 15”. Ce petit bout de voiture de 3m50 au physique de boîte à chaussures, sorte de Multipla en réduction, en devient même presque séduisant. Avec ses élargisseurs d'ailes noirs, la Panda 100 HP n'est pas sans rappeler de vieilles références des années 80, lorsque les petites GTI affichaient sans complexe des allures très sportives. Cette même allure agressive se retrouve moins nettement dans l'habitacle, où l'on remarque surtout le volant gainé cuir, les habillages sport et la planche de bord plus sombre aux détails façon alu. Bien sûr, il ne faut s'attendre à des miracles, l'habitacle rests globalement celui d'une Panda de base, à savoir un "déplaçoir pas cher". L'ambiance est très "plastique-tissu", mais néanmoins le niveau qualitatif n'a absolument plus rien à voir avec l'antique Panda, première du nom ! La console centrale très massive ne fait pas dans l'élégance non plus visuellement, mais les ajustages montrent de vrais progrès en matière de construction et le petit levier de vitesse qu'elle héberge tombe bien en main. Par contre la position de conduite reste celle d'un microspace et n'a rien de sportive. En plus des équipements de série de la version Emotion dont elle dérive (clim, radio CD, rétros électriques, verrouillage centralisé, airbags frontaux avant et latéraux, etc.), la nouvelle Panda 100 HP propose des phares antibrouillard, des freins arrière à disque, un volant gainé cuir, des sièges en deux parties et un kit de personnalisation esthétique. Enfin, la palette de coloris de la Fiat Panda 100 HP se compose de cinq teintes de carrosserie : rouge, noir, blanc, bleu et le gris métalisé de notre modèle (ses deux derniers coloris sont inédits). Disponible dès le lancement, le pack “Pandemonio” (à 300 €,) dont est équipé notre 100 HP, accentue encore la sportivité de cette nouvelle version, grâce à des autocollants latéraux chromés (rouges sur la carrosserie blanche), des étriers de freins peints en rouge, des rétroviseurs extérieurs et des jantes en alliage de 15” couleur argent.
MOTEUR
Cette nouvelle version de la Fiat Panda est équipée d'un moteur 1368 cm3 à 16 soupapes déjà présent dans la Grande Punto mais qui a bénéficié de plusieurs améliorations au niveau de la distribution, du collecteur d’échappement et de l’injection multipoint pour développer une puissance de 100 chevaux (ou "Horse Power" comme son nom l'indique) à 6.000 tr/mn, et un couple maximum de 131 Nm à 4250 tr/mn. Accouplé à une boîte de vitesses mécanique à 6 rapports, la Panda 100 HP atteint une vitesse de pointe de 185 km/h. Le petit et vaillant 1.4 16v n'a pas vraiment de mal à emmener les 975 Kg à vide de l'engin et accélère de 0 à 100 km/h en 9,5 secondes à peine pour une consommation d'environ 7 l/100 km en moyenne. Ces performances intéressantes, associées à un budget d'utilisation raisonnable ne manqueront pas de séduire une clientèle jeune, et c'est d'ailleurs bien l'objectif de Fiat. Question sonorité, le petit quatre cylindres italien se montre presque timide par rapport à ce qu'on en attendait, mais ne renie pas ce qui fait la marque de fabrique d'une mécanique italienne. Souple à bas régimes, mais un peu mou, ce 1.4 "longue course" (84 mm pour 72 mm d'alésage) se révèle au-delà de 4500 tr/min, où il montre un certain entrain jusqu'à 7000 tr/mn, se faisant alors entendre bien plus franchement. Quant à la boîte de vitesses à 6 rapports, elle manque un peu de fermeté mais profite d'un étagement plus sportif. Toutefois, le dernier rapport n'aura d'intérêt que sur autoroute ou presque car sur route les reprises en 6 ème sont un peu anémiques. Par ailleurs, avec 35 litres seulement, le réservoir n'autorise pas une autonomie formidable, même en ne consommant jamais plus de 10L/100 km.
SUR LA ROUTE
Sur la planche de bord, la touche "Sport" permet de jouer sur la fermeté de la direction et la rapidité de réaction de l'accélérateur, comme dans une grosse sportive ! En effet, le moteur se montre plus réactif, mais pas "violent" quand même. Le bouton tient un peu plus du gadget qu'autre chose. En revanche, la position de conduite surélevée et typée "chaise" n'est pas spécialement digne d'un pilotage agressif, surtout qu'aucun réglage en hauteur n'est possible. Les pneumatiques en 195/45-15 passent aisément la puissance aux roues et la petite Panda 100 HP ne manque clairement pas de grip. On constate une légère prise de roulis et un sous-virage marqué lorsqu'on pousse la Panda en courbe serrée mais rien de catastrophique pour un "pot de yaourt" comme celui-ci, bien au contraire. D'ailleurs la rigidité de la Panda ne doit rien au hasard. Outre à améliorer le confort, la rigidité à la torsion de la coque contribue grandement à la sécurité active et passive. A ce propos, la Panda affiche une valeur de 70.500 daNm/rad, résultat qui la situe au sommet de son segment et qui concourt aussi à ses excellentes qualités de stabilité et tenue de route. La 100 Hp se dote en prime d'un amortissement plus orienté vers l'efficacité, avec des amortisseurs raffermi et des ressorts raccourcis de 18 mm. Le passager n'a qu'à bien se tenir ! Ah, mais tiens, justement, il n'y a pas de poignée de maintien ! C'est en option nous dit-on, à 30 euros... ah ? Bon, d'accord. La direction assistée électriquement ne convainc pas vraiment. Typique d'une citadine, elle se montre trop vive au-delà de 60 km/h et retranscrit assez peu ce qui se passe au sol et aux roues. Pas de mauvaise surprise à craindre toutefois, l'ESP monté de série veille au grain, et en permanence puisqu'il n'est pas déconnectable. Un peu perturbant au début, il faut un certain temps d'adaptation pour prendre plaisir avec cette Panda 100 HP sans se trouver frustrer par l'intervention de l'électronique. Mais la Panda 100 HP ne manque pas d'agilité, avec son empattement court, l'arrière est plutôt mobile, ce qui compense un train avant qui manque de mordant. Les freins en revanche, composés de quatre disques, ventilés à l'avant, ne manquent ni de mordant, ni d'endurance et c'est un point que nous jugeons très important pour envisager aller s'amuser sur circuit. Sans convaincre sur tous les plans de ce que nous attendons d'une voiture sportive, la petite Fiat Panda 100 HP laisse au fil de l'essai une impression plutôt positive et, en ayant toujours égard à son prix, elle fait finalement preuve d'une belle polyvalence.
:: CONCLUSION
Loin d'être parfaite, la Fiat Panda 100 HP ne démérite pas pour autant. Citadine dévergondée jouant la polyvalence plutôt que petite teigne pure et dure, elle saura sûrement séduire un public plus large et notamment les jeunes qui trouveront en elle un moyen de se faire un peu plaisir sur route et sur circuit, sans pour autant exploser leur budget, ni leur permis... |