La voiture électrique est-elle vraiment moins polluante ? Réponse en chiffres...
18/12/2023
Spoil : une nouvelle étude indépendante réalisée en Allemagne révèle que, sur une durée de vie de 200 000 km, les véhicules électriques sont effectivement moins polluants que leurs homologues à essence ou diesel, même s'ils démarrent leur vie avec une dette écologique plus importante. Mais cette étude révèle aussi d'autres informations intéressantes.
La production de batteries est une activité sale, personne ne peut le nier, et cela signifie que la fabrication de véhicules électriques provoque encore plus de pollution que celle de véhicules thermiques. Cependant, l'étude a révélé qu'il fallait actuellement 90 000 km, en moyenne, à un véhicule électrique pour amortir cette dette et devenir plus "écologique" qu'un véhicule à moteur thermique. Toutefois, ce seuil est soumis à de nombreuses variables...
"L'évaluation exacte du cycle de vie des voitures dépend de nombreux facteurs : le site de production, le mix énergétique dans la production des véhicules et des composants ainsi que le système de transmission utilisé sur la route et l'énergie utilisée", a déclaré le Dr Joachim Damasky, président de VDI Gesellschaft Fahrzeug, une association allemande d'ingénieurs qui a réalisée l'étude en question. « Les VE et les véhicules hybrides commencent avec une charge écologique en raison de la production de technologies d'entraînement à forte intensité de ressources dans leur évaluation du cycle de vie, puisque la production de batteries est désormais presque exclusivement qui se déroule toujours en Asie. »
Cependant, au cours de leur durée de vie, les véhicules électriques deviennent l'option la plus propre. Après 200 000 km, un véhicule électrique aura généré 24,2 tonnes d'émissions de CO2 contre 33 tonnes pour un véhicule diesel, soit plus de 36 % de gain.
L'analyse de VDI s'est également révélée positive quant au respect de l'environnement des hybrides. Selon l'organisation, sur la même période, un véhicule hybride rechargeable devrait émettre 24,8 tonnes de CO2, soit seulement 0,6 tonne de plus qu'un véhicule électrique.
Même si cela fait des véhicules électrifiés la meilleure option sur le papier, cela laisse beaucoup de place à l'amélioration sur le plan environnemental. Par exemple, si un véhicule électrique est alimenté à l'électricité provenant de combustibles fossiles, il faudra peut-être jusqu’à 160 000 km pour devenir plus écologique qu'un véhicule à combustion interne. Et dans ce cas, le bilan risque donc d'être assez peu favorable si le véhicule est envoyé à la casse trop rapidement...
« Nous devons examiner les émissions de gaz à effet de serre liées à la production, à la durée et à l'élimination dans l'évaluation du cycle de vie », a déclaré Damasky. "Nous avons donc besoin de davantage de production de batteries fabriquées en Allemagne, d'un meilleur recyclage des batteries et d'une expansion rapide des énergies renouvelables."
Le VDI formule sept recommandations pour l'industrie du transport. Premièrement, il souligne l'importance d'un réseau électrique vert. Deuxièmement, la production de batteries pour véhicules électriques doit être moins polluante pour l'environnement, et leur production locale y contribuera, tout comme leur recyclage. L'organisme est également optimiste quant à l'utilisation des carburants de synthèse et encourage l'adoption des PHEV. Enfin, il recommande d'améliorer davantage le transport ferroviaire pour les zones urbaines.
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