S
N'EST PAS 16S...
Avec sa Clio S, Renault propose une version dynamique
et abordable de sa citadine vedette. Un premier pas vers le sport, mais on est
encore loin de la 16S...
Texte : Sébastien DUPUIS
Photos : D.R. Fort du succès de sa Clio lancée au début
de la décennie, Renault n'en finit plus d'enrichir une gamme qui est devenue
le coeur des ventes de la marque. Commercialisée en 1993, la Clio 1.4 S
vient compléter par le bas la branche sportive. Dans la hiérarchie,
elle se trouve positionnée juste en-dessous de la Clio
RSI et de la Clio 16S. Au même moment, la
régie élargit par le haut avec sous forme de série limitée,
celle qui deviendra une véritable icône : la Clio
Williams. Sans avoir les prétentions de cette dernière, la "S"
s'adresse aux plus petits budgets qui rêvent des grandes soeurs et de leurs
exploits en Rallye dans les mains de maître de Sieur Ragnotti.
DESIGN
Avec sa présentation extérieure et intérieure sympathique,
la Renault Clio S est une mignonne petite citadine à tendance sportive,
une voiture dynamique et abordable qui vise les jeunes avec une jolie frimousse.
Plutôt dépouillée, la S reprend la base de la RN en y ajoutant
un petit liseret vert qui parcout la caisse, des projecteurs antibrouillard, un
petit aileron de hayon et des jantes blanches en tôle. La recette appliquée
auparavant sur la Supercinq TS est ici exactement
la même. Notez qu'à l'occasion du restylage de 1994 elle va recevoir
en prime des boucliers peints couleur carrosserie.
A BORD DE LA CLIO S
A l'intérieur, le pilote
peut même jouir des sièges baquets de la 16s et du volant à
3 branches en cuir de celle-ci. Par contre on s'arrete là car la batterie
de compteurs ne fait pas partie du programme et les habillages en tissu des sièges
font vraiment "cheap", tout comme les plastiques durs de l'habitacle.
La bonne surprise c'est que les assemblages n'ont plus rien à voir avec
les approximations de la Supercinq. De même, la Clio est acueillante et
lumineuse, une vraie voiture à vivre !
MOTEUR
Sous le
capot, Renault n'a pas sorti de nouveauté de son chapeau et reprend stricto
sensu le bloc 1.4 qui anime de nombreuses versions de la gamme Clio d'alors. Il
s'agit d'un moteur de la famille Energy avec une culasse à 8 soupapes et
qui troque pour le millésime 1993 son vieux carburateur contre une injection
monopoint et un catalyseur. Toutefois, s'il gagne en souplesse ce qu'il perd en
caractère, les chiffres demeurent identiques avec 80 ch DIN à 6000
tr/mn et un maigre couple de 107 Nm à 3500 tr/mn. Le petit 4 cylindres
Renault se montre assez plaisant mais ne possède pas franchement des gènes
sportifs. Il manque surtout de "coffre" et de "punch" dans
les tours. Bref, pas de quoi se retourner la nuit comme on dit... Et pourtant,
le tour de force de Renault consiste à lui adjoindre une boite de vitesses
aux rapports courts, ce qui lui donne un soupçon de sportivité là
où ses soeurs étaient complètement paralysées par
une transmission privilégiant l'économie de carburant. Les montées
en régime sont plus vives, tout comme les reprises, même si dans
l'absolu ça n'a rien d'extraordinaire. Le faible poids ne suffit pas à
compenser un moteur qui manque cruellement de nerfs (10,6 Kg/ch). Ainsi le 0 à
100 tapé en 11" et le 1000 en un peu plus de 33" la positionne
correctement face à ses rivales et fournissent déjà au pilote
en herbe quelques bonnes sensations. Dommage en revanche que la commande de boîte
se montre précise mais un peu lourde à manier.
SUR LA ROUTE
Pas d'évolution majeure concernant les trains roulants, la Renault Clio
S possède les mêmes qualités et défauts que ses soeurs,
à commencer par un bon confort de roulement malgré une insonorisation
légère et une suspension un brin raffermie. En revanche, le train
avant est assez paresseux et sous-vire dès qu'on le brusque. L'arrière
quant-à lui ne décroche jamais, ce qui est un peu frustrant pour
une conduite sportive mais rassurant pour le parent qui confie cette voiture à
un jeune permis. On apprécie dans la Clio un freinage efficace doté
de disques ventilés à l'avant, mais qui manque juste d'un peu d'endurance.
La Clio S est également avantagée en adhérence par ses pneus
plus larges à profil taille basse (175/60) montés sur des jantes
de 14" et par une mécanique pas très coupleuse, la motricité
demeure excellente dans toutes les situations . Qu'on ne s'y trompe pas, ceux
qui y verraient une rivale de la Peugeot 106
rallye (vendue sensiblement au même prix à l'époque) se
trompent de chemin car la "sportivité" de la Clio S n'a rien
à voir avec celle de la 16s...
ACHETER UNE RENAULT CLIO S 1.4
La Clio S n'est pas très répandue mais a pourtant été
produite de 1992 à 1996, ayant connu en cours de carrière le restylage
d'Août 1994. La bonne nouvelle, c'est que la Renault Clio 1.4 S n'est pas
spécialement "côtée" en occasion, on peut donc trouver
un modèle en bon état pour un budget inférieur à 2000
euros. D'autre part elle n'est pas considérée comme une sportive
auprès des assureurs et cela permet d'avoir une petite prime annuelle.
Autre atout, son petit 1400 cm3 ne se montre pas trop gourmand, y compris en ville.
Enfin, concernant la fiabilité, pas de souci particulier, la Clio faisant
partie des nouvelles normes qualité Renault, initiées avec la R19.
La mécanique supporte pas trop mal les gros kilométrages (surveiller
le circuit de refroidissement, le joint de culasse et les supports moteurs) tout
comme la carrosserie pas trop sujette à corrosion excepté au niveau
des ailes arrière. La S a en outre évité d'essuyer les plâtres
des premières années (90 et 91).
::
CONCLUSION
Petite citadine en habits de sport, la Renault Clio 1.4
S n'a pas hérité des gènes de sa grande soeur la 16s. Elle
demeure toutefois une petite polyvalente agréable, sûre et économique,
et donc recommandable à un jeune permis qui souhaite se démarquer
de la masse.
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