LE Z A L'AIR
Heureusement, la période trouble de Nissan semble être du passé et le constructeur profite du retour en grâce des coupés et cabriolets pour redorer son image internationale grâce au très réussi 350Z, désormais décliné aussi en cabriolet avec sa version "Roadster"...
Texte :
Gabriel LESSARD
Photos : D.R.
Si le marché américain
déguste depuis 2002 le coupé Nissan 350Z comme en
Europe, il peut jouir également depuis deux ans du roadster.
Devant le succès remporté aux USA, le roadster devrait
être officiellement commercialisé en Europe dès
l'année prochaine. Avant de pouvoir le découvrir en
concessions dans le réseau Nissan, nous vous en proposons un
premier essai...
DESIGN
Dans un créneau déjà encombré (Mercedes
SLK, Porsche Boxster, BMW Z4 et Honda S2000), il est vital de posséder
un pouvoir de séduction immédiat, même à
l'arrêt. Pari réussi pour le roadster Nissan 350Z,
tant son physique est une réussite totale. Reprenant comme
base le design du coupé, le roadster a supprimé le
toit type fastback, et possède ainsi une longue malle de
coffre surmontée de deux petits bossages. Ils cachent la
capote qui se replie électriquement dans son logement. De
profil, le Nissan 350Z roadster affiche une ligne très pure
et équilibrée, tandis que sa proue et sa bouche béante,
semble prête à avaler le bitume
Déjà
séduisant et original en coupé, le 350Z Roadster semble
encore plus ensorcelant ! A ses côtés, la Porsche Boxster
ou la Honda S2000, les plus anciennes de leur segment, prennent
quelques rides et semblent manquer d'inspiration.
Si en photo, le Nissan 350Z roadster semble trapu et petit, il mesure
tout de même 4,30 mètres de long. Ce résultat
visuel est le fruit du design ramassé et également
des jantes alu de 18 pouces de série qui améliorent
l'harmonie des formes et des lignes. Bravo aux designers !
HABITACLE
Assis
devant le volant frappé du "Z", on apprécie
le dessin des sièges. En revanche, il manque encore quelques
réglages pour pouvoir trouver une position de conduite idéale.
Le design intérieur est plaisant et original, notamment avec
cette batterie de cadrans ronds, qui surplombent la console centrale.
Mais la finition bâclée "à l'Américaine" vient tout gâcher. Les coupés Nissan 350Z commercialisés
en France et en Europe sont pourtant "améliorés" avant les livraisons
en concessions. Espérons que les roadsters qui seront livrés
en Europe dès 2005 recevront le même traitement
Nissan l'a promis.
L'équipement de série est
conforme à celui du coupé, à savoir complet.
Avec la capote rangée dans son logement, le coffre n'est
pas d'une très grande contenance. Qu'importe, le roadster
est un plaisir qui se déguste à deux !
MOTEUR
Sous le capot du Nissan 350Z roadster, on retrouve la stratégie
des synergies de groupe. Ce V6 3,5 litres de 280 ch n'est autre
que le moteur Nissan qui est par ailleurs également monté
sur les Renault Vel Satis et Espace ! Cela nous amène à
regretter encore plus que Renault ne développe pas des produits
similaires équipés de ce V6 musical et enjoué.
Pour passer sous le capot des coupés et roadsters 350Z, le
moteur Nissan a reçu pour l'occasion une cartographie et
un diagramme de distribution spécifique. Ainsi, outre le
gain de puissance (aux USA ce V6 développe 7 ch de plus),
c'est surtout le gain de couple qui est appréciable. Le roadster Nissan 350Z offre
donc 371 Nm de couple à 4 800 tr/mn. Plutôt haut perché
ce couple, surtout comparé à ses rivales directes,
mais pour autant, la disponibilité et l'agrément de
ce V6 à bas régime est surprenante.
La sonorité
moteur particulièrement travaillée, est très
flatteuse à l'oreille et invite à jouer avec l'accélérateur
pour faire varier les tonalités. Terrible ! Les sensations
de poussée et d'accélération sont franches
et nettes, mais moins efficaces que sur le coupé en raison
de la prise de poids liée à la rigidification de la
coque.
La boîte mécanique à 6 rapports offre
un maniement particulier qui demande une certaine accoutumance.
Pour les habitués du pied gauche au repos, une boîte
automatique à 5 rapports peut être choisie en option.
CHASSIS
Pour passer du coupé au roadster, Nissan affirme avoir mis
en priorité numéro une la rigidité accrue.
Ce choix, plutôt pénalisant sur la bascule (1600 kg
tout de même !), se révèle évidemment
payant sur la route. Pas à un seul instant de notre prise
en main, la caisse n'a montré de signes de faiblesse. L'auto
vire toujours à plat, même si les ingénieurs
châssis ont eu la bonne idée de la régler en
bonne propulsion. Ainsi, lorsque l'on pousse le Nissan 350Z roadster
dans ses retranchements, il n'hésite pas à survirer.
Mais, hélas, le castrateur ESP intervient pour vous remettre
en ligne et vous signifier vos excès. Certes, il est déconnectable
du tableau de bord, mais partiellement. Dès que vous pressez
la pédale de freins et que l'auto survire, l'ESP se réactive
pour intervenir comme le PSM de Porsche
Dur à avaler
pour une sportive. Bien chaussée en 245/55 ZR 18, le Nissan
350Z roadster offre un bon niveau de confort et permet ainsi au
conducteur de profiter d'un cruising de circonstance, s'il est sur
le bord de mer. Le freinage est puissant et endurant. Globalement,
hormis cet ESP qui temporise nos ardeurs, le comportement routier
des Nissan 350Z roadster est non seulement efficace mais en outre
très sportif. Une conduite dynamique comme on aimerait en
voir plus souvent...
:: CONCLUSION
Sur un segment déjà encombré, Nissan a frappé
un grand coup ! Certaines rivales déjà anciennes attendent
désormais leur renouvellement avec impatience. Puissant,
mélodieux, efficace, sportif et beau, le Nissan 350Z roadster
devrait en outre afficher un prix discount. Difficile donc de lui
résister, et on regrette alors juste qu'il n'y ait pas de
version light avec quelques chevaux de plus bienvenus. Une version
350Z Nismo S-Tune prochaine de 300 ch ?...
CE QU'ILS EN ONT PENSE :
"Au premier virage, la 350Z plonge à la corde. Aucune
contorsion particulière n'est à noter. Deux coups
de gaz plus tard, la Nissan ingurgite une enfilade de S. L'équilibre
n'est pas sans évoquer celui d'une BMW. Faut-il le rappeler
qu'il s'agit d'un compliment ? Le naturel sous-vireur sanctionne
les éventuels excès d'optimisme, en toute progressivité,
en laissant la confiance s'installer. La direction, dont le toucher
peut dérouter au premier abord, permet de garder le contact
avec la route et d'anticiper les réactions. La Nissan se
prête parfaitement à l'exercice de la conduite musclée.
Aucun grief donc, si ce n'est des commandes d'embrayage et de levier
de vitesses qui demandent une certaine accoutumance. Le freinage
est efficace, même si les déclenchements de l'antiblocage
se révèlent gênants à rythme élevé.
On note enfin que Nissan laisse a possibilité de conduire
en en liberté (surveillée) une fois déconnecté
le contrôle de trajectoire ESP. Lors des survirages en revanche,
la moindre action sur les freins rétablit l'action des puces
électroniques. Frustrant, comme sur une Porsche Boxster dotée
du PSM."
SPORT AUTO - Juillet 2004 - Nissan 350Z Roadster.
"Fort en sensations comme les roadsters
de jadis, mais offrant la technologie et la fiabilité d'aujourd'hui,
le roadster 350Z est à coup sûr extrêmement séduisant
pour qui aime les voitures à forte personnalité. Si,
comme on nous l'a promis, la qualité apparente des voitures
qui seront vendues sur le vieux continent est irréprochable,
il sera bien armé pour s'imposer."
LE MONITEUR AUTOMOBILE - 1 Juillet 2004 - Nissan 350Z Roadster. |