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Interview : Grégoire Ginet, Renault Mégane 4 RS

14/09/2017

Interview : Grégoire Ginet, Renault Mégane 4 RS


 La nouvelle Mégane R.S. vient d'être présentée au public sur le salon de Francfort après son escapade monégasque de mai dernier en tenue de camouflage. Pour l'occasion, nous avons obtenu en Allemagne deux interviews des responsables Renault Sport : la première avec Grégoire Ginet, chef de produit Megane RS et la deuxième avec Patrice Ratti, Directeur général de RSC.

Avant cela, nous avons aussi eu l'occasion de retrouver Laurent Hurgon (auteur de la préface du livre sur la Mégane R.S. « La loi de la traction ») sur le stand Renault. Sans trahir le moindre secret, il nous en a dit davantage sur quelques éléments techniques de la R.S. 280. Le premier apport de cette nouvelle génération est bien entendu le 4Control (système de quatre roues directrices). Déjà essayé sur la Mégane GT, il est ici recalibré spécifiquement pour chacun des deux châssis (Sport et Cup). La principale nouveauté est la vitesse « de bascule » gérant l'inversion du sens du braquage des roues arrière. L'apport d'un mode Race (aux assistances totalement coupées) fait qu'il a été possible de le reculer à 100 km/h (contre 80 en Sport sur la GT). Les deux fondamentaux du 4RD sont simples : apporter de la stabilité à haute vitesse et de la maniabilité à basse vitesse. Le passage à 100 km/h permet d'ajouter un troisième élément : la performance.

Après avoir mis de côté son bon vieux 2 litres turbo F4RT RS, le choix du différentiel Torsen, à la place de l'ancien DGL fourni par GKN Driveline, est une autre rupture technique. Le choix du Torsen permet un taux plus élevé de blocage ce qui s'accorde mieux avec une traction plus coupleuse.

L’Automobile Sportive : sur quel cycle la nouvelle Mégane RS a-t-elle été homologuée ?
Renault Sport Cars : telle que nous la sortons début 2018, elle en cycle NEDC (Euro 6b). Elle sera à partir de septembre 2018 avec la nouvelle homologation en vigueur. C’était l’un des objectifs de ce moteur, de pouvoir passer les nouvelles normes antipollution.

AS : Ce moteur est-il basé sur celui de l’Alpine ou sur celui de l’Espace ?
RSC : C’est une troisième version. En particulier, toute la culasse est nouvelle. Elle a été travaillée par les ingénieurs motoristes Renault Sport Cars des Ulis avec ceux de Viry-Châtillon (de Sport Racing). Ils se sont mis ensemble pour dessiner une nouvelle culasse en se basant sur les moyens qu’a Renault F1.

AS : Pourquoi proposer deux types de boîte de vitesses ?
RSC : La première raison est qu’il y a une demande différente pour ces deux boîtes. Il y a des demandes clients qui existent pour les deux boîtes. Le meilleur moyen d’y répondre est de faire les deux boîtes. La boîte manuelle va être la digne remplaçante de la Mégane 3 RS. La boîte EDC est là pour apporter quelque chose de nouveau sur une Mégane. Apporter en particulier de la polyvalence, tout ça dans la performance. Nous espérons toucher des clients que nous n’avions pas sur la Mégane 3 RS. Cela délivre un plaisir de conduite qui est différent.

AS : Avez-vous une idée de la répartition des ventes entre les boîtes ?
RSC : Nous avons des prévisions. Elles sont assez différentes d’un pays à l’autre et surtout d’un continent à l’autre. Il y aura une prédominance de la boîte EDC. Le marché « hautes performances » a beaucoup progressé. Il reste un socle de clients de BVM un peu plus puristes puis il y a de nouveaux entrants intéressés par des technologies un peu plus polyvalentes.

AS : Ce qui peut faire la différence est que si l’on veut un châssis Cup, il faut la boîte manuelle…
RSC : Non pas forcément ! C’est l’un des points forts de la nouvelle génération. La boîte EDC sera proposée sur les deux châssis. Pour être totalement précis, il y a un petit décalage commercial sur le lancement commercial du châssis Cup en boîte EDC (proposé dans quelques semaines). La boîte EDC aura le différentiel.

AS : Le Torsen ?
RSC : Oui.

AS : A-t-il été question de faire une R.S. break ?
RSC : Non. Dans les idées les plus folles, c’est un objet qui pourrait être assez sympa mais ce n’est pas dans nos priorités. Nous sommes partis d’une précédente génération qui était trois portes pour arriver dans une nouvelle en cinq portes. Il faut que le design soit hyper expressif pour plaire. Nous sommes déjà dans une étape avec notre cinq portes, dans notre logique, nous n’avons pas de volonté de faire autre chose.

AS : Y a-t-il eu des discussions autour du retour de la R.S. dCi ?
RSC : Non parce que nous estimons qu’avec notre gamme GT dCi nous couvrons les attentes du marché.

AS : La Trophy a donc été annoncée dès ce matin.
RSC : Oui. Deux version R.S. et R.S. Trophy (pour fin 2018). La Trophy aura 300 chevaux et 400 Nm. Elle embarquera en série certains équipements qui sont en options sur la 280 (comme le châssis Cup). C’est une version plus équipée dans le sens efficacité. Une Trophy n’est pas mieux qu’une R.S., une boîte manuelle n’est pas moins bien qu’une EDC. Cela dépend de ce vous voulez faire d’une voiture et de son utilisation. Si vous recherchez beaucoup de polyvalence, une R.S. EDC châssis Sport, cela va être impeccable. Pour un puriste, une R.S. châssis Cup boîte manuelle va aussi être impeccable. Nous revendiquons ce grand écart. Sur une voiture de sport, ce n’est pas simple d’avoir une voiture qui se comporte bien au quotidien et sur circuit. Le grand écart permet ça.

AS : Pourquoi avoir conservé le T.A.P.I. (train avant à pivots indépendants) ?
RSC : Cela fait partie des gènes de la Mégane RS. C’est l’un des points qui est cher à nos ingénieurs liaison au sol.

AS : Dès le début cela a été prévu ?
RSC : Oui. Deux points ont été intégrés dès le début du développement : le TAPI et le 4Control. C’est le savoir-faire et l’expertise des ingénieurs liaison au sol qui ont fait le reste.

AS : Une concurrente en particulier a-t-elle servi de valeur étalon ?
RSC : Pas une en particulier parce que nous allons commercialiser la nouvelle Mégane RS dans plus de 40 pays. Les concurrentes sont différentes en fonction des pays. La voiture que nous vendons doit être forte dans tous les pays. Nous avons notre panel habituel de concurrentes qui a été regardé.

AS : Cela pourrait concerner le niveau de performances.
RSC : La voiture est plus efficace. Nous voulons que la personne qui achète la Mégane RS soit séduite par l’efficacité et le plaisir de conduite.

AS : Pourquoi être resté sur une traction ?
RSC : Cela fait partie forcément des réflexions que l’on a à un moment donné. Nous avons clairement fait le choix des 4RD. Cela est plus en phase avec ce que nous faisons. Quatre roues motrices, c’est bien mais ça embarque du poids. Ce n’est pas le même plaisir, pas le même pilotage. Traction + 4Control nous semble être le meilleur choix.

AS : Un record est-il prévu ?
RSC : Ce n’est pas prévu à court terme. Il y a plusieurs points. Nous avons clairement une volonté d’avoir une gamme large pour répondre au plus grand nombre. Quand on fait une voiture de record, on a une voiture très forte sur le record et mauvaise sur d’autres points. Nous avons une volonté de gamme large donc attendons. Cela fait partie des défis qu’on aime bien…

Plusieurs précisions techniques s’imposent concernant le lancement de la nouvelle Megane 4 RS : tout d'abord, l’EDC n’est pour le moment compatible qu’avec le châssis Sport à cause de l’autobloquant Torsen mais elle arrivera plus tard sur le châssis Cup. Le nouveau moteur M5Pt d'1.8 litres est une évolution du M5Mt 1.6 litre avec une course rallongée. Après les deux premières versions distinctes utilisées sur l'Alpine et l'Espace 225, celle-ci est donc la troisième. Elle se distingue par son turbo spécifique, sa culasse optimisée en refroidissement, l'admission d'air et l'échappement revus.
Précisons que le poids indiqué à Francfort sur la Megane RS 280 EDC (1505 kg) n’est pas le poids à vide en ordre de marche des catalogues Renault. Il s'agit du poids EU, comprenant le conducteur et de 5 kg de bagages, soit 75 kg supplémentaires sur le poids DIN à vide. La comparaison avec la Mégane 3 est donc pour le moment biaisée, même s’il est évident que la nouvelle sera plus lourde que sa devancière. Par ailleurs, contrairement à la nouvelle Alpine A110, Michelin n'a pas été retenu pour équiper le châssis Cup en première monte. Enfin, la RS Trophy de 300 ch/400 Nm arrivera en décembre 2018 et proposera les baquets Recaro ainsi que le châssis Cup en série. En lisant entre les lignes, on imagine que c’est cette version qui sera chargée de reprendre le titre sur la Nordschleife...

Pour terminer, nous vous laissons découvrir une video de présentation extérieure et intérieure qui permet de mieux apprécier le design de la nouvelle Megane 4 RS :

Les infos détaillés sur la Renault Megane 4 RS

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Galerie photos  MEGANE 4 RS
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