© L'AUTOMOBILE SPORTIVE (09/06/2012)
EFFET DE STYLE
MINI parvient une fois de plus à offrir une variété fascinante dans le segment des petites voitures et présente sa première biplace de la gamme actuelle : la Mini Coupé. Et dans sa version John Cooper Works, la bimbo des centre-ville se mue en véritable furie !
Texte :
Sébastien DUPUIS
Photos : D.R.
Quitte à piquer un slogan au frangin Bmw, Mini enrichit sa famille de modèles d’une déclinaison supplémentaire rigoureusement tournée vers une joie maximale au volant. On s'étonne de voir avec quel talent les designer et ingénieurs égrainent les déclinaison d'un modèle que l'on croyait pourtant condamner à se répéter sans cesse. On avait donc découvert tout d'abord cette sympathique étude de style au salon de Francfort en septembre 2009, dans une livrée bleue claire, et suite au succès rencontré, il fut décidé de produire le modèle en série, sous une forme très fidèle au concept car. Evidemment, le carton commercial s'annonce au rendez-vous, d'autant que Mini entend par ce biais "viriliser" un peu plus sa clientèle...
DESIGN
Jamais vue chez Mini, la carrosserie au design tricorps inaugurée par le coupé (code R58) est fondamentalement inédite. Certes, le principe du biplace avait déjà été proposé avec la John Cooper Works GP, mais la ligne impose ici des traits de style qui singularise le modèle, tout en lui conservant une personnalité immédiatement assimilable au reste de la gamme. En bref, c'est nouveau, mais pas complètement... L'effet coupé est donc essentiellement obtenu en jouant sur l'inclinaison du pare-brise (+14°), et la hauteur du toit "casque" (-3 cm), ici surligné par sa couleur "Chili Red", spécifique à la JCW. La partie inférieure de la voiture reste en revanche identique à celle de la 3 portes. Il faut également signaler que la rigidité n'a pas souffert de la conversion, bien au contraire. Grâce à des renforts de caisse spécifiques dans la partie arrière, la rigidité torsionnelle totale de la carrosserie s’en trouve même augmentée par rapport à celle de la Mini standard. S'agissant donc d'un dérivé, plus que d'un véritable nouveau modèle, on s'attarde sur les détails, comme le béquet de toit intégré ou l'aileron arrière actif optimisant l’appui lorsque le coupé file au-delà des 80 km/h. Selon Mini, il ajouterait une force de 40 kilos sur le train arrière à 120 km/h. Pour les frimeurs, un bouton permet de lui faire prendre l'air à l'envie. Grâce à son hayon arrière le coupé se permet le luxe d'offrir un bien meilleur accès au coffre.
HABITACLE
Une fois posé dans le siège du coupé Mini JCW, la garde au toit apparaît finalement bien plus satisfaisante qu'on le craignait. L'effet d'optique joue donc pleinement. Des creux elliptiques dans le ciel de pavillon ont suffit pour y loger très convenablement un adulte masculin de taille respectable qui pourra en outre régler la hauteur du siège. Ces sièges sport offrent un bon maintien, malgré une forme très éloignée du baquet de compétition. Pour le reste, on retrouve ce tableau de bord typiquement Mini et à nul autre pareil, entre le sac à main BCBG et le kitsch douteux. Ici, dans la JCW, on a joué la sobriété ou presque. Le cuir noir n'est contrasté que par les coutures rouge et des inserts en plastique brillant de la même couleur. Pourtant ça marche, car cet intérieur est en vraie rupture avec 99% de la production des citadines où l'aspect bon marché se mêle généralement à une recherche du compromis stylistique qui vire à la stérilité. D'une certaine manière, on se rassure avec ce petit supplément d'âme à bord d'une citadine facturée au prix d'une grosse compacte survitaminée... Sauf si on s'attarde trop sur la qualité des matériaux. La Mini Coupé conserve aussi le grand instrument central et, c'est plus heureux, un compte-tours logé directement derrière le volant, intégrant un rappel de la vitesse. L'honneur du sportif est sauf. La banquette arrière a sauté dans la transformation du coach en coupé mais profite directement au coffre à bagages qui devient presque grand (pour une Mini) avec ses 280 litres. Autre contribution probable à la joie qui habitera le propriétaire de ce Coupé JCW, la liste des équipements et options de personnalisation. Malheureusement, quand on fait le bilan de ce qui est inclus (climatisation manuelle, Park Assist et système audio "Boost" CD-MP3) on se dit que l'imprimeur a dû sauter des pages dans la brochure... Mais non. Car, même à plus de 32.000€, Mini n'a pas oublié les suppléments, parfois très mesquins. Ainsi, antibrouillards, capteur de pluie, phares automatiques ou au xénon, éclairage directionnel, ordinateur de bord, climatisation automatique, sièges chauffants, volant multifonctions, en somme, à peu près tout ce qui peut vous paraître indispensable à ce niveau de gamme demandera un surplus financier qui expédie le tarif pas loin de de la barre des 40.000 euros ! Beaucoup de constructeurs ont vraiment de quoi envier le succès inébranlable de Mini malgré une telle politique tarifaire...
MOTEUR
Les modèles Mini siglés John Cooper Works, c'est un peu les Motorsport chez Bmw. C'est le haut du panier, et on s'attend toujours à un maximum de plaisir ! Avec la MINI John Cooper Works Coupé, on retrouve sans surprise le petit 1.6 turbo déjà essayé dans la Mini JCW (R56) dans sa variante la plus gonflée, désormais déclinée sur l'ensemble de la gamme Mini. A noter toutefois que ces jours-ci, BMW a apporté quelques modifications mécaniques à son 1.6 en adoptant de nouveaux pistons, une culasse plus robuste, des soupapes d'échappement au sodium et un vilebrequin plus léger. La puissance maximum reste de 211 chevaux à 6000 tr/mn, sauf sur le Countryman JCW (218 ch). Le turbocompresseur Twin Scroll, le calage variable et l'injection directe sont bien entendu au programme du petit 4 cylindres. Encore plus parlant que la puissance, le couple culmine à 260 Nm, dès 1850 tr/mn ! Il est en outre constant jusqu'à 5600 tr/mn et peut même passer brièvement à 280 Nm lorsque l'overboost se déclenche. Autant dire que ça déménage ! Le coupé Mini ne pesant que quelques kilos de plus que la 3 portes, les performances affichées sont dignes de la catégorie supérieure et lui confèrent une pêche exubérante. Comme il se doit, le ronflement de la ligne d’échappement spécifique, reconnaissable à son double embout en acier spécial poli, se fait entendre sans trop de discrétion dans l’habitacle. Nous n'avons pu confirmer que la MINI John Cooper Works Coupé pouvait passer de 0 à 100 km/h en 6"4, mais il est évident qu'elle jette vigoureusement l'aiguille de son petit compte-tours vers la droite. Pour les plus sceptiques du downsizing, signalons aussi que la consommation moyenne est d’un niveau inhabituellement bas dans cette catégorie de puissance. Merci aussi à la boîte manuelle 6 rapports au maniement impeccable, mais dont on aurait pu raccourcir les débattements. La JCW est aussi disponible désormais avec une boîte auto 6 rapports.
SUR LA ROUTE
Les réglages de châssis spécifiques au coupé Mini John Cooper Works sont identiques à ceux du coach JCW. Surbaissé de 10 mm, il utilise des amortisseurs particulièrement fermes et des barres antiroulis au diamètre accru. La direction à assistance électromécanique, asservie à la vitesse, confère toujours la même précision redoutable et le Coupé JCW profite même d'une touche Sport sur la console centrale qui permet de passer à une assistance encore plus vive. Le mode sport s'accompagne d'une loi d’accélérateur modifiée elle aussi pour encore plus de réactivité. L’architecture du coupé ayant également permis d'améliorer la répartition des masses, le train avant ne supporte plus que 52% du poids. Il ne faut donc pas longtemps pour se sentir bien au volant et assouvir une envie pressante de bousculer cette petite bourgeoise dévergondée ! Sans craindre de dérobade intempestive de l’arrière, le Coupé JCW avale les routes sinueuses avec une aisance stupéfiante. La force de son 1.6 se joue aisément des presque 1200 kg de l'ensemble, d'autant que le freinage répond avec force. Pour les moins téméraires, sachez que le contrôle de stabilité DSC est compris dans l’équipement standard et qu'il intègre le contrôle de traction (DTC), l'ABS, le répartiteur de freinage (EBD), le contrôle du freinage en courbe (CBC), l’assistant au freinage et l’assistant au démarrage en côte ! Sur la JCW, cette armada électronique comprend aussi un ersatz de différentiel autobloquant (EDLC), agissant tel un antipatinage sélectif sur la roue avant qui perd sa motricité. Le tout se manifeste globalement à très bon escient, de façon progressive et mesurée. Maintenant, il est quand même temps de rassurer les pilotes : une pression prolongée sur la touche permet de désactiver entièrement le DSC ! Cela favorise alors une conduite débridée et résolument sportive, dans laquelle la Mini Coupé fait étalage de son talent. Seule une route bourrée d'épingles et un revêtement datant de la dernière guerre pourra faire abdiquer la puce bodybuildée, notamment en raison d'un freinage très sollicité par son rôle d'autobloquant, surtout si la route est grasse.
:: CONCLUSION
Avec les crépitements de son vigoureux moteur et son châssis agile comme le cabri, le Coupé Mini JCW est une vraie surprise dans la mesure où il parvient à se montrer encore plus sympathique que sa soeur à toit "normal". Certes, ce vrai-faux nouveau modèle a beaucoup de l'opération marketing bétonnée et du braquage de portefeuille, mais pas seulement...
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